Une politique de santé se mène avec la population, pas malgré elle

Il nous parait important d'expliquer notre positionnement actuel suite aux différents appels à manifester contre les récentes mesures de restriction du gouvernement.

CND n'a jamais nié la gravité de la crise sanitaire et de ce virus particulièrement dangereux. Nous avons également toujours insisté sur l'importance du masque. C'était le cas en mars quand le gouvernement disait qu'il ne servait à rien pour la population. Et c'est toujours le cas aujourd'hui que le gouvernement estime qu'il doit être obligatoire. Nous n'avons jamais remis en cause l'intérêt et l'importance du premier confinement du printemps. Par contre c'est le manque de moyens mis par l'Etat dans le système de santé, l'aménagement des transports, les écoles, les ventilations, bref dans ce qui est notre service public en général, et la façon de réprimer ceux qui pouvaient être hors des clous (50m en dehors de leur périmètre, 20mn trop tard....) qui nous a scandalisés. La façon dont l'Etat a utilisé ce confinement pour augmenter la société du contrôle et de la répression, notamment des populations les plus fragiles. Rappelons nous que sous le 1er confinement, la police a fait quasiment autant de morts qu'elle en fait d'habitude en 1 an. Rappelons que des drones de la police volaient illégalement au dessus de nos têtes.

Alors pourquoi aujourd'hui appeler à refuser et à dénoncer les mesures sanitaires du pouvoir ? Nous estimons que le pouvoir a joué un jeu mortifère en espérant une immunité collective, juste pour satisfaire les grandes entreprise et le CAC 40. Et notamment sur la question de l'école, en affirmant que les enfants ne sont pas vecteurs du virus. Et en considérant que rester plusieurs heures à 300 dans un amphi de l'université, n'était pas dangereux tant qu'on était masqué. Idem dans les transport en commun ou en entreprise. La quasi totalité des études scientifiques le montrent : le masque ralentit fortement la propagation du virus. Il est plus que nécessaire. Mais il est loin d'être suffisant, notamment dans des environnements clos et mal ventilés. Ce qui est le cas des classes , des transports et des bureaux !

Le pouvoir aurait pu (et aurait dû) prendre des mesures importantes à l'été pour anticiper une reprise du virus : ventilation des établissements publics (y compris scolaires), investissement massif pour réduire le nombre d'élèves par classe, remettre à flot le secteur de la santé à l’hôpital et dans la médecine de ville, mais aussi investir pour que la stratégie du "tester, tracer et isoler" soit véritablement efficace en ciblant par exemple les personnes fragiles ou les métiers exposés, ou encore en pratiquant régulièrement les tests dans le milieu de travail ou dans les collèges et lycées. Tous ces choix, toutes ces "erreurs sanitaires" l'ont été uniquement pour des raisons budgétaires. De la même manière qu'avant le covid, la politique de Macron est restée une politique néo libérale de crevard. C'est ainsi que le 1er déconfinement n'a été qu'un empilement de mesurettes inefficaces.

Que dire de la solution de traçage liberticide choisie avec une application lamentable qui inspire plus la crainte qu'une possibilité de lutter contre le covid ? Là encore, une manière de faire des économies de bout de chandelles pour éviter un investissement conséquent de fond avec des enquêtes humaines de terrain, par quartiers et respectueuses des libertés et de la vie privée.

Aujourd'hui que la 2e vague est là, le pouvoir refuse de mettre en place un réel confinement, qui serait clairement efficace. Il laisse les écoles ouvertes et ouvre les vannes du travail en entreprise (si cela est jugé nécessaire... Mais nécessaire par qui ? Le patron ?). Pire, des grandes enseignes comme la Fnac ou Darty restent ouvertes ! Par contre, tout ce qui touche à la culture, aux sorties (y compris en extérieur), à la vie de famille ou entre amis... est désormais interdit. Mépris de la culture, devenue secondaire...

