21 Septembre : infos et liens utiles

Vous trouverez sur cette page toutes les infos et liens utiles pour préparer au mieux la journée du 21 septembre à Paris. Cette page est actualisée régulièrement.
Dernière actualisation : 20 septembre à 16h30

HEURES ET LIEUX DE RDV

Tous les GJ appellent à se rendre sur les Champs Elysées. Il ne devrait pas y avoir de déclaration.
Plus de 100 collectifs / organisations appellent les orgas du climat à une convergence avec le mouvement GJ.  Des actions communes seront peut être annoncées. Appel disponible ICI
Le rdv est fixé à 9h à Madeleine pour converger sur les Champs. ATTAC et Solidaires appellent à maintenir ce rassemblement malgré le refus de la préfecture. Appel disponible ICI.
La plupart des événements appellent à arriver sur les Champs à 10h !

Autres manifs Climats :

Manifs retraites :

  • 13h30 : Trajet / parcours : départ à 13h30 de Duroc  > Place Denfert Rochereau.

INFOS PREFECTURE / RATP

RATP :
Pour consulter la liste des stations de métro et RER fermées : https://www.ratp.fr/travaux-manifestations/manifestations

Préfecture :

COMMUNIQUE DE LA PREFECTURE (Cliquez ici)
En résumé :

Toute personne qui souhaitera approcher les champs (et d’autres zones) à partir de 4h du matin jusqu’à 19h, aura ses bagages et voiture fouillées et des agents procéderont à des palpations systématiques. Toute personne qui refusera, sera conduite à l’extérieur du périmètre et pourra voir sa voiture immobilisée et mise en fourrière. Évidemment, si des objets considérés comme « arme par destination » sont trouvés, les personnes pourraient être arrêtées et mises en garde à vue.

Ce dispositif est justifié par un niveau « très élevé » de « menace terroriste » indique la Préfecture de Police.

Tout indique une « bunkerisation » des zones centrales avec une forte présence policière (environ 8000 fonctionnaires sur le terrain). Les zones concernées:

- Rond-Point des Champs-Elysées,
- Avenue Matignon;
- Rue de Penthièvre, dans sa partie comprise entre I'avenue Matignon et la rue Roquépine ;
- Rue Roquépine ;
- Rue d'Anjou, à partir du boulevard Malesherbes, en direction de la rue du Faubourg Saint-Honoré;
- Rue de la Ville l'Evêque, à partir du boulevard Malesherbes, en direction de la rue d'Anjou;
- Rue Boissy d'Anglas ;
- Rue Royale :
- Place de la Concorde ;
- Avenue des Champs-Elysées, jusqu'au Rond-Point des Champs-Elysées.

Les points d'accès au périmètre, sur lesquels des dispositifs de pré-filtrage et de filtrage sont mis en place, sont situés :
- Rue du Faubourg Saint-Honoré, à hauteur de I'avenue Matignon ; - Pont Alexandre III, à hauteur du quai d'Orsay ;
- Rue de Miromesnil, à hauteur de la rue de Penthièvre.

De toute évidence, le système de sécurité sera similaire avec celui du mois de décembre 2018, quand des fouilles avaient lieu à chaque coin de rue de façon systématique, dans les « périmètres de sécurité ».

Attention : en raison de travaux, pas de RER B entre Gare du nord et Roissy Charles de Gaule toute la journée du 21. Pour plus d'infos, CLIQUEZ ICI

LIENS EVENEMENTS FACEBOOK

21 septembre - Mobilisation historique (23 000 personnes intéressées)
Acte 45 - Historique : La France entière à Paris (13 000 interessées)
Manifs Climat et Convergence - 20/21 septembre (4 500 interessées)
RDV Ecolo & GJ - Direction Les Champs (2 500 interessées)
La Nuit des barricades (2 700 intéressées)
21 septembre : Black Bloc welcome to Paris (2 700 interessées)
21 Septembre : Tous A Paris. Que La Révolution Commence ! (700)
21/09 Pink Bloc "I Will Survive" ! (150 interessées)
ACTE 45 : tous a paris RETOUR AUX SOURCE

Evenements par région :

Occitanie (3 400)
Bretagne (2 700)
Ile de France (2 000)
Le Grand Est (2 100)
Nouvelle Aquitaine (1 900)
Les Hauts de France (1 900)
Normandie (1 700)
Auvergne Rhone Alpes (1 300)
Bourgogne (900)
PACA (700)
Pays de Loire (500)
Centre Val de Loire (300)

LOGISTIQUE

Groupe fb Covoiturage / hébergement GJ France

CONSEILS

NUMÉRO DE LA LÉGAL TEAM : 07 52 95 71 11 (joignable sur Signal)
Appelle ou laisse un message, si tu assistes à des arrestations

AVOCATS :
Lucie Simon (Barreau de Créteil)

CONSEILS DE BASE EN CAS DE GAV :
- Demandez un avocat de la Legal Team (retenez un nom avant la manif)
- Demandez à voir un médecin
- "Je n'ai rien à déclarer" est un droit ! (et c'est votre meilleure défense, pour vous et les autres)
- Pas la peine de signer quoi que ce soit (aucune conséquence)
- Les flics mentent pour mettre la pression (ex : "Ton avocat.e n'est pas dispo, choisis un commis d'office", "Tu sortiras plus vite si tu parles/donne ton ADN/empruntes"...)
- Légalement tu es juste tenu de décliner ton identité
- Renseigne toi sur la signalétique (le refus d'ADN ou d'empreinte est une infraction, mais s’opposer au fichage généralisé est un acte politique qui peut établir un rapport de force au service d’une défense collective…)

Groupe légal Paris
Conseils en manif
Comment échapper au fichage (de la police et des hôpitaux)

Les 10 Conseils « Numérique » avant manif, par ordre de priorité :

1 Laissez si possible votre téléphone chez vous.
2 Supprimez les historiques des discussions sensibles SMS / Signal / Telegram / Mails.
3 Quittez les groupes les plus sensibles, que les flics n’aient pas accès aux messages futurs.
4 Chiffrez le disque dur de votre téléphone, ou vérifiez que c’est déjà fait.
5 Programmez un code de déverrouillage robuste (composé d’au moins 6 chiffres et lettres).
6 Programmez un code d’accès à Telegram différent du code de déverrouillage du téléphone.
7 Supprimez vos historiques de localisation sur Facebook / Google / Apple.
8 Supprimez les photos/vidéos sensibles compromettantes pour vous ou des camarades.
9 Éteignez votre téléphone dès que le risque d’interpellation est réel.
10 Refusez de donner votre code de déverrouillage du téléphone. Les dernières jurisprudences donnent raison.

ANALYSE DES ACTES 44 A NANTES ET LYON

Lire le CR de Nantes Révoltée : ICI

Ce qu’on note :
  • La Police est allée jusqu’à s’en prendre à un symbole fédérateur inoffensif : La construction collective d’un homard géant. C’est une guerre psychologique, le but : empêcher de mettre de la joie et de l’humour en manif. Seule manière de combattre ça : Multiplier les initiatives. Alors à vos ateliers !
  • Des moments de solidarité et de contacts rapprochés avec les cordons de flics ont permis de casser leurs lignes et de les mettre en échec. Autant dire que l’important dans ces moments là, c’est de prendre soin les uns des autres. Avancer tout en se rassurant. L’effet de masse est capital. Ceux de dernière doivent soutenir celles et ceux de devant.
  • Le surnombre d’effectifs policiers. Les tanks de la gendarmerie (VBRG) étaient même de sortie. On ne les avait pas vu à Nantes depuis l’expulsion de la Zad. Comment contrer cela : être plus nombreux et plus mobile ? En tout cas ne pas rester fixé là où les flics sont en position de force.

