La page Facebook de CND totalement déréférencée

La page Cerveaux Non Disponibles semble avoir été dans le viseur de Facebook : Censure ou "shadow banning" ? Une chose est sûre, pendant plus une grosse semaine, du 22 au 28 août inclus, notre page a totalement été "déréférencée" et a perdu la quasi totalité de son audience : 200 personnes touchées par post alors qu'on est habituellement sur une moyenne de 20 000 par post (avec des pics à 300 000). Le graph ci dessous est assez explicite :

Nous ne voulons pas crier à la censure. Mais forcément une baisse aussi violente de visibilité, rendant la page quasiement invisible, pile pendant la période du G7, cela interroge. D'autant que d'autres pages de médias alternatifs ont subi le même genre de "punition" de Facebook, aux mêmes périodes. C'est notamment le cas de Lille Insurgée, Auto média Toulouse ou Bretagne Noire. Nous serions curieux de savoir si des pages traitant de l'actualité sportive ou de cinéma ont aussi subit ce type de "bannissement" qui ne dit pas son nom ? Pendant ces 7 jours de disparition de notre page, nous avons notamment réalisé des directs vidéos au contre G7 mais aussi en Algérie et à Hong Kong. Des membres du collectif ont pris des risques pour couvrir ces événements pour que presque personnes ne voient leur couverture.

Nous avons essayé de savoir pourquoi cette baisse de visibilité, mais Facebook ne répond pas. Il est possible que cela soit un "simple" changement d'algorithme, ou une sanction suite à une enfreinte de droit d'auteur (nous avons eu un signalement pour la mise en ligne d'une vidéo de violence policière à Toulouse).

Ce qui est sûr, c'est que pendant une semaine, il a été très difficile (quasi impossible) d'informer les 100 000 personnes qui nous suivent désormais sur Facebook.

Désormais que notre page redevient (un peu) visible, la tentation serait de rependre le court normal des choses. Mais cela nous exposerait à de nouvelles situations de ce genre dans les semaines/mois/années à venir.

Nous allons donc tenter d'avoir une explication de Facebook, à la fois pour notre page mais aussi pour toutes les autres, qui pour le moment sont toujours dans une invisibilité quasi totale.

En parallèle de ces démarches, nous avons également besoin de vous pour tenter d'être le moins dépendant possible des décisions de Facebook :
- En choisissant l'option "voir en premier" sur notre page (cliquez sur "déjà abonné(e)" puis choisissez l'option)
- En allant régulièrement voir les dernières actu sur la home de notre page
- Mais aussi en vous abonnant à nos autres réseaux : Twitter / Youtube / Instagram
- En allant régulièrement voir notre site : www.cerveauxnondisponibles.net

Sachez enfin que nous réfléchissons à des alternatives pour devenir de moins en moins dépendants aux GAFAM. Mais que nous avons conscience qu'il est pour le moment difficile (voir impossible) de s'en passer pour réussir à vous atteindre !


Plan, Hebérgement, Legal team, News...

SYNTHÈSE PRATIQUE POUR LE G7 A BIARRITZ

Ici tu trouveras les principaux liens et ressources utiles pour le contre sommet du G7, de la carte interactive au point juridique en passant par l’hébergement.

Le G7 de Biarritz est particulier. Il intervient en France dans une situation historique où le mouvement des gilets jaunes aura réussi à durer tout l’Eté alors qu'il a commencé en novembre. Plus qu’un mouvement social, la révolte est générale et diffuse. Et il est fort probable que nous n'en soyons qu’au début. Il y a donc bien une crise, mais ce n'est pas celle des gilets jaunes, c'est celle du capitalisme et de la démocratie soit disant "représentative", incapable de représenter autre chose que les plus riches et s'octroyant pourtant la gestion du monde. Ce contre sommet vient donc affirmer une chose simple : ce n’est pas aux riches de décider de l’avenir de la planète. C'est à nous !

 

Le contre sommet se déroulera en 2 temps :

  • 21 au 23 août : Convergence, rencontres, ateliers, débats, conférences
  • 24 au 25 août : Actions, manifestations

HÉBERGEMENT, RESTAURATION

camp G7 Urrugne
plan du camp

Un camp est organisé pour accueillir des milliers de personnes avec restauration sur place
 : Route de La Corniche, chemin d’Anziola, Lieu Dit Bordaberry, 64122 Urrugne
Pour plus d’infos aller voir la fiche pratique : FICHE PRATIQUE GJ G7
source : https://gjg7contresommet.wixsite.com/gjg7/post/contre-le-g7-et-son-monde-du-19-au-26-ao%C3%BBt

TRANSPORTS

Attention du 23 au 26 le dispositif militaro-policier sera en mode armée d’occupation.
Les gares ferroviaires et routières (Biarritz, Bayonne) ne seront pas desservies, sauf Hendaye mais le TER ne fonctionnera pas, donc pas de transports publiques pour remonter sur Biarritz... Gares les plus proches Pau et Dax. Plus d’infos, notamment sur les axes routiers, dans le lien de la fiche pratique : FICHE PRATIQUE GJ G7
NB : Il y a encore des transports pas chers pour venir sur place. Check les internets !

Sur place, des navettes assureront le transport entre le lieu de vie et les sites ou se tiendront les activités du contre-sommet. Pour plus d’infos logistiques : https://alternativesg7.org/index.php/toutes-les-infos-logistiques/

synthèse pratique G7

1ER TEMPS : DISCUSSIONS, RENCONTRES, ATELIERS, CONFÉRENCES

- L’ASSEMBLÉE DU VILLAGE GILETS JAUNES

Propose 3 demi journées de travail la matinée de 9H30 à 13H pour réfléchir et construire des outils qui permettront à chaque groupe de gilets jaunes de s’unir dans l’action et la réflexion. Sur le camp. Plus d’infos : https://gjg7contresommet.wixsite.com/gjg7?

- CONTRE SOMMET ET VILLAGE DES ALTERNATIVES

Au centre des congrès Ficoba et à Hendaye : PROGRAMME CONTRE SOMMET
source : https://alternativesg7.org/index.php/le-programme/

- RENCONTRES INTERGALACTIQUES

Au port de Kaneta à Hendaye. Après avoir séjourné à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes durant deux ans, l’Ambazada se posera cette fois-ci au Pays Basque. Au programme : construire l’autonomie des luttes des peuples et des territoires. Plus d’infos : https://cerveauxnondisponibles.net/2019/08/07/contre-g7-intergalactique-21-22-23-aout-a-hendaia/

 

2EME TEMPS : MANIFESTATIONS ET ACTIONS

Là, autant être franc, coté flic, tous les coups seront permis. Il faut s'attendre à tout, notamment des blocages pour empêcher de se rendre aux lieux de manifestations depuis le campement.

