Le gouvernement vient de sortir un générateur d’attestations avec l’introduction d’un QR code. Rappelons qu’au départ l’idée qui intéressait les gens était simplement de pouvoir remplir un PDF sur son smartphone. Mais l’Etat a subrepticement imposé le QR code dans ce qui pour l’instant reste une option car nous pouvons toujours utiliser la version papier.

Si le gouvernement se veut rassurant pour le moment en indiquant qu’aucune donnée personnelle ne sera stockée, il est plus que conseillé de douter de la mise en place d’une telle technologie de surveillance. Car potentiellement tout est en place pour le permettre.

Cette introduction du QR code est censée simplifier les contrôles effectués par les policiers, mais elle ne simplifie en rien notre quotidien de confiné et pire elle n’améliore en rien la propagation du virus et les capacités de soin pour le personnel hospitalier. 

L’argument qui pouvait être le plus recevable était celui de ne pas échanger un papier qui potentiellement pouvait véhiculer le covid 19 par le toucher. Mais le simple fait de montrer le papier à distance est un geste barrière suffisant si en plus les policiers portaient des masques. 

La seule logique du QR code est donc de fluidifier les capacités de contrôles policiers et technologiques en investissant dans un couteux système de logiciel et de matériel pour scanner.

Le gouvernement se défend de tout système de surveillance généralisée par ce biais mais alors pourquoi mettre en place toute la technologie qui le permet ?

A Wuhan, un système de QR code existe déjà. Chaque citoyen a le sien par le biais de son smartphone dont l’usage est quasiment obligatoire. Quand tout va bien pour les autorités, votre QR code est vert. L’angoisse c’est que le QR code change de couleur et indique ainsi des restrictions de circulation en plus d’être déjà le mouchard qui stocke vos données de géolocalisation. Si vous avait croisé une personne atteinte du covid, les données sont croisées et votre QR code change, indiquant que vous même êtes peut-être contaminé. Vous êtes alors signalé aux autorités.

Pour le moment nous n’en sommes pas là en France bien que Castaner a déjà commencé à parler de tracking et que l’Association Professionnelle Nationale Militaire Gendarmes et Citoyens a déjà émis des critiques pour que l’application permette d’aider à la répression. Ce choix unilatéralement introduit par le pouvoir exécutif n’est pas anodin et dit à quel point il ne peut s’empêcher de tout ramener au contrôle et de réduire nos alternatives face à la pandémie : soit la mort, soit la privation de liberté et la surveillance. Voici un bout d’argumentation développé par La Quadrature du Net qui pose les bonnes questions :

« Les mesures de surveillance, via nos usages des technologies, que suggèrent nos gouvernants relèvent en réalité d’une stratégie pour détourner notre attention de la cause réelle du problème que constitue l’abandon de l’hôpital public. […] Plutôt que d’assumer les conséquences désastreuses d’une politique de santé défaillante, leur diversion consiste à inverser les rôles, à nous faire passer, nous, pour ceux qui refuseront d’aider les autres. Comme si nous devions être coupable de vouloir protéger notre vie privée, d’exprimer notre colère, ou simplement de suggérer des alternatives. »

 

attestation QR code