La rue est-elle une impasse ?

Depuis 10 semaines, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues de petites, moyennes et grandes villes françaises, pour refuser le pass sanitaire. Malgré l'ampleur de la mobilisation, le pouvoir n'est pas prêt de fléchir. Il fut un temps, pas si lointain, où des mobilisations sociales importantes pouvaient annuler des réformes impopulaires.

Mais depuis plusieurs années, le pouvoir ne cesse de rappeler que "ce n'est pas la rue qui gouverne". Lancée par Raffarin en 2003, cette maxime a depuis été reprise par Sarkozy en 2012 (La rue n'a jamais fait la loi) puis Valls en 2016 (La démocratie, ce n’est pas la rue). Macron est sans aucun doute le président qui aura appliqué cette maxime de façon radicale. En quatre ans, le président de la Startup Nation a connu au moins six mouvements sociaux d'ampleur exceptionnelle (détail en fin d'article). Sans jamais changer sa politique.

Dans l'histoire française, la prise en compte des revendications sociales fait partie des éléments de la démocratie. Il ne s'agissait pas d'élire, puis de laisser un pouvoir faire ce qu'il voulait pendant 5 ou 7 ans. Manifester faisait partie des outils d'expression... et de pression.

Mais le pouvoir a rapidement compris qu'il avait tout intérêt à ignorer la colère populaire. Que s'il restait inflexible, semaine après semaine, mois après mois, la mobilisation faiblirait forcément. Et le mouvement s'estomperait "naturellement". Qu'importe le mouvement, son ampleur et sa popularité

Face à cela, la pression et le rapport de force pouvait venir d'une mobilisation offensive, mettant le pouvoir devant une situation qui l'oblige à "réagir". Ce n'est pas un hasard si le seul petit "pas" que Macron a fait en 4 ans fut au moment de la séquence la plus insurrectionnelle des GJ. Ce ne fut pourtant pas le moment où le plus de Français furent dans la rue (il y a eu plus de monde contre la réforme des retraites par exemple).

Mais pour annihiler toute nouvelle possibilité de rapport de force compliqué pour le pouvoir, Macron a choisi de militariser le "maintien de l'ordre" des manifestations. Les manifs sensibles pour le pouvoir sont ainsi devenues de véritables nasses mobiles, où les manifestants sont totalement encerclés de milliers de policiers/gendarmes. Aucun autre pays au monde n'offre un tel spectacle, véritable simulacre de démocratie. Une prison à ciel ouvert pour "manifester ses droits".

Résultat ? Il n'est plus possible de peser sur les décisions du pouvoir en mobilisant massivement. Puisque le pouvoir s'en fout. Et sait que s'il ne réagit pas, le mouvement finira par s’essouffler. Et il n'est plus possible de peser en mettant le pouvoir en difficulté dans la rue puisque chaque manif déclarée est une nasse. Et que tout appel non déclaré est violemment réprimé : arrestations, charges, amendes, GAV, LBD, lacrymo, BRAV M…

Face à ce constat d’échec, nous n'avons clairement pas de solution miracle. Mais reconnaitre l'impasse des manifs déclarées permettrait déjà de tenter de construire différemment les mobilisations futures.

Qui, parmi ceux qui sont descendus dans la rue depuis 10 semaines contre le pass sanitaire, pense encore que continuer ces manifs peut infléchir la position de Macron ? Qui pense que les réformes ultra libérales et sécuritaires du pouvoir peuvent être stoppées par des mobilisations futures ?

Pour ceux qui veulent lutter contre ce monde et qui ne se voilent plus les yeux sur cette impasse, il n'y a pas d'autre choix que de prendre acte de la situation et de concevoir des parades. Pour créer un nouveau rapport de force qui mette réellement le pouvoir en difficulté. Que ce soit de façon symbolique ou non.

 

***MACRON. 4 ANS DE DÉNI****

- Fin 2018 : les Gilets Jaunes évidemment, avec plus de 400 000 manifestants sur les premiers actes. Des dizaines d'actes, pendant près de deux ans et 40 000 rassemblements ! C'est énorme et du jamais vu.