Samedi 24 : Manifestation contre le G7

Dimanche 25 : Actions

  • à 10H dans le centre ancien de Bayonne : la marche des portraits en présence de multiples portraits décrochés de Macron : https://bizimugi.eu/g7-appel-a-une-marche-des-portraits
  • Constitution de la zone arc-en-ciel autour de la zone rouge et bleu contre l’interdiction de manifester. Prise de 7 rond-points ou places autour de Biarritz (voir la carte interactive plus bas, logo haut parleur)

 

POINT JURIDIQUE

Une Legal Team s'est mise en place pour faire de la veille sur les violences policières et judiciaires (https://g7borroka.info/contacts-de-la-legal-team/). Le numéro de tel : +34 943 09 06 30. A contacter si :

  • tu es proche d'une personne interpellée
  • tu es témoin d'une arrestation
  • tu es victime ou témoin de violences policières
  • tu as des vidéos qui pourraient intéresser les avocat.es

Ici tu trouveras de l'information sur l'auto-défense juridique collective : https://rajcollective.noblogs.org/

 

UNE CARTE INTERACTIVE POUR S’Y RETROUVER

Pour se familiariser avec :

  • les lieux de conférences, débats, ateliers
  • de campement
  • d'actions, manifestations
  • les distributeurs de billets hors services (prévoir du cash)
  • les gares
  • les zones occupées
  • et même les lieux réquisitionnés pour les dortoirs des flics !


https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1gtBrvPXWq80uRmBsYuqooAyqOZLH41Ia&ll=43.47640539578181%2C-1.5292965596798922&z=13

POUR AVOIR DES NEWS DU CONTRE SOMMET

Sur la page facebook de Cerveaux non Disponibles et aussi sur un site spécialement conçu pour l'occasion : https://g7borroka.info


Faut-il soutenir toutes les révoltes ?

Depuis quelques jours, nous constatons une montée en puissance d'un discours condamnant ceux qui soutiennent de près ou de loin la révolte actuelle à Hong Kong. Pour ces personnes, soutenir les révolutionnaires de Hong Kong revient à soutenir les USA et toutes les puissances capitalistes. Face à cette équation basique et dangereuse, voici notre réponse.

Nous contestons l'adage selon lequel les ennemis de nos ennemis sont nos amis, qui se décline sur les amis de nos amis sont nos amis ou encore les ennemis de nos amis sont nos ennemis... L'histoire a montré que des puissances très différentes pouvaient s'allier ou s'affronter de façon opportuniste et stratégique. Se ranger au côté de toutes ces puissances (ou à l'inverse s'y opposer) n'a donc pas de sens.

Être contre le système ultra libéral en place aux USA (mais aussi en Europe) ne signifie pas prendre le parti inverse à chacune de leurs prises de positions. Il ne faut pas non plus penser que tout soulèvement qui a le soutien (ou juste la sympathie) des USA (ou même de la Russie, de la Chine ou de la Turquie) est un soulèvement réalisé par des personnes souhaitant adopter le mode de vie de ces pays. D'une part, c'est nier la diversité et la complexité de ces mouvements. Les révolutions les plus importantes surgissent souvent parce qu'elles embrassent une partie importante de la population, des franges aux intérêts et aux modes de vie très différents, réunis pour renverser le pouvoir en place. A Hong Kong, dans les manifestations de ces dernières semaines, des cadres très libéraux côtoient des anarchistes très loin des idéaux américains.  D'autre part, si certains de ces révoltés acceptent des aides (logistiques, financières, de communication) de puissances étrangères, cela ne doit pas être pris pour une allégeance à ces pays. La plupart des fois, il s'agit de prendre l'aide là où elle se trouve. Certains militants attirent l'attention sur le fait que le mouvement à Hong Kong ne remet pas en cause la propriété privée ni les dominations capitalistes. Si cela est grandement vrai, il y a tout de même une autonomie inventive qui décoiffe les révolutionnaires avec des techniques inédites qui se répandent dans la population. Comme pour les GJ, il y a là une base émancipatrice très intéressante avec de chaque côté, des bornes, dont certaines sont des lignes rouges et représentent un réel danger de contre-révolution qu’il convient de décrire et de combattre.

Il faut aussi garder à l'esprit que les prises de position des dirigeants politiques sur des révoltes dans d'autres pays ne sont parfois que des stratégies diplomatiques et médiatiques. Qu'un président chante les louanges d'une révolte à 10 000km de chez lui ne doit pas nous laisser penser qu'il en a la paternité ou qu'il y a contribué. Sinon, il faudrait considérer que Poutine et la Russie ont joué un rôle important dans le mouvement des Gilets Jaunes, discours qui a été utilisé en France par certaines personnes voulant discréditer le mouvement. Or tous ceux qui ont vécu de l'intérieur la révolte GJ savent que la Russie n'a aucun mérite à tirer de ce soulèvement.

Enfin, peut-être le plus important : qu'importe le nom du régime en place, un peuple qui se soulève et tente de renverser un pouvoir autoritaire qui musèle l'opposition et toutes formes de contestations a toute légitimité et doit être soutenu, dès lors qu’il ne constitue pas lui-même un autre autoritarisme. La lutte pour l'émancipation des peuples passe par la liberté d'expression. Un système, si social et ouvert soit-il, n'a pas de légitimité s'il empêche ceux qui le contestent de s'exprimer. Or, au-delà des différences idéologiques, l'histoire nous montre que très souvent, c'est l'exercice du pouvoir qui corrompt et c'est l'envie de rester au pouvoir qui pousse les dirigeants en place à devenir de plus en plus autoritaires, voire totalitaires. En Tunisie, Ben Ali avait beau se targuer de progrès sur différents aspects de la société, il n'en demeure pas moins qu'il était impossible de le critiquer. La révolution était donc légitime et nécessaire. Même si la situation aujourd'hui n'est pas idéale, faire chuter un tyran est toujours une victoire. Et il ne faut rien regretter. Tant que des tyrans dirigeront des pays, il faudra des révolutionnaires pour les destituer et leur faire payer le prix de leurs années d'oppression.

De l'extérieur, il ne nous appartient pas de distribuer les bons points et de dire quelle révolte est légitime et laquelle n'est qu'une récupération d'une puissance étrangère. Quand des milliers de personnes mettent leur corps en jeu, leur vie en jeu, pour renverser un pouvoir que l'on sait autoritaire, il nous incombe de soutenir, au moins moralement, cette quête de liberté et d'émancipation.

Alors oui, nous soutenons les manifestants à Hong Kong comme nous soutenons la révolte au Soudan, en Algérie ou même en Russie. Oui, nous avons soutenu les révolutions en Tunisie, en Égypte ou au Yémen. Nous n'y voyons aucune incohérence ni aucun renoncement à nos idéaux. Bien au contraire.


FRANCE, HONG KONG, RUSSIE : Les systèmes à visage découvert et à matraque sanguinaire

Ces trois pays vivent des mouvements de contestation pour faire entendre la démocratie et sont brutalement réprimés. On atteint un point de rupture dans plusieurs endroits du monde.