Lire le CR du Gueuloir pour Lyon : ICI

Ce qu’on note :
  • A Lyon le cortège a été encadré et dirigé dès le départ par une présence massive des flics. Le cortège avançant cadenassé n’a pas pu être rejoint. La manifestation a été étouffée. En cause : le manque de nombre de manifestants.
  • Dans ces cas là les pistes de reflexion sont, comment allumer des contre feux ailleurs, par d’autres manières. "sabotage, blocage, occupation, réquisition… sont tant d’outils à notre disposition ! »

« Attaque ton ennemi quand il n'est pas préparé, apparais quand tu n'es pas attendu » Sun Tzu

TEASERS VIDEO

 

CARTE DES LIEUX DE POUVOIR A PARIS


Retour sur la polémique du Canard sur le contre G7

Dans son édition du mercredi 28 août, le Canard Enchaîné balance une bombe au sein du milieu militant altermondialiste. Une bombe qui ne fait qu'accentuer la fracture ouverte depuis le sommet du G7 à Biarritz. Selon le journal, les organisations du contre sommet auraient négocié avec la préfecture : “En échange d’une annulation de sept rassemblements de désobéissance civile, les responsables des deux groupes d’activistes locaux ont obtenu l’autorisation officieuse de défiler le dimanche dans Bayonne, lors de la marche dite “des portraits” (à l’envers), écrit le Canard Enchaîné. Selon le journal, c'est Laurent Nunez, le sous-ministre de l’Intérieur, qui aurait pendant des semaines fait le lien entre les organisations (notamment locales) et la préfecture.

Nous avons relayé ce mercredi matin la photo de cet article sur nos réseaux sociaux. Et nous n'avons pas manqué de souligner notre indignation. Si nous avons relayé si rapidement cet article, c'est qu'il vient d'un journal qui a prouvé depuis de longues années sa rigueur et son sérieux dans les enquêtes et dans les révélations.

Mais très rapidement, toutes les orgas visées dans l'article (directement ou non) ont rapidement fait part de leur stupéfaction de lire de telles accusations.  Raphaël Pradeau, porte parole d'ATTAC, dément ainsi catégoriquement : “À aucun moment nous n’avons dealé une annulation contre une autorisation (...). La marche des portraits n’a jamais été autorisée, et n'était pas organisée par la plateforme du contre G7”.  Rappelons qu'Attac n'était pas dans les organisateurs de la marche des portraits, organisée par Bizi, ANV-COP21 et Alternatiba. Sachant que ni Alternatiba ni ANV-COP21 n’étaient membres des 2 plateformes organisatrices du Contre G7.  C'est donc le mouvement basque Bizi qui semble le plus "visé" par les accusations du Canard. Et pour eux, ces accusations sont totalement mensongères. Leur communiqué est disponible ICI.

Globalement, toutes ces assos estiment qu'une source policière du Canard a volontairement menti pour diffuser une telle rumeur. Nous n'avons de notre côté aucune prétention à dire quelle version est la bonne. Ce qui est sûr, c'est que la situation est très grave. Soit la révélation du Canard s'avère véridique, et les conséquences de cet accord seront désastreuses pour l'ensemble des assos impliquées dans cet "accord secret". Soit il s'agit d'un mensonge volontairement diffusé par une source policière du Canard. Et là encore, il s'agit d'un acte très grave qui prouve que le pouvoir est prêt à utiliser toutes les stratégies, y compris illégales, pour nuire à une opposition, si grande et divisée soit-elle. Justement pour encore mieux la diviser.

Nous avons également pris contact avec plusieurs GJ présents au contre sommet le weekend dernier, notamment un des organisateurs du village GJ. Ce dernier pense qu'il est totalement impossible que Bizi ait pu collaborer de la sorte avec la préfecture, expliquant que ce n'est pas du tout dans la nature de l'association. Bizi avance même dans son démenti qu'ils étaient prêt à faire face à des arrestations et à gérer les procès qui en auraient découlé. D'autres GJ également actifs dans l'organisation du camp, qui ont particulièrement mal vécu les échanges et tentatives de collaborations avec les orgas plus installées, se disent que cela ne relève malheureusement pas de l'impossible.

Nous ne voulons absolument pas jeter de discrédit sur des associations. En revanche, une accusation aussi grave publiée par un journal comme le Canard ne peut pas être ignorée. Nous tâcherons donc de rester très attentifs et à l'écoute de toute nouvelle information amenant à y voir plus clair sur cette affaire.

Plus globalement, cette polémique révèle le principal échec de ce contre sommet ; elle touche là où ça fait mal et vient grossir un clivage existant entre les « « orgas » » autonomes comme les gilets jaunes et la plateforme. Depuis le début du contre sommet cette dernière n’a pas su s’organiser avec les AG, les initiatives et les actions qui émanaient spontanément des participants au camp résolus à ne pas jouer le rôle de moutons suivant le programme établi à l’avance. L’impression sur le camp était d’ailleurs que les associations altermondialistes faisaient leurs réunions de leur coté pendant que la vie du camp était constituée d’une énergie bien plus débordante et d’une logistique autonome en terme de cantines, de bar et de spontanéité organisationnelle, dont le défaut est peut-être de ne pas avoir assez pris ce contre G7 en main.

Le point de rupture avait déjà été atteint dimanche quand la plateforme du contre G7 décidait d’annuler les actions de blocage qui étaient prévues en 7 points, cédant ainsi à la pression policière. Pendant ce temps, des militants croupissaient en garde à vue pour rien vu que du coté des leaders en communication que sont les organisations de la plateforme on abandonnait soudainement toute combativité en démobilisant les troupes !

C’était le point d’orgue d’une rupture entre d’un coté les acteurs de la révolte qui dure depuis 10 mois sur les ronds points et dans les rues et de l’autre les organisations plateformistes.
Si l’article du Canard était vrai, ça viendrait plus que remuer le couteau dans la plaie, ça signerait la fin d’une entente entre ces organisations "citoyennistes" et les mouvements de révoltes de la rue. La trahison serait multipliée au carré.

Si cela était faux, ça signerait par contre la batardise ignoble de l’Etat qui vient une fois de plus s’infiltrer dans l’opposition politique qu’elle a face à elle. Signe des régimes totalitaires, mais signe aussi de ce que l’Etat a toujours été : une armée d’occupation de son propre peuple, prête à tout pour anesthésier les révoltes et semer la confusion dans ce qui remet en cause l’ordre capitaliste. Avec la découverte récente d’une indic' infiltrée depuis 9 mois dans l’organisation du contre G7, on sait que le gouvernement est prêt à tout, même aux pires coups bas. Cela ne serait donc pas étonnant que l’information du Canard Enchainé émane du ministère de l’intérieur et de Laurent Nunez qui était sous préfet de Bayonne de 2010 à 2012, même si disons le, ça serait une terrible nouvelle d’apprendre que le Canard se fasse avoir à ce jeu vu la confiance qu’on leur accorde jusque là.

