On a visité le futur proche. On vous raconte !

A quelques heures du déconfinement et du monde d'après, voici une vision pour le moins sombre du futur. Sombre mais totalement crédible. Ce qui pourrait se passer si aucun soulèvement majeur ne s'opère pour bloquer les processus économiques et répressifs en cours. On a visité le futur proche, et on vous raconte :

16 MAI - Premier samedi post confinement. De nombreux appels (GJ mais pas que) à ressortir dans les rues, notamment à Paris. Les rassemblements restent interdits. La préfecture et le ministère de l'Intérieur communiquent massivement là-dessus, arguant de danger sanitaire. Résultat, 400 personnes à Paris, qui n'arriveront même pas à se rassembler vu l'arsenal policier mobilisé. Au moindre attroupement de 20 ou 30 personnes, la police nasse, verbalise, et emmène certains en GAV. Cela n'indigne pas grand monde.

21 MAI - Création de 50 Centres de Rétention Sanitaire (CRS) répartis sur le territoire et destinés à mettre en quarantaine les arrivants hors espace Schengen. Le principe des CRA s'étend pour gérer les potentiels malades étrangers.

25 MAI - Le gouvernement annonce prolonger l'état d'urgence sanitaire jusqu'à fin octobre. La courbe des nouveaux cas et des décès continue de baisser de façon très encourageante mais le pouvoir annonce craindre une seconde vague, peut être encore plus forte que la première.

01 JUIN - Fin du chômage partiel pour cause de garde d'enfants. 15 millions de parents sont contraints de remettre leurs enfants à l'école et retournent au travail. La mesure est ressentie comme une double peine touchant les foyers les plus modestes. Parents et enfants sont désormais susceptibles de ramener le covid à la maison.

02 JUIN - Les syndicats appellent à une grosse journée d'action pour le service public et contre la réforme des retraites. Du monde, mais moins que début décembre. La manif est totalement entourée d'une nasse mobile policière, comme lors des précédents rassemblements. Le gouvernement communique sur de nouvelles primes de fin d'année pour les soignants, les pompiers et la police.

08 JUIN - Panique générale avec un nouveau krach boursier à Paris et sur les principales places financières du monde. Le CAC descend à son plus bas niveau depuis 2003.

12 JUIN - Le ministère du Travail annonce des mesures pour faire face à la crise économique et, selon lui, éviter trop de fermetures d'entreprises. Cela se concrétise par une application stricte du code du travail version 2016 et la facilitation des licenciements en masse (du droit du travail; des baisses de cotisations et la fin des 35h). Et également évoqué, sans être voté, la suppression d'une semaine de congés payés.

21 JUIN - Trois policiers de la BAC de Nantes se filment dans la base de loisirs de la Roche-Ballue, non loin de la métropole. L'un d'eux mime une noyade devant ses collègues, hilares. La vidéo, postée sur le profil Instagram de l'agent, provoque immédiatement la consternation des proches de Steve Maia Caniço, mort dans la Loire un an plus tôt, suite à une charge de la police lors de la Fête de la Musique. Aucune mise à pied ne serait prévue à ce jour.

03 JUILLET - Remaniement ministériel : Lallement devient ministre de l'Intérieur, Strauss Kahn est nommé à la Culture. Et le Premier Ministre est désormais... Nicolas Sarkozy !

14 JUILLET - Des opposants tentent de manifester sur les Champs-Elysées, comme en 2019. Mais les ordres venant d'en haut, afin de ne pas revoir les images de l'an passé, ont pour conséquence un véritable carnage. Dès le matin, tous ceux qui semblent être venus pour manifester et non pour acclamer Macron sont arrêtés : charges, lacrymo, LBD. Avant même le défilé, de nombreuses violences. Un jeune de 17 ans, militant écolo et GJ, perd un œil suite un tir de flashball. Un autre manifestant, âgé de 63 ans, reste trois jours dans le coma suite à une grenade de désencerclement (GM2L, remplaçante de la GLI-F4), ayant explosée au niveau de son torse alors qu'il était au sol.

15 JUILLET - Tous les recours juridiques contre l'usage de drones ont été déboutés. La police annonce l'embauche et la formation de 950 pilotes de drones supplémentaires.

07 SEPTEMBRE - Rentrée des classes un peu spéciale. Depuis le 1er déconfinement du 11 mai, le mouvement des professeurs itinérants Proferrants (en hommage à l'auteur Alain Damasio) a essaimé partout en France. Des milliers d'enseignants proposent, gratuitement, dans les quartiers populaires et les zones rurales désertées, des ballades pédagogiques pour apprendre à l'air libre. Mais de son côté, le lobby des Écoles privées et lucratives fait quasi-systématiquement stopper les cours, se référant à des textes de loi sur la protection de l'enfance et la sécurité à l'éducation.

11 SEPTEMBRE - Le gouvernement soumet son nouveau grand projet de loi santé, taillé pour affronter les épidémies futures. Peu d'investissement dans les salaires et les moyens matériels des soignants, mais une mesure phare : la généralisation de la collecte de données médicales ("tracing") et leur partage via des plateformes ouvertes aux assurances maladie privées, aux banques et aux GAFAM.

3 NOVEMBRE - Réélection, haut la main, de Donald Trump à la Maison Blanche, le tout sur un programme encore plus outrancier. En ces temps de crise, il affirme que seule la survie (économique, sociale et religieuse) de l'Amérique compte. Plus que jamais, les murs se dressent et les frontières se durcissent.

30 NOVEMBRE - La 2ème vague n'est toujours pas arrivée, les brigades sanitaires ont de moins en moins de suspects atteints du covid à traquer, mais l'application stopcovid fonctionne depuis juin et commence à obtenir le graph social de tous les individus. L’État y voit une aubaine pour pouvoir enfin tout gérer au millimètre et devenir un des premiers "gouvernement parfait" de l'histoire.

05 DÉCEMBRE - Devant une crise économique sans précédent, beaucoup de foyers se retrouvent sans rien à manger. En vogue la nouvelle mouture de l'application de l’État permet à quiconque de devenir manager d'immeuble, de rue ou de quartier et d'obtenir des crédits pour la banque alimentaire ou des avantages sur les factures énergétiques avec les compteurs intelligents Linky. Filmer une infraction rapporte ainsi 5€, obtenir les coordonnées du contrevenant 5€ de plus. Faire un rapport étayé sur un individu ou un groupe qui aurait des projets contre l’État peut rapporter jusqu'à 400€. Les meilleurs d'entre eux sont recrutés par LREM et obtiennent des emplois stables avec des droits à la nouvelle couverture sociale créée par Blackrock.

14 DÉCEMBRE - Nouvelle étape dans la censure des médias critiques envers le pouvoir. En lien avec Facebook et Google, le gouvernement a désormais la possibilité de demander la fermeture des comptes Facebook et Youtube si les services de renseignements fournissent des éléments portant à penser que ces comptes portent atteinte à la sécurité nationale. Résultat, la semaine qui suit, Nantes Révoltée, Rouen dans la Rue et Lille Insurgée voient leurs pages Facebook et Youtube fermées, sans aucun recours possible. Certains administrateurs sont convoqués par la police pour incitation à la haine et promotion du terrorisme. Peu de réaction, notamment chez les médias de masse ou dans la classe politique.

