Pas besoin de nier l’existence et la gravité du Covid pour être révolté par le dernier discours de Macron. Pas besoin d’être antivax pour être scandalisé par la façon dont le pouvoir décide d’imposer cette vaccination. Imposer aux soignants sous peine de ne plus être payé (mais seront-ils encore applaudis?), imposer pour aller au restaurant, au ciné, pour prendre le train… C’est bien une obligation qui ne dit pas son nom !

Nous avons toujours été du côté des soignants, du côté de la vie. Nous avons à plusieurs reprises pris position pour la mise à disposition de masques, au moment où le pouvoir disait qu’ils ne servaient à rien (avant de l’imposer de façon autoritaire). Nous avons appelé à manifester pour soutenir l’hôpital public, financièrement et humainement. Nous savons que le vaccin peut aider à freiner le virus, et sauver des vies. Mais nous comprenons les doutes sur les risques potentiels d’un vaccin créé aussi rapidement (même si la recherche sur le sujet date d’une dizaine d’années,) grâce aux fonds colossaux apportés par la finance, sans recul, et dans un monde pharmaceutique régi par le profit.

La France compte déjà plus de 35 millions de vaccinés. Plus de la moitié de la population, dont la très grande majorité des populations les plus fragiles face au virus. Sans que le le vaccin soit imposé, la majorité des Français ont fait le choix de la vaccination. La plupart avec des doutes et craintes, à juste titre, sur les éventuels effets secondaires.

Le « gain sanitaire » des nouvelles mesures liberticides du pouvoir sera très faible. En revanche, la perte en terme démocratique et social est énorme.

Dans quelques jours, nous allons ainsi « accepter » de devoir montrer patte blanche pour aller au restaurant, au cinéma, pour prendre le train…

Nos esprits vont accepter que notre vie privée, et notamment notre santé, soit accessible à des sociétés pour pouvoir accéder à des services. Aujourd’hui c’est le Covid qui est tracé et contrôlé. Mais demain ? La grippe ? Un nouveau virus ? C’est une brèche dans notre paradigme de vie en société, qui peut très rapidement aboutir à d’autres dérives, peut être encore plus graves.

Que fera un gouvernement encore plus autoritaire qu’actuellement de cette arme du pass sanitaire ? On a vu les dérives du contrôle en Chine ou en Israël. Et, à la vitesse où vont les choses, cela peut très vite déraper. La France semble être totalement prête…

Nous vivons depuis plusieurs années dans l’état d’urgence sécuritaire (risque d’attentat) puis d’urgence sanitaire (risque épidémique). Ces états d’urgence ont pour conséquence de détruire les garde fous de nos libertés individuelles et collectives, sous l’autel de la « sécurité ».

Pourtant, ce sont des moyens dans l’hôpital public et dans la recherche qui vont sauver des vies. Bien plus que l’état d’urgence. Bien plus qu’un pass sanitaire.

Le discours de Macron est d’ailleurs une triple dose d’horreur sociale puisqu’en plus de ces mesures liberticides, le président des riches en a profité, discrètement, pour détruire la vie des plus précaires. D’une part en affirmant que la réforme de l’assurance chômage serait appliquée, malgré les mises en garde du Conseil d’Etat et l’opposition des syndicats. Une réforme qui s’annonce catastrophique pour les chômeurs, notamment les plus précaires. Une réforme qui va clairement faire plonger des dizaines de milliers de Français dans la pauvreté.

D’autre part sur la réforme des retraites avec la volonté affichée de Macron de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Parce que bon « puisqu’on vit plus longtemps, il faut bien travailler plus longtemps ! »

Sauf que les pauvres vivent en moyenne 13 ans de moins que les plus riches. Et que de plus en plus de Français vont tomber dans la pauvreté/précarité, notamment grâce aux mesures de ce même Macron !

Ce n’est pas un hasard si le pouvoir a décidé de glisser ces deux mesures de guerre aux pauvres, dans le même discours que celui des mesures liberticides pour lutter contre le covid.

Les ultra riches savent en effet qu’ils peuvent profiter de la « crise » pour asseoir leur domination sociale et économique, en terrorisant la population et en imposant des mesures « d’urgence face à la situation dramatique ». Des mesures toujours dirigées dans le sens d’un autoritarisme en terme de libertés individuelles et d’un libéralisme économique.

C’est une guerre qui est menée. Et elle est en train d’être gagnée. Par la classe dominante. Par la classe dirigeante.

Seul un séisme social pourra contrer cette course mortifère vers leur monde d’après.