1ER MAI. PARASITER CE MONDE

On attendait pas grand chose de ce premier rendez-vous dans la rue du 2e quinquennat Macron. Pourtant, ce dimanche 1er mai, Paris a repris des airs de résistance et de riposte populaire. Pour la première fois depuis bien longtemps, on a senti de l'envie, de la puissance et du plaisir à lutter dans la rue. N'en déplaise aux petits bourgeois de la lutte pour qui la révolte est belle que lorsqu'elle est passée. Ou lointaine.

Le cortège de tête a compté plusieurs milliers de personnes. Cela faisait plusieurs mois qu'un si gros cortège pré syndical n'avait pas vu le jour. S'étalant sur plusieurs kilomètres, il se composait de différents groupes et ambiances, l'avant étant clairement noir et jaune, et très offensif. Sans nasse mobile, avec des forces de l'ordre à distance du cortège (sauf sur la fin en approche de Nation), ce cortège du premier mai a pu déployer différentes formes d'expression de la colère sociale qui couve : tags, banderoles, chants, barricades, banques défoncées, fanfares...

Ce n'était certes pas les premiers actes GJ, ni les manifs les plus deter de la Loi Travail. Il n’empêche, cela faisait du bien de retrouver une puissance collective.

C'est aussi et surtout un marqueur fort pour les mois et années à venir. On aurait pu penser que la réélection de Macron allait résonner comme un coup de massue. Le coup de massue est passé. Et les sauvages commencent à se relever. Qu'un seul tienne. Les autres suivront.

Évidemment, la classe politique et médiatique s'est vautrée dans la diarrhée verbale des condamnations, comme des cochons peuvent se rouler avec délectation dans la boue. Y compris au sein de "l'Union Populaire" et de son leader Jean-Luc Mélenchon, qui regrette que la préfecture n'ait pas agi plus fermement. Comme l'a dit Nantes Révoltée, "La sociale-démocratie réclame une répression plus efficace. Une gauche de rupture aurait expliqué que la colère est légitime et aurait protégé le cortège de la police. Une gauche révolutionnaire aurait appelé et participé directement aux actions anticapitalistes."

Cela aura eu le mérite de confirmer que ce monde là n'a rien compris de ce qui se passe dans notre société depuis plusieurs années. Que les alertes du cortège de tête, des Gilets Jaunes, des actions climats ou de la révolte BLM n'ont absolument jamais été comprises pour ce qu'elles étaient. Un désir profond de renverser ce système.

Pour beaucoup de manifestants, il n'y a même plus à chercher à "justifier" en quoi casser une vitrine d'une banque ou brûler une voiture de luxe est moins "grave" que détruire des vies avec une politique ultra libérale, voler des milliards grâce à des optimisations fiscales et détruire la planète par pur intérêt personnel. Sans même parler de comparer la pseudo violence des manifestants avec la violence de l’État et de son bras armé.

Non, pour beaucoup désormais, il n'y a plus à chercher à convaincre ces gens là, ni même les médias. Ce temps est révolu. Il a duré des mois avec les Gilets Jaunes. Ceux qui, aujourd'hui, ne comprennent toujours pas le font par choix idéologique. Il n'y a donc pas lieu de chercher à les convaincre que nous ne sommes pas des parasites.

La planète brûle, littéralement. Des millions de citoyens sombrent dans la pauvreté, et cela ne va que s'accentuer. Nos libertés ne font que diminuer de mois en mois. Pendant ce temps, les milliardaires et multi millionnaires n'ont jamais été aussi riches et puissants. Et leur président a été réélu pour cinq ans. Ce président responsable de milliers de blessés en manif, et de millions de personnes devenues pauvres. On est reparti pour 5 ans d'horreurs ultra libérales alors que le GIEC ne nous donne que 3 ans pour éviter la catastrophe climatique.

Ces barbares qui ont défilé devant les syndicats dimanche semblent donc bien plus conscients et bien plus humanistes que ceux qui tentent de les salir.

On ne doute pas qu'une partie de la stratégie de la préfecture (et donc du pouvoir), aura été de laisser "faire" pour montrer le "chaos" qu'instaurent ces "barbares" si la police ne fait pas de nasse mobile et n'est pas au plus proche du cortège.

Qu'importent leurs petits intérêts politiciens et médiatiques. Une manif sans nasse mobile restera toujours plus belle et plus respectueuse de la démocratie que ce qu'on a pu vivre ces derniers mois. Et puis, s'il y a eu plus de vitrines de banques cassées car la police ne nassait pas le cortège de tête, il y a certainement eu, dans le même temps, moins de manifestants blessés ou embarqués par les flics. Peut être que cela ne compte pas, ou beaucoup moins que des vitres de banque, pour les commentateurs médiatiques et politiques. Pour nous, cela compte.

La séquence électorale va bientôt prendre fin, laissant alors le champ totalement libre à une lutte simple : Continuer dans ce système. Ou le détruire. Chacun verra les barbares (ou les parasites) du côté qu'il le souhaite, permettant de clarifier ce qui doit encore l'être.


De l'accès aux bars, à l'accès aux droits élémentaires : Un début de crédit social ?

Il faut se rendre à l’évidence. Le socle de nos libertés fondamentales, inscrites dans les Droits de l’Homme ou dans le droit tout court, ne nous aide pas beaucoup à freiner les exigences des pouvoirs politiques et financiers. De la détérioration des droits sociaux au pass vaccinal, en passant par la loi de Sécurité Globale ou la reconnaissance faciale… les droits descendent en flèche et le pouvoir de la police ne cesse d’augmenter pour imposer des nouveaux devoirs. Pendant ce temps, les sorties médiatiques des dirigeants esquissent un basculement de société inspirant la plus grande méfiance. Si le terme de crédit social chinois est dans beaucoup d’esprits pour évoquer la société vers laquelle on tend, nous allons voir ce qu’il est vraiment et comment il s'est imposé en Chine. Loin du repoussoir étranger que les médias en font, nous verrons qu'il s’inspire de la doctrine néolibérale et que ses formes sont à l’œuvre dans nos sociétés occidentales. 

Le 31 décembre 2021, Macron déclarait pendant sa présentation des vœux que « les devoirs valent avant les droits ». Quelques jours plus tard il fait une autre sortie fracassante dans une interview au Parisien, déclarant « qu’un irresponsable n'est plus un citoyen ». Ces deux phrases dites à propos de la vaccination avouent l’ambition d’un changement radical de société qui dépasse largement le cadre épisodique d’une gestion sanitaire. Elles laissent comprendre qu’il souhaite un régime qui évaluerait les citoyens selon une morale que lui même aura défini et qui pourrait les déclasser si besoin.

Au delà des mesures coercitives déjà annoncées à l’encontre des non vaccinés, il faut clairement y voir un changement de paradigme politique, un chantage pour nous faire accepter l’inacceptable. Le pass sanitaire et encore plus vaccinal s'imposent comme de nouvelles conditions pour avoir accès à des droits élémentaires. Ce qui n'était au départ qu'un droit d'accès aux bars et aux restaurants s'étend plus largement. Au Canada, il est prévu de supprimer les allocations chômage aux non-vaccinés. Pendant qu'en France, des voix s’élèvent pour un système de soin à deux vitesses pour les non vaccinés. Jusqu’où ira la honte ?

De plus en plus de libertés fondamentales semblent vouées à devenir illégales, voire simplement à disparaitre. Le droit de circulation l’est déjà devenu depuis longtemps pour une partie de l’humanité qui risque sa vie en migrant, faute d'avoir les bons papiers. Des structures internationales comme Frontex s’assurent que le droit de circuler n’en soit pas un pour tout le monde. Aujourd’hui, la discrimination des non-vaccinés, à l’heure où la moitié du monde ne l’est pas, rendra illégales un bon nombre d’habitudes sociales pour certains. Le rapport entre les non vaccinés et les migrants nous direz vous ? C’est que le système se nourrit de la division et d’un droit à deux vitesses. C'est comme ça qu'il règne et que beaucoup se laissent prendre au jeu… Être un citoyen dans les clous aujourd'hui, ne garantit pas que vous le serez demain.

CE QUI MOTIVE LE TOUT SÉCURITAIRE
Follow the money. (Suivez l’argent)

En pleine explosion dans les démocraties occidentales, l'autoritarisme est intimement lié avec les exigences grandissantes de l'économie dans un monde de plus en plus contesté. Les dirigeants voient très probablement dans l'industrie sécuritaire et les lois liberticides les parfaits outils de contrôle pour rassurer les marchés. En pleine pandémie de surcroit, n'est t'il pas est vital pour l’économie d’avoir des outils lui permettant de faire fonctionner les échanges ? De faire tourner la machine quand elle menace de s'arrêter. C’est la fonction fondamentale du pass sanitaire, puis vaccinal. Fluidifier l'économie pour rassurer les marchés.

Ceci n'est pas sans rapport avec le crédit social chinois qui existe officiellement depuis 2014. Au départ, le crédit social nait dans les années 2000 d'une volonté de réguler l'économie chinoise qui souhaite garder le contrôle alors qu'elle est ouverte à l'économie de marché mondiale. Son plan initial est d'assainir le crédit chinois en le dotant d'une base de données nationale détaillée, afin de démocratiser, faciliter et sécuriser les prêts et les échanges financiers, notamment pour les bas revenus qui ont beaucoup recours à l’économie souterraine. C’est une sorte de contrat de confiance destiné à agréger le maximum de citoyens et d'entreprises dans une société de contrôle par le crédit.

