La CHAZ, pour Capitol Hill Autonome Zone est cet espace de 6 patés de maisons décrété comme zone libre par les manifestants qui s’en sont emparés après plusieurs jours d’affrontements avec la police.

Quand les émeutes de Minneapolis, qui allaient ensuite se propager à d’autres villes, ont éclaté après la mort de George Floyd, le récit du capitalisme américain s’est réveillé avec une grosse gueule de bois. Voyant ses commissariats, ses banques et ses grandes surfaces ravagées par les flammes pendant que la population commençait déjà à auto-organiser la nourriture fraichement réquisitionnée. Les 50 Etats ont été touchés par des manifestations.

La brèche ouverte est plus profonde qu’on ne le croit. Même si les démocrates ont certainement un coup de récupération à jouer dans cette histoire, force est de constater que l’abolition de la police ne figure dans aucun de leur programme.

C’est la 1ere fois qu’une révolte remet à ce point en cause le point central de la domination blanche et de l’Etat capitaliste : son système repressif.

A Minneapolis comme à Seattle, la politique classique est dépassée et essaye de s’adapter en trouvant un compromis par une désescalade de la violence en désactivant partiellement sa police. En attendant c’est une vague d’auto-organisation qui s’empare de plusieurs villes et à Seattle les habitants de la CHAZ verraient bien le commissariat abandonné se transformer en « centre de justice de réparation » et commencent à lancer des appels à la grève générale.

La force de la révolte a tellement secoué le pays que désormais des questions révolutionnaires font enfin irruption et se mettent en pratique sans attendre.

Pour un suivi sur un blog local (en anglais) : https://www.capitolhillseattle.com/