POLICIERS : LES SEULS FONCTIONNAIRES QUI N’ONT RIEN A CRAINDRE

Deux syndicats policiers veulent se servir du 5 décembre, journée d’appel à la grève, pour exploiter la colère sociale de celles et ceux qu’ils mutilent depuis 1 an tous les samedis.

S’il y a bien un statut de fonctionnaire qui n’a rien à craindre et qui peut être sûr d’obtenir ce qu’il demande c’est bien la police. On se rappelle de 2016 et de la loi sécuritaire visant à l’extension du domaine de la légitime défense et de l’anonymat des policiers ou en avril de la loi dite « anti casseur » qui permet une sorte de justice prédictive basée sur l’intentionnalité. Ce ne sont que des exemples en matière de revendications exaucées avec les innombrables demandes de plus de moyens répressifs. A ce jeu, la police est très certainement championne de France. A quoi s’étaient ajoutés les 300€ de primes suite aux 3 premiers actes des gilets jaunes sans même qu’ils le demandent.

Bien que toutes ces lois en faveur de la police aient complètement fait basculer le pays dans un régime autoritaire à défaut de régler les problèmes sociaux de façon démocratique, on assiste chaque année à la même surenchère sécuritaire des syndicats de police. A la différence des autres, ils convainquent l’Etat car ils sont armés et sont utiles au gouvernement pour réprimer les revendications sociales des autres corps de métiers. Il faudra toujours des policiers pour aller taper les profs, les étudiants, les cheminots, les chômeurs, les hospitaliers ou tous ceux qui contestent la politique néo-libérale sérieusement.

Alors que sur le tract du syndicat Alliance et Unsa Police on peut lire qu’ils veulent “une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive” il est bon de rappeler qu’en 1 an la police a obtenu toutes les cartes blanches qu’elle voulait à la barbe des libertés fondamentales et qu’on ne compte plus le nombre d’arrestations arbitraires, illégales, les passages à tabac et les mutilations passées sous silence et sans que les flics ne soient inquiétés judiciairement. Ils ne sont pas plus inquiétés également quand en décembre ils tuent Zineb Redouane d’une grenade lacrymogène dans la tête alors qu’elle fermait les volets à sa fenêtre un jour de manif. Pas plus tard que Samedi, Manu un manifestant qui ne faisait que discuter sur la Place d’Italie, s’est aussi pris un tir tendu (interdit) de lacrymogène et il en a perdu son oeil…!

S’ils ont les coudées franches niveaux violences, il faut aussi rappeler que la justice prononce des peines très lourdes en faveur des flics contrairement à ce qu’ils peuvent dire. Rien que pour exemple, aux dernières comparutions immédiates, des policiers qui avaient traîné par les cheveux une gilet jaune, portent plainte contre elle et gagnent 900€. Et un manifestant ayant donné un coup de pied dans une porte de lavomatique derrière laquelle se trouvaient deux policiers, écope d’un an ferme. Pour un coup de pied sur une porte…! Et on ne compte plus les interdictions de manifester ou de paraître dans un territoire pour des cas qui ne sont même pas encore jugés. Plusieurs articles sont déjà sortis pour dénoncer le business des outrages à agent pour arrondir les fins de mois ou pour dire que les violences sont souvent inventées dans le but de couvrir les propres violences des flics (dans article récent de la Croix, c’est un aveu même d’un policier).

Dans le camp des luttes d’intérêts, il est clair que la police fait cavalier seul et n’a pas la moindre sympathie à l’égard des luttes sociales. D’autant plus qu’elle sait qu’avec un peu de chantage, l’Etat qui ne tient que par elle, lui accordera toujours un traitement de faveur la plaçant au dessus des autres.

Pour ce qui est de la réforme des retraites qui sera combattue dans la rue le 5 décembre et qui menace déjà des centaines de milliers de personnes de perdre des centaines d’euros par mois, les flics peuvent être tranquilles. Castaner a déjà dit qu’il défendrait leur statut jusqu’au bout. C’est tout l’inverse chez les hospitaliers ou les cheminots dont les ministres de tutelle déclarent plutôt que les soldes sont ouverts ! Macron a également déclaré derrière ses apparences de fermeté que les flics conserveraient malgré tout un régime spécial et différent des autres.

Dans un avenir sans doute proche, la police et les renseignements seront les derniers fonctionnaires de ce pays et ils auront vu tous les autres services publics se faire démanteler avec l’aide de leurs matraques et de leurs enquêtes secrètes.

Le 5 décembre, tout le monde sera dans la rue pour combattre le système que eux protègent !