- Depuis plusieurs semaines à Moscou des dizaines de milliers de personnes sortent manifester dans la rue. Leurs slogans : « Honte », « Nous voulons des élections libres » sont lancés contre un Poutine qui n’accepte même plus un semblant de démocratie et éradique ses opposants. Résultats 1400 arrestations rien que pour la journée du 27 juillet. Mais une semaine après 50 000 personnes reprenaient la rue. C’est le plus gros mouvement de contestation depuis le retour de Poutine au Kremlin en 2012.

- A Hong Kong depuis le mois de Mai des manifestations massives ont lieu pour protester contre la loi d'extradition des citoyens vers la Chine. Le 9 juin, 1 millions de manifestants arpentent les rues. Le 16 juin c’est un record historique avec 2 millions de manifestants. Le 1er juillet les manifestants attaquent le parlement et l’occupent quelques heures. Le 5 aout Hong Kong est paralysé par une grève générale. Sur une pancarte on pouvait lire : « Pour le bien du futur de nos enfants, pouvez-vous faire la grève pendant une journée? » Ensuite, la tension est montée à un niveau jamais atteint dimanche 11 aout avec une police déchainée qui a attaqué brutalement les manifestants, allant jusqu’à les poursuivre dans le métro en leur tirant dessus avec des fusils lance grenades lacrymogènes. Une manifestante a perdu un œil. Malgré la violence qui augmente de la part de l’exécutif pour garder la main, les habitants montrent une grande solidarité avec les manifestants. Des dons organisés dans les métros ainsi que des mouvements pour repousser la police et protéger les manifestants sont fréquents.

- En France après 9 mois de mouvement des gilets jaunes la justice sociale, fiscale et écologique n’est toujours pas à l’ordre du jour du gouvernement. Alors que Macron est devenu ballon d’or de la répression policière dans le monde, la nécessité de démocratie directe se fait plus qu’urgente. A coté, les enseignants sont aux prises avec un ministre méprisant et autoritaire voulant transformer l’école en entreprise, les hôpitaux se battent pour ne pas transformer les patients en marchandise et avoir le temps de bien soigner, les jeunes voient venir un service national universel pour les endoctriner, les livreurs à vélo sont les esclaves des temps modernes, les écolos comptent les espèces qui disparaissent en voyant les rapports du GIEC méprisés par des politiques qui votent les accords de Paris en même temps qu’ils bousillent la planète pour le bien de quelques riches et enfin les gilets noirs lèvent la tête contre un système qui les considère comme des sous être humains, refuse des droits élémentaires et programme des migranticides en méditerranée. Et bien sûr toute contestation est réprimée.

Bienvenue au point de non retour, ce moment où les États ne tiennent plus que par leur police. Ce moment aussi où se dessinent des envies d’un futur en dehors des fausses oppositions et des fausses démocraties et surtout en dehors de la misérable politique qui nous a mené jusqu’ici.
Bienvenue aussi à celles et ceux qui rejoindront les luttes, à tous les complices d’un avenir meilleur.

PS : Savoir déterminer ce qu’on soutient dans chaque lutte contre l’autoritarisme sans être dupe des enjeux impérialistes qui existent derrière est d’une importance capitale pour la puissance des peuples et la clarté de nos alliances contre les idéologies qui veulent nous mettre au pas.


Réelle rébellion ou réelle extinction ?

Il y a des promesses qu'il est important de tenir. Des espoirs qu'il ne faut pas décevoir. Le "nouveau" mouvement climat entre aujourd'hui dans une période clé de son existence. Le moment de tenir ses promesses et son ambition. Ou de disparaitre, en même temps que la planète !

Depuis plusieurs mois, le paysage des luttes écologiques dans le monde a totalement été bouleversé par l'arrivée de nouvelles têtes, très jeunes, et de nouveaux groupes tout aussi jeunes ( notamment Youth For Climat et Extinction Rebellion). Lancée il y a tout juste un an, la première "grève étudiante pour le climat" a, depuis, été reprise partout dans le monde. Le 15 mars 2019, plus de 2 000 manifestations ont été organisées partout dans le monde, avec plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues.

"Urgence climatique", "rébellion internationale", "ultimatum"...  au-delà de l'ampleur des mobilisations, on retient aussi le caractère offensif et radical de plusieurs slogans, discours, tracts et prises de positions publiques. Face à la situation extrêmement critique, XR et YFC veulent rompre avec les pratiques trop tièdes du militantisme à papa. Défendant une structure horizontale, XR promeut même les initiatives locales prises par n'importe lequel de ses membres.

De là à y voir les bases d'une écologie radicale prônant l'autogestion et l'horizontalité, il n'y a donc qu'un pas.

Oui mais voilà, depuis la création de XR France il y a quelques mois, les actions radicales et réellement bloquantes pour le pouvoir et les entreprises polluantes se font toujours attendre. Des actions coup de poing (et médiatiques) ont bien été menées (avec succès) : déversement de faux sang au Trocadéro, blocage du pont de Sully, ralentissement du périph en vélo, cercueils déambulant dans les rues…

XR a énormément gagné en notoriété et a vu de nombreux jeunes (et moins jeunes) rejoindre ses rangs. La couverture médiatique du mouvement a été énorme, aussi bien en France qu'à l'étranger. A Londres, XR a même fait son entrée au Victoria & Albert Museum. C'est donc une stratégie gagnante. Mais pas suffisante. Car il est évident que pour organiser des actions radicales de grande envergure, il faut de nombreux militants. Mais désormais que ce seuil est atteint (tout comme la notoriété), il ne faudrait pas que la structure reste sur ce type d'actions symboliques, médiatiquement fortes, mais sans réel impact sur le système.

Car il est désormais clair que les puissants de ce monde (politiques et économiques) ne changeront pas profondément le système. Sauf s'ils y sont obligés. Et nous ne pourront les obliger qu'en leur opposant un rapport de forces radical et puissant. Pour y parvenir, il faudra se décider à réaliser des opérations réellement bloquantes pour le système.

Le mouvement climat nous annonce une rentrée très chaude, avec deux temps forts : la grève du 20 septembre et une action internationale de XR le 07 octobre. Nous espérons les rassemblements massifs. Mais nous espérons aussi que les actions seront clairement offensives, radicales et porteuses d'une réelle insurrection climatique.

L'autre aspect sur lequel nous attendons XR et toute la nouvelle génération climat, c'est son positionnement face au système libéral. Nous voyons en effet deux tendances se détacher : celle qui cherche à lutter contre le réchauffement climatique en adaptant le système capitaliste, et celle qui cherche à détruire ce système, principal responsable de cette folle envolée climatique de ces dernières décennies.

Il ne s'agit même pas de parler de "convergence des luttes" mais simplement d'acter le fait que ceux qui se sont enrichis de façon indécente depuis plus de 40 ans l'ont fait au détriment de la planète, et qu'il n'y a pas lieu de penser qu'un cercle vertueux permettrait de continuer de vivre dans une société ultra libérale qui serait totalement écologique et respectueuse des autres espèces vivantes.

