Au lendemain des attentats du 13 novembre le PS ouvrait la voie à l'extrême-droite

Assignations à résidence, perquisitions administratives, déchéance de nationalité : la réponse aux attentats a marqué le virage illibéral autoritaire en France

 

Il y a quelques jours, nous commémorions les attentats du 13 Novembre en pensant aux victimes.

À l’heure où tout le monde parle du danger de l’extrême-droite, il est bon de rappeler les événements qui ont suivi le 13 Novembre 2015, et que la gauche a accéléré le racisme d'État et les mesures autoritaristes de manière spectaculaire.

L’État d’urgence mis en place au lendemain du massacre du Bataclan aura été un accélérateur et même un moteur liberticide et raciste, ouvrant la voie à la situation actuelle.

Pour rappel :

La préfecture avait autorisé des perquisitions administratives dans les domiciles, de jour comme de nuit, par simple accord du juge antiterroriste.

Dans un rapport, l’association Human Rights Watch énonce que « Ces abus ont traumatisé des familles et entaché des réputations, donnant l’impression aux personnes ciblées d’être des citoyens de seconde zone. »

Des milliers de familles musulmanes ont été perquisitionnées de manière complètement arbitraire sous des prétextes complètement fallacieux de dénonciation sur base de la suspicion.

On dénombre 3200 perquisitions, environ 400 assignations à résidence, des dérives graves (violences policières) qui aboutiront à seulement cinq ouvertures d’enquête.

Le Défenseur des droits reçoit des dizaines de plaintes, et le CCIF documente 180 cas d’assignations à résidence et de perquisitions abusives, ce qui semble largement en dessous de la réalité car beaucoup de familles n’ont pas osé porter plainte ou dénoncer ces dérives.

Les assignés à résidence sont humiliés, privés de leur liberté de circulation et stigmatisés.

Les autorités contraignent les personnes à rester à leur domicile jusqu’à 12 heures par jour, limitent leurs déplacements et peuvent exiger qu’elles se présentent au commissariat jusqu’à trois fois par jour

Parmi eux, une poignée d’écologistes à la veille de la Cop-21 pour des raisons toutes aussi fallacieuses seront aussi touchés par ces mesures.

Comble de l’ignominie, la proposition d’une loi sur la déchéance de nationalité qui fera même démissionner des ministres.

Ces mesures marquent le début d’une islamophobie d’Etat décomplexée et une avancée supplémentaire en faveur de la surveillance globale.

Seules les organisations de l’antiracisme politique ont réagi, malaise du côté des complices du gouvernement Valls, ne serait-ce que par leur silence. Où était l’antiracisme moral et institutionnel à ce moment-là ?

Du bilan de 5 ans de gauche au pouvoir, en plus de l’ultra-libéralisation, nous ne retenons que ces excès répressifs envers les manifestants, la normalisation de l’islamophobie au niveau institutionnel et la continuité de la chasse aux exilés, ainsi que le durcissement des conditions d’asile.

Toutes celles et ceux de gauche qui se sont tus pendant cette période peuvent continuer à la mettre en veilleuse, ils sont tout aussi responsables de la montée du fascisme que Bolloré.


Froid, restrictions : l'école va mal

L'école va mal : entre 10 et 14 degrés dans certaines classes, distribution de polaires, économies à la cantine

Marquée par une reprise difficile où se multiplient les annonces de fermetures d’établissements scolaires faute de personnel et de moyens, l’Éducation Nationale continue sa chute vertigineuse dans le précipice, et l’atterrissage pourrait être dramatique.

Des collectivités territoriales ont fait leur choix, et elles estiment que les bâtiments coûtent trop cher pour être chauffés. Il faut faire des économies en priorité là où nous avons le plus besoin de moyens : l’éducation et la santé.

On remarque que le gouvernement n’a pas les mêmes difficultés quand il s’agit de débloquer des fonds pour équiper la répression et recruter des policiers et que lutter contre l’évasion fiscale ou rétablir l’ISF n’est pas à l’ordre du jour.

Ainsi, dans plusieurs écoles, on fait cours dans le froid.

Dans l’Oise, à Laigneville, il est dorénavant interdit d’ouvrir les fenêtres pour économiser la chaleur (source Courrier Picard).

Un comble sachant que c’est en hiver que risquent de revenir à la hausse les épidémies de type Covid-19 ou encore de grippe.

À Rouen, les écoles n’avaient pas rallumé le chauffage trois jours après la rentrée et certaines allaient jusqu’à inciter les parents à venir récupérer leurs enfants évoluant entre 11 et 15 degrés. Le problème semble cependant avoir été résolu depuis.

Dans la commune de Périers (située dans la Manche), l’école est allée jusqu’à investir dans l’achat de 6000 euros en polaires distribués aux élèves (source Le Parisien).

De la Seine et Marne à la Dordogne, en passant par la Vendée, le Conseil Départemental réduit et limite la température à 19°C en salle de classe et 17°C dans les couloirs. Et il est de plus en plus envisagé d'en faire une norme au niveau national.

Un collège d’Avignon dans la Vaucluse (le collège Lavarin), avait récemment décidé de fermer tout l’hiver sa section SEGPA et de se délocaliser à trois kilomètres faute de moyens.

Finalement, à la suite d’une mobilisation importante des parents d’élèves, cette décision a été annulée.

Pas de quoi se réjouir pour autant, cet exemple en dit long sur l’état de nos institutions et leur futur proche. Cela témoignera peut-être aussi bientôt aussi des disparités et inégalités entre les communes, départements et régions, car tous n’ont pas les mêmes moyens.

Autre exemple concernant les lycées, dans la ville de Toulouse, France Bleu rapporte que la région Occitanie a demandé à des lycées d’économiser sur les menus dans les cantines. Au lycée international de Colomiers par exemple, on devra vraisemblablement choisir entre l’entrée et le dessert, à Déodat on doit déjà choisir entre le fromage et le fruit.

Même son de cloche dans la plupart des universités, avec toujours cette réduction de 1°C.

Nous pouvons également citer un fait notable : l’Université de Strasbourg fermera deux semaines supplémentaires cet hiver.

Être classée en tant que 8ème puissance mondiale et parmi les premières du continent soi-disant le plus « développé » n’empêche définitivement pas d’être confrontés à des choix politiques contre sa propre population, en la contraignant à être conditionnée par la précarité dès le plus jeune âge.

C’est une volonté délibérée de préférer faire souffrir celles et ceux qui vont à l’école que de taxer les ultras riches.

Du plus jeune âge à la vie d’adulte en passant par l’adolescence, tous vont en pâtir.

Le corps enseignant doit absolument prendre ses responsabilités sachant qu’il est déjà trop tard. Nous n’avons donné que quelques exemples à un mois et demi du début de l’hiver.