Loi "Sécurité globale" – pistes pour l'avènement du mouvement offensif

Nous proposons ici quelques pistes pour faire du mouvement s'opposant à la loi sécurité globale, un mouvement offensif, s'inscrivant dans la durée.

Les débats autours de la loi sécurité globale prennent fin à l'assemblée sans que nous puissions faire autre chose que de constater notre impuissance. Pourtant, le mouvement d'opposition rassemble très largement : de la ligue des droits de l'homme à Amnesty France. Des avocats aux magistrats. Des syndiqué.e.s aux gilets jaunes en passant par la jeunesse luttant depuis plusieurs mois contre le racisme d'État et les violences policières. Et évidemment les journalistes, indépendants ou non.

Mais malgré ce large rassemblement, nous devons faire un triste constat. Nous regardons passivement nos libertés s'effondrer. Pire encore, nous nous indignons et luttons pour simplement conserver le droit de filmer nos mutilations, nos arrestations, la barbarie policière quotidienne.

Alors comment faire ? Comment créer le mouvement offensif ?

 

1/ Se coordonner

Les organisations et collectifs, les 106 recensées par la Quadrature du net, celles et ceux qui ont organisé les premières manifestations doivent faire front commun. Se parler, se coordonner. Éviter à tout prix des initiatives individuelles risquant d’essouffler et tuer la mobilisation. Il faut qu'elles comprennent aussi qu'elles ne sont pas seules, et qu'elles ne sont pas les leaders d'un mouvement en réalité composé d'une multitude d'individus avec des volontés et des pratiques différentes. Les organisations ne doivent pas tenter de brider les corps qui manifestent.

 

2/ Revendiquer

Le mouvement doit abandonner sa position de réaction à la loi. Celui-ci ne doit pas dire stop à la loi sécurité globale, mais doit réclamer la reprise totale des libertés perdues.

« Le mouvement social est devenu une forme de réaction à la réaction et appelle gagner ce qui est ne pas perdre » Geoffroy de Lasganerie.

Le mouvement social offensif doit donc revendiquer un certain nombre de choses qui permettront de réunir les conditions nécessaires à la reprise de nos libertés perdues. Comme : la dissolution des polices les plus répressives et meurtrières (BAC, BRAV, CDI), de leurs syndicats qui harcèlent et menacent, de l'IGPN cultivant l'impunité générale de la police nationale. Réclamer le port du RIO en grand format sur les uniformes. Réclamer la fin des déclarations en préfecture. L'interdiction de la reconnaissance faciale à des fins de surveillance et de contrôle. Nous devons réclamer l'abolition des délits "d'outrage" et "de groupement en vue de" qui ont mis trop de gens en garde à vue, parfois en prison, pour rien. Nous devons demander l'abandon de toutes les peines pour l'ensemble des personnes condamnées durant les mouvements sociaux successifs depuis la COP21.

 

3/ Être offensif

L'offensivité se joue dans ce que nous réclamons d'une part, mais aussi dans nos modes d'actions. Il va falloir être offensif et radical. S'attaquer à la racine du problème. Il va falloir harceler le pouvoir, assiéger ses lieux. Chaque jour. Chaque nuit. Il va falloir contourner les interdictions de manifester, les restrictions de circulation, les barrages de police, les drones et les canons à eaux. Contourner les déclarations en préfecture en déclarant partout et tout le temps (par exemple). Multiplier les canards gonflables pour s'opposer aux canons à eau, multiplier les filets anti-drones. N'oublions pas que le propre d'une dictature moderne, c'est d’offrir l'apparence d'une démocratie, y compris dans les pseudo espaces d'opposition. Et qu'il n'y a rien de pire que de donner à ce pouvoir l'occasion de prétendre qu'il laisse les mouvements d'opposition s'exprimer librement. Pour montrer le vrai visage d'un pouvoir autoritaire, il est désormais nécessaire de le pousser dans ses retranchements.

 

4/ S'organiser

Nous ne pouvons nous retrouver à plusieurs dizaines de milliers, lors des appels aux manifestations, et entre temps être uniquement rythmé par les infos des médias indépendants. Le mouvement a besoin de multiplier les canaux d'information et de discussion pour pouvoir entre chaque mobilisation, s'organiser. Groupe Facebook, Chat Télégram, assemblée virtuelle, etc. Le tout accessible à tous et toutes.

Ce sont ici des pistes que nous proposons, pour que le mouvement puissent s'amplifier, s'inscrire dans la durée et gagner. Elles sont loin d'être parfaites et incritiquables mais elles nous paraissent nécessaires au vu de la tournure que prend cette mobilisation et de ses travers encore corrigeables.


Obscure hantise

Quand on se bat pour la liberté et l'émancipation de tous et de toutes, il ne peut y avoir de compromission avec l'obscurantisme et le fanatisme. Qu'il soit nationaliste et/ou religieux.

En ce sens, les actes atroces commis à Conflans et à Nice ces derniers jours nous écœurent et nous révoltent. Ils sont le fait de personnes aux valeurs totalement opposés aux nôtres, prônant l'oppression, l'obscurantisme et la mort. Ils ne trouveront aucune once de sympathie ou d'empathie chez nous. Cela peut paraître une évidence, mais la période actuelle semble imposer ce rappel.