Au delà de cette polémique la vraie question qui reste en suspens c’est de savoir si la révolte des rues, celle qui vient d’en bas, peut se combiner avec des organisations dont le but principal est de durer, voyant sur le long terme, avec des salariés et qui ne semblent jamais réussir à embrayer les mouvements insurrectionnels venant de la base. Leur a-t-on déjà vraiment posé la question : "Si les choses tremblent vraiment, maintiendrez-vous le système en place ou participerez-vous en tant qu’orga à l’insurrection ?" On aimerait des réponses sur ça à la place de discours convenus sur les luttes comme on a pu en entendre au centre des congrès du contre sommet de ce G7. La question est d’autant plus légitime qu’elle questionne ces organisations qui reprennent la culture militante et parfois révolutionnaire alors qu’en temps de crise elles sont pourtant plus enclines à savoir parler avec les autorités qu’avec la plèbe. Ce G7 en a été l’exemple. On peut aussi poser une question au sein de nos propres rangs : Même si on pense qu'il était important de marquer une implication gilets jaunes contre ce G7 des inégalités et de l'autoritarisme, est-il judicieux de nous brancher sur des manières de lutter qui ont 20 ans ?

Le bout de l'article du Canard Enchainé :

l'article en question du Canard Enchainé

PS : Nous vous rappelons que notre page Facebook est victime d'une censure depuis le début de notre présence sur le contre sommet. D’habitude caisse de résonance des gilets jaunes, média collaboratif qui accueille de multiples contributions, nous avons été et sommes toujours tenus muet par les algorithmes de Facebook.
On est conscient de l’emprise néfaste des Gafam et c'est pourquoi nous avons créer ce site. Mais on va pas se mentir, même pour les médias avec des plateformes hors Gafam, ce sont ces derniers qui leur apportent le plus de visibilité.
Toute aide sera la bienvenue! Nos liens :

https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/
https://twitter.com/cerveauxnon
https://www.instagram.com/cerveaux_non_disponibles

https://www.youtube.com/channel/UCyZvhM3scPMcemgiNSv4UtA


La page Facebook de CND totalement déréférencée

La page Cerveaux Non Disponibles semble avoir été dans le viseur de Facebook : Censure ou "shadow banning" ? Une chose est sûre, pendant plus une grosse semaine, du 22 au 28 août inclus, notre page a totalement été "déréférencée" et a perdu la quasi totalité de son audience : 200 personnes touchées par post alors qu'on est habituellement sur une moyenne de 20 000 par post (avec des pics à 300 000). Le graph ci dessous est assez explicite :

Nous ne voulons pas crier à la censure. Mais forcément une baisse aussi violente de visibilité, rendant la page quasiement invisible, pile pendant la période du G7, cela interroge. D'autant que d'autres pages de médias alternatifs ont subi le même genre de "punition" de Facebook, aux mêmes périodes. C'est notamment le cas de Lille Insurgée, Auto média Toulouse ou Bretagne Noire. Nous serions curieux de savoir si des pages traitant de l'actualité sportive ou de cinéma ont aussi subit ce type de "bannissement" qui ne dit pas son nom ? Pendant ces 7 jours de disparition de notre page, nous avons notamment réalisé des directs vidéos au contre G7 mais aussi en Algérie et à Hong Kong. Des membres du collectif ont pris des risques pour couvrir ces événements pour que presque personnes ne voient leur couverture.

Nous avons essayé de savoir pourquoi cette baisse de visibilité, mais Facebook ne répond pas. Il est possible que cela soit un "simple" changement d'algorithme, ou une sanction suite à une enfreinte de droit d'auteur (nous avons eu un signalement pour la mise en ligne d'une vidéo de violence policière à Toulouse).

Ce qui est sûr, c'est que pendant une semaine, il a été très difficile (quasi impossible) d'informer les 100 000 personnes qui nous suivent désormais sur Facebook.

Désormais que notre page redevient (un peu) visible, la tentation serait de rependre le court normal des choses. Mais cela nous exposerait à de nouvelles situations de ce genre dans les semaines/mois/années à venir.

Nous allons donc tenter d'avoir une explication de Facebook, à la fois pour notre page mais aussi pour toutes les autres, qui pour le moment sont toujours dans une invisibilité quasi totale.

En parallèle de ces démarches, nous avons également besoin de vous pour tenter d'être le moins dépendant possible des décisions de Facebook :
- En choisissant l'option "voir en premier" sur notre page (cliquez sur "déjà abonné(e)" puis choisissez l'option)
- En allant régulièrement voir les dernières actu sur la home de notre page
- Mais aussi en vous abonnant à nos autres réseaux : Twitter / Youtube / Instagram
- En allant régulièrement voir notre site : www.cerveauxnondisponibles.net

Sachez enfin que nous réfléchissons à des alternatives pour devenir de moins en moins dépendants aux GAFAM. Mais que nous avons conscience qu'il est pour le moment difficile (voir impossible) de s'en passer pour réussir à vous atteindre !


Faut-il soutenir toutes les révoltes ?

Depuis quelques jours, nous constatons une montée en puissance d'un discours condamnant ceux qui soutiennent de près ou de loin la révolte actuelle à Hong Kong. Pour ces personnes, soutenir les révolutionnaires de Hong Kong revient à soutenir les USA et toutes les puissances capitalistes. Face à cette équation basique et dangereuse, voici notre réponse.

Nous contestons l'adage selon lequel les ennemis de nos ennemis sont nos amis, qui se décline sur les amis de nos amis sont nos amis ou encore les ennemis de nos amis sont nos ennemis... L'histoire a montré que des puissances très différentes pouvaient s'allier ou s'affronter de façon opportuniste et stratégique. Se ranger au côté de toutes ces puissances (ou à l'inverse s'y opposer) n'a donc pas de sens.

Être contre le système ultra libéral en place aux USA (mais aussi en Europe) ne signifie pas prendre le parti inverse à chacune de leurs prises de positions. Il ne faut pas non plus penser que tout soulèvement qui a le soutien (ou juste la sympathie) des USA (ou même de la Russie, de la Chine ou de la Turquie) est un soulèvement réalisé par des personnes souhaitant adopter le mode de vie de ces pays. D'une part, c'est nier la diversité et la complexité de ces mouvements. Les révolutions les plus importantes surgissent souvent parce qu'elles embrassent une partie importante de la population, des franges aux intérêts et aux modes de vie très différents, réunis pour renverser le pouvoir en place. A Hong Kong, dans les manifestations de ces dernières semaines, des cadres très libéraux côtoient des anarchistes très loin des idéaux américains.  D'autre part, si certains de ces révoltés acceptent des aides (logistiques, financières, de communication) de puissances étrangères, cela ne doit pas être pris pour une allégeance à ces pays. La plupart des fois, il s'agit de prendre l'aide là où elle se trouve. Certains militants attirent l'attention sur le fait que le mouvement à Hong Kong ne remet pas en cause la propriété privée ni les dominations capitalistes. Si cela est grandement vrai, il y a tout de même une autonomie inventive qui décoiffe les révolutionnaires avec des techniques inédites qui se répandent dans la population. Comme pour les GJ, il y a là une base émancipatrice très intéressante avec de chaque côté, des bornes, dont certaines sont des lignes rouges et représentent un réel danger de contre-révolution qu’il convient de décrire et de combattre.