- 16 mars 2019 : 350 000 personnes dans les rues pour la Marche pour le Climat

- 05 décembre 2019 : près d'un million de personnes contre la Réforme des retraites, avec de nombreuses autres manifs massives les semaines suivantes

- 13 juin 2020 : 30 à 50 000 personnes rien qu'à Paris contre les violences policières et le racisme.

- 28 novembre 2020 : Près de 500 000 personne dans toute la france contre la loi Sécurité Globale, avec de nombreuses autres manifs massives les semaines suivantes.

- 07 aout 2021 : Plus de 500 000 personnes dans toute la France contre le pass Sanitaire. Plus de 10 samedis consécutifs de mobilisation avec plus de 100 000 personnes dans les rues.


Mise au point : La position de CND vis à vis de la pandémie

🚨 STOP ✋🏽
PRENONS UNE MINUTE POUR UNE MISE AU POINT 🔥
Dans une période de grande confusion, prendre position est toujours compliqué. Notre farouche opposition au pass sanitaire semble avoir brouillé la clarté de notre positionnement sur la question du Covid et du vaccin. Voici donc quelques précisions.

Déjà, nous ne nous positionnons pas en fonction des prises de position du pouvoir (que l'on combat clairement). Au Printemps 2020, alors que le gouvernement estimé que le port du masque était inutile pour la population (voir contre productif), nous avons clairement et largement clamé qu'il fallait des masques, pour tous, et au plus vite. Lorsque les masques sont arrivés et que le pouvoir a décidé qu'il fallait les rendre obligatoire, nous n'avons pas changé d'avis sur l'utilité et l'importance du masque, notamment en lieu clos.

De la même façon aujourd'hui, si nous maintenons que le pass sanitaire est une aberration et un énorme danger, nous restons convaincu que la vaccination est l'un des moyens les plus efficace pour limiter la pandémie. Et ce, même si Macron et Véran le pensent aussi !
Bien que n’étant ni médecins, ni scientifiques ( ni ne travaillant pour : Bill Gates, Soros, le Nouvel Ordre Mondial, Macron, Satan ou encore Enquête Exclusive, soyez rassuré.es ), nous pensons que le VACCIN est un outil, pas le seul, mais INDISPENSABLE, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 qui pourrit nos vies depuis un bon bout de temps.

Alors bien sûr, nous n'avons pas fait médecine, et sommes également conscients des travers des lobbies pharmaceutiques, tout sauf philanthropes, nous n'avons pas pour mission de prouver ou d'imposer notre avis mais il nous parait important de clarifier une bonne fois pour toutes ce point.

👉
La question du pass sanitaire est éminemment politique, et nous y sommes farouchement opposés. Nous continuerons à le combattre, comme un énième sujet de lutte sociale, aux côtés de tous les autres sujets que nous développons régulièrement ici.

👉 La question du vaccin est essentiellement scientifique, et le choix de l'utiliser participe d'un choix intime, bien qu'en lien avec la question de la solidarité et du collectif, et nous y sommes profondément favorables. A cela s'ajoute notre conviction que la levée des brevets est un impératif moral, notamment vis à vis des populations les plus précaires. La santé ne devrait pas être une variable de profit.

Les fossoyeurs de liberté

La situation ne fait aucun doute : la liberté est violemment attaquée par les mesures de passe sanitaire imposées par le pouvoir. La France s'engouffre toujours plus dans la voie d'une société de contrôle, inspirée du modèle chinois (voire israélien). C'est grave et nous le combattons sans ambiguïté depuis le début.

Mais, dans le même temps, la liberté est également attaquée sur l'autre front, de façon plus pernicieuse, mais tout aussi dangereuse. Sur le front de sa "défense". Des personnalités et partis politiques de droite dure, se sont emparés du combat contre les restrictions sanitaire pour en faire un levier électoral (coucou 2022). Ces Phillipot et Dupont Aignan, sont en train d'importer une mouvance américaine qui n'avait jusqu'à présent pas d'emprise en France : le libertarisme de droite.

