Macron avait tout écrit à l’avance. La grève serait longue et suivie mais les fêtes de noël auraient raison du mouvement.
Erreur.

En bon stratège, il avait une deuxième cartouche : la suppression (provisoire) de l’âge pivot. La fameuse mesure épouvantail rajoutée en dernière minute, pour justement pouvoir l’enlever en prétendant avoir fait une concession. La CFDT, fidèle à elle-même, a mordu à l’hameçon, où peut être simplement a profité de loccasion de sortir l’esprit tranquille, d’un conflit dans lequel en réalité elle n’est jamais entrée. Mais le tollé provoqué par cette sortie, chez les militants de base, est un désastre pour le syndicat réformiste. Tant pis pour eux, personne dans notre camp, n’a besoin de Berger.

Mais pour le reste, une grande partie de la société reste farouchement opposée à cette réforme. Opposée à l’idée de privatiser nos retraites, nos vies. A devoir confier notre épargne à des sociétés privées dans l’espoir d’avoir un peu d’argent pour survivre, au lieu de vivre notre retrait du monde du travail comme une période de vie agréable.

Cette semaine est celle de tous les possibles. Celle à ne pas rater en terme d’initiatives, de solidarité et de détermination. Les grévistes RATP et SNCF restent fortement mobilisés. A cela s’ajoute de nouveaux secteurs à l’image des avocats, des éboueurs, ou encore de la Banque de France, des archéologues… Les étudiants et les profs continuent également à se battre dans leurs établissements.

Reste que pour gagner, il va falloir se battre très fort.
Macron n’est pas dans le dialogue social. S’il recule sur cette loi, ce sera seulement parce qu’il n’a pas eu le choix.
Et pour cela, il faut qu’il se retrouve acculé. Qu’il ait peur : peur de perdre le contrôle de la situation, peur de perdre le soutien de son entourage, peur de perdre la confiance des puissances financières (dont il est une marionnette).

Et pour en arriver là, il n’y a pas 36 solutions : il faut que le pays soit totalement bloqué et que leur système ne puisse plus fonctionner « correctement ». Bloquer Paris parait alors essentiel. Bloquer des flux, blocages des routes mais aussi occupations et manifestations déterminées.

Rien de nouveau en somme. Sauf que les manifestations de la semaine passées ont montré une vraie montée en puissance de la colère et de la détermination. Un refus de se laisser insulter, mépriser et tabasser par la milice du capital. Cette énergie doit se retrouver dans les prochaines manifestations et autres actions.

Depuis plus d’un an, le paysage de la lutte sociale ne cesse de surprendre. Par son ampleur, par sa radicalité, par son horizontalité ou encore par son endurance. Il faut continuer à surprendre. Et à nourrir nos espoirs et nos envies.

RDV sur les piquets de grèves, sur les actions de blocage, dans les lycées ou dans les facs. En manifestation. Et bien sûr, dans les rues de Paris samedi 18 !