Son ambition est largement élargie par la suite à la récolte de tout un tas de données, toujours pour fluidifier l'économie. Un organisme de crédit privé avait donné le ton avant 2014. Le Crédit Sésame : Ainsi "les clients qui disposaient d’un bon score de Crédit Sésame étaient dispensés de caution au moment de louer une voiture ou un vélo, ou pouvaient recevoir une meilleure visibilité sur l’application de rencontres." (Le système de crédit social chinois : miroir pour l’Occident, Clémence de Gail). Des techniques finalement très proches de ce qu’on connait du néo-libéralisme occidental…

Mais la Chine ne s'est pas arrêtée là et a largement assis l’emprise étatique sur le secteur privé. Plusieurs institutions sollicitées au départ ont été écartées. Le gouvernement chinois s’est même présenté en garant de la protection des données personnelles contre les abus que pouvait faire le secteur privé.

Si l'objectif a toujours consisté par la suite à donner confiance dans l'économie chinoise, avec l'arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013 le crédit prend très vite la fonction d'un outil pour instaurer le socle d'une « morale sociale » et faire appliquer la loi partout.  Aux citoyens, aux entreprises et aux institutions publiques par le biais d’un système de notation. Il recouvre un aspect économique, sécuritaire et se veut un outil moderne du maintien de la bonne morale tout en s’inspirant des mœurs culturelles. Il devient vite un vecteur de propagande définissant le bon citoyen en ayant recours à des notions de patriotisme et de civisme. Les informations contenues dans ce crédit social forment au final ce qui pourrait s'apparenter à une réputation. C'est cette réputation qui déterminera vos conditions d'accès à un crédit, à un logement ou à un job, avec des nuances et des critères variant selon les localités. En parallèle de ça, il existe aussi des listes rouges ou noires qui sont encore une autre couche de contrôle social pouvant en venir au "shaming". C'est ce qu'on a pu voir fin décembre avec les 4 citoyens exposés à l'humiliation publique en combinaisons blanches dans les rues de Jingxi. Ils étaient accusés d'avoir laissé passer des migrants en dépit de la fermeture des frontières dues aux restrictions sanitaires.

SOCIÉTÉ DE LA TRANSPARENCE ET DE LA CONFIANCE : LES FAUX AMIS

La notion de réputation est une base dans la transparence du système des crédits à travers le monde. Elle n’est pas propre à la Chine. Avec l’avènement du digital et des big datas, elle a passé un stade supérieur. Les données sur nous même nous échappent, dans un monde où la notion d’anonymat est en train de disparaitre. L’État chinois a su vite en tirer parti.

Il faut comprendre ici que le système de crédit donne le ton en matière de vie privée numérique, et ce partout dans le monde. La viabilité des marchés financiers tient sur des notions de confiance et de transparence via la récolte de données privées, personnelles ou étatiques massives permettant de prévoir les risques, d’anticiper, de savoir quand investir ou quand rémunérer les actionnaires par exemple. Beaucoup d’États, comme la France, travaillent à augmenter cette transparence. Les politiques de transparence sont en général asymétriques. Alors qu'elles sont chargées de récolter toujours plus de données citoyennes, l’État n'est pas pour autant plus lisible aux yeux des citoyens.

Le cas chinois nous permet de voir à quel point le système économique commande des outils politiques et sociaux permettant de le rassurer. C’est une des fonctions du crédit social chinois et il nous paraît évident que c’est aussi la fonction des pass sanitaire et vaccinal. La venue de ces outils de régulation tombe à point nommé dans un contexte des plus incertains où la défiance envers les pouvoirs est grande et représente une source d’instabilité. Surtout en pleine pandémie. Le pass vaccinal ou sanitaire est un gagnant-gagnant entre le pouvoir économique et le pouvoir politique.

Le crédit social chinois est régulièrement utilisé comme repoussoir par les médias occidentaux, faisant de la Chine un bouc émissaire. S’il n’y a rien à redire aux critiques sur l’aspect totalitaire d’un tel système, il faut voir que bien des aspects du crédit social chinois sont des techniques de gestion largement inspirées par les secteurs privés des entreprises occidentales attribuant des scores à leurs clients. C’est bien sûr le cas des assurances, mais il y a des domaines où le public lui même est pro-actif en la matière et participe à son propre flicage. Il en va des notes des chauffeurs Uber, des avis AirBnB et nos interactions sur les réseaux sociaux, notamment quand on y donne des informations qui pourront être contrôlées par le fisc (Loi de finances 2020).

Un des épisodes les plus connus de la série Black Mirror, où les personnages se notent mutuellement et déterminent ainsi le rang social de chaque personne, a beaucoup été commenté comme une critique de la société chinoise alors qu’il faut plutôt y voir la pente glissante vers laquelle sont en train de tomber les sociétés occidentales.

Nous donnons une quantité folle de données aux entreprises privées et l’État se dit littéralement « pourquoi pas moi ». Toutes les données de prévisions comme le Health Data Hub (mis en suspens par la CNIL. Les données étaient hébergées par Microsoft) ou plus récemment le Crisis Data Hub consistant en un projet de croisement de données massives en cas de crises, sont indéniablement des initiatives en ce sens auxquelles la crise sanitaire vient donner une forte impulsion en permettant comme jamais aux pouvoirs de prendre le pouls de la société. Cela nous rend plus lisibles que jamais, pour le plus grand bonheur de l’économie. Rappelons qu’en Mars 2020, nous apprenions par la presse qu’Orange utilisait les données de géolocalisation de millions d’utilisateurs pour évaluer l’effet du confinement.

Le pass sanitaire, lui, fournit un indicateur sur le taux d’approbation d’une société à se plier à des échanges économiques régulés de près en temps de pandémie. C’est comme si l’État disait : « avec le pass nous pouvons faire fonctionner la société à tel niveau de rendement et avec tel degré d’acceptabilité des morts ». Il est censé rassurer l’économie à un instant T que le futur proche ne sera pas fait d’un nouveau confinement réduisant le volume des échanges. Il permet donc de faire des prévisions économiques. Il faut le voir comme un gage donné par l’État. Qu’il soit efficace ou pas sanitairement n’est même pas la question.

En outre, il offre une opportunité inespérée pour l'industrie techno-sécuritaire dans le développement et le renforcement d'une société d'accès conditionnés. Libre ensuite aux politiciens et leurs lobbies de déterminer la nature des accès et des conditions. S'il fallait prendre un exemple, Alicem est un projet gouvernemental conditionnant l'accès aux services sociaux par une carte d'identité numérique possédant nos données biométriques telles que la reconnaissance faciale.

Le pass est un signe fort pour bon nombre de marchés qui n'en sont encore qu'à leurs balbutiements.

SOCIÉTÉ DE MALADES, SOCIÉTÉ DE CONTRÔLE

Il se peut que le système économique mondial ait trouvé une zone de fonctionnement idéale avec la pandémie. Une société de malades implique la prise de température permanente de l’ensemble des individus, et donc d’un ensemble de données visant à rassurer les calculs et les prévisions de l’économie.

Il va sans dire que le processus d’acceptation d’un tel dispositif implique son niveau de chantage et de propagande. Au delà de l’aspect économique qu’il encourage et dont il nous rend dépendant, le pouvoir politique y tire un profil qui lui permet de façonner la société. C’est une façon d’étendre son influence au niveau moral et sécuritaire. Les appels au civisme, à l’effort commun et les menaces coercitives participent à un endoctrinement auquel il est difficile d’échapper. Refuser le contrôle par le pass vous relègue immédiatement au ban de la société dans un contexte où le gouvernement vous expose à une forme d’humiliation sociale. Même si beaucoup de poches de résistance se sont développées pour contourner le pass, ou s’organiser sans… Et tant mieux.

Vu l’incapacité du vaccin à endiguer la pandémie à lui tout seul, il est évident que l’entêtement du gouvernement à imposer le pass vaccinal est d’ordre idéologique. Et il n’y a rien d’étonnant à ça. L’approche néolibérale conditionne le rôle de l’État à n'intervenir que lorsque l’économie est en présence de risques externes. Son rôle est de régler ce qui pourrait l’entraver. L’État rend l'économie plus fluide. On peut voir ici l’expression d’une véritable pensée unique, voire d’un parti unique, qui gouverne depuis au moins 30 ans.

Il faut regarder la société de contrôle avec la même froideur qu’elle nous regarde. Si complot il y a, il est littéralement sous nos yeux. Le contrôle ne vise pas des plans secrets, il se soucie de nous et vient à notre chevet pour savoir quel est le niveau maximum de rendement qu’il pourra obtenir de nous. De celles et ceux qui font tourner la machine.

Nous n’avons pas d’autres raisons d’être anti-capitalistes et de vouloir la chute d’un tel système.

Les plus optimistes pourraient dire : "ça va, il suffit juste de faire un vaccin et on n'en parle plus". Mais on voit bien que l'instauration des pass est une question à part de celle des vaccins. Dans un monde en perpétuelle crise, on peut être sûr que l'approche néolibérale des États va continuer d'imposer ses indicateurs, comme le pass en est un, et qu'ils seront à chaque fois de nouvelles conditions pour accéder à la citoyenneté. Imaginez quelles seront ces nouvelles conditions quand les États feront mine d'affronter les risques liés au réchauffement climatique...

Les prochains outils coercitifs seront vendus comme les seuls moyens de faire face aux crises avec des arguments tels que "il faut construire une société de la confiance", "la transparence de nos données est la condition pour un monde plus sûr", "chaque citoyen doit être responsable face aux crises que nous traversons", "les devoirs passent avant les droits", "la société de la vigilance combinée aux futures Smart Cities nous permettront d'adopter la sobriété énergétique dans un monde en crise climatique." Autant de blabla pour en arriver à une société de contrôle parfaite. Au delà de façonner le citoyen responsable, c'est l'achèvement du projet capitaliste, considérant les milliards d'individus comme une ressource ajustable dont la fonction est d'obtenir le meilleur rendement économique à toute époque et selon les crises que ne manque pas de provoquer le système.