Sans faire dans l'encyclopédique, le libertarisme (de droite, majoritaire aux USA) est la promotion d'une liberté individuelle absolue. L'idée que partout où l’État légifère, cela se fait au détriment de la liberté. Moins il y a d’État, mieux se porte l'humanité. Cette "philosophie" est bien évidemment très fortement liée à la liberté économique et financière. Les libertariens américains sont ainsi fortement financés par des ultras riches et de grandes entreprises.

Pour ces gens là, il s'agit donc de promouvoir la liberté individuelle, sans aucune notion de solidarité. Aux USA, cette mouvance a pris le l'ampleur lors du combat contre la réforme de l'assurance maladie, l’« Obamacare », une mesure destinée aux plus précaires mais, qui selon eux, était totalitaire. Ils furent aussi en première ligne sur le combat contre l'imposition par l’État Fédéral de contraintes liée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur credo : laissez moi m'enrichir, porter une arme, et vivre comme je l'entends. Et que chacun se démerde pour être heureux sans l'aide de quiconque.

Pour ces libertariens, toute action publique est une dérive vers le totalitarisme, et ils n'hésitent pas à utiliser les comparaisons avec le régime soviétique ou le régime nazi. Ce n'est donc peut être pas un hasard si on retrouve, en France, ce type de comparaison plus que déplacée et nauséabonde qui ridiculise les manifs anti passe sanitaire. Le problème avec la pensée libertarienne n'est pas qu'elle s'oppose à l'état. Très bien. Mais que dans le même temps, elle s'oppose aussi à toute organisation solidaire, populaire qui tente de s'autonomiser par rapport à un état qui maintient un système inégalitaire.

Cette vision de la liberté, uniquement centrée sur sa "propre" liberté, est en fait un égoïsme qui ne dit pas son nom. Cet individualisme poussé à l’extrême et présenté comme une défense de "LA" Liberté est en vérité déjà le dogme du néo libéralisme qui met en concurrence les individus les uns contre les autres. Ce qui revient à la notion d'une liberté qui finit toujours par être celle du plus fort.

Cette notion de la liberté fondée avant tout sur l'individu porte même préjudice à ses défenseurs, qui souvent issu des classes moyennes, ne tirent pas particulièrement leur épingle du jeu d'un système du chacun pour soi qui au final les destine à avoir une place sociale de soumission juste un peu au dessus des plus pauvres et à ne récolter que des miettes.

Il y aurait plus à gagner à défendre une liberté qui pense aussi le monde et la communauté, plutôt qu'une liberté qui pensent l'individu par dessus tout. Ce qui est déjà l'apanage du néolibéralisme qui opprime 99% de la planète. Dessinant plutôt un monde à la Mad Max qu'un monde désirable.

Combattre le pass sanitaire, en utilisant la notion de liberté, tout en se foutant du drame que vivent les populations les plus précaires en France et dans d'autres pays, en niant la catastrophe climatique en cours pour ne pas faire perdre des profits aux plus riches, c'est souiller la notion de liberté. C'est l'isoler dans un égoïsme petit bourgeois occidental. Ces gens là disent vouloir la disparition de l'état mais en réalité leur ennemi c'est l'état social, ils ne remettent jamais en question l'état policier. Ils ne voient pas (ou ne veulent pas voir) qu'ils défendent un ordre bourgeois : la surveillance de masse, les attaques contre le droit de manifester... n'entament pas leur liberté de petit bourgeois, et ils ne la combattent donc pas.

La liberté ne peut se vivre que si elle s'accompagne d'humanité, de solidarité et de résistance.


Pass sanitaire : le problème, c'est le flicage !

La vaccination n’a pour nous jamais été un problème. Elle est de facto nécessaire à l’immunisation de la communauté. Elle permet de diminuer les contaminations, d’alléger les symptômes quand elle ne provoque tout simplement pas la disparition de la maladie.
Le problème ce n’est pas les vaccins. Le problème c’est le pass sanitaire.