Et nous n'avons pas attendu que cette terreur s’exerce en France pour avoir un rejet absolu de ce fanatisme islamiste. Les premières victimes de cet obscurantisme sont, depuis longtemps, les musulmans et les populations vivant sur des territoires où ces fascistes peuvent agir. On pense notamment aux Kurdes ou aux Arméniens mais aussi aux militants communistes, libertaires, anarchistes, féministes et tous ceux qui se battent pour une émancipation des peuples.

Ce fanatisme est un poison qui tente de faire sombrer dans l'obscurité le plus grand nombre possible de personne et de territoire. Tout comme le fanatisme juif, catholique ou hindouiste. Tout comme le suprémacisme blanc. Pour le combattre, certains pensent qu'il faut combattre l'ensemble de la culture et de la religion dont ces fanatiques prennent l’étendard. En l’occurrence, combattre l'Islam pour combattre les fanatiques islamistes. Comme s'il fallait combattre les blancs pour faire reculer le suprémacisme, ou combattre les juifs pour mettre en échec les intégristes juifs.

C'est totalement à côté de la plaque. Pire, cela ne fait que renforcer ces mouvances. On le voit depuis des décennies où la montée d'une islamophobie généralisée et décomplexée, bien au delà de l'extrême droite, n'a en rien fait reculer le fondamentalisme musulman. Loin de là. très loin de là.

Comprendre ce mécanisme ne signifie pas excuser les actes odieux dont on parlait en début de texte. Mais il est essentiel de comprendre ce qu'il se joue quand, à la faveur d'un drame comme celui d'un attentat, toute une population se retrouve accusée. Quand, par sa couleur de peau, sa religion, sa tenue, on se retrouve à faire peur à son voisin, à son collègue, aux passants dans la rue. Se faire rejeter, voire insulter ou accuser d'être complice du pire, conduira forcément de nombreuses personnes à se renfermer sur les seuls qui ne jugeront pas. En l’occurrence les personnes ayant la même religion, la même couleur de peau, la même tenue. C'est un piège tendu par les fanatiques islamistes. Quand ils commettent un attentat, ils espèrent qu'il aura un écho énorme médiatiquement et dans la population. Ils espèrent que les réactions seront à la hauteur de l'horreur perpétrée, et créera des réactions de rejet, voire de haine, envers les musulmans. Ils se réjouissent que l'extrême droite s'empare et prenne le quasi monopole de la réaction face à leur acte. Ils se réjouissent que cela occupe le devant de la scène politique et médiatique.

Alors bien sûr, être conscient de cette stratégie ne signifie pas qu'il faut, pour les mettre en échec, ne pas s'indigner et ne pas parler de ces atrocités. Mais il faut le faire en évitant de leur donner les éléments pour leur victoire : à savoir cliver la société et ne laisser le choix que d'être islamophobe ou intégriste islamiste. Cela peut paraître un peu grossier, mais, avouons-le, la méthode de pensée de ces gens là ne fait pas dans la finesse.

Que faire donc face à la montée de la terreur, et sa réaction raciste et tout aussi fasciste?

Rester droit dans ses bottes concernant les principes de libertés et d'émancipation, tout en restant fortement attaché aux respects des croyances et au combat contre le racisme. Cela n'évitera pas de nouveaux drames. Mais reconnaissons que cela n'est pas de notre ressort. Qu'un illuminé pourra toujours créer l'horreur. Et ainsi, notre victoire sera que son acte ne puisse pas influer sur le basculement de nos sociétés vers l'obscurité.

Interrogeons également les systèmes de renseignements français et européens. Depuis des années, le pouvoir a mis en place une véritable société du contrôle et du fichage. Sauf que ce contrôle se fait aussi (surtout?) pour des militants (écolo, Gilets jaunes, féministes, anarchistes). L’État est capable d'interpeller un GJ , et de l'enfermer plusieurs mois, pour simple "présomption" de vouloir commettre des dégradations. Mais il est incapable d'avoir les moyens pour repérer les fanatiques islamistes sur le territoire national. Ces ratages sont d'autant plus problématiques que des moyens juridiques, techniques, matériels et humains considérables sont mis en œuvre au nom de la lutte contre le terrorisme.

Interrogeons aussi le jeu malsain et hypocrite de la France qui soutient militairement et diplomatiquement des régimes parmi les plus obscurantistes du monde, et que l'on sait objectivement proche de terroristes islamistes. A commencer par l'Arabie Saoudite, berceau de l'Islam sunnite, ouvertement en conflit avec l'Iran chiite et que l'occident a décidé de soutenir financièrement, militairement et diplomatiquement, sachant pertinemment ses liens avec des groupes terroristes (y compris l'Etat Islamique). Et qui a participé à des guerres qui sous couvert de combattre le terrorisme ont massacré des populations civiles au moyen orient.


Une politique de santé se mène avec la population, pas malgré elle

Il nous parait important d'expliquer notre positionnement actuel suite aux différents appels à manifester contre les récentes mesures de restriction du gouvernement.