On aurait tort de s'attendre à autre chose d'un monde qui fait de l'économie et de l'enrichissement les seules aventures possibles. Une question nous semble alors évidente. Plus que de savoir comment nous irons sur Mars, on ferait mieux de se demander comment se faire confiance à plusieurs milliards d'individus en dehors des règles de soumission qu'imposent ceux qui ont de l'argent sur ceux qui n'en n'ont pas.

Tant qu'il y'a aura de l'argent, il n'y en aura jamais assez pour tout le monde


Il saute désormais aux yeux du plus grand nombre que la startup nation gère la santé publique tel un entrepôt à flux tendu d’Amazon.

DU PASS VACCINAL AU PASS CARBONE IL N'Y A QU'UN PAS

Que vous considériez que la gestion de cette pandémie est criminelle ou au contraire qu’on en fait trop, vous devez admettre que ce système réussit un tour de force prodigieux au nom d’une idéologie. 

Il saute désormais aux yeux du plus grand nombre que la startup nation gère la santé publique tel un entrepôt à flux tendu d’Amazon.

L’argent est une religion de fanatiques et la santé économique se contre fout de votre bonne santé personnelle.

En témoigne la destruction des capacités de soin de l'hôpital public en pleine pandémie que continue d’achever le gouvernement. Actuellement, des hôpitaux sont obligés de déprogrammer des opérations pour accueillir les patients covid, faute de lits, faute de personnel, faute d’anticipation. En pleine tempête, l’objectif d’une libéralisation complète du système reste le cap d’une politique qui assume le risque d’effondrement du système hospitalier.

En témoigne aussi la réduction de la durée d'isolement des cas positifs pour qu'ils retournent bosser plus vite afin de maintenir notre économie à flot. Sera-t-on encouragé un jour à bosser en étant positif du moment qu’on est vacciné ( c'est déjà le cas pour les soignants dès lors qu'ils sont asymptomatiques ) ?

Autre exemple : tout miser sur le vaccin alors même qu’il ne suffit pas à endiguer à lui seul la pandémie. Qu’il faudrait en complément, un meilleur système hospitalier public, de ventilation des lieux publics, la levée des brevets sur les vaccins pour en faire bénéficier tous les pays, des masques FFP2 gratuits partout. Et surtout qu’il y ait une communication claire là où nous avons vu la pitoyable succession des mensonges d’Etat qui plus est délibère et agit dans l'opacité.

Si vous pensiez vivre dans un monde où la vie vaut son pesant d'or, il est temps de capter que votre vie est une insignifiante variable d’ajustement dans un système qui vise avant tout la croissance économique.

Tel un crevard bien portant qui cherche à grappiller le moindre sou, l’Etat, avec le covid, est à l’affût de la moindre marge qu’il pourra gratter pour assurer le « business as usual ». Quitte à ce qu’il faille imposer de ramper pour avoir des échanges économiques normaux. Façonner une humanité servile n’est d’ailleurs pas le point faible des États qui savent parfaitement manier le chantage et au besoin envoyer les flics aux récalcitrants. Exit la dignité, exit la liberté de choix, exit la démocratie déjà enterrée.

Une majorité de citoyens ne voit d’ailleurs jamais rien à redire à une telle dynamique. Lorsque l’État faisait rentrer la doctrine néo libérale à coup de matraque dans la tête des gilets jaunes, il n’y avait pas beaucoup d’antivax d’aujourd’hui pour s’en émouvoir.

Si aujourd'hui le monde occidental découvre avec une certaine souffrance ce qu'il en coûte d'avoir laissé le néolibéralisme gérer tous les aspects de nos vies pour nous réduire à une variable d'ajustement censée faire tourner la machine, les pays du sud global en avaient souffert bien avant. Vous n'y aviez pas prêté attention...

Maintenant que tout le monde est à peu près concerné par les contorsions que nous impose le système pour continuer à être ses pigeons (le pass sanitaire puis vaccinal, les masques en extérieur, être flic de nous même et flic des autres, l’interdiction de consommer debout dans les bars, les interdictions d’aller dans la nature au 1er confinement, etc..), n’est-il pas temps de regarder les choses en face et se rendre compte que nous récoltons les fruits pourris d’un système que nous n’avons cessé de valider jour après jour ?

Par pitié, arrêtons de réagir comme si nous étions nés de la dernière pluie en faisant mine de découvrir que la gestion néolibérale du monde est inhumaine, ou plutôt que sa définition de l’humanité a de quoi faire froid dans le dos. Il s'agira toujours pour les dirigeants de trouver le point de productivité optimal d'une société. Quoi qu'il en coûte, même si cette société est malade ou génère des fléaux. L'enjeu des politiques n'est d'ailleurs pas l'intérêt commun, mais trouver le régime adéquate, la dose de répression ou de chantage nécessaire pour remplir cet objectif. Espérons que la pandémie aura au moins rendu plus claire cette règle sous-jacente.

UNE GESTION DE CRISE QUI PRÉFIGURE LE PASS CARBONE, VOIRE UN PASS CITOYEN ?

Il ne faut pas être devin pour voir que le futur ne sera pas rose. Entre réchauffement climatique, pénurie d’énergie, sécheresses, inondations et par conséquent pénurie de denrées de base qui viennent, ça va être coton.

Imaginez deux secondes… Et transposez la gestion autoritaire qui est faite aujourd’hui avec le covid sur les futures crises que le capitalisme ne manquera pas d'engendrer demain. Encore une fois, il ne faut pas être devin pour voir que la rationalité économique imposera son lot de sacrifices comme c’est le cas aujourd’hui avec l’hôpital. Là où les gains seront privatisés, les dégâts seront socialisés, comme c’est toujours le cas avec cette logique.

Il ne paraît alors pas dément de penser que nous verrons surgir un pass carbone lorsqu’il s’agira d’enrayer le réchauffement climatique que l’économie de marché a créé et n’aura jamais été capable d’endiguer. A ce moment-là comme toujours, ce sera à nous de payer l’addition. On imagine déjà les injonctions à la « solidarité pour surmonter les défis » que tiendront les crevures en costard qui nous auront mis dans cette merde. Les mêmes qui auront expulsé les Zad et matraqué toutes les alternatives.

Les « petits gestes quotidiens » que nous plébiscitons naïvement préfigurent d’ailleurs déjà notre rapport de force défavorable face à un système qui, lui, ne change pas et épuisera les ressources jusqu’à la dernière goutte.  Nous sommes déjà embarqués dans une contorsion visant à accepter ce qui nous flingue. C'est le capitalisme vert et celui des big datas, censés dans un futur proche rationaliser et gouverner tous nos faits et gestes.

Aucun agenda politique n'existe pour désamorcer la bombe que représentent nos sociétés d'accumulation. Et la notion de progrès a depuis un moment passé son point de bascule, ne représentant plus qu'un outil technologique du marché que tout le monde redoute comme la prochaine création du Dr Frankenstein. C'est au point qu'on se demande si sa fonction ne serait désormais pas plus qu'un investissement que fait l'humanité en vue de trouver une nouvelle planète en remplacement de celle que notre système économique semble s'efforcer à rendre inhabitable.

Maintenant, il faut se rendre à la raison, ce gouvernement gère absolument bien cette pandémie, car son objectif est de maximiser la croissance économique malgré un virus qui normalement devrait nous inciter à revoir et renverser immédiatement le système.

L’autoritarisme nécessaire dont fait usage Macron pour plier la réalité aux exigences de son idéologie n’est d’ailleurs pas une surprise si on considère que le pays qui a le mieux surmonté économiquement la pandémie en générant une croissance, est la dictature chinoise avec son système totalitaire de crédit social. Nul doute que c’est le modèle honteux sur lequel lorgnent les sociales démocraties du monde entier.

La logique des pass pour répondre aux crises conduirait selon nous inévitablement à une société totalitaire. L'obsession de fichage actuel et les pressions exercées par l'industrie techno-sécuritaire pour imposer les smartcities et les cartes d'identité numériques ne présagent rien de bon.

Le socle de nos libertés a été acquis par les révoltes sociales et on l'oublie trop souvent : par l'abondance des énergies facilement exploitables ayant libéré le besoin d'exploitation outrancière de la force de travail humaine dans un monde construit sur le productivisme. Considérons ce dernier volet comme un bien mal acquis. Un socle instable.

Si vous enlevez la possibilité de révolte par les mesures de lois successives sur le contrôle et la surveillance globale et considérez un monde dont les ressources en énergies conventionnelles ont atteint leur pic, combien de temps croyez-vous que la philanthropie gardera les libertés fondamentales ?

Est-ce vraiment ce système que vous voulez pour gérer le futur ? La majorité des prochains candidats à l’élection présidentielle n’ont qu’un programme : le néolibéralisme. Avec supplément raciste pour certains, supplément éoliennes pour d’autres.

Il est maintenant temps d’arrêter ce cycle infernal qui fait qu’à chaque crise, de nouveaux protestataires arrivent sur le marché de la protestation et se font écraser puis digérer comme les autres. La prochaine révolte populaire si elle a lieu, ne devra pas se contenter de voir le bout de son nez et devra avoir un objectif commun des plus radicaux. Un de ces projets qui envisage un futur viable et désirable.

Pour nous il n’y a que deux choix : soit renverser le système en cassant autant d’œufs que nécessaire pour un monde plus égalitaire débarrassé des relations de pouvoir et d’argent, soit vivre dans une crise permanente ou vous serez gérés par autant de pass que nécessaire pour que règne l'économie dans un monde où on vous veut dociles, prévisibles et productifs.

Pour quel futur êtes vous prêts ?