- Le problème c’est le commerçant qui ne sera plus un commerçant mais un micro-fasciste chargé d’écarter l’individu contaminant de son commerce. Il suffit de parler quelques secondes au patron du bar ou du restaurant d'en bas de chez soi pour comprendre l'absurdité de la mise en place du pass sanitaire : "Je n’ai pas de diplôme de flic moi" nous dit un restaurateur, "Je ne vais pas contrôler les cartes d'identité, (depuis, un amendement supprime le contrôle d'identité par les restaurateurs, mais oblige les clients à se signaler sur registre ou QR code sous peine d'amende et d'emprisonnement) ce n'est pas mon rôle, si quelqu'un veut frauder avec un pass sanitaire à un autre nom ou falsifié, il le fera." rajoute le patron d'un bar. Tous deux sont inquiets du nouvel uniforme qu’ils doivent enfiler, et inquiets de voir leur clientèle déserter et leur chiffre d’affaires plonger de nouveau.

- Le problème c’est la récolte de données personnelles et de santé qui, bien qu’annoncée comme restant anonyme, doit nous alerter. Snowden, Assange ont révélé que des millions de données étaient récoltées et utilisées par les gouvernements dans le but de surveiller leurs concitoyens. Le projet Pegasus, révélé récemment, montre comment toutes les données de nos téléphones peuvent être récupérées, transmises et utilisées par les autorités. La récolte et l'utilisation des données personnelles est une pratique répandue et qui tend à se développer dans le monde numérisé.

- Le problème c’est la géolocalisation. Devoir scanner un QR code, à chaque endroit vivant. Chaque bar, chaque lieu culturel, chaque moment festif. S'enregistrer à chaque endroit où on est passé. Que nos données de localisation soient stockées, que chacun de nos déplacements soit connu. Le problème c’est la société de contrôle.

- Le problème c’est la restriction de circulation et la condamnation à 1 an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende à qui ne respecterait pas ces restrictions. L’interdiction, pour une partie de la population, de la culture, de la fête, du divertissement, du voyage et parfois même du travail. L’expérience de la rencontre, de la vie. Le problème c’est la division qui ne peut que
s’approfondir entre le citoyen immunisé et le paria. Demain peut-être, les restrictions s’étendront. Le bureau de vote, la manifestation, seront-ils interdits aux citoyens non-vaccinés ? Le problème c’est la société disciplinaire.

- Le problème c’est de devoir montrer patte blanche, à chaque instant. De devoir prouver l’immunité. D’abord dans les lieux collectifs, mais demain peut-être, dans l’intime. Quand le pass sanitaire sera définitivement installé, intégré à une manière de vivre, quel regard sera porté sur le non-vacciné ? La condamnation à un an de prison et 15 000 euros d'amende sous prétexte de la mise en danger de la vie d'autrui constitue la création de monstres. Le citoyen contaminant devient un danger, un criminel, il fait peur et doit être exclu. La rencontre lui sera-t-elle encore possible ? L’amitié entre vaccinés et non-vaccinés sera-t-elle envisageable ? Ne faire confiance à personne, surveiller l’autre, rester sur ses gardes. Voilà le projet de l’empire. Nous regarderons nos visages, nos bras engourdis, nos bouts de papiers ou nos QR codes attestant de notre immunité. Dans chaque regard nous nous demanderons si telle ou telle personne fait partie de l’immun ou s’il est pestiféré. Nous installons la peur de l’autre quand l’autre peut être tout le monde. Nous ne nous divisons pas en deux catégories - vaccinés ou non, mais en des millions. Chaque corps est désormais une division, il n’y a plus de communauté sans avoir la preuve de l’immunité de l’autre. Chacun est surveillant, chacun est surveillé. Le problème c’est la société de vigilance.