CND n'a jamais nié la gravité de la crise sanitaire et de ce virus particulièrement dangereux. Nous avons également toujours insisté sur l'importance du masque. C'était le cas en mars quand le gouvernement disait qu'il ne servait à rien pour la population. Et c'est toujours le cas aujourd'hui que le gouvernement estime qu'il doit être obligatoire. Nous n'avons jamais remis en cause l'intérêt et l'importance du premier confinement du printemps. Par contre c'est le manque de moyens mis par l'Etat dans le système de santé, l'aménagement des transports, les écoles, les ventilations, bref dans ce qui est notre service public en général, et la façon de réprimer ceux qui pouvaient être hors des clous (50m en dehors de leur périmètre, 20mn trop tard....) qui nous a scandalisés. La façon dont l'Etat a utilisé ce confinement pour augmenter la société du contrôle et de la répression, notamment des populations les plus fragiles. Rappelons nous que sous le 1er confinement, la police a fait quasiment autant de morts qu'elle en fait d'habitude en 1 an. Rappelons que des drones de la police volaient illégalement au dessus de nos têtes.

Alors pourquoi aujourd'hui appeler à refuser et à dénoncer les mesures sanitaires du pouvoir ? Nous estimons que le pouvoir a joué un jeu mortifère en espérant une immunité collective, juste pour satisfaire les grandes entreprise et le CAC 40. Et notamment sur la question de l'école, en affirmant que les enfants ne sont pas vecteurs du virus. Et en considérant que rester plusieurs heures à 300 dans un amphi de l'université, n'était pas dangereux tant qu'on était masqué. Idem dans les transport en commun ou en entreprise. La quasi totalité des études scientifiques le montrent : le masque ralentit fortement la propagation du virus. Il est plus que nécessaire. Mais il est loin d'être suffisant, notamment dans des environnements clos et mal ventilés. Ce qui est le cas des classes , des transports et des bureaux !

Le pouvoir aurait pu (et aurait dû) prendre des mesures importantes à l'été pour anticiper une reprise du virus : ventilation des établissements publics (y compris scolaires), investissement massif pour réduire le nombre d'élèves par classe, remettre à flot le secteur de la santé à l’hôpital et dans la médecine de ville, mais aussi investir pour que la stratégie du "tester, tracer et isoler" soit véritablement efficace en ciblant par exemple les personnes fragiles ou les métiers exposés, ou encore en pratiquant régulièrement les tests dans le milieu de travail ou dans les collèges et lycées. Tous ces choix, toutes ces "erreurs sanitaires" l'ont été uniquement pour des raisons budgétaires. De la même manière qu'avant le covid, la politique de Macron est restée une politique néo libérale de crevard. C'est ainsi que le 1er déconfinement n'a été qu'un empilement de mesurettes inefficaces.

Que dire de la solution de traçage liberticide choisie avec une application lamentable qui inspire plus la crainte qu'une possibilité de lutter contre le covid ? Là encore, une manière de faire des économies de bout de chandelles pour éviter un investissement conséquent de fond avec des enquêtes humaines de terrain, par quartiers et respectueuses des libertés et de la vie privée.

Aujourd'hui que la 2e vague est là, le pouvoir refuse de mettre en place un réel confinement, qui serait clairement efficace. Il laisse les écoles ouvertes et ouvre les vannes du travail en entreprise (si cela est jugé nécessaire... Mais nécessaire par qui ? Le patron ?). Pire, des grandes enseignes comme la Fnac ou Darty restent ouvertes ! Par contre, tout ce qui touche à la culture, aux sorties (y compris en extérieur), à la vie de famille ou entre amis... est désormais interdit. Mépris de la culture, devenue secondaire...

Donc oui, il y a une colère et un refus de laisser ce pouvoir faire les choix les plus catastrophiques possibles avec des conséquences surtout désastreuses pour les plus pauvres. D'ailleurs un des mots d'ordre qui circule dans la contestation actuelle, aussi bien en France qu'en Italie ou en Espagne, c'est de demander aux ultra riches de payer pour les conséquences de cette crise. La stupeur du printemps n'a plus lieu d'être. Depuis cette période, le système n'a strictement rien changé en profondeur, ni dans la façon d'appréhender le vivant, ni dans la façon d'investir dans la santé. Les conséquences économiques et sociales (et donc humaines) des décisions politiques du pouvoir seront énormes, et couteront des vies, difficilement quantifiables. Si nous continuons ainsi, nous devrons subir plusieurs séries de confinements et de mauvais déconfinements (la stratégie du stop and go) qui au final seront aussi catastrophiques qu'avoir fait le choix contestable de l’immunité de groupe.

Macron se contente de mettre des rustines sur des problèmes de fond et pousse à agir dans l'urgence au lieu d'investir correctement pour pouvoir vivre en côtoyant ce virus tout en sachant y faire face. Voilà qui nous amène à un 2e confinement, encore une fois une stratégie du choc dévastatrice pour les précaires.

Les politiciens sont certainement aujourd'hui les personnes les moins dignes de confiance pour nous sortir de là. Pendant la 1ere vague, ce sont les soignants, le travail des premiers de corvée, les associations, et les initiatives autonomes qui ont tenu la baraque et permis à la population (notamment les plus pauvres) de pouvoir se soigner et d'avoir de la nourriture quand tout s’effondrait. Jusque là, les politiques ne font que pourrir ces énergies vitales et ne montrent aucune capacité d'anticipation. A-t'on vraiment besoin d'eux ?

Si le pouvoir avait décidé il y a plusieurs semaines un véritable confinement, il aurait duré moins longtemps, aurait sauvé plus de vies que ce demi confinement et aurait "couté" moins à l'économie, notamment pour les petits commerces et entreprises. Si ce n'est pas ce chemin qui a été pris par Macron et son monde, ce n'est pas un hasard, c'est un choix. Un choix politique de fuite en avant à la seule faveur de l'aspect économique et autoritaire, dans une infantilisation abjecte. Ce choix que nous combattons et combattrons encore. Malgré la crise sanitaire.