La question identitaire : le grand hold up

A l'heure où les prix de l'essence, du gaz et des matières premières ne cessent de flamber, où les étudiants recommencent à aller pointer à la banque alimentaire, il parait complètement fou qu'une grande part de la population continue de se laisser berner par les questions identitaires alors qu'on se fait littéralement plumer par les politiques néo-libérales autoritaires. 

Il parait fou qu'on doive encore se battre contre ceux qui en redemandent et qui en plus réclament le supplément raciste ! Comment continuer de croire que c'est en expulsant les immigrés et en réduisant les allocations des plus pauvres qu'on sortira des crises engendrées par le capitalisme ? Comment donner crédit à la préférence nationale alors qu’il est d’une plate évidence que la discrimination des non français de papier ne rendra jamais la misère et la précarité ambiante plus soutenable. Pas même une seule seconde.

Nous pensons que la question identitaire est une peur que le bourgeois en voie de déclassement essaye de transmettre au plus grand nombre. Le but : retrouver son emprise capitaliste d’antan, sa petite baronnie locale, son petit pouvoir seigneurial, son influence perdue qu’il avait sur tout un tas de moeurs. Pour résumer, il veut retrouver la peur qu’il incarnait autrefois.

Là où le capitalisme mondialisé ne lui a laissé que les miettes du pouvoir et la seule gestion de la flicaille, l’identitaire se sent lésé et cherche une manière de redorer son blason. Il n'a alors de cesse de parler de déclin civilisationnel. Un concept assez fourre tout qui pourra toucher monsieur et madame toutlemonde qui sent bien que tout fout le camp, qu'on marche sur la tête, ou que le monde ne tourne pas rond.

La vision décliniste donne une lecture simpliste dans un monde où on ne comprend plus rien : "si rien ne va plus, c'est à cause des étrangers qui nous grandremplacent et nous font perdre notre identité". A ce délire, il faut rajouter la phobie des homosexuels, lesbiennes, transgenres, queers ou intersexes. Et la détestation des femmes qui dénoncent une société encore inégalitaire basée sur le patriarcat. Bref, l'identitaire est une bête agonisante et donc dangereuse. Doublé d'un coté par ses amis capitalistes qui gomment les frontières pour le business et doublé de l'autre par les minorités qu'il ne peut plus empêcher de parler comme jadis. Pour se dépatouiller de ça, l'identitaire a hérité d'une bonne vieille technique, celle par laquelle toutes les révolutions ont mal tourné : La contre révolution.

Bientôt trois ans après le soulèvement populaire des Gilets Jaunes qui a fait date dans l’Histoire, il est plus qu’utile de rappeler qu’après les tentatives insurrectionnelles émancipatrices, vient ensuite le temps de la contre révolution. Celle qui fit naître Napoléon après 1789, celle qui accoucha de Staline après la révolution bolchevique, celle qui débrida le capitalisme après 68. Si on suit ce fil de l'Histoire, on peut se demander si après les Gilets Jaunes, nous allons devoir nous fader Zemmour ou Le Pen...

L’Histoire est parcourue d’une volonté d’émancipation toujours trahie. Pour l’instant, les révolutions ont toujours fini cocues.

Il est plus que temps de se ressaisir et d’enrayer ce hold up à ciel ouvert. Non, on ne vivra pas dans le bonheur en laissant les identitaires museler les minorités et faire du capitalisme à la papa. Vu les enjeux devant nous, l'extrême droite devrait systématiquement se faire dégager du chemin pour que nous puissions aller droit au but boxer la politique de Macron.

De la crise du covid, nous avons tiré un enseignement, celui que notre liberté était indexée sur notre productivité. Dès lors que nous n'étions plus utiles à l'économie pour cause de pandémie et de confinement, nous avons vu les couvres feux, les attestations d'auto-flicage et les interdictions de se balader en forêt ou sur la plage rendre coupable notre liberté de circuler. Nous avons vu que les principes fondamentaux de la démocratie et des droits humains étaient une fine couche de vernis, quelque chose que l’économie se réservait le droit de suspendre. Surement par peur qu’un monde auto-organisé surgisse. Un monde qui fait sans cette économie, ou qui la détourne.

Si nous nous étions sentis libres par le passé de pouvoir voyager, rien qu’hors de sa ville ou de son département ou libres en ayant des week ends, il faut nous rendre à l’évidence que cela dépendait avant tout de notre aptitude à être des portefeuilles en mouvement. Pendant le premier confinement, même ceux qui s’étaient affranchis de cette cruelle réalité en vivant en camion sans beaucoup dépenser ont vite été rattrapés par la réalité répressive.

Gouverner, que ça soit pour la droite ou « la gauche », ça a toujours consisté à faire de nous des facilitateurs de flux. Si toutes les contestations sérieuses en arrivent à bloquer les flux, par des grèves, des blocages ou des sabotages, ce n’est pas un hasard. Ceux qui s’en plaignent finiront un jour ou l’autre par s’apercevoir que leurs chaines se raccourcissent.

Nous avons acté que le capitalisme et la gestion des crises qu'il produit a encore beaucoup de misère et d'entrave à nous imposer. Au rythme où il se contracte, par sa perte de croissance et la raréfaction des ressources qu’il pille, il ne faut pas douter une seule seconde que ses restructurations à venir seront violentes. Aussi, il parait  évident que les pénuries à venir, qu'elles soient dues au climat, à l'économie de marché, ou à d'autres pandémies, occasionneront des rationnements, et des mesures liberticides tout autant, voire plus violentes que celles qu'on a connues. Les stratégies du capitalisme consisteront toujours à nous tenir la tête sous l'eau pour que surtout, nous ne puissions nous organiser sans lui. Et nous entendrons toujours la même chanson à chaque élection : "soit moi, soit le fascisme".

Le présent et l'avenir du concept de gouvernement est un tandem entre le néo-libéralisme et le fascisme. Le capitalisme, aujourd'hui seul au monde, ne permet que ce coté là de l'échiquier. Il nous parait impossible qu'un jour, nous voyions arriver un gouvernement de vraie gauche ayant comme programmatique la chute du capitalisme et l'égalité entre tous les êtres humains.

Il paraît par contre plus probable qu'un jour, nous éliminions les tentatives identitaires qui divisent les gens qui pourtant partagent les mêmes galères et que ce jour, nous allions toutes et tous remettre le couvert pour faire une révolution qui finira véritablement d'abolir les privilèges, d'abolir les inégalités. Nous ne sommes pas des stratèges politiques et n'avons par conséquent que des rêves. Mais la certitude qu'on peut s'organiser à grande échelle et au delà des frontières sans se laisser crever de faim, sans se faire la guerre civile, tout en assurant des logements pour tous et le partage des savoirs et des cultures... Cette certitude est grande. 

Et non, abolir le capitalisme ne nous fera pas revenir à l'âge de pierre. Il est évident que nous pourrons subvenir dignement à tous nos besoins sans recourir à un système d'enrichissement massif de quelques uns au détriment de tous les autres.

Ayant fait ce constat, il est hors de question de laisser prospérer ceux qui incitent à se regarder le nombril de l’identité pendant que le train d’une mort sociale nous fonce droit dessus.

Ceci est un message destiné à toutes celles et ceux qui doutent. Nous les invitons à faire un pas de coté. A prendre de la hauteur et à s’organiser pour que l’Histoire ne se répète pas inlassablement à la faveur des salauds. Il nous revient la tâche de créer un monde auto-organisé, qui ne soit pas gouverné, dans lequel "être un puissant de ce monde" ne veut rien dire. Sinon, il y a fort à parier que notre futur sera un monde à la Mad Max.


La rue est-elle une impasse ?

Depuis 10 semaines, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues de petites, moyennes et grandes villes françaises, pour refuser le pass sanitaire. Malgré l'ampleur de la mobilisation, le pouvoir n'est pas prêt de fléchir. Il fut un temps, pas si lointain, où des mobilisations sociales importantes pouvaient annuler des réformes impopulaires.

Mais depuis plusieurs années, le pouvoir ne cesse de rappeler que "ce n'est pas la rue qui gouverne". Lancée par Raffarin en 2003, cette maxime a depuis été reprise par Sarkozy en 2012 (La rue n'a jamais fait la loi) puis Valls en 2016 (La démocratie, ce n’est pas la rue). Macron est sans aucun doute le président qui aura appliqué cette maxime de façon radicale. En quatre ans, le président de la Startup Nation a connu au moins six mouvements sociaux d'ampleur exceptionnelle (détail en fin d'article). Sans jamais changer sa politique.

Dans l'histoire française, la prise en compte des revendications sociales fait partie des éléments de la démocratie. Il ne s'agissait pas d'élire, puis de laisser un pouvoir faire ce qu'il voulait pendant 5 ou 7 ans. Manifester faisait partie des outils d'expression... et de pression.

Mais le pouvoir a rapidement compris qu'il avait tout intérêt à ignorer la colère populaire. Que s'il restait inflexible, semaine après semaine, mois après mois, la mobilisation faiblirait forcément. Et le mouvement s'estomperait "naturellement". Qu'importe le mouvement, son ampleur et sa popularité

Face à cela, la pression et le rapport de force pouvait venir d'une mobilisation offensive, mettant le pouvoir devant une situation qui l'oblige à "réagir". Ce n'est pas un hasard si le seul petit "pas" que Macron a fait en 4 ans fut au moment de la séquence la plus insurrectionnelle des GJ. Ce ne fut pourtant pas le moment où le plus de Français furent dans la rue (il y a eu plus de monde contre la réforme des retraites par exemple).