Quelques personnes, nous l’avons vu, ont décidé d’effectuer un parallèle grotesque entre le pass sanitaire, et la mise en place de l’étoile jaune durant la seconde guerre mondiale. Au-delà du fait qu’il s’agit là d’un affront ignoble pour les personnes victimes du nazisme, c’est de surcroît la plus médiocre des analyses. Si nous devions oser une comparaison - que nous vous proposons ici dans les grandes lignes sans en détailler tous les aspects au risque de rallonger un texte déjà fourni - la mise en place et l’extension du bracelet électronique pour les anciens détenus comme alternative à la prison semble être beaucoup plus proche de notre réalité. Le contrôle des déplacements, la menace de restrictions de circulation plus sévère encore, la vigilance portée par les autres sur le porteur du bracelet ou le non-immunisé, sont un ensemble d’éléments permettant d’effectuer un parallèle entre pass sanitaire et bracelet électronique. Discipline, contrôle et vigilance: la triple facette d’un même dispositif. Ce n'est pas si étonnant que dans le dernier rapport du sénat sur la question de la gestion des catastrophes, cette mesure soit proposée : dans le cas d'une quarantaine, il est envisagé le port du bracelet électronique pour contrôler le respect de celle-ci.

« Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore(…). Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses, qui font de nous autant de micro-fascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu fort, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma » Gilles Deleuze, février 1977

VACCINATION & INTÉRÊTS PERVERS
La mise en place de la vaccination dans le contexte de la pandémie de covid-19 de par la mise en place du pass sanitaire est imbriquée dans des intérêts économiques, privés, individualistes pervers :

- Le problème c’est la course aux vaccins. À la manière de la conquête spatiale durant la guerre froide, la conquête du vaccin a mis en concurrence les états et les laboratoires dans une guerre aussi bien économique que d'égos, pour pouvoir se targuer d'avoir été celui qui sauve le monde de la pandémie et rapportant au passage un maximum d'argent. Il a donc fallu trouver le vaccin le plus rapidement possible et que celui-ci soit le plus efficace. Des millions ont été brusquement injectés dans la recherche du vaccin, annihilant brusquement la possibilité de tout autre recherche de traitement. Nous pouvons faire deux constats de cette course aux vaccins. Le premier est que la production de 5 peut-être 6 vaccins en une année – un record – dont certains basés sur une nouvelle technologie : l'ARN messager – considéré par certains scientifiques comme révolutionnaire - a provoqué une perte de confiance énorme envers un procédé médical vieux de plus d’un siècle et ayant pourtant révolutionné la médecine. Le deuxième, c'est que malgré des dizaines de millions de doses, nous voyons le virus circuler, se transformer - un phénomène cependant tout à fait connu des scientifiques. Pour l'heure nous ne voyons pas le bout de cette période éprouvante.

Cet exemple est frappant. Un ami raconte : « L’autre jour, ma mère vaccinée double dose depuis suffisamment longtemps était de passage dans ma ville. On ne se voit pas souvent et j’étais heureux de pouvoir la revoir. Un quart d’heure avec elle à se raconter nos vies, ce qu’on devient, c’est suffisamment rare et son passage me remplissait de joie. Elle a finalement continué sa route, nous ne nous sommes pas vus. La raison ? Elle a appris qu’elle était cas contact et a préféré ne pas prendre le risque de contaminer. »

Le vaccin, amené par le prince comme le saint-graal libérant la population de la distanciation, censé nous faire retrouver la totalité de nos gestes et nos déplacements n'a – et il fallait s'en douter – pas tout arrangé d'un coup de baguette magique. Il faut attendre, inlassablement, et subir les volontés autoritaires et libérales du pouvoir capitaliste.

- Dans cette logique, le pouvoir effectue une vaccination à marche forcée dans l'unique but d'un retour à la normale le plus rapidement possible. Par retour à la normale nous entendons non pas le retour des libertés pré-pandémie mais bien la remise en route de l'économie mondialisée tournant à plein régime. Pour ce faire, tous les coups sont permis. Jusqu'au chantage le plus abject.