Il est plus que temps de s'emparer des questions sanitaires pour ne plus les laisser entre les mains d'incompétents seulement intéressés par le PIB et la prochaine élection. Il n'y a aucune transparence de la part du gouvernement et nous ne pouvons pas continuer à écouter des imbéciles qui nous disent que pour lutter contre le covid, il ne faut pas sortir de chez soit dehors à plus d'un kilomètre et qu'il faut continuer à s'entasser dans les écoles, les transports et les lieux de travail.

Rappelons que la pandémie que nous vivons est le fruit d'une exploitation de la planète totalement inconséquente :

- La déforestation et l'exploitation de chaque goutte de ressource au détriment de la nature amène par exemple l'Homme a être de plus en plus au contact de maladie infectieuse véhiculée par certaines espèces.

- Ce ravage des écosystèmes conduit à une réduction de l'espace vital des animaux sauvages qui ont alors plus de chance de combiner leurs virus entre eux.

- Le commerce d'espèces potentiellement dangereuses finissent par infecter l'Homme dans son assiette.

- Le trafic aérien outrancier par lequel chaque humain est réduit à n'être plus qu'un agent fluidifiant de l'économie mondiale, pas un voyageur, mais une machine à consommer, s'est monumentalement retourné contre nous.

- Et que dire de l'aménagement du territoire et du monde du travail qui ne font que concentrer les humains dans des environnements toujours plus stressants et étroits.

Les virus ont toujours été là avec pour certains un potentiel de pandémie. Mais c'est notre monde capitaliste qui en est le plus grand révélateur et propagateur. Et c'est ça que nous devrions sauver ?

Aujourd'hui, les dirigeants de la planète, n'ont qu'une seule idée en tête. Prétendre que le virus est un ennemi extérieur auquel il faut faire la guerre pour continuer à vivre normalement. Normalement ; c'est à dire en continuant à faire prospérer ce qui a permis à ce virus de devenir une pandémie mondiale. Et qui le permettra aussi à d'autres. Le remède qu'on nous impose aujourd'hui est en vérité ce qui nous tue.

Si nous ne changeons pas radicalement de politique, si une révolution majeure n'a pas lieu, notre futur se résumera à cette phrase scandée par les gilets jaunes : "travaille, consomme et ferme ta gueule". Et ne sors pas à plus d'un kilomètre de chez toi sauf pour travailler, sinon tu attraperas le covid.


Pour combattre le Covid, tuons la musique ?

Dans sa dérive liberticide, le gouvernement a annoncé qu'à partir de ce soir 22h, il serait interdit sur Paris de diffuser de la musique dans l'espace public. Pire, il sera aussi interdit de diffuser de chez soi de la musique "audible" depuis la rue !

Cette nouvelle mesure confirme l'instauration d'un couvre feu qui ne dit son nom. Encore une fois, le pouvoir utilise la peur et une crise importante pour restreindre des libertés et habituer la population à vivre dans un État policier et répressif.

Car si ne nous nions pas l'existence de l’épidémie, et son regain depuis la rentrée, si nous ne nions pas l'importance de prendre des mesures sanitaires, nous ne pouvons accepter que la musique, la danse et la fête soient sacrifiées. Pire, qu'elles soit présentées comme les responsables de la propagation du virus... alors même que les études montrent que les espaces de propagations principaux depuis la rentrée sont le monde de l'entreprise et le milieu scolaire !

Depuis la mort de Steve à Nantes lors de la fête de la musique, nous savons que le pouvoir considère la musique, la danse et la fête comme quelque chose de subversif, à réprimer... pour à terme pouvoir l’interdire. Ce genre de vision d'une société est malheureusement répandue dans les sociétés totalitaires.

Alors ce soir lundi, à partir de 22h, faisons de Paris une fête musicale géante. Chacun, depuis son balcon, balançons de la musique : avec des enceintes ou des instruments, ou même en chantant. Du jazz, de la techno, du rap ou du métal... faisons vibrer nos vies et nos âmes.

Lien de l'événement facebook : https://www.facebook.com/events/963432424132539/


Alexis Kohler, des porte-mallettes et des porte-conteneurs

Mediapart a révélé ces derniers jours, qu'en dépit de la séparation des pouvoirs, Macron a écrit une lettre qui a permis de sauver son secrétaire général Alexis Kohler dans une enquête gênante du parquet national financier (PNF) sur de potentiels conflits d'intérêts. Rapide retour sur une affaire qui mêle porte-conteneurs et porteurs de mallettes.

Au départ était MSC : n° 2 mondial du transport maritime, société non cotée en bourse, basée à Genève (chiffre d'affaires : 26 milliards d'euros)

Fortune estimée de la famille Aponte, détentrice du capital de MSC : 8 milliards d'euros

Gianluigi Aponte, fondateur et principal actionnaire de MSC : « Mon fils Diego s’occupe des porte-conteneurs et des terminaux portuaires; mon gendre Pierfrancesco Vago, des croisières et des ferrys; ma fille Alexa, des finances; ma belle-fille Ela, de l’achat et de la vente des cargos, ainsi que des relations avec les banques. Quant à ma femme, Rafaela, elle se charge de la décoration des paquebots, tout en étant au courant de tout ce qui se passe… »

Le petit Alexis Kohler, lui, n'est que le fils de Sola Hakim, cousine germaine de Rafaela Aponte mais, il est bon à l'école et devient haut-fonctionnaire. Il alterne à des postes de la fonction publique où il est en position de mettre les moyens de l’État à disposition de MSC et fait un court passage en 2016 chez MSC en tant que directeur financier avant de s'occuper de la campagne de Macron puis d'être nommé secrétaire général de l'Elysée.

