Plusieurs témoignages font part de menaces policières à cause de banderoles accrochées aux balcons et fenêtres, notamment à Marseille et Paris.Il n’est pas question de se laisser faire. Envoyez vos témoignages ici : banderoleaubalcon@gmail.com

Deux premiers témoignages :

MARSEILLE 11 AVRIL
Ce samedi 11 avril 2020, vers 12.00h, deux policiers forcent l’entrée de notre appartement dans le quartier de Saint Charles en invoquant l’Etat d’urgence sanitaire. Ils viennent pour nous mettre un coup de pression afin de faire enlever une banderole sur laquelle est écrite « Tu veux savoir si tu as le Corona ? Crache sur un bourgeois et attends ses résultats. Solidarité avec les travailleuses ! ». Le prétexte invoqué est que notre banderole incite les gens à se cracher dessus.

Dans un premier temps, gazeuse à la main tout en nous filmant, ils essaient de contrôler nos identités. Nous refusons. Ils utilisent le fait que nous sommes dans une situation d’habitation précaire, le squat, pour justifier leurs actes. On réussit à les faire sortir de l’appartement. Ils appellent du renfort qui arrive sous les bruits de sirène ; au final il y aura une voiture de la police nationale et trois voitures banalisées, dont la BAC. Nous décomptons plus de dix policiers devant notre appartement qui restent là.
On entend qu’ils décrivent la situation au talkie walkie et essaient d’obtenir l’autorisation pour rentrer de nouveau. On finit par enlever la banderole pour qu’ils partent.

Les moyens déployés pour le retrait d’une banderole sont absurdes. A l’heure du coronavirus, l’Etat investit dans le tout répressif et veut nous bâillonner jusqu’à nos fenêtres.

Solidarité avec toutes celles et ceux qui subissent les conséquences de la crise du coronavirus et qui résistent au quotidien.

PARIS 13 AVRIL
Ce matin la police est venue frapper à notre porte à propos de la banderole affichée sur notre balcon depuis maintenant 15 jours.
Ils nous ont clairement « conseillé » de la retirer.
La formulation « Macron on t’attend à la sortie » pouvant être considérée comme menaçante.
Nous avions choisi cette formulation pour dire que nous l’attendons lui et le gouvernement pour qu’ils rendent des comptes sur la question des masques, des tests et de la gestion de cette crise…
La police a pris la carte d’identité de T. ainsi que son numéro de téléphone.. Ils nous ont également dit qu’une main courante serait déposée (nous ne savons pas par qui…)

Nous avons retiré la banderole.
Qu’en pensez vous ?