- Le problème c’est l’intérêt privé, profondément individualiste. Celui qui fait qu’on va se faire vacciner pour continuer à faire la fête, à aller voir un concert, à partir en vacances, et qui par la même occasion annihile toute idée collective de la vaccination. Que quiconque ayant pris rendez-vous pour se faire vacciner après les annonces de Macron ose dire qu’il l'a fait pour l’immunité collective, pour protéger les autres, c’est une hérésie. Une doctrine consistant à faire oublier la restriction, le chantage. Car le seul but est de récupérer les droits de circulation perdus.

Il n'y a qu'à observer le nombre de rendez-vous pris sur Doctolib à la minute qui suivit les annonces de l'empereur. 1,3 millions de personnes, qui l'ont fait afin de pouvoir continuer à boire un verre, accéder à la culture, ou bien plus grave, par peur de perdre leur travail. 1,3 millions de personnes se sont empressées de prendre rendez-vous pour se faire vacciner. Il ne s’agit pas ici de condamner mais de faire un constat aussi simple qu'amer. La stratégie vaccinale mise en place est profondément imbriquée dans le libéralisme-autoritaire. Elle individualise, punit, contraint. Chacun pour sa pomme et sauve qui peut. Protéger nos vieux, on s'en foutait encore hier. Mais maintenant que cela inclut de pouvoir se prendre une bonne pinte au bar, cela devient la priorité. Échec de la communauté, victoire du pouvoir libéral et autoritaire. Le pouvoir a façonné nos existences selon ce modèle individualiste dans l'unique objectif de servir ses intérêts.

« La démocratie immunitaire est pauvre en communauté – elle en est désormais quasi privée. Quand on parle de « communauté » on entend seulement un ensemble d’institutions qui renvoient à un principe d’autorité. Le citoyen est soumis à celui qui lui garantit protection. Il se garde en revanche de l’exposition à l’autre, il se préserve du risque de contact. L’autre est infection, contamination, contagion. » Donatella di Cesare – Un virus souverain La communauté, c'est le fait d'accueillir l'altérité de l'autre. Projet fondamentalement antagoniste avec les volontés de séparation des individus auxquels nous assistons. Face à ce projet, nous devons recréer la communauté pour entrevoir la possibilité d’une immunisation désirable, afin de sortir de la crise. Vaccination ou traitement, le but est bien de mettre au premier plan de l’immunisation l’intérêt commun.

POUR L’IMMUNISATION COMMUNISTE
Les perversions organisées par l’empire pour détourner les esprits de la communauté nous ont plongés dans un monde de petites peurs façonnant nos regards portés sur l’autre. Provoquant la rétractation de nos gestes. Pour sortir la tête haute de cette crise, il nous aurait fallu une organisation de l’immunisation basé sur le sensible et la communauté. Dénuée de tout intérêt économique et privé. Basée sur la communisation des recherches scientifiques. Comprenant la suppression des brevets sur les vaccins dans le cas réformiste. Invitant à l’immunisation des populations pour soi et pour les autres. Comprendre pour la communauté. Privilégier les libertés plutôt que les restrictions. Sans pervertir nos démarches d’immunisation par un chantage grotesque.

Refuser de voir nos libertés détruites, nos corps contrôlés, nos déplacements mutilés. Sortir ensemble plutôt que seul. Retrouver ce qui nous lie. Préférer l'immunisation communiste plutôt que la vaccination individualiste, capitaliste, libérale. L’immunisation communiste s'appuie sur la possibilité pour les communautés de s’immuniser par et pour elles. C’est choisir, avec l’intégralité des données scientifiques mises en commun la meilleure façon de s'immuniser. L’important réside dans la prise de décision la plus éclairée et consentie possible.