Il y a quelques jours, suite au nouveau rapport de GIEC, toujours aussi pessimiste, le journal Le Monde titrait "L'humanité épuise la terre". Sous ses airs innocents et préoccupés, ce titre résume à lui seul le danger actuel du mouvement climat : laisser penser que chacun de nous est autant responsable de la catastrophe climatique actuelle. Penser qu'un pays comme le Soudan doit autant contribuer à l'effort climatique que la France. Penser qu'un ouvrier doit autant faire d'efforts qu'un patron d'une multinationale prenant l'avion 4 fois par semaine et allant tous les weekends profiter de son yatch en Méditerranée.

Pour rappel, si le monde entier vivait comme les USA, il faudrait actuellement cinq planètes pour vivre. Il en faudrait trois si tout le monde vivait comme la France, et seulement 0,6 si tout le monde vivait comme l'Inde.

Envisager que la responsabilité soit partagée et égale, c'est dédouaner les principaux responsables de la situation, ceux qui se sont enrichis sur ce système. C'est aussi s’empêcher de changer profondément la situation puisque laisser le système économique et financier intact. Les entreprises tenues par ces ultra-riches polluent de façon indécente par leur simple recherche du profit le plus important et le plus immédiat. Et ce n'est pas leur Greenwashing, devenu nouvelle source de profits et de marketing, qui changera la donne.

S'il est louable et souhaitable que de plus en plus de citoyens décident de boire dans une gourde, de ne plus prendre de sac plastique dans les magasins ou de consommer en circuit court, il ne faudrait pas penser que ces gestes seront suffisants face à l'urgence climatique. Surtout, il ne faudrait pas que cela "suffise" à la majorité de la population dans leur geste environnemental. Les puissances politiques et économiques sont les principaux responsables et sont surtout ceux qui pourraient faire rapidement et profondément changer la donne. Il est intolérable que les mêmes qui ont voté les accords de Paris et qui se sont engagés dans les recommandations du GIEC puissent aujourd’hui voter le CETA, l’accord de libre-échange qui va augmenter le flux des containers polluants qui traversent les océans.

Il y a donc une double urgence : celle d'agir enfin de façon radicale et bloquante pour le système, et celle d'assumer clairement que le changement climatique ne passera que par un changement du système économique et social. Face à ces deux enjeux, nous espérons que XR et d'autres structures feront les bons choix et prendront les bonnes décisions. Il en va de l'avenir de leur mouvement, mais surtout, de la planète.


"Soyez comme l'eau !" : sept tactiques gagnantes dans la révolution de Hong Kong

Ceci est une traduction d'un article du journal britannique "New Statesman"
Lien de l'article initial
Traduction réalisée par Nena Lonavill

 

Depuis bientôt deux mois, une vague de manifestations anti-gouvernemental secoue Hong-Kong. Initialement provoquées par une proposition du gouvernement d’introduire une loi qui permettrait l’extradition de suspects d'affaires criminelles vers la Chine afin qu’ils puissent y être jugés, les manifestations se sont transformées en un large mouvement pro-démocratique, demandant la transparence du gouvernement et le suffrage universel. Ces manifestations ont largement été menées par de jeunes activistes qui, au fur et à mesure des manifestations hebdomadaires et frictions avec la polices, ont adapté et développé leurs stratégies, offrant un cours magistral pour les activistes du monde entier. Voici certaines de leurs tactiques clés.

Fini l’occupation - « Soyez comme l’eau! »

Le mouvement international « Occupy » (ndt: équivalent des Nuits Debout en France), en réaction à la crise financière de 2008, a servi d’inspiration pour les précédents actes de désobéissance civile à Hong Kong - une série de manifestations connues sous les noms d’ « Occupy Central » ou du « Mouvement Parapluie » - durant l’année 2014. Ces manifestations ont adopté la logique d’occupation des mouvements précédents, les manifestants occupant les principales voies de circulation durant 79 jours dans l’espoir que les perturbations occasionnées forceraient le gouvernement à la table des négociations. Le gouvernement refusant de bouger, le mouvement échoua.

En ce moment, les manifestants d’Hong Kong prennent leur inspiration d’une source plus proche d’eux: le héros local, star du cinéma de kung-fu, Bruce Lee, qui professa : « Soyez comme l’eau »

Les jeunes manifestants évitent les anciennes stratégies, rigides et peu mobiles, en faveur d’un type de manifestation hautement mobile et agile. Un rassemblement peut se changer en marche; une marche peut commencer dans une direction pour brusquement en changer; l’objectif d’une action en particulier peut devenir apparente durant le cours même de la marche. Lors de récentes manifestations, de petits sous-groupes de manifestants se sont soudainement détachés pour mener des actions ciblées appelées « chats sauvages » sur un bâtiment du gouvernement, envahissant les entrées, escalators et ascenseurs. Lorsque le gouvernement déclara le bâtiment fermé et renvoya les employés pour la journée, les manifestants se dispersèrent pour bouger vers leur prochaine cible. Comme le disait Bruce Lee « L’eau peut couler, comme elle peut fracasser ».

(ADDENDUM de la traduction: Vus sur autres sources, utilisation de lasers pointés en nombre vers les caméras afin d’éviter d’être identifiés.)

Manifestation Open-Source

La vague actuelle de manifestation Hong Kongaise est sans leader. C’est en partie une réponse aux poursuites agressives du gouvernement à l’encontre des anciens meneurs: la figure du Mouvement Parapluie Joshua Wong n’as que récemment été libéré de prison, tandis que de nombreux autres leaders incluant les initiateurs du plan Occupy Central, Benny Tai et Chan Kin-Man, restent à ce jour derrière les barreaux. Sans leader évident, il n’y a personne à emprisonner.

De même, l’absence d’un leadership centralisé est un résultat de l’usage de tactiques online, en cela très organiques. Les manifestants utilisent des forums tels que LIHKG - une sorte de version local et lo-fi de Reddit avec possibilité de commenter et voter sur des posts - de même que des groupes chats Telegram (le plus grand d’entre eux en est à 10’000 membres), où la fonction sondage permet aux participants de décider des prochaines étapes: doivent-ils rester ou se disperser? Les manifestants votent sur l’instant et agissent en fonction.

Le professeur Francis Lee de l’Université Chinoise de Hong Kong a nommé de phénomène « la manifestation Open-Source ». Les volontaires dotés de mégaphones ou de talkies-walkies aident aux annonces et à la coordination, mais ne sont pas des meneurs à proprement dit. Les manifestants ont également expliqué que cette absence de leadership encourage tout le monde à s’investir et contribuer au mouvement. De cette manière, les manifestants promulguent le type de démocratie participative qu’ils veulent voir appliquée.