Voici par exemple ce qu'il a déclaré en 2009 au conseil d'administration de STX (chantiers navals de St Nazaire) où il siège en tant que représentant de l'état : « Tous les efforts devront être déployés pour obtenir de nouvelles commandes de MSC, sans y perdre de l’argent ». Vous avez dit conflit d'intérêt ?

S'il a fait ce qu'il semble bien avoir fait, ça s'appelle "prise illégale d'intérêts". Cela dit, malgré le mélange des genres public/privé généralisé de la classe dirigeante, à part quelques conseillers municipaux de seconde zone, seul Balkany - la mascotte de cette bourgeoisie macroniste - a été condamné pour ce délit. Et fort heureusement pour Alexis Kohler le législateur (qui a dû se dire que ça pourrait aussi lui arriver à lui !) a limité à 5 ans la peine maximale.

Suite à l'ouverture en juin 2018 d'une enquête du PNF sur de possibles conflits d'intérêts, un rapport accablant Alexis Kohler est rendu en juin 2019. C'est alors que la plupart de ses anciens supérieurs hiérarchiques - dont Macron et Moscovici - ont écrit une lettre affirmant qu'il s'était toujours retiré des dossiers pouvant toucher MSC, ce qui a permis d'inverser les conclusions et de classer sans suite l'enquête du PNF en août 2019.

Elle est pas belle la vie de haut-fonctionnaire ?

 

Sources :

Mediapart

https://www.mediapart.fr/journal/france/230620/l-affaire-kohler-ete-classee-apres-une-lettre-d-emmanuel-macron

https://www.mediapart.fr/journal/france/240620/affaire-kohler-le-role-du-n-2-de-l-elysee-devoile-par-des-courriels-de-bercy

https://www.mediapart.fr/journal/france/230620/affaire-kohler-comment-la-police-ecrit-l-inverse-de-ce-qu-elle-avait-demontre

Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_Kohler


DÉCOLONISER L’HISTOIRE ET LA MÉMOIRE ! – Retour sur la manifestation du 20 juin contre la statue du général Faidherbe.

Par Lille insurgée

Samedi 20 juin, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant la statue du général Faidherbe, soldat en Algérie entre 1844 et 1852 où il a enchaîné les pillages, massacres, enfumages, destructions de villages, décapitations de rebelles, et autres actes de barbarie coloniale. Alors qu'il était gouverneur, Il a organisé une campagne de “Pacification” du Sénégal, qui s’est traduit par des opérations militaires sanglantes entre 1854 et 1865 . Le Général Faidherbe est aussi un idéologue raciste : « Dès son arrivée au Sénégal, il se met en relation avec les sociétés savantes parisiennes et participe à l’effort de classification des peuples locaux. Contrairement à ses prédécesseurs, qui se contentaient de descriptions et de typologies, Faidherbe s’attache à établir un système raciologique cohérent et hiérarchisé. Il décrit ainsi l’histoire du Sénégal comme une interminable « guerre des races ». »

Pour plus d'information sur l'histoire de Faidherbe, allez lire cet article du collectif « Faidherbe doit tomber » : https://faidherbedoittomber.org/qui-etait-louis-faidherbe-…/

Le rassemblement appelé par les collectifs Faidherbe doit tomber, le Collectif Décolonial DéterminéSurvie Nord, le FUIQP 59/62, le Comité des Sans Papiers 59, le collectif Afrique, le collectif sénégalais contre la célébration de Faidherbe et l'Atelier d'histoire critique avait donc pour objectif de rappeler ces actes que l'histoire officielle a minutieusement dissimulés pour glorifier le personnage.

 

 

Une pétition a d'ailleurs été lancée pour demander le retrait de la statue : http://chng.it/4wcLX24H

Cela fait deux ans qu'un groupement d’associations et de collectifs demandent le déboulonnage de la statue (depuis 2018, bicentenaire de l'année de naissance de Faidherbe - né le 3 juin 1818). Deux ans sans réponse de la mairie.

▶️ LA PLACE DE FAIDHERBE DANS L'ESPACE PUBLIC.

L'argument premier des personnes s'opposant au déboulonnage des statues serait que la destruction de ces statues reviendrait à détruire notre histoire. Cet argument fallacieux n'est en définitive qu'une inversion complète du réel. L'histoire de Faidherbe n'est finalement que peu connue malgré les nombreuses évocations du personnage dans l'espace public. La présence de la statue banalise et glorifie le Général sans que son histoire ne soit expliquée. Pour exemple, certaines promos de prépa au lycée Faidherbe vont traditionnellement, dans le cadre de journées d'integration, rendre hommage à la statue du général en passant devant. Pas sure que ces étudiant.e.s soient adeptes des actes et des théses racistes de Faidherbe. Cette tradition est uniquement due fait que le lycée porte le nom de Faidherbe.

La place de Faidherbe dans l'espace public est colossale. Une des rue les plus importante et commerçante de Lille, allant de la Gare Lille-Flandre jusqu’à la place du théâtre. L'un des plus important lycée de la ville, accueillant notamment la prestigieuse prépa hypokhâgne et cette statue imposante et glorifiante trônant sur la place Richebé, faisant face à la place de la République.