Donc oui, il y a une colère et un refus de laisser ce pouvoir faire les choix les plus catastrophiques possibles avec des conséquences surtout désastreuses pour les plus pauvres. D'ailleurs un des mots d'ordre qui circule dans la contestation actuelle, aussi bien en France qu'en Italie ou en Espagne, c'est de demander aux ultra riches de payer pour les conséquences de cette crise. La stupeur du printemps n'a plus lieu d'être. Depuis cette période, le système n'a strictement rien changé en profondeur, ni dans la façon d'appréhender le vivant, ni dans la façon d'investir dans la santé. Les conséquences économiques et sociales (et donc humaines) des décisions politiques du pouvoir seront énormes, et couteront des vies, difficilement quantifiables. Si nous continuons ainsi, nous devrons subir plusieurs séries de confinements et de mauvais déconfinements (la stratégie du stop and go) qui au final seront aussi catastrophiques qu'avoir fait le choix contestable de l’immunité de groupe.

Macron se contente de mettre des rustines sur des problèmes de fond et pousse à agir dans l'urgence au lieu d'investir correctement pour pouvoir vivre en côtoyant ce virus tout en sachant y faire face. Voilà qui nous amène à un 2e confinement, encore une fois une stratégie du choc dévastatrice pour les précaires.

Les politiciens sont certainement aujourd'hui les personnes les moins dignes de confiance pour nous sortir de là. Pendant la 1ere vague, ce sont les soignants, le travail des premiers de corvée, les associations, et les initiatives autonomes qui ont tenu la baraque et permis à la population (notamment les plus pauvres) de pouvoir se soigner et d'avoir de la nourriture quand tout s’effondrait. Jusque là, les politiques ne font que pourrir ces énergies vitales et ne montrent aucune capacité d'anticipation. A-t'on vraiment besoin d'eux ?

Si le pouvoir avait décidé il y a plusieurs semaines un véritable confinement, il aurait duré moins longtemps, aurait sauvé plus de vies que ce demi confinement et aurait "couté" moins à l'économie, notamment pour les petits commerces et entreprises. Si ce n'est pas ce chemin qui a été pris par Macron et son monde, ce n'est pas un hasard, c'est un choix. Un choix politique de fuite en avant à la seule faveur de l'aspect économique et autoritaire, dans une infantilisation abjecte. Ce choix que nous combattons et combattrons encore. Malgré la crise sanitaire.

Il est plus que temps de s'emparer des questions sanitaires pour ne plus les laisser entre les mains d'incompétents seulement intéressés par le PIB et la prochaine élection. Il n'y a aucune transparence de la part du gouvernement et nous ne pouvons pas continuer à écouter des imbéciles qui nous disent que pour lutter contre le covid, il ne faut pas sortir de chez soit dehors à plus d'un kilomètre et qu'il faut continuer à s'entasser dans les écoles, les transports et les lieux de travail.

Rappelons que la pandémie que nous vivons est le fruit d'une exploitation de la planète totalement inconséquente :

- La déforestation et l'exploitation de chaque goutte de ressource au détriment de la nature amène par exemple l'Homme a être de plus en plus au contact de maladie infectieuse véhiculée par certaines espèces.

- Ce ravage des écosystèmes conduit à une réduction de l'espace vital des animaux sauvages qui ont alors plus de chance de combiner leurs virus entre eux.

- Le commerce d'espèces potentiellement dangereuses finissent par infecter l'Homme dans son assiette.

- Le trafic aérien outrancier par lequel chaque humain est réduit à n'être plus qu'un agent fluidifiant de l'économie mondiale, pas un voyageur, mais une machine à consommer, s'est monumentalement retourné contre nous.

- Et que dire de l'aménagement du territoire et du monde du travail qui ne font que concentrer les humains dans des environnements toujours plus stressants et étroits.

Les virus ont toujours été là avec pour certains un potentiel de pandémie. Mais c'est notre monde capitaliste qui en est le plus grand révélateur et propagateur. Et c'est ça que nous devrions sauver ?

Aujourd'hui, les dirigeants de la planète, n'ont qu'une seule idée en tête. Prétendre que le virus est un ennemi extérieur auquel il faut faire la guerre pour continuer à vivre normalement. Normalement ; c'est à dire en continuant à faire prospérer ce qui a permis à ce virus de devenir une pandémie mondiale. Et qui le permettra aussi à d'autres. Le remède qu'on nous impose aujourd'hui est en vérité ce qui nous tue.