AirDrop

L’usage de Telegram des manifestants est bien connu, alors ce n’était peut-être pas une surprise que lorsque les premiers clash les plus intense entre manifestants et forces de l’ordre subvinrent, l’application reporta avoir été sujette à une attaque DDOS depuis la Chine continentale. Ajoutez à cela la surcharge massive du réseau mobile quand des centaines de milliers de gens se tiennent dans le même périmètre réduit tout en utilisant leurs appareils simultanément, la communication devient rapidement incertaine et très peu fiable. En réponse à cela, les manifestants se sont tournés vers les technologies « peer-to-peer » en alternatives, en particulier la fonction « AirDrop » dont sont équipés tous les appareils Apple (AirDrop permet aux utilisateurs d’iPhone de s’envoyer des images les uns aux autres par connection Bluetooth en se passant d’une connection mobile).

Les manifestants ont utilisé AirDrop dans deux objectifs: partager des messages avec les autres participants durant le déroulement de la manifestation, puis pour passer le mot au plus grand nombre. Les journaliers du métro Hong Kongais peuvent se retrouver à recevoir des slogans promouvant la cause ou même des informations sur les prochains rassemblements. Avant les manifestations, les groupes Telegram passent le message « Rappellez-vous d’activer AirDrop! ». Vers la fin d’une récente manifestation, alors que les manifestants se repréparaient à « être l’eau » et à se disperser, mon téléphone sonna soudain sous les notifications AirDrop, portant un simple message « Partez ensemble à 7:00 ».

Chaîne d’approvisionnement et langage des signes

L’expérience du Mouvement Parapluie et les récents affrontements avec la police ont appris aux manifestants quels équipements ils ont besoin en première ligne. Pour s’assurer que les nouvelles fournitures puissent arriver au front rapidement, les manifestants Hong Kongais ont développé un système de signaux de mains unique, afin d’envoyer des messages à travers la foule concernant quels équipements sont demandés.

Un signe est passé de l’avant, de main en main dans la foule, jusqu’aux dépôts d’équipements à l’arrière où les affaires ont été transportées près du site de la manifestation. Les objets demandés sont ensuite passés le long d’une chaîne humaine jusqu’à l’endroit d’où émane la demande. Ces chaînes humaines de ravitaillement se sont parfois vues étendues sur aussi loin qu’un kilomètre et sont un spectacle impressionnant.

Ce langage des signes est devenu tellement iconique que lors d’un récent rassemblement de « cheveux gris », des personnes âgées de Hong Kong marchant en support de la jeune génération, les anciens ont été vus apprenant et pratiquant le langage des jeunes en solidarité.

Neutraliser les gas lacrymogènes

Quand la police a lancé les gaz sur les manifestants au tout début des manifestations du Mouvement Parapluie début 2014, ça a causé une indignation générale à travers toute la communauté Hong Kongaise, motivant de surcroît les 79 jours d’occupation de la ville. Avancée rapide à 5 ans plus tard, et le déploiement des gaz lacrymogènes dans les rues de Hong Kong est devenu tristement courant. Bien-entendu, durant le seul week-end passé, la police a tiré ses gaz au sein de quartiers résidentiels densément peuplé Samedi et Dimanche, et durant toute la soirée du Dimanche quasiment constamment sur une période de 4 heures. Une partie du pourquoi d’un tir aussi soutenu est que les manifestants ont appris comment les neutraliser.

De petites troupes mobiles de « soldats du feu » attendent à l’arrière de la première ligne, équipés de cônes de signalisations. Quand une grenade lacrymogène atterri dans la foule, ils y courent afin de la couvrir avec le cône, créant une cheminée qui contient et canalise au loin la fumée. Un autre membre de l’équipe intervient alors pour verser de l’eau dans le cône afin d’asperger la grenade afin de l’éteindre. Quand il n’y a pas de cône à disposition, de l’eau ou des serviettes mouillées sont utilisées pour étouffer les grenades, ou alors un manifestant particulièrement agile équipé de gants ignifuge se saisira de la grenade pour la relancer, soit vers la police soit au loin sur les côtés.

Eviter de se faire piétiner

Un des plus grands risques de blessures ou de morts dans une foule vient du danger d’être piétinés. Cette menace est appuyée par la géographie urbaine de Hong Kong: les manifestations récentes ont eu lieu dans les ruelles étroites et sinueuses du vieux quartier de Sheung Wan, ou dans le labyrinthe de passages à niveau et de passerelles entrelacés dans Hong Kong. Quand la police tire des gaz lacrymogènes dans une foule dense, ou que les équipes policières à réponse rapide dites « Raptor » lancent une de leurs charges éclaires, le risque que la foule panique - et que des piétinements subviennent - est très élevé. Conscients de ces risques, les foules de manifestants scandent « 1… 2… 1… 2… » à l’unisson durant leurs retraites, marchant au rythmes du compte. Cela assure une retraite ordonnée et lui évite de se transformer en écrasement mortel.

La Révolution sera crowdfundée

Voyant que le sommet du G20 serait tenu à Osaka fin-juin, les activistes Hong Kongais y virent une opportunité pour attirer l’attention international sur leur cause. Bien qu’incapable d’entrer aux tables de conférences du G20, ils visèrent la table d’à côté : celle du petit-déjeuner. Les activistes sortirent une série de publicités en pleine-page dans les journaux à travers le monde pour rendre leur combat public. Ils crowdfundèrent les pages grâce à une campagne qui leva plus de £600,000 en quelques heures. Des volontaires préparèrent et corrigèrent les textes en plusieurs langues, réservèrent les espaces publicitaires et délivrèrent le tout aux journaux à travers le monde. Durant les jours précédents et pendant le sommet du G20, de frappantes pleine-pages en noir et blanc clamant « Levez vous pour Hong Kong au G20 » sont apparues dans les journaux du monde entier, du New York Times au The Guardian, Le Monde et Suddeutsche Zeitung, The Australian et le Asahi Shimbun, le Globe&Mail et le Seoul Daily.

(ADDENDUM de la traduction: Vus d’autres sources, ils déposent de l’argent devant les machine de métro afin d’éviter aux manifestants d’utiliser leurs cartes d’abonnés et d’être ainsi identifiés.)


Contre sommet du G7

CONTRE G7 INTERGALACTIQUE : 21, 22, 23 AOUT A HENDAIA

Qu'on se le dise, les inégalités, le réchauffement climatique ainsi que d'autres problèmes d'envergure qui nous touchent tous ne seront jamais solutionnés par le capitalisme ni par les Etats, qui ne font que le protéger et assurer son déploiement. Les "rencontres intergalactiques" avaient commencé il y a trois ans à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, cette fois ci elles se posent sur une autre zone à défendre, au Pays Basque, terre de résistance qui a prévu de faire un beau pied de nez au sommet du G7. Ces rencontres intergalactiques seront un lieu de convergences et de préparation de mobilisations contre le G7. En voici la présentation, le programme et une contribution vidéo.