▶️ DÉBOULONNER LES STATUES, CE N'EST PAS DÉTRUIRE L'HISTOIRE, C'EST L’ÉCRIRE

De tout temps l'espace public a évolué et nombre de statues et autres monuments à la mémoire de personnages controversés ont été retirées, à l'instar des collabos. Déboulonner une statue, ce n'est pas réécrire l'histoire, c'est arrêter de la glorifier et de lui rendre hommage lorsque celle-ci est basé sur de nombreux crimes.

La manifestation de samedi, protestant contre la présence de la statue a participé à écrire l'histoire, en rappelant l'histoire de Faidherbe et en l'imposant dans le débat public. Ce personnage est, par ces protestations, visibilisé. Son histoire et ses actes se diffusent là où des dizaines d'années de présence dans l'espace public sans se poser la moindre question avait complètement fait oublier l'histoire du Général des mémoires.

Faire tomber Faidherbe, ce n'est pas faire tomber l'histoire, c'est faire tomber la gloire qu'on en fait. Faire tomber Faidherbe c'est remettre l'histoire coloniale et esclavagiste de la France au coeur du débat public là où elle est constamment évincée.

Rassurons les détracteurs qui auraient peur que notre passé soit détruit. L'histoire coloniale de Faidherbe continuera à être contée et le moment politique qui se joue contribue fortement à en parler.

Faidherbe n'a tout simplement pas à trôner fièrement sur l'une des places les plus fréquentée de la ville. Sa place est bien dans un musée.

Déplacer la statue dans un musée, déposer une plaque explicative, la végétaliser ou la remplacer par un monument en hommage aux victimes du colonialisme, les propositions sont nombreuses chez les manifestant.e.s venu.e.s protester contre la statue.

▶️ ON A LES DÉFENSEURS QU'ON MÉRITE.

"Le racisme de notre société s'explique en partie par l'histoire coloniale et esclavagiste de la France" expliquait un manifestant lors du rassemblement devant la statue, bien gardée par une rangée de plusieurs dizaines de policiers, épaulés par une quinzaine de militants identitaires. Les Bleus et les Bruns s'étaient positionnés au pied du monument provoquant à de nombreuses reprises le rassemblement anti-raciste.

 

 

 

Le face à face en disait long. Faidherbe, idéologue raciste et colonisateur, protégé par des identitaires et des policiers dont il n'est plus à prouver le racisme au sein de l'institution (groupes Whatsapp, groupe Facebook, vote RN, etc..). Faidherbe fut donc vaillamment défendu par ceux qui lui ressemble.

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Crédit photo : Revol


Témoignage : quand les normes sanitaires mettent en danger les personnes fragiles

Le témoignage d'E. gérante d'un poney-club au Pays-Basque.


Poney club fermé depuis le 17 mars.

Un discours d'une heure et tout le monde enfermé chez soi, comme si tout individu avait un bracelet électronique. Aujourd'hui on nous 'autorise' à ouvrir. En réalité on nous oblige étant donné qu'à partir de juin il n'y aurait plus d'aides, et que pour un bon nombre de centres équestres c'est de survie qu'il s'agit. Des protocoles de dingues à mettre en place, et tous les 2 jours, en bon pervers narcissique, le gouvernement donne des injonctions contradictoires ou modifie pour un détail ce que nous avons déjà mis en place.
On me demande de désinfecter tout le matériel, je me retrouve avec une responsabilité démesurée sur les épaules, et par contre lorsque je suis obligée d'aller dans un supermarché... je n ai jamais vu, depuis le début de tout ce foutoir, désinfecter un boîtier de carte bleue ! Combien de personnes par jour les touchent ??
On nous donne des consignes hallucinantes : 5 m de distance entre les enfants à pied ! Les gamins ont été privés de tout pendant 2 mois à cause du manque de moyens (de protection et de tests) et de la gestion absurde de la crise sanitaire, et maintenant ils ne peuvent plus faire de sport ? Et ils restent dans ces carrés peints dans les cours des écoles pendant les récrés... Violence.
Nous devons respecter la distance de 1 m, ce qui implique de ne plus pouvoir recevoir les jeunes en équithérapie. Ceux que nous recevions sont en demande réelle et urgente. La coupure des soins pour certains enfants autistes, fragiles, enfants d'ITEP obligés de retourner dans leur famille avec des éducateurs faisant leur job en télétravail : aberration !!! Violence.

Tous ces jeunes en difficulté ont besoin de soins et d'attention. Etant un lieu accueillant du public, on nous interdit de nous occuper d'eux alors que dans bien d'autres lieux les distances sont totalement oubliées... Il y a des régressions, des rechutes, des pétages de plomb... et nous, pour des questions d'assurances, nous sommes impuissants...
Ça suffit d'être séparés, isolés !!
Nous sommes adultes et en prenant les précautions nécessaires nous pourrions prendre soin de ces enfants qui ont besoin de contact, d'amour et du lien avec les chevaux !
Nous avons fait ce matin notre première séance d'équithérapie adulte. L'état de tensions, de pression et d angoisses est très dur à constater... Des personnes très fragiles mais sur un chemin de mieux-être ont fait un recul dans leurs parcours de vie qui est réel et mesurable. L'isolement.. violence !