« La vérité, c'est qu'il y a une quantité incroyable de gouttes qui ne font pas déborder le vase. »
Romain Gary


Violence et autodéfense : Interview d'Elsa Dorlin

Il n'aura peut-être jamais été autant question de la violence dans nos vies. Paradoxalement, notre société est aujourd'hui l'une des plus "pacifiée" que l'histoire n'ait jamais connu, sauf du côté de la violence d'état. C'est pourtant cette violence qui est la plus minimisée et niée, tandis que les autres "violences" sont totalement exagérées et stigmatisées. Pour tenter de prendre un peu de recul, nous avons interrogé la philosophe Elsa Dorlin, autrice de l'ouvrage "Se défendre".

 

https://youtu.be/kY_C1d6sVus

 

Interview intégrale disponible ici :
https://youtu.be/nb5lh2F_SLw


DANS L’ENFER DES EHPAD

Un article de Lille Insurgée :

Nous avons reçu un témoignage accablant d’une personne ayant travaillé dans un EHPAD du Nord au mois d’avril. Alors que depuis des semaines, le gouvernement décompte dans les « points presse » de Jérôme Salomon le nombre de morts dans les hôpitaux et les EHPAD, comme si les décès n’étaient qu’une série de chiffres lointains, les témoignages montrant la réalité inavouable du terrain ne sont que trop peu nombreux dans les médias de masse.

Il y a celles et ceux qui comptent les morts et celles et ceux qui pleurent les drames.

Le témoignage raconte la situation vécue dans un établissement abritant environ 80 résident·e·s. Un lieu décrit comme chaleureux, aux espaces de vies communs animés et aux visites fréquentes des familles. Un lieu qui tient aujourd'hui grace à la force et au courage d'une poignée de femmes, majoritaire à 95% dans l'établissement. Un EHPAD privé et familial qui était loin de penser devoir gérer une telle situation.

🔸 L’ORGANISATION DE L’ÉTABLISSEMENT FACE AU CONFINEMENT

Le confinement a considérablement transformé le visage de l'établissement. Dès les premiers jours, et du fait de soupçons de cas dans la structure, la décision a été prise de confiner tout le monde en chambre pour éviter toute transmission. Une tache compliquée à mettre en place, tout d’abord parce qu’il faut expliquer, plusieurs fois, à chaque résident·e, les raisons pour lesquelles il faut rester en chambre. « Il y a un moment où on essayait qu’ils ne sortent pas du tout de leurs chambres car on avait très peur que le virus se promène dans tout l’établissement. » Sans grand succès. Le bilan est très lourd. 40 résident·e·s ont eu des symptômes et 16 décès ont été jugés liés au coronavirus, dont la moitié ont été confirmés.

🔸LA GUERRE DES TESTS

Le directeur de l’établissement a rapidement mis en place des mesures pour faire matériellement face à la situation. Si le matériel de protection n’a pas été le problème majeur de l’établissement, les tests, eux, nécessaires à un déconfinement chambre par chambre ont manqué et manquent toujours.

« Le directeur avait réussi en bataillant avec l’ARS à obtenir 50 tests naseaux pour les résident·e·s uniquement […] malgré la volonté du directeur et le fait qu’il essaye de tout faire pour, on a refusé que les tests soient faits pour les soignant·e·s. Son but était de faire tester tout l’établissement pour pouvoir déconfiner progressivement des chambres et pour l’instant, ce n’est pas possible. Ce que l’on sait c’est qu’il y a au moins la moitié du personnel qui l'a eu, il y a eu énormément d’arrêts maladie, beaucoup de symptômes très différents. »

🔸FAIRE FACE À L’ISOLEMENT

Le confinement par chambre met les résident·e·s dans une situation d’isolement total. Un isolement encore plus strict pour les personnes suspectées d’avoir contracté le Covid. À savoir que si un·e patient·e avait l’un des symptômes suivants : la fièvre, une extrême fatigue ou une diarrhée, le résident·e était considéré·e comme un cas de Covid.

L’isolement des personnes en chambre a engendré d’importantes problématiques, surtout pour les personnes psychologiquement fragiles qui ne comprennent pas pourquoi elles ne peuvent pas sortir, pourquoi elles ne peuvent pas voir leurs familles, rendant le confinement difficile à faire respecter. Les soignant·e·s, équipé·e·s de blouses, de masques, de charlottes, de sur-blouses, de tabliers, ne sont pas toujours reconnu·e·s des résident·e·s, créant déséquilibre et désorientation. Certain·e·s résident·e·s ne savent plus où iels sont, cela crée des dépressions.

« Ça a créé ce qu’on appelle le syndrome de glissement : les personnes se laissent mourir ou dépérir. Donc il y a des personnes qui pleurent toute la journée, on a beau essayer de les sortir deux minutes, une par une au jardin en prenant toutes les précautions, c’est compliqué à mettre en place et pas toujours utile car ce dont elles ont besoin, c’est de voir leurs proches. Donc on a des personnes qui se sont laissées mourir de chagrin. Réellement. Et on ne sait pas si le Covid était là en plus ou pas car il n’y a pas de test post-mortem. »

🔸LA GESTION DES CAS DE CORONAVIRUS ET DES DÉCÈS

« Quand on isole encore plus strictement, on change de masque, de gants, après être rentré·e dans les chambres, et tous les vêtements des résident·e·s qui sont suspecté·e·s de Covid ou qui sont Covid sont dans des sacs hydrosolubles et on met tout à 60° pour détruire le virus au maximum. »

La gestion des cas de coronavirus est stricte et les personnels de l’EHPAD doivent gérer la quasi-totalité de la période d’incubation. Les hospitalisations sont rares, uniquement en cas de syndrome respiratoire aigu. « Et encore, quand c’est maintenable en EHPAD, ils nous les laissent ».

« On a deux résident·e·s qui sont parti·e·s en hôpital et qui sont revenu·e·s. La dame est décédée quelques jours plus tard à l’EHPAD alors que l’hôpital nous avait dit « y’a plus de soucis, y’a plus de danger, tout ira bien » mais en fait les syndromes respiratoires s’étaient calmés et finalement elle est décédée de fatigue parce que c’est épuisant ».

La gestion des cas de coronavirus est extrêmement difficile, mais plus dur encore, c’est la gestion des décès. Les soignant·e·s, après chaque décès, ne peuvent pas toucher au corps qui est placé dans une housse, en l’état, sans soins. C’est à dire que si une personne porte une couche, une perfusion, sonde urinaire ou autre, rien n’est retiré. Les pompes funèbres viennent chercher le corps dans l’EHPAD. Les pompes funèbres passent le corps au spray javel, le placent dans un cercueil et l’emmènent à l’incinérateur. « C’est inhumain comme traitement et c’est une des choses pour lesquelles les soignant·e·s sont de plus en plus mal », de laisser partir les corps dans ces conditions.

Alors que les directives nationales demandent qu’il n’y ait aucune visite des familles des personnes en fin de vie, la direction de l’établissement a tout de même autorisé des visites si les familles le souhaitaient, pour dire au revoir à leurs proches, considérant les directives nationales comme inhumaines. Cette décision implique de prendre sur les réserves de masques pour permettre que ces visites aient lieu sans risques. Depuis la ré-autorisation des visites, un parloir avec plexiglas a été mis en place et les visites sont limitées à une par semaine.