Rencontres intergalactiques à Hendaia : 21, 22 et 23 août au port de Kaneta

Elles arrivent elles arrivent, les troisièmes rencontres intergalactiques ! Après avoir séjourné à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes durant deux ans, nous nous poserons cette fois-ci au Pays Basque, à l’occasion du contre sommet du G7. Ateliers et débats, fêtes et luttes au menu, dans un espace ouvert à tout le monde !

Vous avez dit impérialisme ? Il n’est pas qu’intergalactique. L’impérialisme capitaliste s’impose sur la terre et les peuples. Des peuples qui luttent. DES peuples, oui. En défense de leur terre, de leur liberté et qui gagnent à connaître d’autres peuples en lutte pour faire face à une même logique destructrice. La semaine intergalactique veut essayer de réunir ces peuples, ces luttes, ces territoires, les 21, 22 et 23 Août prochain, à Hendaye (Hendaia dans la langue autochtone), dans le cadre du contre-sommet au G7. En étudiant les méfaits de l’expansion capitaliste sur le vivant, les corps et les langues et cultures.

Le premier jour sera consacré aux mouvements de défense de la terre et aux différentes formes de luttes qui en ont découlé. Ce sera l’occasion d’une rencontre entre le mouvement européen naissant By 2020 We Rise Up et les différentes luttes de défense de la terre et de la nature en Euskal Herria (contre LGV, Gaz de schiste, barrage d’Itoiz, abattage de petits élevages paysans).

L’impérialisme et son monde. Son patriarcat. Le second jour sera celui des ateliers féministes contre le machisme et les violences sexistes. Machisme et violence qui apparaissent encore dans les milieux militants également. Ateliers non mixtes pour tout.e.s.

Le Vendredi mettra au jour les réalités auxquelles font face au quotidien des locuteurs de langues minorisées et sous domination de politique linguistiques impérialiste. Mapuches, tamazight, basques, occitans, bretons, kurdes etc. pourront témoigner sur les discriminations qu’ils et qu’elles subissent au quotidien. Et puis nous en profiterons pour faire un petit cours d’initiation pour tout.e.s afin de devenir polyglotte en une heure... Enfin presque.

Durant ces trois jours, des collectifs de défense juridique ainsi que des avocats seront là pour nous faire connaître nos droits et attitudes face à la répression du gouvernement français, à la veille de ce G7.

Ah ! Puis on chantera aussi autour de bons repas (vegan) de la cantine... Puis on dansera aussi. Ou comment la danse en chaîne peut symboliser l’union des habitant-e-s d’une terre, celle des peuples en lutte. Liés, mais libres. Libres de l’avoir choisi.

Terre et liberté !

Programme et infos utiles

Mercredi 21 août : Défense de la terre et moyens d'action

  • 12h-13h : poteo en chant et repas en musique
  • 15h30 : rencontre entre la dynamique By2020 We Rise up et des collectifs basques
  • 17h30 : répression contre le mouvement des Gilets Jaunes
  • 19h: atelier de mur populaire
  • 20h30: soka dantza (danse de la corde) au campement

Jeudi 22 août : En finir avec les agressions sexistes

  • 12h-13h : poteo en chant et repas en musique
  • 15h30 : ateliers en non mixité pour femmes et hommes. Deux fois deux ateliers
  • 20h30: soka dantza (danse de la corde) au campement

Vendredi 23 août : Situation des langues ignorées et méprisées

  • 12h-13h : poteo en chant et repas en musique
  • 15h30-17h30 : témoignages des locuteurs-trices et rencontre
  • 18h : apprentissage express des bases
  • 19h : enregistrement du même texte dans plein de langues. Micro-rap ouvert à toutes les langues
  • 20h30: soka dantza (danse de la corde) au campement

Infos utiles

  • Horaires : de midi à 20h
  • Bar et restauration, infokiosk, expositions, atelier sérigraphie et montage de la structure en bois « Ambazadatxoa ».
Un espace informel sera disponible pour tout autre atelier, rencontre, débat.

Planning général du contre sommet

  • Du 19 au 24 : Semaine Intergalactique, Village Gilets Jaunes et contre sommet (Urrugne, Hendaia, Irun)
  • Vendredi 23 : blocages et actions autour de Biarritz
  • Samedi 24 : Manifestation contre le G7
  • Dimanche 25 : Constitution de la zone arc-en-ciel autour de la zone rouge et bleu contre l'interdiction de manifester. Prise de 7 rond-points ou places autour de Biarritz.

plus d'infos : https://g7ez.eus et GJ G7 !

Contre sommet du G7


05 décembre : vers la grève générale et illimité !

Plus la date approche, plus le 05 décembre ressemble à ce qui pourrait être un mouvement massif et durable, bien au delà des grèves dans les transports : réforme des retraites, réforme du chômage, baisse du pouvoir d'achat pour les plus modestes, budgets en chute dans les secteurs de la santé, de l'éducation et du social. Tout le monde est concerné par la dérive ultra libérale de cette société. Et cela tombe bien, c'est tous ensemble que les choses pourront réellement changées.

Voici une page, actualisée régulièrement jusqu'au 05 décembre, pour vous donner une idée des différents secteurs mobilisés. Et quelques infos pratiques.
Dernière mise à jour : 06/11 à 16h00

 

RATP - Vers un traffic zéro ?
6 syndicats (CFE-CGC, CGT, FO, Solidaires, Sud et l'Unsa) appellent à une grève illimité à partir du 05
Tout semble indiqué que le trafic sera proche de zéro, comme lors de la précédente grève de septembre. Avec cette fois la possibilité de maintenir la grève les jours suivants.

SNCF
Le syndicat SUD-Rail appelle les agents SNCF à démarrer une grève illimitée dans toute la France. L'organisation syndicale UNSA Ferroviaire appelle aussi à la mobilisation.

TRANSPORT ROUTIER
FO Transports et Logistique ainsi que l'Unsa Transport appellent les salariés du secteur des transports à commencer une grève illimitée et nationale dès le jeudi 5 décembre. Ces organisations représentent, entre autres, les transporteurs routiers et le transport urbain (bus de ville).

ÉDUCATION
Les organisations syndicales CGT Éduc'action, SNES-FSU, SNFOLC, SNCL Faen, Sud Éducation, appellent les personnels à décider collectivement des suites à donner à cette journée de grève.L'AG Éducation IDF inter-degrés appelle les personnels de l'Éducation nationale

  • à rejoindre la grève pour le retrait du projet de réforme des retraites à partir du jeudi 5 décembre, lancée par les organisations syndicales de la RATP et déjà certaines de la SNCF
  • à faire de cette date le point de départ d'un mouvement d'ensemble et d'une grève reconductible ou illimitée

GILETS JAUNES
L'ADA de Montpellier appelle les Gilets Jaunes à être au cœur de ce mouvement, avec leurs propres revendications et aspirations, sur leurs lieux de travail ou sur leurs ronds-points, avec leurs Gilets bien visibles !

 


Grève nationale des coursiers : Deliveroo du mal !

