Ode à l'horizontalité

L'une des composantes essentielle, et hautement subversive, du mouvement des Gilets Jaunes se situe dans sa construction totalement horizontale : pas de chef, pas de leader, pas d'organe de direction.

Le pouvoir et les médias ont bien tenté de faire croire l'inverse en portant certaines figures du mouvement en haut de l'affiche, accentuant ainsi leur visibilité publique. Mais cela n'a pas suffit pour rendre ces personnes représentatives d'autre chose que d'eux-mêmes. Et c'est déjà bien suffisant.

Car il n'y a rien qui dérange plus le système que de ne pas avoir d'interlocuteur identifié; de personnes à cibler pour apaiser la grogne, que ce soit par la menace ou par la séduction.

L'acte 18 est en cela révélateur de cette horizontalité. Aucune "figure médiatique" des GJ n'est à l'origine de cet appel national à converger sur Paris. Certains ont décidé de soutenir l'appel, d'autres non. Mais ils n'étaient en aucun cas à la manœuvre. Pas plus qu'une fantasmatique organisation de black bloc qui aurait décidé de manière centralisée de détruire les Champs-Élysées ce jour-là.

Non, la réalité est que certains GJ ont lancé dans leurs groupes locaux l'idée d'organiser à nouveau un acte centralisé sur Paris. Plusieurs dates circulaient même sur les réseaux sociaux dès le mois de janvier. Et personne n'était en mesure de décider pour tous d'une date. Finalement le 16 mars s'est imposé collectivement par le simple jeu des décisions individuelles : décision de participer aux événements facebook parisiens (et à ceux des régions), décision d'en parler et d'inviter ses amis, décision de lancer des groupes de covoiturage ou d'aide au logement. Ce sont des milliers de décisions prises par des milliers de citoyens qui ont abouti à cet acte 18.

Manif déclarée, manif sauvage, occupation d'un lieux, blocage de rond point, sit-in, barricades... Chaque Gilet Jaune a l'autonomie de prendre part ou non à une action, tout comme il peut lancer une initiative, IRL et/ou virtuelle. Libre ensuite à chacun de s'y associer ou de s'en dissocier.

Si cette organisation totalement horizontale peut, de prime abord, sembler moins efficace qu'une organisation très hiérarchisée avec un organe de direction et des responsables par pôles (communication, juridique, action...), elle est beaucoup plus forte sur le long terme. Car elle évite les jeux de pouvoirs inhérents à toute organisation (y compris celle les plus libertaires).

Elle permet également d'expérimenter les notions d'autonomie et d'autogestion, offrant l'occasion de comprendre que ne pas avoir de chef ne signifie pas vivre dans le chaos.

Le mouvement permet enfin de mettre à mal l'adage selon lequel ce mode de vie serait individualiste puisque refusant l'organisation collective. Prôner l'horizontalité et l'autonomie est, au contraire, un acte éminemment altruiste. Cela signifie se battre pour garder son autonomie de décision mais également, et surtout, se battre pour que les autres gardent cette autonomie, et la respecter. C'est croire en l'humain et en sa capacité à décider par lui-même.

En fait, n'en déplaise aux professionnels de la politique, les Gilets Jaunes représentent un superbe élan démocratique. Au sens le plus noble de ce terme. Il s'agit de remettre le peuple dans les décisions collectives. Ne plus confier la gestion de nos vies à quelques centaines de personnes.

Nous encourageons donc tous les GJ, et globalement tous les citoyens désireux de changer cette société, à lancer des initiatives. A oser. A ne pas se dire que cela ne marchera jamais ou que cela est trop ambitieux, trop dangereux. Car personne ne sait à l'avance comment une situation évoluera. Mais le plus important, le plus précieux, c'est de créer les conditions de cette situation. De ces situations.

Le pouvoir veut nous faire croire que nous n'avons pas de pouvoir. Mais nous pouvons au contraire beaucoup. Nous pouvons détruire, nous pouvons créer, nous pouvons haïr, nous pouvons aimer. Nous pouvons être sages. Nous pouvons être subversifs et indisciplinés.