Il faut aussi garder à l'esprit que les prises de position des dirigeants politiques sur des révoltes dans d'autres pays ne sont parfois que des stratégies diplomatiques et médiatiques. Qu'un président chante les louanges d'une révolte à 10 000km de chez lui ne doit pas nous laisser penser qu'il en a la paternité ou qu'il y a contribué. Sinon, il faudrait considérer que Poutine et la Russie ont joué un rôle important dans le mouvement des Gilets Jaunes, discours qui a été utilisé en France par certaines personnes voulant discréditer le mouvement. Or tous ceux qui ont vécu de l'intérieur la révolte GJ savent que la Russie n'a aucun mérite à tirer de ce soulèvement.

Enfin, peut-être le plus important : qu'importe le nom du régime en place, un peuple qui se soulève et tente de renverser un pouvoir autoritaire qui musèle l'opposition et toutes formes de contestations a toute légitimité et doit être soutenu, dès lors qu’il ne constitue pas lui-même un autre autoritarisme. La lutte pour l'émancipation des peuples passe par la liberté d'expression. Un système, si social et ouvert soit-il, n'a pas de légitimité s'il empêche ceux qui le contestent de s'exprimer. Or, au-delà des différences idéologiques, l'histoire nous montre que très souvent, c'est l'exercice du pouvoir qui corrompt et c'est l'envie de rester au pouvoir qui pousse les dirigeants en place à devenir de plus en plus autoritaires, voire totalitaires. En Tunisie, Ben Ali avait beau se targuer de progrès sur différents aspects de la société, il n'en demeure pas moins qu'il était impossible de le critiquer. La révolution était donc légitime et nécessaire. Même si la situation aujourd'hui n'est pas idéale, faire chuter un tyran est toujours une victoire. Et il ne faut rien regretter. Tant que des tyrans dirigeront des pays, il faudra des révolutionnaires pour les destituer et leur faire payer le prix de leurs années d'oppression.

De l'extérieur, il ne nous appartient pas de distribuer les bons points et de dire quelle révolte est légitime et laquelle n'est qu'une récupération d'une puissance étrangère. Quand des milliers de personnes mettent leur corps en jeu, leur vie en jeu, pour renverser un pouvoir que l'on sait autoritaire, il nous incombe de soutenir, au moins moralement, cette quête de liberté et d'émancipation.

Alors oui, nous soutenons les manifestants à Hong Kong comme nous soutenons la révolte au Soudan, en Algérie ou même en Russie. Oui, nous avons soutenu les révolutions en Tunisie, en Égypte ou au Yémen. Nous n'y voyons aucune incohérence ni aucun renoncement à nos idéaux. Bien au contraire.


FRANCE, HONG KONG, RUSSIE : Les systèmes à visage découvert et à matraque sanguinaire

Ces trois pays vivent des mouvements de contestation pour faire entendre la démocratie et sont brutalement réprimés. On atteint un point de rupture dans plusieurs endroits du monde.

- Depuis plusieurs semaines à Moscou des dizaines de milliers de personnes sortent manifester dans la rue. Leurs slogans : « Honte », « Nous voulons des élections libres » sont lancés contre un Poutine qui n’accepte même plus un semblant de démocratie et éradique ses opposants. Résultats 1400 arrestations rien que pour la journée du 27 juillet. Mais une semaine après 50 000 personnes reprenaient la rue. C’est le plus gros mouvement de contestation depuis le retour de Poutine au Kremlin en 2012.

- A Hong Kong depuis le mois de Mai des manifestations massives ont lieu pour protester contre la loi d'extradition des citoyens vers la Chine. Le 9 juin, 1 millions de manifestants arpentent les rues. Le 16 juin c’est un record historique avec 2 millions de manifestants. Le 1er juillet les manifestants attaquent le parlement et l’occupent quelques heures. Le 5 aout Hong Kong est paralysé par une grève générale. Sur une pancarte on pouvait lire : « Pour le bien du futur de nos enfants, pouvez-vous faire la grève pendant une journée? » Ensuite, la tension est montée à un niveau jamais atteint dimanche 11 aout avec une police déchainée qui a attaqué brutalement les manifestants, allant jusqu’à les poursuivre dans le métro en leur tirant dessus avec des fusils lance grenades lacrymogènes. Une manifestante a perdu un œil. Malgré la violence qui augmente de la part de l’exécutif pour garder la main, les habitants montrent une grande solidarité avec les manifestants. Des dons organisés dans les métros ainsi que des mouvements pour repousser la police et protéger les manifestants sont fréquents.

- En France après 9 mois de mouvement des gilets jaunes la justice sociale, fiscale et écologique n’est toujours pas à l’ordre du jour du gouvernement. Alors que Macron est devenu ballon d’or de la répression policière dans le monde, la nécessité de démocratie directe se fait plus qu’urgente. A coté, les enseignants sont aux prises avec un ministre méprisant et autoritaire voulant transformer l’école en entreprise, les hôpitaux se battent pour ne pas transformer les patients en marchandise et avoir le temps de bien soigner, les jeunes voient venir un service national universel pour les endoctriner, les livreurs à vélo sont les esclaves des temps modernes, les écolos comptent les espèces qui disparaissent en voyant les rapports du GIEC méprisés par des politiques qui votent les accords de Paris en même temps qu’ils bousillent la planète pour le bien de quelques riches et enfin les gilets noirs lèvent la tête contre un système qui les considère comme des sous être humains, refuse des droits élémentaires et programme des migranticides en méditerranée. Et bien sûr toute contestation est réprimée.

Bienvenue au point de non retour, ce moment où les États ne tiennent plus que par leur police. Ce moment aussi où se dessinent des envies d’un futur en dehors des fausses oppositions et des fausses démocraties et surtout en dehors de la misérable politique qui nous a mené jusqu’ici.
Bienvenue aussi à celles et ceux qui rejoindront les luttes, à tous les complices d’un avenir meilleur.

PS : Savoir déterminer ce qu’on soutient dans chaque lutte contre l’autoritarisme sans être dupe des enjeux impérialistes qui existent derrière est d’une importance capitale pour la puissance des peuples et la clarté de nos alliances contre les idéologies qui veulent nous mettre au pas.


Réelle rébellion ou réelle extinction ?

Il y a des promesses qu'il est important de tenir. Des espoirs qu'il ne faut pas décevoir. Le "nouveau" mouvement climat entre aujourd'hui dans une période clé de son existence. Le moment de tenir ses promesses et son ambition. Ou de disparaitre, en même temps que la planète !

Depuis plusieurs mois, le paysage des luttes écologiques dans le monde a totalement été bouleversé par l'arrivée de nouvelles têtes, très jeunes, et de nouveaux groupes tout aussi jeunes ( notamment Youth For Climat et Extinction Rebellion). Lancée il y a tout juste un an, la première "grève étudiante pour le climat" a, depuis, été reprise partout dans le monde. Le 15 mars 2019, plus de 2 000 manifestations ont été organisées partout dans le monde, avec plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues.

"Urgence climatique", "rébellion internationale", "ultimatum"...  au-delà de l'ampleur des mobilisations, on retient aussi le caractère offensif et radical de plusieurs slogans, discours, tracts et prises de positions publiques. Face à la situation extrêmement critique, XR et YFC veulent rompre avec les pratiques trop tièdes du militantisme à papa. Défendant une structure horizontale, XR promeut même les initiatives locales prises par n'importe lequel de ses membres.

De là à y voir les bases d'une écologie radicale prônant l'autogestion et l'horizontalité, il n'y a donc qu'un pas.