Je suis en colère, en rage, et je souhaite par dessus tout en faire quelque chose de constructif, me mettre à l'action sans être aveuglée mais au contraire portée par cette énergie radicale et vitale. Ne nous laissons pas séparer : solidarité et action !

Confinez votre peur !

Tribune (anonyme)

Ce n'est pas le covid qui m'empêche et me fait peur, mais la police, c'est la police qui me fait peur, c'est elle qui m’empêche de sortir. Est-ce si compliqué de le dire ? Où faut-il encore jouer la comédie ? Et les appels à rester chez soi pour sauver l'hôpital n'auront été rien d'autre qu'une farce. Car rester chez soi ne sauve en rien un hôpital quand celui-ci est sous le coup d'une politique libérale comptable. Sans pressions populaire dans la rue aucun hôpital s'en trouverait sauvé. C'est un conte de fée que de croire un instant que l'hôpital serait sauvé par l'inaction et l'absence de manifestations, qu'il serait sauvé par le virus seul, et c'est une tartufferie majeure que de reporter à plus tard manifestations et contestations car après c'est encore d'autres problèmes. Et c'est pourquoi seule la police m'empêche de sortir et de manifester, et le dire donne une autre description du présent. Aucune adhésion, seulement une oppression, seulement une répression.

Et puisqu'il n'y aura pas de test massifs, pourquoi donc continuer ce confinement ?
Par peur de la police.
C'est la police qui nous confine. Ce n'est pas une quelconque politique sanitaire. C'est une politique libérale autoritaire qui nous confine.
A ce stade nous n'avons rien d'autre à faire que de s'équiper d'un masque et sortir. Et sortir manifester. Et c'est la police qui m'interdit de manifester, rien d'autre. Et qu'à la fin des fins c'est le droit de manifester qui aura été ainsi camouflé, retiré, pour la reconduction d'une politique libérale. Et la police n'aura jamais eu autant de pouvoir.

On se demande toujours comment un pouvoir autoritaire trouve les ressources de la servitude volontaire. Et bien regardez c'est à l’œuvre.
Il lui suffit de tisser une histoire à laquelle tout le monde est convié, un rôle pour chacun. Première ligne, seconde ligne, troisième ligne. Une belle distribution. Et c'est dans la terreur de l'uniforme planqué là dans l'ombre que chacun joue.
Mais je vous le dis, je ne veux plus jouer. Et je ne vois que de mauvais acteurs, de faux dévots, des tartuffes et beaucoup de gens terrorisés se racontant la nuit tombée le sauvetage des hôpitaux, s'applaudissant chaque jour, se donnant du courage, dans cette mauvaise comédie pour ne pas affronter la police, lui faire face.

Car c'est la vérité. Le pouvoir ne tient plus que par sa police. Vrai plus que jamais, une fois la comédie défaite.


Appel à ne plus présenter l'attestation de circulation

L'appel est lancé par plusieurs signataires dans la semaine des Pyrénées : "parce que la normalité de demain qui nous est proposée, et imposée désormais – un monde policier et de contrôle encore plus quotidien – n’est pas celle que nous espérons"

Il est vrai que le confinement est justifié. Et il l'est d'autant plus du fait de l'incurie du gouvernement (absence de masques, indications contradictoires sur la nécessité de le porter, absence de test et de dépistage, etc.). Mais il n'y a aucune raison de supporter la dimension infantilisante de l'attestation et la répression subie par ceux qui n'en ont pas : 480.000 contraventions ont été dressées pour non-respect du confinement.

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« Il répond à une inquiétude que nombre d’entre nous, peut-être de plus en plus, partageons sur la privation de liberté aujourd’hui, l’instrumentalisation (réflexe et réfléchie, les deux peuvent exister conjointement) de la crise sanitaire actuelle par les pouvoirs en place, sur comment demain se dessinera (rattrapage du temps perdu à produire, consommer, etc ou prise de conscience d’un changement radical nécessaire ?). Ces inquiétudes sont partagées comme en témoignent ces deux documents, l’un du Syndicat de la magistrature, l’autre de l’observatoire des droits de l’Homme. Ce type de réaction n’est peut-être pas dans l’air du temps, ce temps où la peur tant du virus que du « flic », guide nos actes et positions. Néanmoins il faut partager ce questionnement de l’un d’entre nous « la santé ou la liberté, qu’est ce qui est le plus important ? Nous vous prions donc de le publier dans vos médias, car c’est un appel public nécessaire en ces temps de démocratie au ralentie. », explique Renaud de Bellefon.

N’abandonnons pas notre dignité dans une attestation de circulation

Parce que notre parole a autant de valeur que notre stylo ;

parce que nous imposer à chaque contrôle de présenter un papier qui ne dit rien d’autre que ce que nous pouvons déclarer oralement ;

parce que ce contrôle tatillon nie notre responsabilité et notre sens de l’intérêt commun ;

parce que la rédaction quotidienne, ou presque, de cette attestation normalise à terme un contrôle permanent ;

parce que présenter systématiquement ce document aux forces de l’ordre nous fait in-corporer ce geste, tend à en faire une habitude ;

parce que l’absence, l’oubli de ce document ne peut pas faire de nous un délinquant (la ministre de la justice ne voulait-elle pas que la non-présentation de l’attestation soit justement un délit ?)* 1;

parce que stigmatiser une partie des citoyens, c’est instaurer la suspicion généralisée ;