Et sûrement devons-nous être tout ça.

Crédits photos : Mathias Zwick


Le mouvement venu

L'un des repères pour comprendre l'ampleur du changement d'une société, c'est la vitesse à laquelle les lignes bougent. En ce sens, le mouvement des Gilets Jaunes est clairement porteur d'un changement radical que le rouleau répressif ne pourra contenir bien longtemps.

Tout va très vite depuis quatre mois. Les mentalités évoluent. De nombreux Gilets Jaunes totalement hostiles à des actions offensives ont désormais fait le choix de ne plus condamner ce type d'opération, voire même d'y participer.

Le côté le plus subversif de ce changement de mentalité n'est pas l'acceptation des modalités d'actions "violentes" mais bien le fait de ne plus considérer la question de la légalité comme supérieure à celle de la légitimité.

Et ce changement ne vient pas uniquement des échanges avec les GJ les plus "radicaux". C'est aussi, voir surtout, l'attitude du pouvoir, son mutisme social, son arrogance politique et son escalade autoritaire qui ont poussé des milliers de citoyens à se dire que non, cela n'avait plus aucun sens de "respecter toutes les règles" lorsque ces règles sont faites par des personnes immorales ne pensant qu'à protéger leurs privilèges.

La dernière illustration en date est la déclaration indécente et abjecte de Macron concernant Geneviève Légat, 73 ans, militante d'Attac, gravement blessé samedi dernier à Nice.

La situation de Geneviève résume parfaitement le danger actuel en France :
1 - Le pouvoir n'arrive pas à calmer une colère sociale.
2 - Il estime donc de son devoir de modifier la loi et de restreindre les libertés fondamentales pour réussir à retrouver l'ordre.
3 - Une personne décide de s'opposer, pacifiquement, à ces mesures liberticides. Elle en paye le prix fort, physiquement.
4 - Le pouvoir estime que l'erreur vient de cette personne et qu'elle n'avait qu'à respecter les nouvelles "règles".

Le principe d'un état de droit, d'une démocratie, c'est d'utiliser les mêmes outils (judiciaires et répressifs) qu'importe la situation. D'appliquer une justice et d'accorder la liberté et la présomption d’innocence, même à ceux qui dénigrent ces principes.

Le pouvoir commet donc une erreur grave et historique en modifiant les règles démocratiques pour son propre intérêt.

Lorsqu'un citoyen est accusé d'un vol, d'un crime ou d'un viol mais n'est finalement pas condamné pour diverses raisons judiciaires ou policières, change-t-on ces règles ? Non, et on explique aux victimes, légitimement en colère, que le système ne peut pas toujours répondre à leurs attentes. Mais qu'il faut faire avec. Que c'est le jeu de la démocratie et de nos sociétés modernes.

Mais lorsque le pouvoir n'arrive pas à faire arrêter ou condamner des personnes commettant des violences et des actes légalement répréhensibles, celui-ci aurait le droit de changer les règles ? Et de porter atteinte aux libertés de l'ensemble de la population ?

A vrai dire, l'un des points positifs des actions les plus offensives de certains Gilets Jaunes réside dans le fait d'obliger le pouvoir à montrer son vrai visage. Le principe d'une démocratie, c'est de pouvoir gérer les opposants, y compris les plus violents, dans un cadre démocratique. En France en 2019, une voiture brulée ou un Fouquet's défoncé suffisent à briser ce pacte essentiel et justifie l'usage de mesures clairement liberticides et autoritaires.

Face à une contestation radicale et déterminée, Macron et son monde ont donc préféré abandonner leur cape démocratique pour préserver l'essentiel : le système économique, ultra libéral. D'ailleurs, il est assez amusant de constater que le pouvoir politique et médiatique ne cesse de dénigrer les GJ en les affublant du qualificatif "ultra"... tantôt de gauche, tantôt de droite. Tantôt ultra-violents.