On observe aussi une régression des résident·e·s, qui parfois ne savent plus marcher du fait d’être resté·e·s confiné·e·s dans leurs chambres. Les soignant·e·s surmené·e·s passent parfois à côté d’autres pathologies, le coronavirus étant devenu une priorité du jour au lendemain.

🔸LA DETRESSE DES SOIGNANT·E·S

Qu'adviendra t-il des soignant·e·s quand tout cela sera terminé ?

Surmené·e·s, les personnel·le·s de l'EHPAD font preuve d'un courage exemplaire mais risque rapidement de se prendre un retour de bâton une fois l'intense période passée.

Si aujourd'hui, le travail est tellement nécessaire et important que les soignant·e·s ne peuvent penser à autre chose et mettent toute leur énergie pour que les conditions de vie des résident·e·s ne soit pas inhumaines, une fois la pression redescendue, les risques de dépression sont important pour des personnes qui ont été confrontées à la mort tous les jours pendant des semaines. « Le plus compliqué franchement à gérer, c’est déjà les personnes qu’on voit partir doucement. C’est difficile pour les personnes qui travaillent à l’année, parce que c’est leurs résident·e·s, elles les connaissent par cœur, elles font beaucoup de choses avec eux et elles les voient partir sans pouvoir les accompagner au mieux. »

Ces situations sont émotionnellement intenables, et font craindre une vague de dépressions après cette dramatique période. De plus, le fait d'être confronté-e à la mort n’est pas la seule charge émotionnelle à gérer. Les soignant·e·s doivent gérer le sentiment d'être pestiféré·e·s, de ne pas être reconnu·e·s.

La traduction la plus symbolique de ce manque de reconnaissance est sans doute la prime de 1500€ annoncée par Macron, que les soignant·e·s ne pourront pas toucher, l'établissement n'étant pas un centre hospitalier.

La traduction la plus violente de ce manque de reconnaissance est sans doute le sentiment d’être des pestiféré·e·s. « Dans les villages de campagne, tout le monde sait où les gens travaillent. »

Les soignant-e-s se sentent montré·e·s du doigt, jusque dans leurs foyers. Le sentiment de ne pas être reconnu·e dans la société grandit à mesure que la méfiance s’amplifie dans la population locale et que les distances sociales se ressentent comme du rejet. Aucune mesure ne permet d’arranger ça.

Il faut ajouter à cela le manque d'entraide dans les campagnes. Alors qu’en ville, des réseaux d’entraides solides se sont créés et que les dons aux centres hospitaliers sont nombreux, la situation en campagne est beaucoup plus complexe. S'il y a bien des dons, ils sont minimes et loin d’être de la même ampleur qu’en métropole. Cette situation pèse sur les soignant·e·s, se sentant d'autant plus isolé·e·s et seul·e·s face au virus, accentuant leur détresse.
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Retranscrire les réalités du terrain, malgré les difficultés, doit être, à l'heure où l'ensemble des médias télévisés ne parlent que de chiffres représentés sur des graphiques de façon managériale, une priorité pour ne jamais oublier, ne jamais pardonner ce à quoi les corps et les esprits ont été confrontés durant cette crise sanitaire. Et dont les responsables sont les technocrates qui ont pensé en chiffres, en euros.


Pourquoi nous soutenons les révoltes des quartiers populaires

Parce que nous n’avons pas oublié que fin 2018, la violence des gilets jaunes était devenue la dernière des options pour accéder à la dignité et à une justice sociale. Certains l’ont nié. Aujourd’hui, c’est une autre bataille d’intérêt général que beaucoup ne veulent pas voir. Celle des quartiers populaires qui sont en train de se battre avec violence, car la violence est devenue la dernière option que le pouvoir leur laisse pour se défendre d’une police qui s’octroie le droit de vie ou de mort dans ces territoires.

L'accident de moto provoqué par la police à Villeneuve la Garenne, samedi 18 avril, aura donc été l'étincelle. Depuis, plusieurs quartiers populaires s'embrasent chaque nuit. Comment pouvait-il en être autrement alors que les crimes et les violences policières s’enchaînent depuis le début du confinement, dans l'indifférence médiatique, et avec la certitude maintenant acquise d'une impunité policière à toute épreuve.

Comme toujours, et comme elle l'a fait abondamment contre le mouvement des gilets jaunes, la classe politique et médiatique condamnera ces révoltes populaires et nous expliquera que rien ne justifie de telles violences. Qu'il peut y avoir de la colère, des revendications légitimes, mais que cela ne peut s'exprimer de cette façon. Elle tentera de vider de leur substance des actes éminemment politiques. Elle expliquera que cette violence n'est que sauvagerie gratuite. Mais la sauvagerie ici, c'est l'injustice. Le "territoire perdu de la République" c'est la police.

Au nom du confinement de la population, il y a déjà eu 5 morts et 10 blessés graves*. La plupart dans les quartiers populaires. Et on ne compte plus les tabassages gratuits.

Face à ces injustices, la politique ne laisse aujourd’hui plus d’autres choix que celui de la violence car elle a saboté toute alternative de dialogue qui aurait pu avoir un impact significatif dans les quartiers. Toutes les mobilisations d’associations, les pétitions, les alertes médiatiques ont été méprisées et il ne reste plus qu’à compter les morts et les blessés.

On met des mots sur nos morts. Mais pour ceux qu'on n'entend jamais, qu'on n'écoute jamais, mettre des mots ne suffit pas. Alors certains mettent des maux sur leurs morts. Faire mal à ceux qui font du mal. Qui font le mal.

Comme lors des gros actes gilets jaunes, la violence qui embrase aujourd’hui les quartiers populaires est la construction d’une riposte face à une réelle menace. La menace d'une police qui s’octroie la peine de mort sur les habitants des quartiers. Aujourd’hui, que vous fassiez de la moto sans casque comme Mouldi à Villeneuve La Garenne ou que vous rentriez simplement de vos courses comme Ramatoulaye à Aubervilliers, la police peut vous tomber dessus et vous casser la gueule, ou vous tuer, comme c’est arrivé à Mohamed à Bézier.

La révolte en cours et en devenir dans les quartiers populaires, c’est la réaction à une progression fulgurante d’un État policier raciste et classiste. 

La révolte de personnes parmi les plus exposées à l’injustice d’un système ne doit pas être condamnée. C'est une révolte populaire et elle doit être soutenue !

SIGNATAIRES (LISTE OUVERTE) :
AB7 Média - Cerveaux Non Disponibles – C.L.A.P33 - CNT Gironde - Coordination des Luttes – Désobéissance Ecolo Paris – Femmes Gilets Jaunes - Florian Neau – Front Social 13 – Front Social 54 - GJ Les réfractaires du 80 – Gilets Jaunes Loiret 45 - Gilets Jaunes 42 - Gilets jaunes 54  – Gilets jaunes de Lorraine – Gilets Nantais - GJ Rungis – GJ Genevilliers – Gilet jaune 62 peuple unis - Impact média militant – Jaunes Etc 33 - Jérôme Rodrigues – La France en colère carte des rassemblements – Le Relais - Leïla Dijoux - Lelly gijabet - Lelly gijabet Live - Lille Insurgée – L'Orchestre Poétique d'Avant-guerre - Média Jaune Lorraine - Mickael Wamen (ex Goodyear) – Montpellier Poing Info – Montreuil rebelle au service des luttes populaires – Nantes Révoltée – Le Peuple Uni – Lyon Insurrection – Paris blocage résistance – Peuple Révolté – Philippe Lefebvre - Printemps Jaune – Rhéo - Ritchy Thibault - Source Média Indépendant – Secours Rouge Toulouse – Sud Education 92 - Teleia les Luttes- Ultimatum GJ - UFJP - Des Gilets Jaunes Paris Sud (Ianos Borovi, Elisabeth Zucker, Luc Chelly, Lena Grigoriadou, Marina Deslaugiers, Hélène Belghaouth, Patrick GOUAULT, Luc-Henry Choquet , Frédérique VICTOIRE, Valérie Martineau ,Lise Bouzidi)

Pour signer ce texte, envoyez un mail à cerveauxnondisponibles@riseup.net

Tribune disponible au format pdf ICI.

