Les prochains jours seront décisifs dans la lutte contre la réforme des retraites, alors c’est maintenant ou jamais : fermons tous les établissements scolaires et ne les rouvrons qu’en cas de victoire !

Alors que les grévistes de la RATP et de la SNCF sont épuisé.es après ces courageux 35 jours de grève, nous risquons de perdre le combat si un autre gros secteur ne se mobilise pas fortement. Ils et elles auraient fait tout ça pour rien ?
Nous sommes des centaines de milliers, nous, les profs de la maternelle à l’université. Si on s’y met toutes et tous, on a dans nos mains le pouvoir de faire plier le gouvernement !
Mais une seule journée de grève, même massive, n’y suffira pas.

Alors oui, c’est dur de faire plusieurs jours de grève. On trouve toujours plein d’excuses… Mais d’autres y arrivent quand même : la RATP et la SNCF nous ont montré l’exemple, mais aussi de nombreux collègues profs mobilisés depuis le 5/12.

Oui, c’est dur de perdre plusieurs journées de salaire, même pour les profs. Nous aussi on a parfois du mal à la fin du mois. Mais si on compare cette perte là à l’énormité de ce qu’on risque de perdre au moment de partir à la retraite, y a pas photo! Nous qui rentrons parfois épuisés d’une journée de classe quand on a 30 ans, dans quel état rentrerons-nous quand on aura 63 ans ? Nous, les nombreuses enseignantes et mères, combien perdrons-nous si la retraite est calculée sur l’ensemble de notre carrière, avec les congés parentaux et les temps partiels, au lieu des 6 derniers mois ? Nous toutes et tous, qui consacrons toute notre carrière à préparer le futur de la société, de quel futur profiterons-nous avec une retraite au rabais ?

Oui, c’est dur de suspendre les apprentissages de nos élèves…..Il faudra annuler la visite au musée, la fête de la galette, les RDV avec les parents pour les livrets, zapper un chapitre de sciences ou plusieurs leçons d’orthographe et de maths… Mais prenons du recul : dans 9 mois, une nouvelle année scolaire commence, on n’y pensera déjà plus. Et dans 50 ans, nos élèves prendront leur retraite, encore assez jeunes pour en profiter, avec un revenu décent garanti chaque mois. Et pour ça, ils et elles pourront dire « heureusement que des gens se sont battus pour ça à l’époque! » Exactement comme nous pouvons dire aujourd’hui « heureusement que des gens avant nous se sont battus pour la réduction du temps de travail, pour les congés payés, pour la sécurité sociale, pour les droits des femmes… » Maintenant, à nous d’être une génération à la hauteur de notre époque !

Ne rêvons pas, nous n’aurons pas d’augmentation qui couvrira ce qu’on va perdre avec cette réforme. Ce que nous propose le gouvernement, c’est juste de toucher quelques primes ridicules en échange de travailler plus. Ne nous battons pas pour obtenir quelques privilèges pour nous ! Nous ne sommes pas égoïstes, sinon nous aurions choisi un autre métier. Si nous avons choisi ce métier, c’est aussi pour pouvoir agir sur le monde, alors faisons-le !

Nous qui travaillons au quotidien avec les injustices sociales, nous qui croyons encore que l’Éducation Nationale peut jouer son rôle d’émancipation et de réduction des injustices, va-t-on laisser le gouvernement détruire encore un de nos acquis sociaux, après les lois travail, les lois Blanquer, les lois ultra sécuritaires, les lois contre l’immigration, la « réforme » du chômage, la destruction des hôpitaux et des autres secteurs publics, les cadeaux fiscaux faits aux plus riches ?

Nous avons le pouvoir entre nos mains, soyons en grève dès demain, et ne retournons travailler que quand nous aurons obtenu le retrait de ce projet de réforme ! C’est maintenant ou jamais, il y a urgence à rejoindre tous les autres secteurs en lutte ! Le gouvernement joue le pourrissement, à nous de porter le coup fatal !

Des enseignantes en grève