Mais au final, la chose qui est la plus "ultra" dans notre société, et qui est totalement acceptée par les puissances politiques et médiatiques, c'est le système économique : ultra libéral. Pour le coup, cela ne pose pas de problème et n'est jamais associé à la violence.

Pourtant, la première des violences, celle qui génère toutes les autres, c'est cette violence libérale qui provoque l'injustice sociale et qui brise des vies.

Macron ne veut pas en entendre parler.
Nous n'écouterons donc plus ses leçons de morale et de sagesse.

La sagesse, c'est celle de Geneviève . C'est celle de Commercy. C'est celle de St Nazaire. La sagesse, c'est nous. Et elle sait aussi se faire colère.

Crédit Photo : Le Désastre / Jérémie Rozier


Et maintenant !

La force d'un mouvement, c'est d'être toujours en mouvement. Ne pas répéter les mêmes pratiques et modalités jours après jours.

C'est en partie pour cette raison que le mouvement syndical a énormément perdu de son attrait et de sa force, notamment sur les actions collectives et dans la rue. C'est pour cela que le cortège de tête a eu un tel attrait pendant plusieurs mois, jusqu'à devenir un rituel qui se singe lui-même, et donc tombe dans les travers d'un mouvement qui ne répète que ses réussites passées.

En ce sens, les Gilets Jaunes ont apporté un souffle nouveau et puissant dans le paysage des luttes. Des occupations de ronds points en passant par les manifs sauvages, les barricades, les blocages de dépôts pétroliers, les cabanes jaunes ou les ouvertures de péages, les GJ ont montré qu'ils n'étaient pas enfermés dans une pratique ritualisée et codifiée de la lutte.

Tout simplement parce que la grande majorité de ces GJ ne sont pas des "professionnels" de l'agitation sociale. Et c'est tant mieux. Et c'est ce qui dérange autant le pouvoir car son caractère imprévisible rend la riposte plus difficile.

Aujourd'hui, le mouvement se trouve à un moment crucial. L'acte 18 a été une réussite dans le sens où la question des Gilets Jaunes a été remise très frontalement dans l'agenda politique et médiatique. Mais, cela peut aussi être vu comme un échec, dans la mesure où cette question n'est abordée par le pouvoir (et les principaux médias) que par le biais des violences et de la façon de les contenir. Les questions sociales, économiques et sociétales n'ont quasiment pas été abordées ces derniers jours.

Face à une répression qui s'annonce encore plus indistincte et aveugle (le pouvoir ne s'en cache même plus), face à un rouleau compresseur médiatique d'indignation face aux vitrines cassées et magasins brulés, il apparaît important de ne pas tomber dans le piège d'une escalade inutile.

Encore une fois, la question n'est pas de savoir s'il faut casser une banque ou le Fouquet's. La question reste de trouver des moyens de lutter radicalement contre un pouvoir et un système politique qui a pour lui tout l'arsenal policier, judiciaire et même médiatique.

Nous savons que les manifs déclarées et totalement nassées du début à la fin par la police n'ont aucun intérêt. Discuter avec la préfecture pour définir comment la journée "se passera bien", c'est accepter que le pouvoir puisse dormir sur ses deux oreilles. Chose impensable dans cette société qui laisse crever de faim des dizaines de milliers de laissés-pour-compte.

Pour les empêcher de dormir tranquillement, mais aussi d'aller dans leurs restaurants de luxe ou sur les pistes de ski, nous n'avons pas énormément d'outils. Mais nous ne sommes pas démunis. Nous savons ce qui compte pour eux : leur portefeuille, leur confort, leur intérêt et leur image médiatique. A nous de trouver comment nuire à ces aspects.

A nous également de remettre les questions de fond sur le devant de la scène : l'injustice sociale, climatique, économique. Cela parait presque évident, et nous pensons que tous les Français sont au courant. Mais il est nécessaire de rappeler sans cesse les conséquences quotidiennes des politiques ultra-libérales sur notre société et sur les laissés-pour-compte, que ce soient ceux des campagnes ou ceux des banlieues.

