Au nom de la loi dite « de sécurité nationale », Pékin a imposé depuis hier la fin de l’exception démocratique de Hong Kong. Tout acte remettant en cause la souveraineté de l’Etat chinois sera sévèrement réprimé. La liberté d’expression, la liberté de la presse et la justice indépendante dont bénéficiaient les Hongkongais sont totalement remises en cause.

Libérez Hong Kong, révolution de notre temps

« Libérez Hong Kong, Révolution de notre temps » 

Quelques mots écrits sur les murs ou des bouts de tissu deviennent plus que jamais des mots de résistance et un amer symbole de la fin des libertés individuelles qui s’abat sur Hong Kong. Hier plusieurs manifestants portant le slogan ont été arrêtés pour un total de 370 arrestations dont 10 en vertu de la loi sécurité, selon les chiffres officiels.

A juste titre, ces mots sont déclarés sécessionnistes et pro indépendantistes et témoignent de la volonté pour Pékin de se ré emparer d’un territoire longtemps colonisé par l’Angleterre. Après la rétrocession de 1997, Hong Kong a cependant pu bénéficier de son autonomie et a nourri des rêves d’autodétermination, se sentant loin du régime dictatorial chinois.

Mais c’est cette autonomie que Pékin compte depuis le début anéantir. La Chine qui est un empire colonisateur en puissance met tout son pouvoir pour étouffer la liberté des Hongkongais et les velléités contestataires. Les personnes considérées comme opposantes au régime risquent la prison à vie.

Dans un post du deux Juillet, le média Vécu par le biais de Jules, reporter qui est allé plusieurs fois à Hong Kong couvrir les manifestations écrivait :

Depuis le début de l’année plus de 2000 Hongkongais impliqués dans les manifestations se sont échappés en direction de Taïwan.
Le Royaume-Uni va étendre les droits à l’immigration des Hongkongais, facilitant ainsi l’accès à la citoyenneté Britannique pour les habitants de Hong Kong possédant un passeport spécial auquel sont éligibles près de 3 millions de Hongkongais.

D’après une source locale, il n’y aura plus de manifestations pro-démocratiques dans les rues, certains continuent le combat depuis l’étranger et pour ceux qui ne peuvent pas partir, il faudra « faire avec ».

Rappelons que depuis Mai 2019 avait débuté un important soulèvement à Hong Kong contre une loi d’extradition vers la Chine. Tout un tas de modes d’actions ont alors été déployés jusqu’à maintenant :

➡️ Manifestations gigantesques (parfois jusqu’à 2 millions),
➡️ Occupations (aéroport, centres commerciaux, université Poly U),
➡️ Des rues entières « piégées » de briques pour déjouer la police,
➡️ Des affrontements avec des tactiques en constantes évolutions (ustensiles, communications, ravitaillement…)
➡️ Et par dessus tout, un esprit de solidarité à toute épreuve qui mobilisait tous les ages et tout type de personne.

Nous n’avons pas oublié les 5 revendications de ce soulèvement populaire :

• Retrait définitif du projet d’extradition
• Retrait de la caractérisation « d’émeute »
• Libération sans condition de tous les manifestant.es arrêté.es, sans inculpation
• Enquête indépendante sur les violences policières et les abus de pouvoir
• Démission de Carrie Lam, et mise en œuvre du suffrage universel intégral

Soutien à Hong Kong qui se bat pour sa liberté et son autodétermination

deux manifestans Hongkongais avec le slogan criminalisé
Photo: KH/United Social Press.

sources : Hong Kong Free Press (HKFP) et « Hong Kong, Clap de fin ? » (Jules pour Vécu)