* https://paris-luttes.info/au-nom-de-la-lutte-contre-le-covid-13848


Appel à témoignage : quand l'état réprime les banderoles !

Plusieurs témoignages font part de menaces policières à cause de banderoles accrochées aux balcons et fenêtres, notamment à Marseille et Paris.Il n'est pas question de se laisser faire. Envoyez vos témoignages ici : banderoleaubalcon@gmail.com

Deux premiers témoignages :

MARSEILLE 11 AVRIL
Ce samedi 11 avril 2020, vers 12.00h, deux policiers forcent l’entrée de notre appartement dans le quartier de Saint Charles en invoquant l’Etat d’urgence sanitaire. Ils viennent pour nous mettre un coup de pression afin de faire enlever une banderole sur laquelle est écrite "Tu veux savoir si tu as le Corona ? Crache sur un bourgeois et attends ses résultats. Solidarité avec les travailleuses !". Le prétexte invoqué est que notre banderole incite les gens à se cracher dessus.

Dans un premier temps, gazeuse à la main tout en nous filmant, ils essaient de contrôler nos identités. Nous refusons. Ils utilisent le fait que nous sommes dans une situation d’habitation précaire, le squat, pour justifier leurs actes. On réussit à les faire sortir de l’appartement. Ils appellent du renfort qui arrive sous les bruits de sirène ; au final il y aura une voiture de la police nationale et trois voitures banalisées, dont la BAC. Nous décomptons plus de dix policiers devant notre appartement qui restent là.
On entend qu’ils décrivent la situation au talkie walkie et essaient d’obtenir l’autorisation pour rentrer de nouveau. On finit par enlever la banderole pour qu’ils partent.

Les moyens déployés pour le retrait d’une banderole sont absurdes. A l’heure du coronavirus, l’Etat investit dans le tout répressif et veut nous bâillonner jusqu’à nos fenêtres.

Solidarité avec toutes celles et ceux qui subissent les conséquences de la crise du coronavirus et qui résistent au quotidien.

PARIS 13 AVRIL
Ce matin la police est venue frapper à notre porte à propos de la banderole affichée sur notre balcon depuis maintenant 15 jours.
Ils nous ont clairement "conseillé" de la retirer.
La formulation "Macron on t'attend à la sortie" pouvant être considérée comme menaçante.
Nous avions choisi cette formulation pour dire que nous l'attendons lui et le gouvernement pour qu'ils rendent des comptes sur la question des masques, des tests et de la gestion de cette crise...
La police a pris la carte d'identité de T. ainsi que son numéro de téléphone.. Ils nous ont également dit qu'une main courante serait déposée (nous ne savons pas par qui...)

Nous avons retiré la banderole.
Qu'en pensez vous ?


FILM TRIBUNE : Qu'allons-nous faire ?

https://youtu.be/6zglYx0zdmw

Il n'y a qu'une question. La mère de toutes les questions.
Que va-t-on faire du reste de nos vies ? Notre vie, celles de nos parents, celles de nos enfants, celles de nos amis, celles de nos amours. Celles des autres êtres vivants sur cette terre.

La crise du Covid a tétanisé une partie de la population. L'épidémie a fait ressurgir partout la peur de mourir, et de voir ses proches mourir. Face à cette peur, rien ne pèse. Ni les idées, ni les mots, ni les concepts. Seul le réel du moment et de la survie compte.

Ceux qui ont le pouvoir et l'argent l'ont bien compris et profitent, sans même s'en cacher, de cette panique individuelle mais généralisée, pour durcir les dispositifs de contrôle et pour préparer l'après. Leur après.

Des milliers de personnes vont mourir de cette épidémie. C'est terrible. Mais que va-t-on faire, nous, les millions d'individus qui allons continuer à vivre ? Il nous reste peut-être quelques années à vivre. Quelques décennies tout au plus. Nous voulons évidemment les passer près de nos proches, de notre famille. Nous voulons être en bonne santé et pouvoir vivre décemment. Dignement. Il n'y a pas de honte à aspirer à de tels désirs. Mais il y a aussi l'aspiration à vivre et à créer collectivement des choses si grandes qu'on n'aurait jamais pu les faire naitre sans les autres. L'envie de dévorer, d'explorer, de tenter, d'innover, de crier, de pleurer, de jouir. Mais nous pouvons être bien plus que ce à quoi voudraient nous réduire les dirigeants politiques et financiers.

Il n'y a pas de hasard. Il n'y a pas de fatalité. Si aujourd'hui, l’hôpital manque de lits, de matériel et de personnel, cela s'explique très simplement. Et, au fond, tout le monde le sait. Il s'agit de choix, fait depuis des décennies, par des gouvernements de droite et de gauche. Des choix de réduction de budget. Des choix faits sur l'autel du profit pour quelques personnes. Depuis 30 ans, malgré plusieurs crises majeures à travers le monde, les seuls à s'être massivement enrichis sont les ultras riches. Les millionnaires et surtout les milliardaires.

Ceux qui pensent que le drame du Covid permettra une prise de conscience du pouvoir, ou même des partis d'opposition, sont, au mieux naïfs, au pire complices. Nous avons vécu en 2003 un drame sanitaire avec la canicule, qui a tué en France plus de 20 000 personnes âgées, surtout les plus démunies socialement et économiquement.. Rien n'a changé depuis 17 ans. Au contraire, on a continué à détruire le service public, notamment de la santé. Cela va continuer dans les années à venir, n'en doutons pas.

Le changement, le vrai. C'est le renforcement sécuritaire. On le voyait venir, mais on ne pensait qu'il serait si rapide. En quelques jours, la France a follement accéléré son développement d'une société du contrôle et de la surveillance high tech.

Le pouvoir a traversé deux ans de contestation sociale, sans rien céder aux revendications des Gilets Jaunes, des syndicats, des féministes ou des écolos. La seule réponse aura été le mépris et la violence. La crise actuelle ne va faire que le renforcer et lui donner des outils supplémentaires.

Les choses sont plus que limpides. Ceux qui veulent d'un autre monde doivent œuvrer à une révolution. Il n'y aura pas de changement de l'intérieur de ce système. Ceux qui profitent de ce système ne changeront jamais. Et ils contrôlent les centres de décisions politiques, économiques et même judiciaires.

Le système capitaliste se prétend inébranlable. Il n'y aurait pas d'autre façon de vivre. Sauf que le monde a existé pendant des milliers d'années sans le capitalisme. Et qu'il lui survivra. Reste à savoir si nous, de notre vivant, nous aurons ce plaisir de voir ce système inhumain tomber et disparaitre.