Ce week-end du 3 et 4 août a vu naître une mobilisation des livreurs à vélo Deliveroo sans précédent. Dans une dizaine de villes en France, des coursiers se sont rassemblés pour protester contre la nouvelle tarification que vient d'imposer brutalement la société anglaise en pleine période estivale, faisant disparaître le tarif minimum par course.

La politique tarifaire n'a cessé de diminuer depuis le lancement de la plateforme en 2015. Assurant dans un premier temps un minimum horaire de 7,50€ + prix de la livraison, elle passe à une rémunération à la course en 2017, puis aux kilomètres parcourus avec un minimum variable de 4,50€. La cerise sur le gâteau est annoncée lundi 29 juillet avec la disparition d'un tarif minimum laissant ainsi place à des propositions de commandes indécentes avoisinant les 2,50€. La plateforme justifie cette nouvelle politique tarifaire en assurant que les courses les plus longues seront quand à elles mieux rémunérées. Une manière pour la multinationale de lutter contre les coursiers qui refusent des commandes trop longues car trop dangereuses, et pas assez rentables puisqu'ils reviennent trop souvent des périphéries à vide. Pour rappel, Franck Page, un jeune coursier travaillant pour Uber Eats est décédé cet hiver, accroché par un camion alors qu'il livrait en périphérie de Bordeaux aux abords d'un échangeur autoroutier, un endroit trop dangereux pour les cyclistes.

L'appel du CLAP (Collectif de Livreurs Autonomes Parisiens) a été rapidement entendu par plusieurs collectifs qui se sont massivement organisés sur les réseaux sociaux. Samedi 3 et dimanche 4 août entre 19h et 22h, des centaines de coursiers se sont rassemblés entre Paris, Bordeaux, Toulouse ou Besançon dans le but de refuser toutes les commandes proposées par l'application, bloquer des restaurants partenaires et alerter l'opinion publique.

Pour Edouard, secrétaire général du CLAP, la mobilisation des coursiers a commencé il y a déjà plusieurs années, mais cette nouvelle tarification « a convaincu des livreurs plutôt réticents aux syndicats qu’il fallait de véritables structures locales et nationales de représentation », faisant grossir les rangs des livreurs en grève. Les revendications portées par les collectifs de coursiers sont les suivantes :

    • Retour a un tarif minimal de 5.50€/course pour une zone de 3km + 1€ par km parcourus

    • Retour des minimums forfaitaires les week-ends

    • Retour des bonus intempéries

    • Une transparence sur l’algorithme

    • Obligation de négocier avec les travailleurs pour tout changement de contrat

Edouard et ses camarades sont déterminés à prolonger les actions de blocages et de déconnexions massives jusqu'à ce qu'il y ait une véritable négociation avec la direction de Deliveroo, ce qui n'est jamais arrivé depuis 2015 : « Ça fera perdre beaucoup de sous et beaucoup de clients à Deliveroo, histoire qu’ils aient un aperçu du sentiment que ça fait de perdre de l’argent comme ça du jour au lendemain ».

Dimanche soir à Nantes, une trentaine de livreurs étaient présents sur le cour des 50 otages. Les coursiers étant constamment atomisés dans la ville, tous ne se connaissent pas mais les rencontres se font vite. Les échanges sont vifs et engagés, on ressent un besoin urgent de se parler, de se fédérer.

Yoro, livreur à temps plein depuis 2017, s'adresse au passants : « Deliveroo profite de nous, c'est de l'esclavagisme moderne ! Depuis une semaine, on est payés 2,90€ pour livrer vos repas, notre chiffre d'affaire a chuté de 30% ! Ils nous prennent pour des chiens ! ». Un autre livreur continue : « On nous pousse toujours à aller livrer plus loin, plus vite. Pour eux il n'y a que le rendement qui compte. Tout ça c'est une question de dignité ! ».

A côté, Dorian et Damien, tous deux membres des Bikers Nantais, un collectif de livreurs en lutte pour de meilleures conditions de travail, scrutent leurs smartphones pour constater les répercutions de la grève sur les restaurants de la ville. 70 voire 80 minutes d'attente pour une pizza et la moitié des restaurants partenaires se sont déconnectés de l'application. « Ça nous amuse pas de perturber les restaurateurs comme ça mais c'est notre seul moyen de pression. Le chiffre d'affaire de Deliveroo a pris un coup ce week-end ».

Jusqu'à 22h, les propositions de commandes défilent sur les applications : 2,90€, 2,81, 2,76.. record battu. Ensemble, ils s'indignent en constatant la baisse significative qu'engendre ce nouvel algorithme. Pour terminer la soirée, le cortège de vélos, gyroroues et scooters s'élance dans la ville laissant rugir leurs klaxons et en scandant des : « Deliveroo, délivre-nous ». Après une photo de groupe, les coursiers se quittent en se donnant rendez-vous le samedi 10 août pour un nouveau week-end de grève. Yoro conclue : « Les gars, à Paris ils ont déjà annoncé la prochaine grève, faut qu'on se cale avec eux et les autres villes pour la suite, faut rien lâcher c'est maintenant que ça se passe ».

Ce mouvement national et inédit saura-t-il inverser le rapport de force et redonner une once de dignité à ces travailleurs uberisés ? Les plateformes se protègent depuis le départ derrière le turnover des livreurs et la conviction que la flotte des coursiers ne serait constituée que d'ignares étudiants de passages. Ils se permettent donc de jouer avec les conditions de travail de manière insolentes et intolérables. Le recours au statut d’autoentrepreneur permet aux plateformes de ne pas payer un centime de cotisations sociales et de contourner le code du travail en toute impunité: pas de congés payés, d’arrêts maladies ou de primes de précarité. Certes, les jeunes qui entrent dans le monde du travail par la porte de l'uberisation n'ont pas de références et sont donc difficiles à mobiliser, mais la situation actuelle montre bien que beaucoup de coursiers se sont emparés de ces applications pour en faire leur gagne pain quotidien. Et c'est bien normal dans un pays où le chômage frôle les 10% et les discriminations à l'embauche sont trop fréquentes. On fait ce qu'on peut en Macronie, suffit pas de traverser la route.

Ces travailleurs autoentrepreneurs, donc en théorie libres, sont en réalité économiquement dépendants des plateformes et se retrouvent emprisonnés dans une spirale infernale de travail. S'arrêter de pédaler durant quelques jours, pour des congés par exemple, fait chuter leurs statistiques et ne leur permet pas de s'inscrire aux créneaux les plus intéressants la semaine suivante. Les coursiers sont constamment sous pression psychologique : pistés par GPS, rappelés à l'ordre en cas de retard de quelques minutes, notés par les clients... De plus, plusieurs coursiers se sont vu remercier des plateformes car leurs paroles sur les réseaux sociaux s'avéraient trop dangereuses, trop conscientes ou trop proches de mouvements syndicaux. Faire grève coûte cher pour n'importe quel travailleur en lutte, mais les livreurs Deliveroo, Uber Eats ou encore Stuart sont aux avants-postes d'une extrême précarité qui rend toutes mobilisations dissuasives : c'est là toute la stratégie des plateformes, et tout le mérite des coursiers en colère qui osent la grève.