Au vu de la verticalité des prises de décision actuelle, nous ne pouvons que constater l’antagonisme entre la vaccination libérale et l’immunisation communiste. La première sert le pouvoir, elle a pour objectif d’asseoir son autorité en contrôlant la circulation des individus. La nécessité de l'immunisation communiste réside également sur le constat simple qu'il y a une lutte des classes qui se joue ici. On ne peut que la constater en observant la décision de ne pas appliquer le pass sanitaire à l’Assemblée nationale, ou encore pour les policiers.

Également dans le fait que le métro, haut lieu de contamination, ne soit pas soumis au pass sanitaire dans la logique évidente de permettre la circulation des travailleurs et des travailleuses qui seront pourtant les plus impactés par les nouvelles contraintes disciplinaires. Encore plus violent, l'annonce par la ministre du travail de la possibilité de suspensions des contrats de travail sans rémunération pour les salariés n'ayant pas de pass sanitaire pouvant être suivie d'une procédure disciplinaire. Aussi, le simple fait que dans le même discours, Macron annonça l’extension du pass sanitaire aux lieux de vie, la mise en place de la retraite à 64 ans dans les temps à venir et la mise en application de la réforme de l’assurance chômage montre qu’il s’agit d’un seul et même projet, libéral et autoritaire.

Voilà pour nous l’intérêt de descendre dans la rue pour nous opposer au pass sanitaire. Il ne s’agit pas là d’appréhension médicale. Mais bien de philosophie, d’éthique, mais également d'une lutte sociale et libertaire. De combattre un modèle pour un autre, plus désirable.

« Il est de la règle de vouloir la mort de l’exception. Il sera donc de la règle de l’Europe de la culture d’organiser la mort de l’art de vivre qui fleurit encore à nos pieds. » Jean-Luc Godard

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Source :
Donatella di Cesare - Un virus souverain
Gilles Deleuze - Deux régimes de fous
Michel Foucault - Sécurité, Territoire, Population
Michel Foucault - Surveiller et Punir
Vanessa Codaccioni - La société de vigilance
Sénat - Rapport Numérique Pandémie


So Foutu

On a malheureusement pris l'habitude d'être déçus par les médias. Mais quand il s'agit d'un média qu'on estime très fort, cela fait toujours plus mal. C'est ce qu'il s'est passé ce week-end avec la couverture indigne de So Foot sur le match Hongrie-France, qui a donné lieu à une apologie à peine cachée de supporters hongrois qui, détail sans trop d'importance semble-t-il pour le journal, sont nazillons et homophobes.

So Foot, c'est un peu le média qui a bouleversé le paysage de la presse sportive française dans les années 2000. Un ton décalé et piquant, qui ne se cantonne pas qu'aux discussions tactiques, et qui inclut l'environnement des matchs, notamment les supporters. Et de nombreuses enquêtes liant intelligemment des sujets de société au monde du ballon rond. Avec So Foot, on pouvait kiffer le foot sans être ringard ! Mais c'était il y a 15 ans.

On aimait aussi So Foot pour sa façon nuancée et documentée de traiter de l'univers des supporters, entre autres les Ultras, loin des clichés et raccourcis considérant tout supporter comme un assoiffé d'alcool et de violence. C'est une (bonne) chose de ne pas stigmatiser les supporters. Mais c'en est une autre de traiter un groupe de nazillons sous le prisme de l'animation et de l'ambiance, en mettant de côté leur racisme et homophobie.

De quoi/qui parle t on ? Des supporters hongrois, et plus précisément du groupe Carpathian Brigade., qui est un regroupement de supporters de différents clubs hongrois, souvent ennemis, se réunissant le temps des matchs internationaux autour de la grande Hongrie. Une bonne partie des membres ne cache pas son appartenance aux mouvances néo nazies (ils faisaient le salut hitlerien en 2016 lors de la coupe du monde). Sur cet Euro, ils se sont déjà illustrés avec des banderoles anti LGBT et contre le mouvement BLM (Black Lives Matter) avec une opposition à l'idée de poser un genou à terre. Face à la France, certains ont poussé des cris de singes quand des joueurs noirs touchaient le ballon...