Oui mais voilà, depuis la création de XR France il y a quelques mois, les actions radicales et réellement bloquantes pour le pouvoir et les entreprises polluantes se font toujours attendre. Des actions coup de poing (et médiatiques) ont bien été menées (avec succès) : déversement de faux sang au Trocadéro, blocage du pont de Sully, ralentissement du périph en vélo, cercueils déambulant dans les rues…

XR a énormément gagné en notoriété et a vu de nombreux jeunes (et moins jeunes) rejoindre ses rangs. La couverture médiatique du mouvement a été énorme, aussi bien en France qu'à l'étranger. A Londres, XR a même fait son entrée au Victoria & Albert Museum. C'est donc une stratégie gagnante. Mais pas suffisante. Car il est évident que pour organiser des actions radicales de grande envergure, il faut de nombreux militants. Mais désormais que ce seuil est atteint (tout comme la notoriété), il ne faudrait pas que la structure reste sur ce type d'actions symboliques, médiatiquement fortes, mais sans réel impact sur le système.

Car il est désormais clair que les puissants de ce monde (politiques et économiques) ne changeront pas profondément le système. Sauf s'ils y sont obligés. Et nous ne pourront les obliger qu'en leur opposant un rapport de forces radical et puissant. Pour y parvenir, il faudra se décider à réaliser des opérations réellement bloquantes pour le système.

Le mouvement climat nous annonce une rentrée très chaude, avec deux temps forts : la grève du 20 septembre et une action internationale de XR le 07 octobre. Nous espérons les rassemblements massifs. Mais nous espérons aussi que les actions seront clairement offensives, radicales et porteuses d'une réelle insurrection climatique.

L'autre aspect sur lequel nous attendons XR et toute la nouvelle génération climat, c'est son positionnement face au système libéral. Nous voyons en effet deux tendances se détacher : celle qui cherche à lutter contre le réchauffement climatique en adaptant le système capitaliste, et celle qui cherche à détruire ce système, principal responsable de cette folle envolée climatique de ces dernières décennies.

Il ne s'agit même pas de parler de "convergence des luttes" mais simplement d'acter le fait que ceux qui se sont enrichis de façon indécente depuis plus de 40 ans l'ont fait au détriment de la planète, et qu'il n'y a pas lieu de penser qu'un cercle vertueux permettrait de continuer de vivre dans une société ultra libérale qui serait totalement écologique et respectueuse des autres espèces vivantes.

Il y a quelques jours, suite au nouveau rapport de GIEC, toujours aussi pessimiste, le journal Le Monde titrait "L'humanité épuise la terre". Sous ses airs innocents et préoccupés, ce titre résume à lui seul le danger actuel du mouvement climat : laisser penser que chacun de nous est autant responsable de la catastrophe climatique actuelle. Penser qu'un pays comme le Soudan doit autant contribuer à l'effort climatique que la France. Penser qu'un ouvrier doit autant faire d'efforts qu'un patron d'une multinationale prenant l'avion 4 fois par semaine et allant tous les weekends profiter de son yatch en Méditerranée.

Pour rappel, si le monde entier vivait comme les USA, il faudrait actuellement cinq planètes pour vivre. Il en faudrait trois si tout le monde vivait comme la France, et seulement 0,6 si tout le monde vivait comme l'Inde.

Envisager que la responsabilité soit partagée et égale, c'est dédouaner les principaux responsables de la situation, ceux qui se sont enrichis sur ce système. C'est aussi s’empêcher de changer profondément la situation puisque laisser le système économique et financier intact. Les entreprises tenues par ces ultra-riches polluent de façon indécente par leur simple recherche du profit le plus important et le plus immédiat. Et ce n'est pas leur Greenwashing, devenu nouvelle source de profits et de marketing, qui changera la donne.

S'il est louable et souhaitable que de plus en plus de citoyens décident de boire dans une gourde, de ne plus prendre de sac plastique dans les magasins ou de consommer en circuit court, il ne faudrait pas penser que ces gestes seront suffisants face à l'urgence climatique. Surtout, il ne faudrait pas que cela "suffise" à la majorité de la population dans leur geste environnemental. Les puissances politiques et économiques sont les principaux responsables et sont surtout ceux qui pourraient faire rapidement et profondément changer la donne. Il est intolérable que les mêmes qui ont voté les accords de Paris et qui se sont engagés dans les recommandations du GIEC puissent aujourd’hui voter le CETA, l’accord de libre-échange qui va augmenter le flux des containers polluants qui traversent les océans.

Il y a donc une double urgence : celle d'agir enfin de façon radicale et bloquante pour le système, et celle d'assumer clairement que le changement climatique ne passera que par un changement du système économique et social. Face à ces deux enjeux, nous espérons que XR et d'autres structures feront les bons choix et prendront les bonnes décisions. Il en va de l'avenir de leur mouvement, mais surtout, de la planète.


"Soyez comme l'eau !" : sept tactiques gagnantes dans la révolution de Hong Kong

Ceci est une traduction d'un article du journal britannique "New Statesman"
Lien de l'article initial
Traduction réalisée par Nena Lonavill

 

Depuis bientôt deux mois, une vague de manifestations anti-gouvernemental secoue Hong-Kong. Initialement provoquées par une proposition du gouvernement d’introduire une loi qui permettrait l’extradition de suspects d'affaires criminelles vers la Chine afin qu’ils puissent y être jugés, les manifestations se sont transformées en un large mouvement pro-démocratique, demandant la transparence du gouvernement et le suffrage universel. Ces manifestations ont largement été menées par de jeunes activistes qui, au fur et à mesure des manifestations hebdomadaires et frictions avec la polices, ont adapté et développé leurs stratégies, offrant un cours magistral pour les activistes du monde entier. Voici certaines de leurs tactiques clés.

Fini l’occupation - « Soyez comme l’eau! »

Le mouvement international « Occupy » (ndt: équivalent des Nuits Debout en France), en réaction à la crise financière de 2008, a servi d’inspiration pour les précédents actes de désobéissance civile à Hong Kong - une série de manifestations connues sous les noms d’ « Occupy Central » ou du « Mouvement Parapluie » - durant l’année 2014. Ces manifestations ont adopté la logique d’occupation des mouvements précédents, les manifestants occupant les principales voies de circulation durant 79 jours dans l’espoir que les perturbations occasionnées forceraient le gouvernement à la table des négociations. Le gouvernement refusant de bouger, le mouvement échoua.

En ce moment, les manifestants d’Hong Kong prennent leur inspiration d’une source plus proche d’eux: le héros local, star du cinéma de kung-fu, Bruce Lee, qui professa : « Soyez comme l’eau »

Les jeunes manifestants évitent les anciennes stratégies, rigides et peu mobiles, en faveur d’un type de manifestation hautement mobile et agile. Un rassemblement peut se changer en marche; une marche peut commencer dans une direction pour brusquement en changer; l’objectif d’une action en particulier peut devenir apparente durant le cours même de la marche. Lors de récentes manifestations, de petits sous-groupes de manifestants se sont soudainement détachés pour mener des actions ciblées appelées « chats sauvages » sur un bâtiment du gouvernement, envahissant les entrées, escalators et ascenseurs. Lorsque le gouvernement déclara le bâtiment fermé et renvoya les employés pour la journée, les manifestants se dispersèrent pour bouger vers leur prochaine cible. Comme le disait Bruce Lee « L’eau peut couler, comme elle peut fracasser ».

(ADDENDUM de la traduction: Vus sur autres sources, utilisation de lasers pointés en nombre vers les caméras afin d’éviter d’être identifiés.)