Mais pour annihiler toute nouvelle possibilité de rapport de force compliqué pour le pouvoir, Macron a choisi de militariser le "maintien de l'ordre" des manifestations. Les manifs sensibles pour le pouvoir sont ainsi devenues de véritables nasses mobiles, où les manifestants sont totalement encerclés de milliers de policiers/gendarmes. Aucun autre pays au monde n'offre un tel spectacle, véritable simulacre de démocratie. Une prison à ciel ouvert pour "manifester ses droits".

Résultat ? Il n'est plus possible de peser sur les décisions du pouvoir en mobilisant massivement. Puisque le pouvoir s'en fout. Et sait que s'il ne réagit pas, le mouvement finira par s’essouffler. Et il n'est plus possible de peser en mettant le pouvoir en difficulté dans la rue puisque chaque manif déclarée est une nasse. Et que tout appel non déclaré est violemment réprimé : arrestations, charges, amendes, GAV, LBD, lacrymo, BRAV M…

Face à ce constat d’échec, nous n'avons clairement pas de solution miracle. Mais reconnaitre l'impasse des manifs déclarées permettrait déjà de tenter de construire différemment les mobilisations futures.

Qui, parmi ceux qui sont descendus dans la rue depuis 10 semaines contre le pass sanitaire, pense encore que continuer ces manifs peut infléchir la position de Macron ? Qui pense que les réformes ultra libérales et sécuritaires du pouvoir peuvent être stoppées par des mobilisations futures ?

Pour ceux qui veulent lutter contre ce monde et qui ne se voilent plus les yeux sur cette impasse, il n'y a pas d'autre choix que de prendre acte de la situation et de concevoir des parades. Pour créer un nouveau rapport de force qui mette réellement le pouvoir en difficulté. Que ce soit de façon symbolique ou non.

 

***MACRON. 4 ANS DE DÉNI****

- Fin 2018 : les Gilets Jaunes évidemment, avec plus de 400 000 manifestants sur les premiers actes. Des dizaines d'actes, pendant près de deux ans et 40 000 rassemblements ! C'est énorme et du jamais vu.

- 16 mars 2019 : 350 000 personnes dans les rues pour la Marche pour le Climat

- 05 décembre 2019 : près d'un million de personnes contre la Réforme des retraites, avec de nombreuses autres manifs massives les semaines suivantes

- 13 juin 2020 : 30 à 50 000 personnes rien qu'à Paris contre les violences policières et le racisme.

- 28 novembre 2020 : Près de 500 000 personne dans toute la france contre la loi Sécurité Globale, avec de nombreuses autres manifs massives les semaines suivantes.

- 07 aout 2021 : Plus de 500 000 personnes dans toute la France contre le pass Sanitaire. Plus de 10 samedis consécutifs de mobilisation avec plus de 100 000 personnes dans les rues.


Mise au point : La position de CND vis à vis de la pandémie

🚨 STOP ✋🏽
PRENONS UNE MINUTE POUR UNE MISE AU POINT 🔥
Dans une période de grande confusion, prendre position est toujours compliqué. Notre farouche opposition au pass sanitaire semble avoir brouillé la clarté de notre positionnement sur la question du Covid et du vaccin. Voici donc quelques précisions.

Déjà, nous ne nous positionnons pas en fonction des prises de position du pouvoir (que l'on combat clairement). Au Printemps 2020, alors que le gouvernement estimé que le port du masque était inutile pour la population (voir contre productif), nous avons clairement et largement clamé qu'il fallait des masques, pour tous, et au plus vite. Lorsque les masques sont arrivés et que le pouvoir a décidé qu'il fallait les rendre obligatoire, nous n'avons pas changé d'avis sur l'utilité et l'importance du masque, notamment en lieu clos.

De la même façon aujourd'hui, si nous maintenons que le pass sanitaire est une aberration et un énorme danger, nous restons convaincu que la vaccination est l'un des moyens les plus efficace pour limiter la pandémie. Et ce, même si Macron et Véran le pensent aussi !
Bien que n’étant ni médecins, ni scientifiques ( ni ne travaillant pour : Bill Gates, Soros, le Nouvel Ordre Mondial, Macron, Satan ou encore Enquête Exclusive, soyez rassuré.es ), nous pensons que le VACCIN est un outil, pas le seul, mais INDISPENSABLE, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 qui pourrit nos vies depuis un bon bout de temps.

Alors bien sûr, nous n'avons pas fait médecine, et sommes également conscients des travers des lobbies pharmaceutiques, tout sauf philanthropes, nous n'avons pas pour mission de prouver ou d'imposer notre avis mais il nous parait important de clarifier une bonne fois pour toutes ce point.

👉
La question du pass sanitaire est éminemment politique, et nous y sommes farouchement opposés. Nous continuerons à le combattre, comme un énième sujet de lutte sociale, aux côtés de tous les autres sujets que nous développons régulièrement ici.

👉 La question du vaccin est essentiellement scientifique, et le choix de l'utiliser participe d'un choix intime, bien qu'en lien avec la question de la solidarité et du collectif, et nous y sommes profondément favorables. A cela s'ajoute notre conviction que la levée des brevets est un impératif moral, notamment vis à vis des populations les plus précaires. La santé ne devrait pas être une variable de profit.

Les fossoyeurs de liberté

La situation ne fait aucun doute : la liberté est violemment attaquée par les mesures de passe sanitaire imposées par le pouvoir. La France s'engouffre toujours plus dans la voie d'une société de contrôle, inspirée du modèle chinois (voire israélien). C'est grave et nous le combattons sans ambiguïté depuis le début.

Mais, dans le même temps, la liberté est également attaquée sur l'autre front, de façon plus pernicieuse, mais tout aussi dangereuse. Sur le front de sa "défense". Des personnalités et partis politiques de droite dure, se sont emparés du combat contre les restrictions sanitaire pour en faire un levier électoral (coucou 2022). Ces Phillipot et Dupont Aignan, sont en train d'importer une mouvance américaine qui n'avait jusqu'à présent pas d'emprise en France : le libertarisme de droite.

Sans faire dans l'encyclopédique, le libertarisme (de droite, majoritaire aux USA) est la promotion d'une liberté individuelle absolue. L'idée que partout où l’État légifère, cela se fait au détriment de la liberté. Moins il y a d’État, mieux se porte l'humanité. Cette "philosophie" est bien évidemment très fortement liée à la liberté économique et financière. Les libertariens américains sont ainsi fortement financés par des ultras riches et de grandes entreprises.

Pour ces gens là, il s'agit donc de promouvoir la liberté individuelle, sans aucune notion de solidarité. Aux USA, cette mouvance a pris le l'ampleur lors du combat contre la réforme de l'assurance maladie, l’« Obamacare », une mesure destinée aux plus précaires mais, qui selon eux, était totalitaire. Ils furent aussi en première ligne sur le combat contre l'imposition par l’État Fédéral de contraintes liée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur credo : laissez moi m'enrichir, porter une arme, et vivre comme je l'entends. Et que chacun se démerde pour être heureux sans l'aide de quiconque.

Pour ces libertariens, toute action publique est une dérive vers le totalitarisme, et ils n'hésitent pas à utiliser les comparaisons avec le régime soviétique ou le régime nazi. Ce n'est donc peut être pas un hasard si on retrouve, en France, ce type de comparaison plus que déplacée et nauséabonde qui ridiculise les manifs anti passe sanitaire. Le problème avec la pensée libertarienne n'est pas qu'elle s'oppose à l'état. Très bien. Mais que dans le même temps, elle s'oppose aussi à toute organisation solidaire, populaire qui tente de s'autonomiser par rapport à un état qui maintient un système inégalitaire.

Cette vision de la liberté, uniquement centrée sur sa "propre" liberté, est en fait un égoïsme qui ne dit pas son nom. Cet individualisme poussé à l’extrême et présenté comme une défense de "LA" Liberté est en vérité déjà le dogme du néo libéralisme qui met en concurrence les individus les uns contre les autres. Ce qui revient à la notion d'une liberté qui finit toujours par être celle du plus fort.

Cette notion de la liberté fondée avant tout sur l'individu porte même préjudice à ses défenseurs, qui souvent issu des classes moyennes, ne tirent pas particulièrement leur épingle du jeu d'un système du chacun pour soi qui au final les destine à avoir une place sociale de soumission juste un peu au dessus des plus pauvres et à ne récolter que des miettes.

Il y aurait plus à gagner à défendre une liberté qui pense aussi le monde et la communauté, plutôt qu'une liberté qui pensent l'individu par dessus tout. Ce qui est déjà l'apanage du néolibéralisme qui opprime 99% de la planète. Dessinant plutôt un monde à la Mad Max qu'un monde désirable.

Combattre le pass sanitaire, en utilisant la notion de liberté, tout en se foutant du drame que vivent les populations les plus précaires en France et dans d'autres pays, en niant la catastrophe climatique en cours pour ne pas faire perdre des profits aux plus riches, c'est souiller la notion de liberté. C'est l'isoler dans un égoïsme petit bourgeois occidental. Ces gens là disent vouloir la disparition de l'état mais en réalité leur ennemi c'est l'état social, ils ne remettent jamais en question l'état policier. Ils ne voient pas (ou ne veulent pas voir) qu'ils défendent un ordre bourgeois : la surveillance de masse, les attaques contre le droit de manifester... n'entament pas leur liberté de petit bourgeois, et ils ne la combattent donc pas.

La liberté ne peut se vivre que si elle s'accompagne d'humanité, de solidarité et de résistance.


Pass sanitaire : le problème, c'est le flicage !

La vaccination n’a pour nous jamais été un problème. Elle est de facto nécessaire à l’immunisation de la communauté. Elle permet de diminuer les contaminations, d’alléger les symptômes quand elle ne provoque tout simplement pas la disparition de la maladie.
Le problème ce n’est pas les vaccins. Le problème c’est le pass sanitaire.