Le pouvoir espère que le 16 mars était le chant du cygne des Gilets Jaunes, leur dernier baroud d'honneur. Il l'espère tellement qu'il le crie sur tous les toits.

Mais nous savons que les GJ ont encore de la ressource et vont de nouveau surprendre. Reste à savoir quand et comment.

Nous ne sommes plus une classe bien sage. Nous n'avons pas peur d'être hors la loi dans une société où les lois deviennent liberticides et antidémocratiques. Nous n'avons pas peur d'être (mal) jugés par un pouvoir cynique et violent, tout autant que par ses chiens de garde médiatique. Dans plusieurs décennies, l'histoire jugera qui aura été du bon côté.

En attendant, soyons inventifs et motivés. Essayons de faire dérailler le système tout en proposant des actions non violentes. Que la ligne de démarcation ne soit plus celle des gentils manifestants et des méchants casseurs mais de ceux qui veulent changer le système et ceux qui acceptent de vivre dans une société qui laisse crever ses plus faibles.

Ne nous soucions pas du jugement de ceux que l'on combat mais essayons de faire comprendre au plus grand nombre la justesse de notre cause et l'injustice de cette société. Cela passe peut-être par des actions moins clivantes sur l'aspect de la violence. Mais cela ne doit en aucun cas enlever la radicalité du mouvement. Sous peine de le voir devenir docile et indolore pour les puissants.

(Photo : Marion vacca / Macadam Press / Hans Lucas)


Lettre aux Gentils de la République

C'est fait : le 16 mars restera gravé dans les dates importantes du mouvement social des Gilets Jaunes.

Face à la violence des réactions politiques, médiatiques et économiques, il convient de se dire les choses clairement, sans hypocrisie.

Commençons par du factuel : c'est vrai, de nombreux GJ sont venus à Paris pour cet acte 18 dans l'optique de déborder le système et de mettre à mal la gestion de "l’ordre public". Ils n'étaient peut-être pas majoritaires mais ils étaient assez nombreux et déterminés pour parvenir à des résultats. Ces milliers de GJ n'avaient pas tous une tactique de black bloc. Il y avait de nombreux GJ de la première heure, munis simplement de leur gilet, de masque et de lunettes de protection. Il y avait également quelques manifestants en bloc, qu'ils soient en kway noir et/ou en gilet jaune.

Surtout, tous les manifestants étaient totalement partie prenante de la manif du jour. Aucune scission n'est jamais apparue entre groupes de "gentils GJ" et "méchants casseurs". La très grande majorité des manifestants présents soutenait ou, a minima, acceptait les actions offensives, sans forcément vouloir faire pareil.

Plusieurs vidéos montrent qu'au niveau de la place de l’Étoile, en milieu de matinée, l'arrivée d'un bloc d'une trentaine de manifestants a été accueillie par une haie d'honneur et des applaudissements.

Alors oui, cela vous choque et vous dérange peut-être. Mais c'est la réalité de la France de 2019 : des dizaines de milliers de citoyens acceptent aujourd'hui que la lutte se fasse de façon offensive. Vous pouvez leur jeter le discrédit, les traiter de casseurs, de complices, de beaufs ou de racistes. Vous pouvez tenter de leur ôter toute humanité.

Mais la réalité est tout autre : ce n'est pas par plaisir que ces personnes acceptent (et/ou encouragent) les actions violentes. C'est par nécessité. Ce n'est pas pour la violence en elle-même mais pour ses conséquences dans la lutte sociale. Des conséquences, forcément incertaines et parfois dangereuses, mais qui constituent un horizon plus positif que le statut quo social actuel.

Sincèrement, au fond de vous-même, ne voyez-vous pas que c'est en raison de ces débordements l'acte 18 a eu un retentissement très important dans le monde politique et médiatique ? Que le même nombre de manifestants dans un cortège déclaré où il ne se serait "rien passé" aurait été totalement nié et méprisé par ces mêmes politiques et médias ?