Manifestation Open-Source

La vague actuelle de manifestation Hong Kongaise est sans leader. C’est en partie une réponse aux poursuites agressives du gouvernement à l’encontre des anciens meneurs: la figure du Mouvement Parapluie Joshua Wong n’as que récemment été libéré de prison, tandis que de nombreux autres leaders incluant les initiateurs du plan Occupy Central, Benny Tai et Chan Kin-Man, restent à ce jour derrière les barreaux. Sans leader évident, il n’y a personne à emprisonner.

De même, l’absence d’un leadership centralisé est un résultat de l’usage de tactiques online, en cela très organiques. Les manifestants utilisent des forums tels que LIHKG - une sorte de version local et lo-fi de Reddit avec possibilité de commenter et voter sur des posts - de même que des groupes chats Telegram (le plus grand d’entre eux en est à 10’000 membres), où la fonction sondage permet aux participants de décider des prochaines étapes: doivent-ils rester ou se disperser? Les manifestants votent sur l’instant et agissent en fonction.

Le professeur Francis Lee de l’Université Chinoise de Hong Kong a nommé de phénomène « la manifestation Open-Source ». Les volontaires dotés de mégaphones ou de talkies-walkies aident aux annonces et à la coordination, mais ne sont pas des meneurs à proprement dit. Les manifestants ont également expliqué que cette absence de leadership encourage tout le monde à s’investir et contribuer au mouvement. De cette manière, les manifestants promulguent le type de démocratie participative qu’ils veulent voir appliquée.

AirDrop

L’usage de Telegram des manifestants est bien connu, alors ce n’était peut-être pas une surprise que lorsque les premiers clash les plus intense entre manifestants et forces de l’ordre subvinrent, l’application reporta avoir été sujette à une attaque DDOS depuis la Chine continentale. Ajoutez à cela la surcharge massive du réseau mobile quand des centaines de milliers de gens se tiennent dans le même périmètre réduit tout en utilisant leurs appareils simultanément, la communication devient rapidement incertaine et très peu fiable. En réponse à cela, les manifestants se sont tournés vers les technologies « peer-to-peer » en alternatives, en particulier la fonction « AirDrop » dont sont équipés tous les appareils Apple (AirDrop permet aux utilisateurs d’iPhone de s’envoyer des images les uns aux autres par connection Bluetooth en se passant d’une connection mobile).

Les manifestants ont utilisé AirDrop dans deux objectifs: partager des messages avec les autres participants durant le déroulement de la manifestation, puis pour passer le mot au plus grand nombre. Les journaliers du métro Hong Kongais peuvent se retrouver à recevoir des slogans promouvant la cause ou même des informations sur les prochains rassemblements. Avant les manifestations, les groupes Telegram passent le message « Rappellez-vous d’activer AirDrop! ». Vers la fin d’une récente manifestation, alors que les manifestants se repréparaient à « être l’eau » et à se disperser, mon téléphone sonna soudain sous les notifications AirDrop, portant un simple message « Partez ensemble à 7:00 ».

Chaîne d’approvisionnement et langage des signes

L’expérience du Mouvement Parapluie et les récents affrontements avec la police ont appris aux manifestants quels équipements ils ont besoin en première ligne. Pour s’assurer que les nouvelles fournitures puissent arriver au front rapidement, les manifestants Hong Kongais ont développé un système de signaux de mains unique, afin d’envoyer des messages à travers la foule concernant quels équipements sont demandés.

Un signe est passé de l’avant, de main en main dans la foule, jusqu’aux dépôts d’équipements à l’arrière où les affaires ont été transportées près du site de la manifestation. Les objets demandés sont ensuite passés le long d’une chaîne humaine jusqu’à l’endroit d’où émane la demande. Ces chaînes humaines de ravitaillement se sont parfois vues étendues sur aussi loin qu’un kilomètre et sont un spectacle impressionnant.

Ce langage des signes est devenu tellement iconique que lors d’un récent rassemblement de « cheveux gris », des personnes âgées de Hong Kong marchant en support de la jeune génération, les anciens ont été vus apprenant et pratiquant le langage des jeunes en solidarité.

Neutraliser les gas lacrymogènes

Quand la police a lancé les gaz sur les manifestants au tout début des manifestations du Mouvement Parapluie début 2014, ça a causé une indignation générale à travers toute la communauté Hong Kongaise, motivant de surcroît les 79 jours d’occupation de la ville. Avancée rapide à 5 ans plus tard, et le déploiement des gaz lacrymogènes dans les rues de Hong Kong est devenu tristement courant. Bien-entendu, durant le seul week-end passé, la police a tiré ses gaz au sein de quartiers résidentiels densément peuplé Samedi et Dimanche, et durant toute la soirée du Dimanche quasiment constamment sur une période de 4 heures. Une partie du pourquoi d’un tir aussi soutenu est que les manifestants ont appris comment les neutraliser.

De petites troupes mobiles de « soldats du feu » attendent à l’arrière de la première ligne, équipés de cônes de signalisations. Quand une grenade lacrymogène atterri dans la foule, ils y courent afin de la couvrir avec le cône, créant une cheminée qui contient et canalise au loin la fumée. Un autre membre de l’équipe intervient alors pour verser de l’eau dans le cône afin d’asperger la grenade afin de l’éteindre. Quand il n’y a pas de cône à disposition, de l’eau ou des serviettes mouillées sont utilisées pour étouffer les grenades, ou alors un manifestant particulièrement agile équipé de gants ignifuge se saisira de la grenade pour la relancer, soit vers la police soit au loin sur les côtés.

Eviter de se faire piétiner

Un des plus grands risques de blessures ou de morts dans une foule vient du danger d’être piétinés. Cette menace est appuyée par la géographie urbaine de Hong Kong: les manifestations récentes ont eu lieu dans les ruelles étroites et sinueuses du vieux quartier de Sheung Wan, ou dans le labyrinthe de passages à niveau et de passerelles entrelacés dans Hong Kong. Quand la police tire des gaz lacrymogènes dans une foule dense, ou que les équipes policières à réponse rapide dites « Raptor » lancent une de leurs charges éclaires, le risque que la foule panique - et que des piétinements subviennent - est très élevé. Conscients de ces risques, les foules de manifestants scandent « 1… 2… 1… 2… » à l’unisson durant leurs retraites, marchant au rythmes du compte. Cela assure une retraite ordonnée et lui évite de se transformer en écrasement mortel.

La Révolution sera crowdfundée

Voyant que le sommet du G20 serait tenu à Osaka fin-juin, les activistes Hong Kongais y virent une opportunité pour attirer l’attention international sur leur cause. Bien qu’incapable d’entrer aux tables de conférences du G20, ils visèrent la table d’à côté : celle du petit-déjeuner. Les activistes sortirent une série de publicités en pleine-page dans les journaux à travers le monde pour rendre leur combat public. Ils crowdfundèrent les pages grâce à une campagne qui leva plus de £600,000 en quelques heures. Des volontaires préparèrent et corrigèrent les textes en plusieurs langues, réservèrent les espaces publicitaires et délivrèrent le tout aux journaux à travers le monde. Durant les jours précédents et pendant le sommet du G20, de frappantes pleine-pages en noir et blanc clamant « Levez vous pour Hong Kong au G20 » sont apparues dans les journaux du monde entier, du New York Times au The Guardian, Le Monde et Suddeutsche Zeitung, The Australian et le Asahi Shimbun, le Globe&Mail et le Seoul Daily.