parce que créer des boucs-émissaires, mauvais Français qui sortent sans raison, c’est détourner des vraies responsabilités, des manquements du gouvernement dans cette crise ;

parce que cette obligation va à l’encontre des demandes de plus de transparence, de démocratie qui montent dans la société ;

parce qu’instaurer un Etat policier n’incite pas à la responsabilisation mais à l’évitement, au « jeu » du chat et de la souris, aux réactions mesquines et individualistes ;

parce que la normalité de demain qui nous est proposée, et imposée désormais – un monde policier et de contrôle encore plus quotidien – n’est pas celle que nous espérons;

parce qu’accepter de se soumettre, c’est cautionner un autoritarisme aveugle, et les dérives usurpant nos codes de valeurs ;

parce que c’est une manière de dire que nous refusons la soumission, la servitude volontaire, et de le dire en acte, de prendre conscience et refuser d’être la grenouille dans l’eau qui chauffe ;

parce que ce refus participe à l’ébauche d’une autre normalité demain, une normalité d’après la crise ;

parce qu’aussi il y a aujourd’hui de nombreuses personnes, notamment parmi les populations les plus en difficulté déjà, qui sont devenues des délinquantes pour rien ;

parce que refuser de présenter une attestation n’est pas refuser un confinement responsable ;

Refusons en nombre, au moins une fois, de présenter l’attestation de circulation.

Contestons l’amende et nous défendrons notre position devant les tribunaux. Plus nous serons nombreux, plus notre démarche sera entendue, et plus nous regagnerons notre dignité.

Renaud de Bellefon, Alain Bonneau, Anne de Brouwer , Merilu Solito, Michèle Setti


La grande arnaque des grèves et manifs startup-Nation/Répu !

En quelques années, à coup de petites réformes et changements stratégiques, le pouvoir a réussi à rendre totalement indolore les deux principaux outils de résistance du peuple : la grève et la manifestation. Et si une partie du peuple décide de lutter en dehors de ce "cadre imposé", on l'accuse d'ultra violence, de radicalisation ou même de terrorisme !

La preuve avec la séquence actuelle : La France vient de connaitre l'une des grèves les plus suivie et longue de son histoire, notamment dans les transports. Des centaines de milliers de personnes se sont mis en grève, pendant plusieurs jours de suite, plusieurs semaines même. Plus d'un mois de grève pour les plus déterminés.

Dans le même temps, des centaines de manifs ont été organisées dans tout le pays : en journée, la nuit, en semaine, le weekend. Au moins quatre fois depuis le 05 décembre, plus d'un million de personnes sont descendus dans la rue. Les chiffres du ministère de l'intérieur, largement minorés, compte plus de 3 millions de manifestants cumulés sur les 10 manifs intersyndicales depuis le 05/12. Si on prend les chiffres des syndicats, on approche les 10 millions ! Ajoutons à cela que le mouvement a toujours été majoritairement soutenu par l'ensemble de la population.

POURTANT...
La réforme des retraites sera mise en place par le gouvernement. On pourra nous dire qu'il est totalement légitime de le faire puisqu'il a été élu DEMOCRATIQUEMENT. Mais la démocratie ne s'arrête pas au simple fait électoral, loin de là. Un pays vraiment démocratique écoute lorsqu'une partie importante de la population s'oppose à un projet aussi structurant que la réforme des retraites. Un pays vraiment démocratique donne des outils à ces personnes pour peser dans le débat même s'il ne sont pas ministre, député ou maire. Au passage, un pays démocratique n'aurait pas ignoré en 2005 les résultats d'un référendum sur la constitution européenne.

La démocratie française n'a pas interdit le droit de grève : Dans les transports, à l'école, dans les services de santé.... il a "simplement" été imposé des outils aux entreprises pour "palier" aux conséquences de la grève. Pour le bien des usagers, des élèves, des patients ou des consommateurs bien sûr. Des cadres RATP s'improvisent donc conducteurs pendant que des retraités corrigent des épreuves du Bac. Résultat, il devient quasi impossible de bloquer réellement un rouage de l'économie et du système en restant dans le cadre "démocratique" d'une grève.

Reste donc les manifs ? Même pas. Désormais, les manifs, si massives soient-elles, sont devenues des nasses géantes dans lesquelles des centaines de milliers de personnes viennent s'entasser, entourées de milliers de policiers, de barrages à chaque rues et de voltigeurs tout autour. 100 000 personnes dans les rues de Paris n'ont plus du tout la même signification que cette même mobilisation il y a 20 ou 30 ans. Les scènes des manifestants en "nasse mobile" nous ferait rire si l'on voyait ça en Chine ou en Corée du nord. On raillerait le simulacre d'opposition qu'offre le gouvernement chinois ou coréens en laissant "sortir ses citoyens" mais entourées de milliers de policiers armés comme des militaires et visant les manifestant. Mais cela se passe en France. Et personne ne rigole.

Le pouvoir a totalement infantilisé les citoyens, pour les rendre totalement inoffensifs et donc forcément docile. Il leur a fourni un cadre tellement rigide et maitrisé des modes de "protestation" que cela ressemble à la stratégie des adultes qui donnent un coussin à des jeunes enfants pour qu'ils passent leurs nerfs dessus. Et que leur colère passe sans conséquence pour les meubles du salon. Sauf que le peuple français n'est pas un enfant. Et le pouvoir encore moins leur parent. A bon entendeur.