Ce ne sont pas les GJ qui ne comprennent que la langue de la violence et du rapport de force, c'est tout le système actuel. Dans cette société où il faut être le plus féroce et le plus puissant possible, comment pourrait-on espérer changer la donne en restant faible et docile ?

Les médias de masse ne s’intéressent au mouvement que lorsqu'il leur offre des images "sensationnelles" pour faire de l'audimat. Deux jours avant l'acte 18, se tenait à la bourse du travail une rencontre entre des figures du mouvement et des intellectuels. La Bourse était pleine à craquer et des centaines de personnes sont restées à l'extérieur. Pourquoi ne pas avoir parlé de cette initiative constructive et apaisée ? Pourquoi, depuis plusieurs semaines, des milliers de GJ se rassemblent-ils dans les villes sans que cela n’intéresse plus les médias ? Parce qu'il n'y a plus rien à "vendre" aux téléspectateurs.

Du côté des politiques, en 17 semaines, la seule période où le pouvoir a semblé faire des concessions fut lors des actes les plus violents de fin novembre et début décembre. Là, comme par hasard, après presque deux mois pendant lesquels le pouvoir a totalement méprisé la question sociale et les Gilets Jaunes, Macron écourte ses vacances pour reprendre les choses en main. Nous savons qu'il ne prendra pas les questions sociales à bras le corps et qu'il abordera la question des GJ par son seul prisme de la violence. Mais au moins, la question revient sur la table.

Soyons lucides : le pouvoir politique se contrefout des raisons profondes de la colère de son peuple. Ce qui l’intéresse, c'est de calmer cette colère, pour sa propre tranquillité et celle de tous les puissants.

Macron affirme que les personnes présentes hier sur les Champs veulent "détruire la République". Parce que la République, c'est le Fouquet's ? Cartier ? Les Banques ?

Ce gouvernement, tout comme les précédents, dénigra des millions de citoyens, les laisse tomber dans une précarité de plus en plus insupportable, alors même que les milliardaires continuent de devenir de plus en plus riches. Depuis 4 mois que les Gilets Jaunes se battent, combien de personnes ont été mises au chômage pour que leur entreprise fasse plus de profits ? Combien de retraités sont tombés encore plus dans la précarité ? Combien de malades n'ont pas pu bénéficier des soins nécessaires faute de moyens ?

Combien de morts cette politique libérale a-t-elle engendrés en quatre mois de lutte ? Le chiffre est impossible à connaitre mais il est évident qu'il est colossal.

L'ultra-libéralisme tue, blesse, détruit des vies et des familles. Il ne s'agit pas de "grandes paroles" pour faire de la poudre de perlimpinpin. C'est totalement factuel. Et de nombreux gilets jaunes de campagne ou de banlieue le savent très bien puisqu'ils le vivent quotidiennement.

Alors, si vous estimez que les citoyens qui détruisent une banque ou construisent une barricade sont des ennemis de la République, mais que ceux qui licencient et s'enrichissent sur la misère de ces même citoyens sont les amis de la République, voire leurs protecteurs, nous avons en effet une vision totalement différente de ce que doit être la République.

Si la violence d'une boutique de luxe ravagée vous dérange bien plus que des personnes qui meurent ou qui sombrent dans la misère, alors oui, nous ne parlons pas le même langage.

Votre morale à œillères n'est pas celle qui nous habite. Car être moral de façon sélective, c'est être immoral. Vous êtes immoraux. Et vous pourrez traiter les GJ d'ennemis de la République, ils resteront bien plus moraux et bien plus proches des valeurs de la République que vous.

Arrêtez de vous offusquer de la violence d'un mouvement social lorsque vous le niez et l'ignorez totalement, sauf en cas de violence.

A ce moment-là seulement, nous pourrons discuter de moralité.