(ADDENDUM de la traduction: Vus d’autres sources, ils déposent de l’argent devant les machine de métro afin d’éviter aux manifestants d’utiliser leurs cartes d’abonnés et d’être ainsi identifiés.)


Manifestants nantais, n'ayez pas honte !

Comme on pouvait s'y attendre, la journée de samedi à Nantes a été le théâtre de nombreuses violences. Des manifestants hospitalisés, des journalistes touchés par des LBD, des centaines de lacrymo balancées dans la ville. Et aussi : des barricades, du mobilier urbain brulé et quelques vitrines cassées.

Comme on pouvait s'y attendre, le pouvoir et tous les puissants de ce pays se sont rués sur ces quelques objets cassés/brulés pour insulter et mépriser les milliers de manifestants présents. Même schéma qu'en décembre ou lors du 16 mars (feu Fouquet's). Mais avec cette petite nuance abjecte : tous les manifestants présents auraient souillé la mémoire de Steve. Manifester autrement que dans un calme absolu serait un manque de respect pour Steve et pour sa famille.

Ce discours facile mais très efficace auprès d'un public assez large a été celui utilisé lors des débordements ayant suivi la mort de Rémi Fraisse. A l'époque la mère de Rémi avait lancé plusieurs appels au calme et condamné toute violence. Si l'on comprend tout à fait sa réaction, comme celle de la maman de Steve, il n'est pas inutile de remettre ici la lettre envoyée à la maman de Rémi par Farid El Yamni, frère de Wissam (assassiné par la police le 1er janvier 2012). Ces quelques lignes d'une personne touchée, elle aussi, par les violences policières, expliquent que la voie de la non-violence absolue n'est pas toujours, malheureusement, celle qui peut faire changer les choses.

Si la parole de Farid ne vous semble pas assez emprunte de sagesse, voici quelques mots d'un prix Nobel de la paix, un certain Nelson Mandela : « La résistance passive non-violente est efficace tant que notre adversaire adhère aux mêmes règles que nous. Mais si la manifestation pacifique ne rencontre que la violence, son efficacité prend fin. Pour moi, la non-violence n’était pas un principe moral mais une stratégie. Il n’y a aucune bonté morale à utiliser une arme inefficace ». Quelques années plus tard, Madiba récidive : "C'est toujours l'oppresseur, non l'opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l'oppresseur utilise la violence, l'opprimé n'aura pas d'autre choix que de répondre par la violence."

Or qui peut croire aujourd'hui que le pouvoir va s'inquiéter et se soucier d'une manifestation de 3000, 5000 ou même 10 000 personnes qui se passerait de façon totalement "pacifique" ? Macron, Castaner et tous ceux qui détiennent les moyens de faire changer les choses ont prouvé depuis des mois qu'ils n'avaient strictement rien à faire de la colère de milliers de citoyens. De centaines de milliers même. Pire : les seules fois où le gouvernement a semblé infléchir ses positions, ce sont les lendemains des manifestations les plus violentes de Gilets Jaunes. C'est donc lui, par son mutisme face à la mobilisation pacifique, qui oblige les manifestants à user de méthodes plus offensives.

Enfin, rappelons que de moins en moins de personnes restent sensibles à la sacralisation du mobiliser urbain, voitures et autres magasins. Alors oui, il y a des injustices et des personnes qui vont subir les conséquences financières de certains débordements. Mais sérieusement, qui peut encore s'indigner pour ça et laisser des personnes mourir dans l'indifférence totale. Urgence sociale, urgence climatique, urgence humanitaire. Jour après jour, cette société tue et blesse des milliers de personnes, pendant que les plus riches deviennent encore plus riches. Cela peut paraitre très simpliste comme discours. Mais c'est une réalité que même les plus riches ne peuvent contester.

Face à cela, le pouvoir n'a désormais plus qu'une seule arme : la répression. Celle-ci se doit d'être aveugle, violente et sauvage.  Elle doit faire peur. Elle doit obliger les plus modérés à quitter les rangs des manifestants, pour ne laisser que les plus radicaux, et pouvoir les écraser encore plus facilement. Sauf que la mécanique fonctionne de moins en moins.

Samedi à Nantes, les milliers de manifestants sont restés solidaires les uns avec les autres, chacun avec ses pratiques et ses limites. Tous ceux présents dans la rue, malgré les menaces à peine voilées de la préfecture et du pouvoir, malgré les interdictions de manifester, tous, avaient une tristesse et une colère face à la mort de Steve. Qu'une barricade soit brulée, qu'une vitrine vole en éclat, ne change strictement rien à ce constat. Ces milliers de personnes pleuraient Steve.  Sûrement bien plus que ne le fait la préfecture, Castaner ou Macron.

Alors à tous les Nantais présents samedi : n'ayez pas honte d'être descendus dans la rue. N'ayez pas honte si certains ont exprimé leur colère de façon violente. Ceux qui doivent avoir honte, ce sont ceux qui ont du sang sur les mains, et ceux qui les couvrent. Ou ceux qui laissent faire et ne s'indignent pas. Vous, vous êtes descendus dans la rue pour honorer la mémoire de Steve, pour demander justice. Jamais vous n'aurez à avoir honte de cela !

Enfin, à ceux qui crient à la récupération de ce drame par l'extrême gauche et/ou les Gilets Jaunes : si les GJ se sont les premiers indignés de la disparition de Steve, c'est parce qu'ils vivent depuis 38 semaines la violence aveugle de l'état. Une violence qu'ils savent totalement calculée, qui n'a rien de dérapages individuels mais qui fait désormais partie de la stratégie de la terreur du pouvoir. C'est parce qu'ils savent que la justice est de plus en plus muselée et de moins en moins indépendante. Ils l'ont vu et vécu dans leur propre chair, dans leurs propres familles, auprès de leurs amis. Des milliers de blessés, de mutilés, et toujours aucune condamnation. Tout ce qui peut être couvert par l'IGPN ou d'autres instances le sera.

Alors oui, quand Steve a disparu, ils ont été parmi les premiers à se révolter. Et c'est en grande partie grâce à eux si l'élan de colère et le mouvement #oueststeve ont pu être aussi forts. Que la famille de Steve ne souhaite pas s'associer à cet élan de solidarité est tout à fait légitime. Mais cela n'enlève en rien la légitimité de ces milliers de personnes à demander justice et à faire pression pour que ces drames ne se reproduisent plus. Car si rien ne change, la liste va continuer à s'allonger après Steve, Zineb, Rémi ou Adama. C'est donc un combat pour la mémoire autant que pour un avenir meilleur où on ne meurt pas "pour rien", juste parce que la police est passée par là. Ce combat, au vu du mutisme du pouvoir, et au vu de sa stratégie de la terreur, devra peut-être prendre des formes radicales et offensives. Il ne faut pas en avoir honte. La honte, c'est pour ceux qui tuent, qui blessent et qui s'enrichissent sur ce système.


Samedi, tous dans la rue pour Steve, pour Zineb. Pour la vie.

Il peut paraitre parfois vain de sortir dans la rue crier sa colère et son indignation face à un drame, face à une injustice. Mais nous n'avons pas d'autres choix. Car ne pas sortir, ne pas manifester, ce serait laisser s'installer un peu plus l'inacceptable dans nos vies. Laisser la mort s'installer partout.  Laisser l'injustice devenir la norme.