Le pouvoir et les médias ne cessent de présenter les révolutionnaires, les Gilets Jaunes et autres écolos "radicaux" comme des êtres assoiffés de violence, de destruction, voire de mort. Mais qui est responsable de centaines de milliers de vies détruites ? Ces morts du Covid, ces morts de la pauvreté, ces morts du chômage, ces morts de la misère ?

Ce sont bien ces responsables en costards. Ces gens ont bien compris qu'ils n'avaient que quelques années à passer sur cette terre, et ils sont prêts à tout pour avoir le plus possible d'argent, de maisons, de voitures... prêts à tout pour offrir les écoles les plus chères à leurs enfants. Prêt à tout pour pouvoir leur assurer une vie la plus "confortable" possible une fois qu'ils seront morts.

Leurs choix, leurs décisions, prises officiellement sur l'autel de la pensée ultra libérale, avec la fameuse main invisible du marché et le ruissellement censé servir au plus grand nombre, ces choix sont en réalité dictés par leurs intérêts personnels : pour eux, pour leurs familles, pour leurs amis.

Ce sont eux les criminels. Ce sont eux les responsables. Ce sont eux nos ennemis.

Nous sommes encore en vie. Enfermés, isolés, réprimés. Mais nous sommes encore en vie.
En vie, et capables de tout.

Capables de tout renverser, de tout changer, de tout reconstruire.

Capables de faire surgir l'après.

Capables de changer le cours de nos vies, de celles de nos parents, de nos enfants, de nos amis, de nos amours.

N'ayons pas peur de mourir. Car nous allons tous mourir.

Mais profitons de nos vies pour faire surgir le beau, l'amour, le bonheur. Pour donner au plus grand nombre l'opportunité d'une vie heureuse.

Pour y arriver, il faudra se battre, vraiment, physiquement, moralement, juridiquement, socialement.

Nous en sommes capables.


ENGLISH VERSION :

There's only one question. The Mother of all questions. What are we going to do with the rest of our lives?

Our lives, our parents' lives, our children's lives, our friends' lives, our beloveds’ lives . The lives of every other living thing on this earth.

The Covid crisis has paralyzed part of the population. Today, due to the epidemic, people live in fear of dying, afraid of seeing one’s loved ones die. Fear of dying is everywhere. And as we face there ordeal, neither ideas, nor words, nor concepts matter anymore. The only things that count are the tangible reality of the living moment and the survival. Powerful and money people have understood this and take advantage of it. In the face of a widespread panic when people are struggling, they are proceeding with a strengthening of control measures, without even hide from it, and prepare for the future to come. For their future.

Thousands of people will die from this epidemic. This is terrible. But what are we going to do, We the people who will continue to live? We may still have a few more years to live. A few decades maybe. We obviously want to spend them with our loved ones and our family. We want to be healthy and to be able to live decently. With dignity. There is no shame in wanting that. And there is also the will to live and to create together, collectively, to make great things with others, things that would have never happened without sharing. The desire to devour, to explore, to try, to innovate, to shout, to cry, to enjoy. We can be much more than what political and financial leaders would like to reduce us to.

There is no such thing as chance. There is however no fatality. If today hospitals face serious shortages of equipment, staff and beds, there is one very simple explanation. And, basically everyone knows it. These are choices that have been made for decades by either right- or left-wing governments. Budget reduction choices. Choices made in pursuit of profit for a very few people. For the last 30 years, despite several major crises around the world, the only people who have become massively rich are the ultra-rich. Millionaires and especially billionaires. Those who think that the tragedy of Covid will help raise awareness among the government, or even the opposition parties, are at best naïve, and at worst accomplices.

In 2003, the European heat wave had led to a major public health crisis, and killed more than 20,000 elderly people in France, mainly those who where suffering social and economic deprivation. It’s been 17 years… but nothing has changed. In fact, so far, public service’s destruction, including health care, has been going on. And let there be no doubt that this process will continue in the years to come.

Change, real change, major change is obviously the strengthening of security. We saw it coming, but we never thought it would happen that fast. In just a few days, France has madly accelerated its development of a high-tech control and surveillance society. During the last two years, France has been beset by social protest, and there was no government response. The government has gone through without giving in to neither the yellow jackets’, the unions’, the feminists’ nor the environmentalists’ demands. There was only contempt for their struggles and violences. For now on, the current crisis will only strengthen it and give it additional tools. For now on, it seems very clear that those who want a different world have to work for a revolution. There will be no change from within. Those who take advantage of this system will never make a change. And they control the centres of political, economic and even judicial decision-making.

Defenders of the capitalist society claim that the capitalist system would be steadfast. There would be no other way to live, they say. Except that the world has existed for thousands of years without capitalism. And that it will survive it. It remains to be seen whether we, in our lifetime, will have the pleasure of seeing this inhuman system fall and disappear. Revolutionaries, Yellow jackets and other "radical" environmentalists are consistently portrayed in stereotypical ways by the medias, like people full of hatred, aggressives and violents, which reflect and sustain the government positions. But who will have to take responsibility for these hundreds of thousands people’s lives being destroyed? These deaths from the Covid, these deaths of poverty, these deaths of unemployment, these deaths of misery? They are the ones who are responsible for (the crisis). Those in suits and ties. These people have understood they have only a few years to spend on this earth, and they are ready to do anything to get as much money, houses, cars…they can get. Ready to do anything to provide the most expensive schools for their children. Willing to do anything to provide them better lives before they die. Officially, thanks to the invisible hand (of the market) and it’s natural movement, the choices and the decisions made are supposed to benefit the greatest number. But let’s face it! They make it in their own personal interests: for themselves, for their families, for their friends. They are the criminals. They are responsible for. They are our enemies.

We are still alive. Locked up, isolated, repressed.

But we are still alive. Fully alive and capable of anything. We can bring anything down, change everything, rebuilt everything. We can bring up what’s next. We can change the course of our lives, of our parents' lives, of our children's lives, of our friends' lives, of our beloveds’ lives. Let’s not be afraid to die. Because we’re all gonna die. Let's enjoy our lives ! Let’s take advantage of it to bring beauty, love and happiness.

To provide as many people as possible with opportunity for a happy life. To achieve this, we'll have to fight, truly, physically, morally, legally, socially.

We can do it.


VERSION EN ESPAGNOL :

Y AHORA ¿QUÉ VAMOS A HACER?

Sólo hay una pregunta

La madre de todas las preguntas
¿Qué vamos a hacer el resto de nuestras vidas?

Nuestra vida

la de nuestros padres

la de nuestrxs hijxs

la de nuestrxs amigxs

la de nuestros amores


La crisis del Covid ha paralizado gran parte de la población

La epidemia ha reavivado en todas partes el miedo a morir

y a ver morir a los seres queridos

Ante este miedo

nada vale

ni las ideas

ni las palabras

ni los conceptos


Lxs que tienen el poder y el dinero han comprendido esto y se aprovechan

sin siquiera esconderse, de este pánico individual generalizado

para endurecer los dispositivos de control y prepararse para el después.

¡Para su después!

Miles de personas morirán por esta epidemia.

Esto es algo terrible

¿Pero qué vamos a hacer, los millones de personas que seguiremos viviendo?