Round 2 samedi 10/08 à 19h.


Manifestants nantais, n'ayez pas honte !

Comme on pouvait s'y attendre, la journée de samedi à Nantes a été le théâtre de nombreuses violences. Des manifestants hospitalisés, des journalistes touchés par des LBD, des centaines de lacrymo balancées dans la ville. Et aussi : des barricades, du mobilier urbain brulé et quelques vitrines cassées.

Comme on pouvait s'y attendre, le pouvoir et tous les puissants de ce pays se sont rués sur ces quelques objets cassés/brulés pour insulter et mépriser les milliers de manifestants présents. Même schéma qu'en décembre ou lors du 16 mars (feu Fouquet's). Mais avec cette petite nuance abjecte : tous les manifestants présents auraient souillé la mémoire de Steve. Manifester autrement que dans un calme absolu serait un manque de respect pour Steve et pour sa famille.

Ce discours facile mais très efficace auprès d'un public assez large a été celui utilisé lors des débordements ayant suivi la mort de Rémi Fraisse. A l'époque la mère de Rémi avait lancé plusieurs appels au calme et condamné toute violence. Si l'on comprend tout à fait sa réaction, comme celle de la maman de Steve, il n'est pas inutile de remettre ici la lettre envoyée à la maman de Rémi par Farid El Yamni, frère de Wissam (assassiné par la police le 1er janvier 2012). Ces quelques lignes d'une personne touchée, elle aussi, par les violences policières, expliquent que la voie de la non-violence absolue n'est pas toujours, malheureusement, celle qui peut faire changer les choses.

Si la parole de Farid ne vous semble pas assez emprunte de sagesse, voici quelques mots d'un prix Nobel de la paix, un certain Nelson Mandela : « La résistance passive non-violente est efficace tant que notre adversaire adhère aux mêmes règles que nous. Mais si la manifestation pacifique ne rencontre que la violence, son efficacité prend fin. Pour moi, la non-violence n’était pas un principe moral mais une stratégie. Il n’y a aucune bonté morale à utiliser une arme inefficace ». Quelques années plus tard, Madiba récidive : "C'est toujours l'oppresseur, non l'opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l'oppresseur utilise la violence, l'opprimé n'aura pas d'autre choix que de répondre par la violence."

Or qui peut croire aujourd'hui que le pouvoir va s'inquiéter et se soucier d'une manifestation de 3000, 5000 ou même 10 000 personnes qui se passerait de façon totalement "pacifique" ? Macron, Castaner et tous ceux qui détiennent les moyens de faire changer les choses ont prouvé depuis des mois qu'ils n'avaient strictement rien à faire de la colère de milliers de citoyens. De centaines de milliers même. Pire : les seules fois où le gouvernement a semblé infléchir ses positions, ce sont les lendemains des manifestations les plus violentes de Gilets Jaunes. C'est donc lui, par son mutisme face à la mobilisation pacifique, qui oblige les manifestants à user de méthodes plus offensives.

Enfin, rappelons que de moins en moins de personnes restent sensibles à la sacralisation du mobiliser urbain, voitures et autres magasins. Alors oui, il y a des injustices et des personnes qui vont subir les conséquences financières de certains débordements. Mais sérieusement, qui peut encore s'indigner pour ça et laisser des personnes mourir dans l'indifférence totale. Urgence sociale, urgence climatique, urgence humanitaire. Jour après jour, cette société tue et blesse des milliers de personnes, pendant que les plus riches deviennent encore plus riches. Cela peut paraitre très simpliste comme discours. Mais c'est une réalité que même les plus riches ne peuvent contester.

Face à cela, le pouvoir n'a désormais plus qu'une seule arme : la répression. Celle-ci se doit d'être aveugle, violente et sauvage.  Elle doit faire peur. Elle doit obliger les plus modérés à quitter les rangs des manifestants, pour ne laisser que les plus radicaux, et pouvoir les écraser encore plus facilement. Sauf que la mécanique fonctionne de moins en moins.

Samedi à Nantes, les milliers de manifestants sont restés solidaires les uns avec les autres, chacun avec ses pratiques et ses limites. Tous ceux présents dans la rue, malgré les menaces à peine voilées de la préfecture et du pouvoir, malgré les interdictions de manifester, tous, avaient une tristesse et une colère face à la mort de Steve. Qu'une barricade soit brulée, qu'une vitrine vole en éclat, ne change strictement rien à ce constat. Ces milliers de personnes pleuraient Steve.  Sûrement bien plus que ne le fait la préfecture, Castaner ou Macron.

Alors à tous les Nantais présents samedi : n'ayez pas honte d'être descendus dans la rue. N'ayez pas honte si certains ont exprimé leur colère de façon violente. Ceux qui doivent avoir honte, ce sont ceux qui ont du sang sur les mains, et ceux qui les couvrent. Ou ceux qui laissent faire et ne s'indignent pas. Vous, vous êtes descendus dans la rue pour honorer la mémoire de Steve, pour demander justice. Jamais vous n'aurez à avoir honte de cela !

Enfin, à ceux qui crient à la récupération de ce drame par l'extrême gauche et/ou les Gilets Jaunes : si les GJ se sont les premiers indignés de la disparition de Steve, c'est parce qu'ils vivent depuis 38 semaines la violence aveugle de l'état. Une violence qu'ils savent totalement calculée, qui n'a rien de dérapages individuels mais qui fait désormais partie de la stratégie de la terreur du pouvoir. C'est parce qu'ils savent que la justice est de plus en plus muselée et de moins en moins indépendante. Ils l'ont vu et vécu dans leur propre chair, dans leurs propres familles, auprès de leurs amis. Des milliers de blessés, de mutilés, et toujours aucune condamnation. Tout ce qui peut être couvert par l'IGPN ou d'autres instances le sera.

Alors oui, quand Steve a disparu, ils ont été parmi les premiers à se révolter. Et c'est en grande partie grâce à eux si l'élan de colère et le mouvement #oueststeve ont pu être aussi forts. Que la famille de Steve ne souhaite pas s'associer à cet élan de solidarité est tout à fait légitime. Mais cela n'enlève en rien la légitimité de ces milliers de personnes à demander justice et à faire pression pour que ces drames ne se reproduisent plus. Car si rien ne change, la liste va continuer à s'allonger après Steve, Zineb, Rémi ou Adama. C'est donc un combat pour la mémoire autant que pour un avenir meilleur où on ne meurt pas "pour rien", juste parce que la police est passée par là. Ce combat, au vu du mutisme du pouvoir, et au vu de sa stratégie de la terreur, devra peut-être prendre des formes radicales et offensives. Il ne faut pas en avoir honte. La honte, c'est pour ceux qui tuent, qui blessent et qui s'enrichissent sur ce système.