Il devait casser du « méchant Black Bloc », il arrête des militant.es, des mineur·es, des journalistes, des daronnes, des membres des Brigades de Solidarité Populaire, un avocat, monsieur et madame tout le monde, des gens très ordinaires, nous et vous… En tout plus de 150 interpellations et 120 gardes à vue. Retour sur un fiasco qui vaut aujourd’hui aux malchanceux·ses de passer leur 3e nuit derrière les barreaux pour justifier les mythos du ministre de l’intérieur.

Darmanin avait une mission en ce jour de manifestation contre les lois liberticides. Comme l’a révélé le Canard Enchaîné du 9 décembre ; Macron l’avait chargé de faire un coup de filet sur les « Black Blocs ».

Après une semaine de propagande contre-insurrectionnelle des médias et de certains partis de gauche, il ne faisait pas bon pratiquer l’émeute samedi dernier. Le dispositif hors norme avait pour consigne d’empêcher toute casse et il a réussi.

Néanmoins, Darmanin devait saisir du Black bloc pour remplir sa mission. Ni une, ni deux, il suffisait d’envoyer quelques CRS pour arrêter n’importe qui. C’est ainsi que des personnes se sont retrouvées extirpées manu militari de la manifestation au hasard.

Cependant, il est fort probable que la bleusaille en ait aussi profité pour arrêter les têtes connues, qui ne leur reviennent pas. C’est ainsi que Mélanie, en procès contre Dominique Caffin, le commandant de CRS qui lui avait asséné un violent coup de matraque derrière la tête en 2019 et qui par ailleurs commandait l’unité impliquée dans l’opération du Burger King contre des gilets jaunes, a aussi été arrêtée. Vengeance ? Intimidation ? Humiliation ?

Aujourd’hui, nous n’avons pas toutes les informations sur les gardé.es à vue. Certains sont sortis après 24H, comme les mineurs qui avaient été arrêté·es. Mais nous savons que trois militantes vont effectuer leur 3ème nuit derrière les barreaux, pour des motifs fallacieux comme attroupement en vue de commettre des violences. Rappelons que dans cette répression aveugle de samedi, les porteur·ses de banderoles, de parapluie et de simples pancartes, les mots qui contestent le pouvoir, ou le tournent en dérision, ont aussi été pris pour cible et semblent aussi devoir être définitivement éradiqués.

Ces trois personnes passeront mardi au TGI de Paris devant le procureur puis le juge des libertés. La justice va-telle ce soir et demain se faire l’instrument de la police et valider les mythos de Darmanin qui s’était vanté d’avoir arrêté « des individus ultra violents »?

Hormis ces personnes dont nous avons eu des nouvelles. Il y en a qui manquent encore à l’appel et sont certainement dans des situations compliquées, enfermées en attendant que la police trouve de quoi convaincre la justice de les poursuivre.

Soutien inconditionnel à tous·tes les interpellé·es qui manifestaient samedi contre des lois liberticides, contre la loi sécurité globale, contre la loi séparatisme et contre l’islamophobie.

Il est intolérable que des vies soient mises en danger pour satisfaire les challenges qu’un président donne à son ministre de l’intérieur.