Comme à chaque sursaut de la guerre en Palestine, toute une partie de la gauche (de concert avec la droite) s’est empressée de condamner les violences dans leur ensemble, tout en appelant au calme et au dialogue.

On ne s’en étonne plus. Des dizaines voire des centaines de Palestiniens meurent chaque années sous les balles israéliennes, et ce dans l’indifférence généralisée de la communauté internationale. Et pourtant, à chaque riposte palestinienne, nous assistons aux sempiternels appels au calme, que l’on assène au peuple palestinien depuis plus de 75 ans.

Existe-t-il vraiment des gens qui s’étonnent qu’après tant d’années les Palestiniens ne croient plus au fameux « dialogue » ? Sept décennies qu’ils vivent sous le joug colonial de l’Etat d’Israël. Sept décennies que cet Etat leur refuse la moindre humanité.

Cette fois-ci le Hamas et plusieurs groupes armés sont à l’offensive. Et qu’importe que l’on adhère ou non aux différentes idéologie qu’ils portent, la guerre qu’ils mènent est juste. Comment pourrait-il en être autrement d’une guerre de libération ?

Car il convient ici d’insister sur un point. Les deux opposants ne sont pas sur un pied d’égalité. Il existe bel et bien un colon et un colonisé. Un oppresseur et oppressé. Un peuple qui se bat pour la liberté, et un Etat qui tue pour maintenir un régime d’apartheid.

Condamner la violence dont usent les Palestiniens c’est bafouer la mémoire de tous ceux qui sont tombés sous les balles de Tsahal, c’est cracher à la figure d’un peuple qui se bat fièrement et qui refuse de poser le genou à terre malgré des décennies d’oppression et d’indifférence de la part de l’Occident.

Comme tout le monde, nous déplorons les victimes de ce conflit. Il n’empêche que ces gens qui s’empressent de condamner les violences sont en partie responsables de la situation. Quelle autre solution le peuple palestinien a-t-il, quand ses souffrances sont ignorées de tous et qu’entretenir des relations diplomatiques ou économiques avec un Etat comme Israël est considéré comme normal ?

Aucune, il ne peut compter que sur lui-même. Et une chose est sûre, après sept décennies de beaux discours et de traités bafoués dans l’indifférence la plus totale, sa libération passera nécessairement par les armes.

Enfin, rappelons que n’est pas innocent celui qui considère comme normal, ou acceptable, le régime d’apartheid exercé par l’Etat israélien, et qu’une condition de civil n’enlève rien à un statut de colon.