Puede que aún nos queden unos cuantos años de vida.

Unas pocas décadas como mucho

Obviamente queremos pasarlos con nuestros seres queridos, con nuestra familia.

Queremos estar sanxs y poder vivir decentemente

Dignamente

No hay que avergonzarse de aspirar a tales deseos

Pero también existe la aspiración de vivir y crear colectivamente

cosas tan grandes que nunca podrían haber nacido sin lxs demás

El deseo de devorar

de explorar

de probar

de innovar

de gritar

de llorar

¡de disfrutar!

No somos nada en este universo, en la inmensidad de la historia de este planeta

Pero podemos ser mucho más que a lo que

los líderes políticos y financieros quisieran reducirnos

No existe el azar

No existe la fatalidad

Si hoy en día en el hospital faltan camas, equipo y personal

hay una explicación muy simple

Y, en el fondo, todo el mundo lo sabe

Son las decisiones

que han sido tomadas durante décadas

por los gobiernos de derecha y de izquierda

Decisiones para recortar los presupuestos

Decisiones tomadas para beneficiar a unas pocas personas

Durante 30 años, a pesar de varias crisis importantes en todo el mundo

los únicos que se han hecho notamblemente más ricos son los ultra-ricos


Quienes piensan que la tragedia del Covid permitirá una toma de consciencia

de parte del gobierno, o incluso de los partidos de oposición

son en el mejor de los casos ingenuos, y en el peor, cómplices

En 2003, vivimos un drama sanitario con una oleada de calor

que mató a más de 20.000 ancianos en Francia

especialmente a los más desfavorecidos social y económicamente

Nada ha cambiado en 17 años y por el contrario

hemos seguido destruyendo los servicios públicos, especialmente la salud

Esto continuará en los años venideros, no hay duda

El cambio, el verdadero cambio

es el fortalecimiento de la seguridad

Lo vimos venir, pero no pensamos que pasaría tan rápido

En pocos días, Francia ha acelerado de manera impresionante el desarrollo

de una sociedad de control y vigilancia de alta tecnología.

El gobierno ha conocido dos años de protesta social

sin ceder a las demandas de los Chalecos Amarillos

de los sindicatos, de lxs feministxs o de lxs ecologistas

La única respuesta ha sido el desprecio y la violencia

La crisis actual no hará sino fortalecerlo y darle herramientas adicionales.

Las cosas están más que claras

Quienes quieren un mundo diferente deben trabajar por una revolución

No habrá ningún cambio desde adentro

Lxs que se aprovechan de este sistema nunca cambiarán

Y controlan los centros de decisión política, económica e incluso judicial.

El sistema capitalista afirma ser inquebrantable

No habría otra manera de vivir

Salvo que el mundo ha existido durante miles de años sin capitalismo.

Y que sobrevivirá

Queda por ver si nosotrxs, en nuestra vida, tendremos el placer

de ver caer y desaparecer este sistema inhumano.

El poder y los medios presentan constantemente a los revolucionarios

a los Chalecos Amarillos y otrxs ecologistas "radicales"

como personas sedientas de violencia, destrucción e incluso muerte

¿Pero, y quién es responsable de cientos de miles de vidas destruidas?

Los muertos por el Covid

los muertos por la pobreza

los muertos por el desempleo

los muertos de miseria...?

Los responsables van de traje y corbata

Esa gente ha entendido que tiene unos pocos años para pasar en esta tierra

y están dispuestos a hacer cualquier cosa para conseguir mucho dinero, casas, autos... dispuestos a hacer cualquier cosa para dar las escuelas más caras para sus hijos

Sus elecciones

sus decisiones

tomadas oficialmente en el altar del pensamiento ultraliberal

con la famosa mano invisible del mercado

y el flujo de capital que supuestamente sirve a la mayoría

sus decisiones están en realidad dictadas por sus intereses personales:

para ellxs

para sus familias

para sus amigxs


Ellos son los criminales

Ellos son los responsables

Ellos son nuestros enemigos.
Todavía estamos vivxs

Encerrados

aislados

reprimidos

Pero seguimos vivxs.

Vivxs y capaces de cualquier cosa

capaces de tumbar todo

de cambiar todo

y de reconstruir todo.

Capaces de hacer surgir un después

capaces de cambiar el curso de nuestras vidas

la de nuestros padres

la de nuestrxs hijxs

la de nuestrxs amigxs

la de nuestros amores

No tengamos miedo a morir

porque todxs vamos a morir

pero aprovechemos nuestra vida para que surja lo bello, el amor, la felicidad

para brindarle a la mayoría la oportunidad de una vida feliz

Y para lograrlo

habrá que pelear

de verdad

físicamente

moralmente

jurídicamente

socialmente

Somos capaces.


Réponse à la tribune "Plus jamais ça !"

"Plus jamais ça ! Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre "jour d’après". Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral."

Par ces mots se termine une tribune signée par 18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales.

Selon eux, la crise sanitaire actuelle oblige à un "jour d'après" à la hauteur des enjeux, avec une lutte commune pour des changements radicaux. On aimerait se satisfaire d'une telle tribune. On aimerait y croire. Mais comment est-ce encore possible ?

La situation actuelle, et l'expérience des dernières luttes, nous donne plutôt envie de répondre "Plus jamais de tribune comme celle-ci". Car combien en a-t-on lu, et même signé, des tribunes collectives de ce genre ? Nous même en avons écrit.

Mais aujourd’hui, continuer sur cette voie de la communication du "plus jamais ça" tout en tentant de négocier avec le pouvoir et les structures financières, relève au mieux d'une naïveté qu'on ne peut plus se permettre, au pire d'une complicité avec le système actuel.

Macron, son pouvoir et son monde, n'ont strictement rien appris de cette crise. Sous une façade d'unité et de solidarité avec le personnel de santé (la bonne blague), ils utilisent ce drame pour détruire encore un peu plus le droit du travail et pour passer des mesures encore plus liberticides.

Il n'y aura pas de "prise de conscience" des puissants que le système actuel nous amène à une catastrophe humaine et écologique. Si changement il y a, il se fera parce que ces personnes auront été poussées vers la sortie et ne tiendront plus les rênes du système.

La planète brule, littéralement. Et certains pensent encore pouvoir raisonner les incendiaires.

En deux ans, le pouvoir a été totalement sourd à l'un des mouvement les plus insurrectionnels depuis 68 (les Gilets jaunes) et à l'une des grèves les plus importante (par sa durée et son ampleur) depuis un quart de siècle. Il a également été sourd au mouvement climatique le plus important que le pays n'ait jamais connu. Et bien sûr, sourd à toutes les revendications sectorielles : pompiers, hôpitaux, profs, avocats....

Qui peut aujourd'hui croire que le drame du Covid19 va faire changer quelque chose à leur façon d'appréhender le gestion du monde ? Ces gens ne sont pas aux services des "citoyens" mais bien d'une petite élite d'ultras riches.

Nous n'avons qu'une vie. Nous n'avons qu'un père, qu'une mère. Nous n'avons qu'une planète. Et nous n'avons que trop tardé pour arrêter le carnage en cours.

Pour certains, la ligne infranchissable dans la lutte est celle de la pseudo "violence".
Pour nous, c'est celle de la compromission avec le pouvoir.