- Le problème c’est le commerçant qui ne sera plus un commerçant mais un micro-fasciste chargé d’écarter l’individu contaminant de son commerce. Il suffit de parler quelques secondes au patron du bar ou du restaurant d'en bas de chez soi pour comprendre l'absurdité de la mise en place du pass sanitaire : "Je n’ai pas de diplôme de flic moi" nous dit un restaurateur, "Je ne vais pas contrôler les cartes d'identité, (depuis, un amendement supprime le contrôle d'identité par les restaurateurs, mais oblige les clients à se signaler sur registre ou QR code sous peine d'amende et d'emprisonnement) ce n'est pas mon rôle, si quelqu'un veut frauder avec un pass sanitaire à un autre nom ou falsifié, il le fera." rajoute le patron d'un bar. Tous deux sont inquiets du nouvel uniforme qu’ils doivent enfiler, et inquiets de voir leur clientèle déserter et leur chiffre d’affaires plonger de nouveau.

- Le problème c’est la récolte de données personnelles et de santé qui, bien qu’annoncée comme restant anonyme, doit nous alerter. Snowden, Assange ont révélé que des millions de données étaient récoltées et utilisées par les gouvernements dans le but de surveiller leurs concitoyens. Le projet Pegasus, révélé récemment, montre comment toutes les données de nos téléphones peuvent être récupérées, transmises et utilisées par les autorités. La récolte et l'utilisation des données personnelles est une pratique répandue et qui tend à se développer dans le monde numérisé.

- Le problème c’est la géolocalisation. Devoir scanner un QR code, à chaque endroit vivant. Chaque bar, chaque lieu culturel, chaque moment festif. S'enregistrer à chaque endroit où on est passé. Que nos données de localisation soient stockées, que chacun de nos déplacements soit connu. Le problème c’est la société de contrôle.

- Le problème c’est la restriction de circulation et la condamnation à 1 an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende à qui ne respecterait pas ces restrictions. L’interdiction, pour une partie de la population, de la culture, de la fête, du divertissement, du voyage et parfois même du travail. L’expérience de la rencontre, de la vie. Le problème c’est la division qui ne peut que
s’approfondir entre le citoyen immunisé et le paria. Demain peut-être, les restrictions s’étendront. Le bureau de vote, la manifestation, seront-ils interdits aux citoyens non-vaccinés ? Le problème c’est la société disciplinaire.

- Le problème c’est de devoir montrer patte blanche, à chaque instant. De devoir prouver l’immunité. D’abord dans les lieux collectifs, mais demain peut-être, dans l’intime. Quand le pass sanitaire sera définitivement installé, intégré à une manière de vivre, quel regard sera porté sur le non-vacciné ? La condamnation à un an de prison et 15 000 euros d'amende sous prétexte de la mise en danger de la vie d'autrui constitue la création de monstres. Le citoyen contaminant devient un danger, un criminel, il fait peur et doit être exclu. La rencontre lui sera-t-elle encore possible ? L’amitié entre vaccinés et non-vaccinés sera-t-elle envisageable ? Ne faire confiance à personne, surveiller l’autre, rester sur ses gardes. Voilà le projet de l’empire. Nous regarderons nos visages, nos bras engourdis, nos bouts de papiers ou nos QR codes attestant de notre immunité. Dans chaque regard nous nous demanderons si telle ou telle personne fait partie de l’immun ou s’il est pestiféré. Nous installons la peur de l’autre quand l’autre peut être tout le monde. Nous ne nous divisons pas en deux catégories - vaccinés ou non, mais en des millions. Chaque corps est désormais une division, il n’y a plus de communauté sans avoir la preuve de l’immunité de l’autre. Chacun est surveillant, chacun est surveillé. Le problème c’est la société de vigilance.

Quelques personnes, nous l’avons vu, ont décidé d’effectuer un parallèle grotesque entre le pass sanitaire, et la mise en place de l’étoile jaune durant la seconde guerre mondiale. Au-delà du fait qu’il s’agit là d’un affront ignoble pour les personnes victimes du nazisme, c’est de surcroît la plus médiocre des analyses. Si nous devions oser une comparaison - que nous vous proposons ici dans les grandes lignes sans en détailler tous les aspects au risque de rallonger un texte déjà fourni - la mise en place et l’extension du bracelet électronique pour les anciens détenus comme alternative à la prison semble être beaucoup plus proche de notre réalité. Le contrôle des déplacements, la menace de restrictions de circulation plus sévère encore, la vigilance portée par les autres sur le porteur du bracelet ou le non-immunisé, sont un ensemble d’éléments permettant d’effectuer un parallèle entre pass sanitaire et bracelet électronique. Discipline, contrôle et vigilance: la triple facette d’un même dispositif. Ce n'est pas si étonnant que dans le dernier rapport du sénat sur la question de la gestion des catastrophes, cette mesure soit proposée : dans le cas d'une quarantaine, il est envisagé le port du bracelet électronique pour contrôler le respect de celle-ci.

« Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore(…). Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses, qui font de nous autant de micro-fascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu fort, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma » Gilles Deleuze, février 1977

VACCINATION & INTÉRÊTS PERVERS
La mise en place de la vaccination dans le contexte de la pandémie de covid-19 de par la mise en place du pass sanitaire est imbriquée dans des intérêts économiques, privés, individualistes pervers :

- Le problème c’est la course aux vaccins. À la manière de la conquête spatiale durant la guerre froide, la conquête du vaccin a mis en concurrence les états et les laboratoires dans une guerre aussi bien économique que d'égos, pour pouvoir se targuer d'avoir été celui qui sauve le monde de la pandémie et rapportant au passage un maximum d'argent. Il a donc fallu trouver le vaccin le plus rapidement possible et que celui-ci soit le plus efficace. Des millions ont été brusquement injectés dans la recherche du vaccin, annihilant brusquement la possibilité de tout autre recherche de traitement. Nous pouvons faire deux constats de cette course aux vaccins. Le premier est que la production de 5 peut-être 6 vaccins en une année – un record – dont certains basés sur une nouvelle technologie : l'ARN messager – considéré par certains scientifiques comme révolutionnaire - a provoqué une perte de confiance énorme envers un procédé médical vieux de plus d’un siècle et ayant pourtant révolutionné la médecine. Le deuxième, c'est que malgré des dizaines de millions de doses, nous voyons le virus circuler, se transformer - un phénomène cependant tout à fait connu des scientifiques. Pour l'heure nous ne voyons pas le bout de cette période éprouvante.

Cet exemple est frappant. Un ami raconte : « L’autre jour, ma mère vaccinée double dose depuis suffisamment longtemps était de passage dans ma ville. On ne se voit pas souvent et j’étais heureux de pouvoir la revoir. Un quart d’heure avec elle à se raconter nos vies, ce qu’on devient, c’est suffisamment rare et son passage me remplissait de joie. Elle a finalement continué sa route, nous ne nous sommes pas vus. La raison ? Elle a appris qu’elle était cas contact et a préféré ne pas prendre le risque de contaminer. »

Le vaccin, amené par le prince comme le saint-graal libérant la population de la distanciation, censé nous faire retrouver la totalité de nos gestes et nos déplacements n'a – et il fallait s'en douter – pas tout arrangé d'un coup de baguette magique. Il faut attendre, inlassablement, et subir les volontés autoritaires et libérales du pouvoir capitaliste.

- Dans cette logique, le pouvoir effectue une vaccination à marche forcée dans l'unique but d'un retour à la normale le plus rapidement possible. Par retour à la normale nous entendons non pas le retour des libertés pré-pandémie mais bien la remise en route de l'économie mondialisée tournant à plein régime. Pour ce faire, tous les coups sont permis. Jusqu'au chantage le plus abject.

- Le problème c’est l’intérêt privé, profondément individualiste. Celui qui fait qu’on va se faire vacciner pour continuer à faire la fête, à aller voir un concert, à partir en vacances, et qui par la même occasion annihile toute idée collective de la vaccination. Que quiconque ayant pris rendez-vous pour se faire vacciner après les annonces de Macron ose dire qu’il l'a fait pour l’immunité collective, pour protéger les autres, c’est une hérésie. Une doctrine consistant à faire oublier la restriction, le chantage. Car le seul but est de récupérer les droits de circulation perdus.

Il n'y a qu'à observer le nombre de rendez-vous pris sur Doctolib à la minute qui suivit les annonces de l'empereur. 1,3 millions de personnes, qui l'ont fait afin de pouvoir continuer à boire un verre, accéder à la culture, ou bien plus grave, par peur de perdre leur travail. 1,3 millions de personnes se sont empressées de prendre rendez-vous pour se faire vacciner. Il ne s’agit pas ici de condamner mais de faire un constat aussi simple qu'amer. La stratégie vaccinale mise en place est profondément imbriquée dans le libéralisme-autoritaire. Elle individualise, punit, contraint. Chacun pour sa pomme et sauve qui peut. Protéger nos vieux, on s'en foutait encore hier. Mais maintenant que cela inclut de pouvoir se prendre une bonne pinte au bar, cela devient la priorité. Échec de la communauté, victoire du pouvoir libéral et autoritaire. Le pouvoir a façonné nos existences selon ce modèle individualiste dans l'unique objectif de servir ses intérêts.

« La démocratie immunitaire est pauvre en communauté – elle en est désormais quasi privée. Quand on parle de « communauté » on entend seulement un ensemble d’institutions qui renvoient à un principe d’autorité. Le citoyen est soumis à celui qui lui garantit protection. Il se garde en revanche de l’exposition à l’autre, il se préserve du risque de contact. L’autre est infection, contamination, contagion. » Donatella di Cesare – Un virus souverain La communauté, c'est le fait d'accueillir l'altérité de l'autre. Projet fondamentalement antagoniste avec les volontés de séparation des individus auxquels nous assistons. Face à ce projet, nous devons recréer la communauté pour entrevoir la possibilité d’une immunisation désirable, afin de sortir de la crise. Vaccination ou traitement, le but est bien de mettre au premier plan de l’immunisation l’intérêt commun.

