Il y a deux façons d’analyser la période actuelle du mouvement des Gilets Jaunes : la première, celle du gouvernement et des médias, consiste à se convaincre que la mobilisation s’essouffle de samedi en samedi et que le mouvement va petit à petit prendre fin, notamment grâce au miracle du grand débat.
L’autre façon d’analyser cette séquence est beaucoup plus enthousiasmante : depuis quelques jours, une effervescence presque souterraine traverse le mouvement. Au-delà des mobilisations du samedi, de nombreux citoyens se réunissent et lancent des initiatives : l’appel de Saint-Nazaire, la semaine jaune, le front populaire à partir du 27 avril, des propositions de jonction entre mouvement écolo et GJ, l’occupation des ronds-points avec des banquets à partir du 04 mai, l’appel pour un 1er mai offensif et solidaire…
Nous pourrions donc être dans cette fameuse période de « calme avant la tempête ». Avec l’idée que la tempête débuterait le 20 avril avec le deuxième ultimatum sur Paris. A partir de cette date, un enchainement d’actions et d’initiatives pourrait lancer une dynamique de lutte quasi permanente, afin de rompre avec les deux aspects les plus décriés du mouvement : les manifs déclarées et inoffensives et le fait d’agir uniquement le samedi.
Si cette prévision se révèle juste, il importe à tous ceux qui aspirent à un changement radical du système d’utiliser les derniers jours de calme pour préparer au mieux cette tempête.
1/ Se préparer personnellement, pour savoir jusqu’où l’on est prêt à engager son corps et sa vie personnelle/professionnelle dans cette lutte. En cela, il est assez étonnant de voir que malgré les menaces et la répression aveugle que subit le mouvement, plus de 40 000 personnes se sont inscrits sur les divers événements du 20 avril. Encore plus surprenant, plus de 10 000 personnes sont inscrites sur l’événement facebook du 1er mai « Acte Ultime, Paris Capitale de l’émeute » ! C’est un signe fort qu’une partie de plus en plus grande de la population ne supporte plus d’être écrasée et humiliée par quelques puissants, et qu’aucune carotte ni aucun bâton ne pourra calmer cette colère.
L’ampleur des mobilisations du 20 avril, du 27 avril, du 1er mai et des jours suivants sera ultra déterminante. Le mouvement s’approche en effet d’un seuil critique de personnes présentes et offensives. Un seuil qui pourrait transformer la révolte en véritable remise en cause du système. Mais, en plus d’une mobilisation massive et encore supérieure à celle du 16 mars, il faudra également avoir préparé le terrain pour construire des espaces de luttes avant et après les manifestations de rue.
2/ Se préparer collectivement donc. Car les différentes mobilisations auront beau être massives et déterminées, il faudra être en mesure de proposer aux Gilets Jaunes et autres citoyens en colère des lieux pour se réunir dans la durée. Des lieux pour débattre. Des lieux pour initier des propositions politiques et sociales. Des lieux également pour rencontrer les citoyens qui ne seraient pas encore entrés dans la lutte mais qui pourraient le faire : occupations de rond-points, création de cabanes de GJ, occupations de bâtiments, de places… Reprenons ce qui est à nous, et reprenons le pour lutter et pour se rencontrer. De nombreuses autres idées peuvent (et doivent) sûrement voir le jour. La chance du mouvement, et sa force, se trouve dans son horizontalité et dans le fait que chacun peut lancer une idée, et que celle-ci se verra réalisée si assez de GJ la trouve intéressante et souhaitent la mettre en œuvre. Que ces jours soient donc la période où fleurissent les idées et les propositions. Pour que dans quelques jours puissent éclore les fleurs de la révolte.

6 Commentaires
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Merci j aime vos infos ca m aider a parler avec notre groupe
Que Vive la 6ème République Pour le Peuple et par le Peuple !!!
V
Soutien !!!
Nous n’installerons une véritable démocratie (ce qui nous permettrait de changer tout le reste) que si le bras armé du pouvoir en place passe de notre côté en refusant d’obéir à sa hiérarchie. Il faut imaginer des actions pour rendre cela possible. En effet je pense qu’il ne faut pas nous berçer d’illusions sur le processus électif qui donnne le pouvoir aux » meilleurs » depuis le début, cela ne changera jamais car c’est constitutif de ce système.
Ceux qui profitent de ce système-là n’hésiterons pas à employer la force (ils le font déjà) si nous étions en mesure de récupérer le pouvoir même de façon pacifique et démocratique (par exemple via un ric organisé nationalement en marge du cadre officiel et qui triompherait par le nombre des participants et la réponse donnée à la question posée : »désirez vous inscrore dans la loi un ric etm epnm »).
Il faut donc leur enlever tout pouvoir de coercition et de répression pour triompher.
Réfléchissons.
Quelles sont les motivations des forces de l’ordre qui expliquent leur obéissance et ce même à des ordres iniques ?
Comment leur donner les moyens d’y résister ?
N’oublions pas qu’elles sont du peuple même si certains de leurs éléments dérapent (chez les gj aussi).
Des idées ?
Salutations
Bonsoir d’abord Merci pour vos mots qui vont sûrement remonter le moral des troupes!! Ici dans nos Cévennes traditionnellement résistantes, nous sommes mobilisés en nous fédérant et en organisant des chantiers collectifs, des festivals d’échanges de savoirs, des gratiférias, des jardins partagés en permaculture dans le but d’assurer l’autonomie alimentaire et boycotter les produits industriels!!! Bref ça bouge enfin!!! Vive les Gj !!!