Macron, sous une façade bien présentable, moderne et ouverte, a construit en quelque mois une société totalitaire où les seules libertés encore permises sont celles offertes aux capitaux et aux riches. La crise du Covid ne va qu'accélérer cette chute dans le totalitarisme 2.0

Macron a mutilé des milliers de manifestants : Gilets jaunes, pompiers, infirmières, profs. Il a réduit le droit de manifestation pour en faire une farce "pseudo démocratique" où il n'est désormais possible de manifester que dans une nasse policière géante. Il a verbalisé et condamné des personnes pour leur simple présence dans un lieu public, pour leur simple adhésion supposée à un mouvement (GJ). Les exemples sont malheureusement encore nombreux et ne vont que s'accumuler dans les mois à venir.

Face à cela, deux options : négocier ou se battre. Pour nous, on ne négocie pas avec un pouvoir totalitaire. On se bat pour le détruire.

Cela n’empêche pas d'écrire des tribunes. Mais cela engage à faire bien plus que ça, le fameux "jour d'après".

Car rien ne serait pire que de déclamer "plus jamais ça", et, le jour d'après, continuer la lutte comme "avant", pour le résultat que l'on connait d'avance.


Foodtech : « On est en guerre ou on bouffe des burgers ? »

La situation des livreurs de repas à domicile est alarmante. Pendant que les cadres des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo ou Frichti sont confinés au chaud, des milliers de coursiers n’ont d’autres choix que de s’exposer au virus et potentiellement le transmettre pour pouvoir payer leurs loyers et remplir leurs frigos. Un mépris de classe hallucinant pour la flotte des livreurs déjà sur-précarisés qui n’ont aujourd’hui qu’une interrogation : jusqu’à quand ?

Depuis ce mardi 17 mars à midi, un confinement strict a été demandé à tous les français pour lutter contre la propagation du virus. Quoi de mieux qu’un livreur pour vous apporter le COVID-19 jusqu’à votre salon. En plus d’être considérés comme des pestiférés, les coursiers encore en activité vivent avec la peur d’être infectés. Wyssem, livreur parisien ne cache pas sa colère : « On est vraiment pas respectés, pas considérés, ils nous traitent vraiment comme des esclaves, il y a rien d’humain ! ».

Pour sauver le chiffre d’affaire des plateformes, le gouvernement, qui ne cache plus son soutien à ces multinationales qui piétinent le droit du travail sans vergogne, a diffusé dimanche 15 mars un « guide des précautions sanitaires à respecter dans le cadre de la livraison de repas à domicile ». Celui-ci recommandant la livraison sans contact selon laquelle le livreur sonne chez le client avec ses gants, désinfecte le sac, l’ouvre, recule de deux mètres pendant que le client se sert, puis part.
Une façon de continuer à « fournir le meilleur service en cette période », d’après les mots de Louis Lepioufle, porte-parole de Deliveroo France. Pour Uber Eats : « la sécurité de tous les utilisateurs est notre priorité et nous sommes résolus à mettre en œuvre toutes les recommandations du gouvernement afin de limiter la propagation de l’épidémie. » Bla-bla-bla.

Pour Damien, secrétaire général du SCALA (Syndicat des Coursiers Autonomes de Loire-Atlantique), c’est du flan : « Même si on applique la livraison sans contact, le sac est touché par tous les restaurateurs, tous les clients, on a pas le matériel pour désinfecter et on a pas le temps. (…) C’est n’importe quoi, sur une semaine à temps plein on croise environ 200 personnes. ». Clément, coursier et membre de la CGT des coursiers à vélo de la Gironde, est tout aussi inquiet : « On va devoir se sacrifier ».

Si les coursiers étaient réquisitionnés en urgence pour transmettre des dons de sang aux hôpitaux, ces mesures auraient pu être entendues, mais on parle ici de livraison de pizzas et de Big Mac, c’est absurde, « On est en guerre ou on bouffe des burgers ? ». Jérôme Pimot, co-fondateur du CLAP (Collectif des Livreurs Autonomes Parisiens), fustigent les responsables des plateformes tout comme le gouvernement : « ce guide des bonnes conduites ne sert qu’à viabiliser la continuité des plateformes de façon à ce que les coursiers bossent sans qu’on ait besoin de les indemniser ».

De plus, le chiffre d’affaire des coursiers baisse énormément dû à la fermeture des restaurants. Quelques jours après la première décision de confinement samedi 14 mars à minuit, beaucoup de restaurateurs avaient pris la décision de rester ouverts uniquement à la livraison, avec comme objectif de ne pas gâcher leurs stocks. Mais aujourd’hui « Si tu te connectes sur Deliveroo, il y quelques kebab et les macdos, et c’est tout », d’après Damien. Wyssem est également outré : « Hier, j’ai travaillé 2h, j’ai fait 13€ brut. On bosse pour 4€ net de l’heure en ce moment, comment je vais payer mon loyer ? »
*

A Nantes, lundi soir, une dizaine de livreurs patientaient devant le Macdonald’s de la place du Commerce en espérant voir leurs téléphones sonner. Même situation devant le kebab Le Mistral où le restaurateur, solidaire des coursiers, se désole de voir une situation si chaotique.

Damien a donc choisi d’arrêter de livrer même si les conséquences sont lourdes : zéro revenu, aucune compensation, il s’appuie financièrement sur son entourage pour ces quelques semaines sans rémunération. Mais d’autres n’auront pas le choix. Ce n’est plus une surprise, la flotte des livreurs n’est plus composée que d’étudiants de passages, on parle aujourd’hui de personnes noyés dans une grande précarité ou de travailleurs sans-papiers pour qui une journée sans livrer coûte cher. « On n’a pas le choix » conclue Wissem.

Les revendications sont claires pour Jérôme : « On veut que les plateformes arrêtent les livraisons et que les coursiers soient indemnisés », comme n’importe quel salarié ou indépendant. Et tant que les plateformes enverront au charbon tous les travailleurs précaires qui n’ont pas d’alternative ni filet de sécurité, aucun ne pourra prétendre à une compensation financière, stopper l’activité est une urgence absolue.


MARCHE ET CRÈVE ?

8 mars : marche féministe / 14 mars : marche climat.
En l'espace d'une semaine, le pays va connaitre quatre grosses manifestations qui rassembleront plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris.

Deux luttes essentielles qui ont déjà réussies ces derniers mois des manifestations massives dans Paris : 150 000 personnes le 23 novembre dernier contre les violences sexistes et sexuelles. 107 000 personnes le 16 mars dernier lors de la marche climat.

Deux luttes qui ne cessent de clamer l'urgence de la situation et de déplorer le mutisme du pouvoir face à la situation. Cela parle de soulèvement, de révolte, de radicalité. A juste titre.

Mais pourquoi dès lors continuer à se rassembler dans une manif déclarée qui sera totalement maitrisée par le pouvoir et donc indolore pour lui. Montrer aux médias le soutien de la population à cette cause ? Nous le savons déjà. Nous n'en sommes plus là.

L'heure est à l'action. Au soulèvement. A la révolte. Pour le climat. Pour le respect des femmes, dans toutes leurs diversité. Pour le respect de l'humain (et de la nature). Face à l'argent.