POUR L’IMMUNISATION COMMUNISTE
Les perversions organisées par l’empire pour détourner les esprits de la communauté nous ont plongés dans un monde de petites peurs façonnant nos regards portés sur l’autre. Provoquant la rétractation de nos gestes. Pour sortir la tête haute de cette crise, il nous aurait fallu une organisation de l’immunisation basé sur le sensible et la communauté. Dénuée de tout intérêt économique et privé. Basée sur la communisation des recherches scientifiques. Comprenant la suppression des brevets sur les vaccins dans le cas réformiste. Invitant à l’immunisation des populations pour soi et pour les autres. Comprendre pour la communauté. Privilégier les libertés plutôt que les restrictions. Sans pervertir nos démarches d’immunisation par un chantage grotesque.

Refuser de voir nos libertés détruites, nos corps contrôlés, nos déplacements mutilés. Sortir ensemble plutôt que seul. Retrouver ce qui nous lie. Préférer l'immunisation communiste plutôt que la vaccination individualiste, capitaliste, libérale. L’immunisation communiste s'appuie sur la possibilité pour les communautés de s’immuniser par et pour elles. C’est choisir, avec l’intégralité des données scientifiques mises en commun la meilleure façon de s'immuniser. L’important réside dans la prise de décision la plus éclairée et consentie possible.

Au vu de la verticalité des prises de décision actuelle, nous ne pouvons que constater l’antagonisme entre la vaccination libérale et l’immunisation communiste. La première sert le pouvoir, elle a pour objectif d’asseoir son autorité en contrôlant la circulation des individus. La nécessité de l'immunisation communiste réside également sur le constat simple qu'il y a une lutte des classes qui se joue ici. On ne peut que la constater en observant la décision de ne pas appliquer le pass sanitaire à l’Assemblée nationale, ou encore pour les policiers.

Également dans le fait que le métro, haut lieu de contamination, ne soit pas soumis au pass sanitaire dans la logique évidente de permettre la circulation des travailleurs et des travailleuses qui seront pourtant les plus impactés par les nouvelles contraintes disciplinaires. Encore plus violent, l'annonce par la ministre du travail de la possibilité de suspensions des contrats de travail sans rémunération pour les salariés n'ayant pas de pass sanitaire pouvant être suivie d'une procédure disciplinaire. Aussi, le simple fait que dans le même discours, Macron annonça l’extension du pass sanitaire aux lieux de vie, la mise en place de la retraite à 64 ans dans les temps à venir et la mise en application de la réforme de l’assurance chômage montre qu’il s’agit d’un seul et même projet, libéral et autoritaire.

Voilà pour nous l’intérêt de descendre dans la rue pour nous opposer au pass sanitaire. Il ne s’agit pas là d’appréhension médicale. Mais bien de philosophie, d’éthique, mais également d'une lutte sociale et libertaire. De combattre un modèle pour un autre, plus désirable.

« Il est de la règle de vouloir la mort de l’exception. Il sera donc de la règle de l’Europe de la culture d’organiser la mort de l’art de vivre qui fleurit encore à nos pieds. » Jean-Luc Godard

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Source :
Donatella di Cesare - Un virus souverain
Gilles Deleuze - Deux régimes de fous
Michel Foucault - Sécurité, Territoire, Population
Michel Foucault - Surveiller et Punir
Vanessa Codaccioni - La société de vigilance
Sénat - Rapport Numérique Pandémie


So Foutu

On a malheureusement pris l'habitude d'être déçus par les médias. Mais quand il s'agit d'un média qu'on estime très fort, cela fait toujours plus mal. C'est ce qu'il s'est passé ce week-end avec la couverture indigne de So Foot sur le match Hongrie-France, qui a donné lieu à une apologie à peine cachée de supporters hongrois qui, détail sans trop d'importance semble-t-il pour le journal, sont nazillons et homophobes.

So Foot, c'est un peu le média qui a bouleversé le paysage de la presse sportive française dans les années 2000. Un ton décalé et piquant, qui ne se cantonne pas qu'aux discussions tactiques, et qui inclut l'environnement des matchs, notamment les supporters. Et de nombreuses enquêtes liant intelligemment des sujets de société au monde du ballon rond. Avec So Foot, on pouvait kiffer le foot sans être ringard ! Mais c'était il y a 15 ans.

On aimait aussi So Foot pour sa façon nuancée et documentée de traiter de l'univers des supporters, entre autres les Ultras, loin des clichés et raccourcis considérant tout supporter comme un assoiffé d'alcool et de violence. C'est une (bonne) chose de ne pas stigmatiser les supporters. Mais c'en est une autre de traiter un groupe de nazillons sous le prisme de l'animation et de l'ambiance, en mettant de côté leur racisme et homophobie.

De quoi/qui parle t on ? Des supporters hongrois, et plus précisément du groupe Carpathian Brigade., qui est un regroupement de supporters de différents clubs hongrois, souvent ennemis, se réunissant le temps des matchs internationaux autour de la grande Hongrie. Une bonne partie des membres ne cache pas son appartenance aux mouvances néo nazies (ils faisaient le salut hitlerien en 2016 lors de la coupe du monde). Sur cet Euro, ils se sont déjà illustrés avec des banderoles anti LGBT et contre le mouvement BLM (Black Lives Matter) avec une opposition à l'idée de poser un genou à terre. Face à la France, certains ont poussé des cris de singes quand des joueurs noirs touchaient le ballon...

Résultat ? So Foot décide de mettre en avant les supporters hongrois, et notamment ce groupe, pour louer la folle ambiance qu'ils ont réussi à mettre dans et hors du stade.

On aurait aimé qu'il s'agisse d'une boulette d'un journaliste qui n'était pas au courant des tendances idéologiques de ces supporters. Mais non.
Après les avoir interpellés sur les réseaux, So Foot nous a répondu qu'ils n'avaient jamais fait l'éloge de ces fascistes, ayant même écrit un autre article sur le sujet.

Sauf que c'est pire. La rédaction avait donc connaissance du fait que le noyau de ce groupe était clairement composé de néo-nazis mais elle a tout de même décidé de mettre en avant leur formidable organisation et l'ambiance qu'ils ont su mettre. Même si, il est vrai, certains sont un peu racistes et un peu homophobes.

Comme si un média musical allait chroniquer un artiste ouvertement néo-nazi, en mentionnant qu'il est quand même un peu raciste. .. Mais que, putain, il assure musicalement !

Ce qui nous met en rage. C'est que cette attitude de So Foot valide et renforce l'idée qu'en 2021, être raciste, ce serait une opinion parmi tant d'autres...Être nazi aussi. Le discours serait : "Oui oui, on entend que ça ne plaise pas à tout le monde. Mais bon, ça ne plaît pas à tout le monde non plus que certains soient anarchistes, ou musulmans, ou homos, ou vegans... Bon bah c'est pareil ! Et puis, faites pas chier, on l'a bien précisé qu'ils étaient nazis, on peut donc parler du reste ? Et notamment de ce qu'ils font de formidable en termes d'animation des stades ?"

Dire cela, même en pointillé, c'est faire de la politique. C'est prendre position. Et, à nos yeux, c'est être du mauvais côté de l'histoire et de l'humanité.

Qui plus est, quand on sait les enjeux politiques du moment. Quand on voit l'offensive raciste qui a poussé l'équipe de France à ne pas poser un genou à terre. C'est d'autant plus rageant que So Foot avait publié une très belle tribune (Genoux à terre, debout à tort ?) prenant position pour que les Bleus ne cèdent pas à la pression de l'extrême droite sur cette question.

On a du mal à saisir qu'un média puisse prendre position pour que les bleus posent un genou à terre puis, deux jours plus tard, fasse l'apologie d'un groupe à l'opposé de ces valeurs antiracistes. Car les Carpathian combattent clairement les différences : de couleur de peau, de religion, de sexualité...

La seule explication encore plausible (et paisible) à nos yeux serait que la rédaction de So Foot ne se soit pas rendue compte que les lignes sur la superbe ferveur hongroise concernaient ce groupe. Et qu'elle n'ose pas le reconnaître.

Si ce n'est pas cela, So foot nous paraît bien foutu...


PALESTINE : LE REFUS DE L'APARTHEID

Alors que le bilan s'alourdit, à l'heure ou nous écrivons ces lignes, on compterait déjà 126 morts dont 7 israéliens d'un côté et 119 Palestiniens de l'autre parmi lesquels au moins 31 enfants, plus de 800 blessés, la destruction d'écoles, de bâtiments officiels, du siège des médias et des dizaines d'habitations rasées par les bombardements. Beaucoup de choses ont déjà été dites.

Cependant, il nous paraît important de resituer le contexte dans lequel intervient cette escalade de la violence coloniale pouvant aboutir à une troisième intifada alors que les organisations palestiniennes, dont le Hamas, demandent à la communauté internationale d'encadrer et sécuriser un cessez-le-feu général, ce que le gouvernement israélien a délibérément refusé.

« Les terroristes n'ont pas payé un prix suffisamment lourd pour leurs attaques » (B. Netanyahu dans Times of Israel)

L'histoire se répète et va de mal en pis, l'état israélien accélère son processus de colonisation dans le quartier de Sheick Jarrah, autour de la mosquée de Al-Aqsa, lieu hautement symbolique de Jérusalem-Est, ville séparée par un mur, symbole même de ce régime d'apartheid. En effet, le feu aux poudres a été déclenché par la menace d'expulsion de 70 familles palestiniennes. Pour le coup, le procès en cours qui devait se dérouler le 10 mai, a dû être repoussé pour le moment.