Steve Maia Caniço est mort noyé dans la Loire le soir de la fête de la musique.  Son crime ? Avoir dansé au delà de l'horaire "autorisé" par la préfecture.
Zineb Redouane est morte dans son salon le 02 décembre dernier. Son crime ? Avoir eu sa fenêtre ouverte pendant une manifestation de Gilets Jaunes.

Ces morts sont une honte pour la République. Une tâche qui ne s'effacera jamais dans l'histoire de notre pays. Car au delà des morts qu'ils ont causées, ce qui rend la chose encore plus affreuse et intolérable, c'est l'attitude du pouvoir et de toutes les structures capables à un moment donné d'offrir justice aux proches des victimes.

Aujourd'hui, l’État persiste à dédouaner totalement et sans aucune mesure l'ensemble des forces de police, des chaînes de commandement, de la préfecture et du ministère de l'intérieur pour ces deux drames. L'affaire Legay nous a montré qu'un procureur a volontairement menti pour "protéger" le président de la République. l'IGPN enchaîne les rapports totalement ubuesques dignes de régimes totalitaires n'acceptant pas la moindre remise en cause. 14 personnes sont tombées dans la Loire suite à la charge policière du 21 juin à Nantes. Comment accepter qu'un rapport de l'IGPN puisse conclure qu'aucun lien ne peut être établi entre cette charge policière et la mort de Steve ?

Aujourd'hui, la police des polices n'est qu'une coquille vide. La séparation des pouvoirs, un lointain souvenir. Ce qui se passe actuellement en France est particulièrement dangereux pour nous tous, et pourrait se révéler totalement mortifère à moyen et long terme. Si nous acceptons aujourd'hui que la pouvoir musèle la justice et les instances censées contrôler/punir les corps de l’État, que se passera-t-il quand ce pouvoir sera aux mains de personnes encore plus dangereuses ?

C'est pour cela qu'il ne peut y avoir qu'une réponse samedi face à cette situation : la mobilisation, la colère et la résistance. Pour honorer la mémoire de Steve mais aussi pour refuser cette nouvelle démocratie qui n'a plus rien de démocratique. Si nous ne nous levons pas aujourd'hui, nous courrons le risque de rester à genoux pendant des décennies.

Les Gilets Jaune ont soutenu depuis le lendemain de la fête de la musique les recherches autour de Steve. Ils se sont mobilisés pour maintenir la pression. Aujourd'hui, ils appellent à manifester pour que la vérité soit faite sur les conditions de la mort de Steve. Et que justice soit rendue.

Certains pourraient trouver que cette attitude relève de la récupération puisque Steve n'était pas GJ et qu'il participait "simplement" à la fête de la musique. Sauf que les GJ sont parmi ceux qui comprennent le mieux ce qui est en train de se jouer depuis plusieurs mois en France : le glissement totalitaire et ultra sécuritaire. L'attitude ultra offensive des forces de l'ordre, qui attaquent pour mieux se défendre. Le principe du présumé coupable par simple présence sur un lieu.

Alors oui, les Gilets Jaunes sont révoltés par le drame de Steve. Et c'est tout à fait normal. Non, ce qui pose question, ce qui n'est pas normal, c'est que si peu d'autres citoyens (non GJ), ne descendent dans la rue et s'opposent à cette nouvelle France où l'on peut mourir pour avoir été à la fête de la musique. Où l'on peut mourir pour avoir ouvert sa fenêtre.

C'est toute la société qui devrait être mobilisée et révoltée : les syndicats, les partis politiques, les ONG, les associations, le monde de la culture.  Et tout un chacun.

Alors samedi, plus que jamais, soyons tous dans la rue, à Nantes, à Paris et partout ailleurs. Pour Steve, pour Zineb, pour la vie.

 


LE VRAI COMBAT ÉCOLOGIQUE N'EST IL PAS LA ?

Pendant que les cours d'eau sont pollués au Tritium, pendant que le permafrost fond 70 ans plus tôt que prévu, pendant que beaucoup discutent pour faire du lobbying écolo, pendant que dans la Creuse ces lobbies tentent d'éveiller les consciences par un festival écolo branché, etc... Et bien pendant ce temps il y en a qui agissent directement pour l'écologie. A Bure, conscience et action ne font qu'un. Dans un début de siècle qui part comme une bombe des starting blocks et qui part en sucette il faut bien l'avouer, beaucoup restent sur la ligne de départ... Scotchés, discutant encore, aménageant leur positionnement politique, pendant que d'autres se donnent corps et âmes pour défendre la nature et une vie désirable ! Qu'on se le dise, aujourd’hui l’écologie est déjà ce qui trace une limite entre les riches et les pauvres. Entre ceux qui boufferont du homard bio et ceux qui boufferont du gaz.

COMMUNIQUÉ DES OCCUPANTS DU BOIS LEJUC A BURE

Bure : Le bois Lejuc est réoccupé !
Près de Bure, le bois Lejuc est réoccupé depuis le 18 juillet à 14h. De nombreuses personnes ont réinvesti ce lieu au sol comme dans les arbres pour réaffirmer leur opposition au projet de centre d’enfouissement de déchets radioactifs Cigéo, au nucléaire et à son monde, industriel, colonial, militaire. Les forces policières qui occupaient jusque là ce lieu stratégique et protégeaient les intérêts de l’Andra ont été contraintes de quitter les lieux. Nous appelons dès maintenant à converger dans le bois Lejuc ainsi que dans les villages de Bure et Mandres-en-Barrois, situés à deux kilomètres de la forêt.

Le bois Lejuc est sur la zone du projet de poubelle nucléaire. L’Andra projette de le défricher pour y faire des fouilles archéologiques et des forages, et à terme de le bétonner pour y construire des puits de ventilation. Le bois a déjà été occupé à deux reprises auparavant, en juillet 2016 puis du 15 août 2016 au 22 février 2018, date à laquelle 500 gendarmes ont expulsé la forêt et détruit les habitations des occupantes.

Sur place, la répression s’exprime par une présence policière quotidienne, des contrôles judiciaires, des interdictions de territoire, des perquisitions, et des peines de prison ferme et avec sursis. Cette réoccupation se veut aussi une réponse à la répression de l’État, affirmant que l’opposition sur le terrain n’a pas été étouffée. L’État réprime et expulse, ces dernières années comme toujours. Bure n’est qu’un de ses nombreux laboratoires du maintien de l’ordre. Ce 18 juillet, nous avons essayé de le mettre en déroute et les flics n’ont eu d’autres choix que de reculer.

Nous appelons à converger dans le bois Lejuc ainsi que dans les villages de Bure et Mandres-en-Barrois, situés à deux kilomètres de la forêt. Si vous souhaitez nous soutenir, vous pouvez venir sur place, où nous avons besoin d’aide au sol, dans les arbres, dans les villages. Que ce soit pour grimper dans les arbres, construire des barricades, les tenir, apporter du matériel, préparer à manger, etc. Vous êtes bienvenues. Vous pouvez aussi diffuser le plus largement possible ce communiqué. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, c’est aussi possible de nous soutenir de loin, les infrastructures de l’industrie nucléaire et les sous-traitants travaillant pour l’Andra sont partout.

Si vous souhaitez venir, vous pouvez consulter le site �bureburebure.info pour des informations actualisées concernant la situation sur place.

À l’attention des journalistes : les personnes sur place ne souhaitent pas répondre aux questions ou aux interviews et ne souhaitent pas en dire davantage que ce qui est écrit ci-dessus. Si vous souhaitez diffuser une information, relayez ce communiqué.