Si nous ne changeons pas radicalement de politique, si une révolution majeure n'a pas lieu, notre futur se résumera à cette phrase scandée par les gilets jaunes : "travaille, consomme et ferme ta gueule". Et ne sors pas à plus d'un kilomètre de chez toi sauf pour travailler, sinon tu attraperas le covid.


Un appel à braver le couvre feu

Nous refusons de vivre comme ça ! Appel à dé-couvrir le feu

Un rendez-vous et une raison très simple : "On brave le couvre feu car c'est idiot de faire peser sur nos vies le fait que Macron ne mette pas assez d'argent pour la santé."
Nous publions cet appel à désobéir reçu aujourd'hui qui témoigne de 6 mois de ras le bol et d'un sentiment largement partagé que le gouvernement joue avec nous.

Nous refusons de vivre comme ça ! Appel à dé-couvrir le feu

Samedi 17 octobre 20H à Châtelet et tous les samedis suivants

Nous refusons le couvre-feu.
Nous refusons de payer sur nos vies l’aberration des gouvernants.
Nous refusons de subir encore le ressentiment du pouvoir contre ce qu’il reste de joie dans nos existences.
Nous refusons le paradoxe tordu qui consiste à nous empêcher de vivre au nom de « la vie ».
Nous refusons qu’un quelconque gouvernement prétende nous maltraiter « pour notre bien ». Nul n’est mieux placé que nous pour savoir ce qui est bon pour nous.
Nous refusons de laisser l’État s’approprier sous couvert de « solidarité » ou de « collectif » ce qui relève du lien entre les êtres.
Nous refusons de nous laisser mener en enfants par une bande de gogols à diplômes.
Nous refusons d’ignorer que tout gouvernement n’a de principal souci que le contrôle de la population, et que le couvre-feu émane d’un «conseil de défense ».
Nous refusons de voir dans le goût du pouvoir autre chose qu’une sinistre perversion. Qui use du pouvoir en abuse. C’est connu.
Nous refusons de voir un pervers présidentiel jouir obscènement de nous « serrer la vis » et de « frapper les esprits ».
Nous refusons de croire qu’un État qui laisse l’industrie nous intoxiquer depuis des lustres, qui réintroduit les néo-nicotinoïdes, qui impose la 5G, qui éborgne sans états d’âme les manifestants, qui laisse les pauvres crever de faim, qui rationne soins et soignants, qui couvre tous les abus de la mafia nucléaire depuis toujours, qui planifie sous couvert de « relance verte » la dévastation des campagnes par l’éolien industriel, prétende se soucier moindrement de notre santé.
Nous refusons qu’une épidémie serve à produire le civisme qu’une société qui va dans le mur ne parvient plus à commander.
Nous refusons de vivre pour travailler.
Nous refusons de vivre pour l’économie, dont toute la terre atteste le désastre.
Nous refusons que la police s’avance partout où recule l’assentiment du libre-arbitre.
Nous refusons le chantage entre liberté et discipline.
Nous refusons d’avoir à choisir entre le délire de la propagande gouvernementale et celui du conspirationnisme.
Le couvre-feu, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Vous avez cherché à pousser votre avantage un cran trop loin. Ne comptez plus sur notre coopération. Vous avez donné toute la mesure de votre malfaisance. Vous nous trouverez sur votre chemin à chaque nouveau pas dans la démence gouvernementale que vous ferez. Reprenez vos préfets, vos ordonnances, vos états d’urgence, vos journalistes, vos managers, vos ministères, vos flics, vos grands inquisiteurs, vos experts et vos politiciens. Nous ne jouons plus le jeu. Les règles vont en changer. Nous allons reprendre nos vies en main. Vous n’êtes plus dignes de vous en mêler.

Nous nous rassemblerons à l’avenir tous le samedis à 20H, avec ou sans flambeaux. Nous déambulerons dans les rues de NOS villes jusqu’au pied de VOS palais.
Jusqu’à votre destitution. Jusqu’à ce que nous puissions enfin respirer l’air libre.

Un appel à braver le couvre feu