A la veille du 73ème anniversaire de la Nakbah (synonyme de « grande catastrophe »), correspondant à l'édification de l'état sioniste et de l'exil forcé de 800 000 Palestiniens, tout laissait entrevoir une montée du conflit avec une voie sans issue. Une partie de la population palestinienne vit enclavée entre la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. D'autres Palestiniens appelés « arabes-israéliens » vivent en Israël (où ils représentent 20 à 30% de la population) le plus souvent dans la pauvreté et discriminés, en étant dotés d'un passeport israélien avec une mention spécifique à cette identité, également dans l'état civil.

Nous utilisons ce terme d'« arabes-israéliens » avec parcimonie, rappelant qu'historiquement et même actuellement, il existe de nombreux juifs de culture arabe qui le revendiquent (issus du Moyen-Orient et du Maghreb). Nous préférerons donc l'emploi général du terme Palestinien et refuserons cette expression, utilisée par Israël pour isoler la minorité palestinienne sur son sol du reste de la communauté palestinienne enclavée.

 

 

Renforcé après le mandat du précédent président américain Donald Trump, artisan de la normalisation des relations diplomatiques pré-existantes mais dorénavant officialisées d'Israël avec des pays arabes parmi lesquels l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou le Maroc, le gouvernement de Netanyahu a le champ libre après l'échec total de la gauche israélienne.

Provocation suprême, après le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem, les palestiniens se retrouvent encore plus esseulés et ignorés par l'ensemble de la communauté internationale à de rares exceptions telles que l'Irlande (dont le nord subit encore une occupation militaire et étatique) et l'Afrique du Sud (qui a connu une situation similaire en termes d'occupation, on n'ignore pas non plus que ce pays a subi l'apartheid ), quand bien même Biden a rétabli l'aide financière américaine. Si le sort des Palestiniens n'intéresse pas outre mesure les institutions mondiales, il existe heureusement une solidarité internationale infaillible réunie autour de la campagne BDS afin de faire pression sur ces instances.

Le gouvernement d'extrême droite israélien a pu légiférer légalement l'apartheid avec une loi sur le concept d'un état juif approuvé par la Knesset (assemblée). Elle est dorénavant appliquée pour accélérer le processus de colonisation, incitant largement les colons à prendre possession des terres et des maisons à Jérusalem-Est dans le quartier de Sheick Jarrah autour de Al Quads (Esplanade des Mosquées), tandis que ce qui reste de territoires palestiniens rétrécit déjà à vue d'œil au fur et à mesure des années comme le montre le graphique ci-joint. Tout s'accélère.

Encouragés par ces mesures, des colons d'extrême droite protégés par Tsahal, ont multiplié les intimidations sous des formes pré-pogromistes aux cris de « Mort aux Arabes ! » au cours des derniers mois, alors que l'armée israélienne appuie cette multiplication des tentatives d'expulsions des logements et des terres palestiniennes dans le but de mettre à « bien » son projet d'annexion totale. Les recours juridiques de la population palestinienne passent à la trappe, certains qui devaient passer en appel le 10mai sont reportés à cause des événements en cours.

Aux abords de la mosquée Al Aqsa, l'occupation sioniste réprime les fidèles à l'approche de la fin de Ramadan, ce qui est vu comme une provocation extrême d'autant que le peuple palestinien s'apprête à commémorer la Nakbah. La colère populaire s'est ainsi logiquement propagée et reportée sur l'ensemble des territoires occupés.

Si nous voulons saisir les enjeux, même en les survolant, il est important de rappeler le facteur démographique (voir photo) notamment concernant la population de Jérusalem, environ 920 00 personnes dont environ 500 000 israéliens pour 220 000 colons à Jérusalem-Est.
Plus de la moitié de la population palestinienne a moins de 25 ans, la nouvelle génération a seulement des souvenirs de la deuxième Intifada, elle a grandi à la sortie d'une guerre civile fratricide entre le Hamas et le Fatah, pleine de désillusions sur son avenir, accentuée par la corruption de ses instances à Jérusalem, Gaza comme en Cisjordanie. Tous les Palestiniens subissent la répression féroce de l'occupant dès le plus jeune âge, souvent la prison, les seules perspectives d'avenir sont de partir sans pouvoir revenir (Israël interdit aux Palestiniens de revenir sur leurs terres), ou de rester, lutter, résister mais forcément subir.

 

 

Revenant à l'aspect démographique, il y a une réelle peur chez une partie des israéliens d'être « remplacée » sur ses terres conquises, la natalité « arabe » étant plus forte et sa population plus jeune sur son sol et dans les territoires occupées. La peur d'un « grand remplacement » et la férocité du nationalisme israélien ainsi que son arsenal militaire et répressif, fait que cet état est de plus en plus érigé en tant que modèle par une partie non-négligeable de l'extrême-droite largement antisémite et de la suprématie blanche de manière globale, on pourra citer Bolsonaro, le gouvernement polonais qui légifère des lois mémorielles négationnistes, ou encore Orban en Hongrie, en passant par Modi en Inde.

Israël accuse forcément le Hamas d'être à la manœuvre parce que ses milices sont celles qui disposent du plus de moyens pour lui tenir tête. Tsahal en profite pour riposter, attaquer ses bases et se débarrasser de ses têtes de réseaux. A plusieurs reprises, les Cerveaux non Disponibles ont été interpellé-e-s voir accusé-e-s de soutenir le Hamas. Il nous paraît nécessaire de répondre brièvement et d'éclairer notre grille de lecture analytique d'un point de vue décolonial et matérialiste. Il faut souligner que par le passé, Israël a tenté d'affaiblir le Fatah par tous les moyens possibles.

L'arrivée au pouvoir du Hamas en 2000 par un processus démocratique est le résultat d'un demi siècle d'occupation et de colonisation. Le Hamas qui n'existe que depuis 1987, n'est pas un État et ne dispose en aucun cas des moyens militaires de Tsahal, malgré des aides financières parfois importantes venues de l’étranger.

Les Palestiniens de Gaza étouffent tous, sous le blocus israélien. Ce n'est ni le Hamas, ni le FPLP, ni le Djihad Islamique, ni même le Fatah qui sont en capacité de stopper la colonisation, les blocus sur l'eau et l'électricité, de freiner les humiliations quotidiennes de la police et l'armée, l'attitude "pogromiste" des colons, donc et surtout de décréter une paix, juste et durable à laquelle aspirent les palestiniens.

 

 

Le président de l'autorité palestinienne Mahoud Abbas, qui semble avoir lâché sa population, ne répond plus par la force , et par le passé le Hamas a respecté les cessez-le-feu, auxquels il appelle encore aujourd'hui. En dehors des "regains de tensions", l'expansion des territoires annexés n'a jamais cessé, ni les persécutions envers les palestiniens, ni les check-points, ni toutes les persécutions coloniales.

Israël est seule à pouvoir manœuvrer si toutefois elle désirait l'arrêt du "conflit", ses interlocuteurs sont prêts, mais ça ne pourra se faire qu'à la seule condition de la justice et la dignité trop longtemps bafouées. Seulement voilà, le 1er ministre, B.Netanyahou, plutôt préoccupé de légitimer sa position devenue fragile à force de procès pour détournements et corruption, en sollicitant l'appui des partis ultraorthodoxes d'extrême droite, ne semble pas du tout être engagé dans un processus de paix... Bien au contraire, ce dirigeant, qui a tout de même permis l’implantation de ces nouvelles colonies israéliennes, n'a jamais donné de signe en ce sens et une partie de la gauche israélienne se tait, à de rares exceptions.

Toutes les vies se valent, qu'importe les confessions, mais les cartes de la résolution du conflit sont donc logiquement dans la main de l'oppresseur, l'opprimé lui, ne fait que résister par tous les moyens qui lui semblent bons et possibles, cela a toujours été le cas durant les guerres coloniales.

Face à cette injustice insupportable qui dure depuis trop longtemps, nous appelons à nous mobiliser dans différentes villes de France, et ailleurs dans le monde, ce samedi et pour la suite des événements. Vous trouverez ci dessous une liste des rassemblements dans la francophonie :

Vive la Palestine libre et vive la paix et la dignité pour tous !

Mobilisations ce samedi :

• Albertville, devant la sous-préfecture, 11h
• Bordeaux, place de la Victoire, 15h
• Bruxelles, place Albertine, à 15h
• Caen, place du théâtre, à 16h
• Clermont-Ferrand, place de Jaude, 15h
• Genève, zone piétonne du Mont Blanc, 14h
• Lannion, devant la sous-préfecture, 11h
• Le Havre, Hotel de ville, 14h
• Lille, Grand Place, à 15h00
• Lyon, place Bellecour, à 15h
• Marseille, place Bargemon, à 15h
• Metz, place Saint-Jacques, à 11h
• Montpellier, St Paul la Paillade, à 10h30
• Nancy, place Maginot, à 15h
• Nantes, carrefour Barillerie/50 otages, 14h30.
• Nice, place Massena, à 15h
• Nîmes, avenue Feuchères, à 15h
• Orléans, place du Martroi, 15h
• Paris, métro Barbès, à 15h
• Poitiers, place de la mairie, 15h
• Reims, Fontaine de la solidarité (Place d’Erlon), à 14h30
• Rennes, place de la République, à 15h
• Saint-Étienne, place Chavanelle, à 15h
• Strasbourg, place de l’Université, à 14h30
• Toulouse, place du Capitole à 11h
• Tours, place Jean Jaurès, 15h