Les puissants l'ont suffisamment montré ces derniers temps, et de façon particulièrement obscène : ils n'en ont rien à foutre et nous emmerde ! La planète peut continuer à bruler, les femmes à être violées, ils continueront leur cirque puant et mortifère. Ils continueront à se donner des récompenses et à se congratuler. Ils sont rationnels et se tiennent à une feuille de route capitaliste, patriarcale et néo coloniale. Ce qui en fait des monstres froids.

Face à cela, les marches ne suffisent plus.
Ce que nous obtiendrons, c'est ce que nous prendrons. Le pouvoir ne nous "donnera" rien. Il faudra l'arracher.

Au Brésil, au Mexique ou en Colombie, les féministes ont décidé de réellement se révolter, et pas seulement avec des slogans. Ce n'est pas gagné et les oppressions et agressions sont encore très (trop) présentes. Mais elles ont décidé d'arrêter de seulement se défendre. Elles attaquent. Les agresseurs et leur soutien. Le système.

En France, les Gilets Jaunes ont dès leur début compris que la lutte ne pouvait plus se faire dans le cadre imposé par l’État et par les puissants. La séquence des retraites leur donne malheureusement raisons : les millions de personnes dans la rue et les centaines de milliers de grévistes n'y ont rien fait. Le pouvoir est passé. En force.

Nous nous rappelons les actions écolos dans le centre commercial Italie 2 ou dans les locaux de black Rock. Aussi la soirée des Césars de la honte et les manifs sauvages dans les beaux quartiers autour de la salle Pleyel. Elles nous rappellent et nous font ressentir que seul ce qui transgresse la légalité s'inscrit dans l'émancipation. Sans vouloir en faire un dogme, vu la gestion autoritaire qui se met en place, aujourd'hui l'action politique qui ne vise pas à ébranler véritablement l'Etat et le pouvoir de l'argent n'est qu'une salle d'attente pour un futur désastreux.

Les rendez vous à venir :
- Samedi 7 mars aura lieu une Marche De Nuit Féministe à 19h Place des Fêtes avec un cortège féministe antifasciste
- Dimanche 8 mars un village des féministes au CICP à partir de 14h
et aussi une manif à 14h au départ de place d'Italie.
- Vendredi 13 mars une action de désobéissance civile organisée par Youth For Climate
- Le 14 mars, des milliers de GJ seront autour des Champs, pour défier le pouvoir et son bras armé. C'est le paris d'une grande désobéissance civile à quelques mètres des bâtiments des puissances économiques et politiques.
- A 13H12, à la bonne heure ! La marche contre les Violence Policière s'élancera d'Opéra. Elle est organisée par les familles qui ont eu un des leurs tué par la police et qui depuis des années s'organisent pour obtenir une justice d'intérêt public et informer des techniques criminelles de la police.
- Et la marche climat partira de Bastille.

Gageons que nous serons des milliers à trouver des moyens pour montrer notre colère et notre ras le bol de cette société patriarcale, sexiste, capitaliste et néo coloniale, des milliers à se voir, à échanger et même à comploter pour atteindre notre but . Et que la manif déclarée ne sera pas le seul point de lutte.

Nous n'avons plus le temps de marcher et d'espérer une prise de conscience des puissants. Ils sont plus que jamais conscients de la situation. Et ne veulent absolument pas que cela change.

C'est donc leur monde qui va devoir crever. Ou nos espoirs.
Face à ce choix, il faudra faire plus que marcher.
Les barricades n'ont que deux côtés.


14 MARS, 14 RAISONS DE PRENDRE LES CHAMPS

14 mars, appel national sur Paris : GJ, Ecolo, syndiqués, étudiants, profs, avocats, pompiers, soignants, artisans, artistes... Toutes celles et ceux qui veulent vraiment changer ce système sont invités à une journée de lutte, qu'on espère historique. Reste à savoir où ! Voici 14 raisons pour que cela se passe dans le quartier des Champs Elysées :

1/ C'est le lieu de la révolte GJ, là où se sont passés les actes les plus insurrectionnels. Là où se sont rencontrés des milliers de GJ de toute la France. Là où manifester a compté et a ébranlé le pouvoir.

2/ C'est l'avenue la plus célèbre du monde. La carte postale qu'il ne faut pas écorner aux yeux du reste de la planète.

3/ C'est l'endroit où le pouvoir veut le moins voir de Gilets Jaunes. Rien que cette raison devrait suffire

4/ Didier Lallement a été nommé suite au 16 mars sur les Champs. Avec son mépris et son ego surdimensionné il est convaincu de maîtriser les Champs et d'avoir réussi à empêcher les GJ d'y revenir. Lui donner tort serait particulièrement jouissif.

5/ Parce que c'est le seul endroit où on peut tenir à un million ! Et qu'ensemble nous sommes plus forts que tous les adversaires de la justice sociale, écologique et fiscale.

6/ C'est l'avenue et le quartier des ultras riches, un hyper centre européen du commerce du luxe indécent et mortifère... C'est ce monde que GJ et autres révolutionnaires combattent. La bloquer ou faire bloquer (si c'est la police qui s'en charge) est déjà une petite victoire en soi. C'est aussi à quelques mètres de l'Elysée, de Matignon et de l'Assemblée Nationale. Le pouvoir politique et économique est donc concentré ici.

7/ Le pouvoir aura deux options : faire des barrages filtrants avec des contrôles d'identité. Auquel cas, sur des milliers de citoyen sans gilet jaune, la police aura du mal à bloquer tout le monde. Ou barricader totalement les Champs et fermer toute les boutiques. Ce qui sera déjà un échec pour le pouvoir et donnera l'occasion de danser et déambuler tout autour du quartier barricadé, où pullulent boutiques de luxes et bâtiments du pouvoir.

8/ Abandonner les Champs, c'est donner raison à la politique de la terreur opérée par Macron, Castaner et Lallement. On ne peut pas laisser ce tournant ultra sécuritaire nous faire peur ainsi. A ce compte nous aurons peur toute notre vie. Conjurons ce sort dès maintenant.

9/ De façon plus pragmatique, même si un autre lieu dans Paris était choisi, pour peu que le rassemblement soit non déclaré, il sera totalement nassé par la police et tout le quartier barricadé. Quitte à se retrouver, autant le faire la où cela fera le plus chier Macron et son monde !

10/ Parce que désobéir est devenu l'action minimale de communication pour se faire entendre.L'action orchestrée le 10 février contre Black Rock par les citoyens écologistes et leurs soutiens a ouvert la voie. Faisons du 14 mars une action de désobéissance civile en grand. Soyons là où ça compte et là où ça gêne le pouvoir.

11/ Parce qu'un jour avant les élections municipales, il est insoutenable de vivre dans un déni de démocratie où une loi détestée par la majorité des français.es est en train d'être imposée par la force. Une force ignoble qui s'exprime à la fois à l'assemblée nationale et dans la rue avec une police qui agit tel un organe autonome de terreur pour le bonheur du gouvernement.

12/ Parce qu'une démocratie en vie est une démocratie qui doit être remise en question et chahutée, d'autant plus quand une certaine classe de riches décident seuls de tous ses contours.

13/ Parce qu'on doit se faire confiance et que demain sera construit de notre audace... ou sombrera de notre passivité.

14/ Parce que si nous n'écrivons pas l'avenir, Macron, Black Rock et autres Bernard Arnault s'en chargeront avec leurs délires totalitaires.

En un mot comme en quatorze, tous sur les CHAMPS !