Résultat ? So Foot décide de mettre en avant les supporters hongrois, et notamment ce groupe, pour louer la folle ambiance qu'ils ont réussi à mettre dans et hors du stade.

On aurait aimé qu'il s'agisse d'une boulette d'un journaliste qui n'était pas au courant des tendances idéologiques de ces supporters. Mais non.
Après les avoir interpellés sur les réseaux, So Foot nous a répondu qu'ils n'avaient jamais fait l'éloge de ces fascistes, ayant même écrit un autre article sur le sujet.

Sauf que c'est pire. La rédaction avait donc connaissance du fait que le noyau de ce groupe était clairement composé de néo-nazis mais elle a tout de même décidé de mettre en avant leur formidable organisation et l'ambiance qu'ils ont su mettre. Même si, il est vrai, certains sont un peu racistes et un peu homophobes.

Comme si un média musical allait chroniquer un artiste ouvertement néo-nazi, en mentionnant qu'il est quand même un peu raciste. .. Mais que, putain, il assure musicalement !

Ce qui nous met en rage. C'est que cette attitude de So Foot valide et renforce l'idée qu'en 2021, être raciste, ce serait une opinion parmi tant d'autres...Être nazi aussi. Le discours serait : "Oui oui, on entend que ça ne plaise pas à tout le monde. Mais bon, ça ne plaît pas à tout le monde non plus que certains soient anarchistes, ou musulmans, ou homos, ou vegans... Bon bah c'est pareil ! Et puis, faites pas chier, on l'a bien précisé qu'ils étaient nazis, on peut donc parler du reste ? Et notamment de ce qu'ils font de formidable en termes d'animation des stades ?"

Dire cela, même en pointillé, c'est faire de la politique. C'est prendre position. Et, à nos yeux, c'est être du mauvais côté de l'histoire et de l'humanité.

Qui plus est, quand on sait les enjeux politiques du moment. Quand on voit l'offensive raciste qui a poussé l'équipe de France à ne pas poser un genou à terre. C'est d'autant plus rageant que So Foot avait publié une très belle tribune (Genoux à terre, debout à tort ?) prenant position pour que les Bleus ne cèdent pas à la pression de l'extrême droite sur cette question.

On a du mal à saisir qu'un média puisse prendre position pour que les bleus posent un genou à terre puis, deux jours plus tard, fasse l'apologie d'un groupe à l'opposé de ces valeurs antiracistes. Car les Carpathian combattent clairement les différences : de couleur de peau, de religion, de sexualité...

La seule explication encore plausible (et paisible) à nos yeux serait que la rédaction de So Foot ne se soit pas rendue compte que les lignes sur la superbe ferveur hongroise concernaient ce groupe. Et qu'elle n'ose pas le reconnaître.

Si ce n'est pas cela, So foot nous paraît bien foutu...


PALESTINE : LE REFUS DE L'APARTHEID

Alors que le bilan s'alourdit, à l'heure ou nous écrivons ces lignes, on compterait déjà 126 morts dont 7 israéliens d'un côté et 119 Palestiniens de l'autre parmi lesquels au moins 31 enfants, plus de 800 blessés, la destruction d'écoles, de bâtiments officiels, du siège des médias et des dizaines d'habitations rasées par les bombardements. Beaucoup de choses ont déjà été dites.

Cependant, il nous paraît important de resituer le contexte dans lequel intervient cette escalade de la violence coloniale pouvant aboutir à une troisième intifada alors que les organisations palestiniennes, dont le Hamas, demandent à la communauté internationale d'encadrer et sécuriser un cessez-le-feu général, ce que le gouvernement israélien a délibérément refusé.

« Les terroristes n'ont pas payé un prix suffisamment lourd pour leurs attaques » (B. Netanyahu dans Times of Israel)

L'histoire se répète et va de mal en pis, l'état israélien accélère son processus de colonisation dans le quartier de Sheick Jarrah, autour de la mosquée de Al-Aqsa, lieu hautement symbolique de Jérusalem-Est, ville séparée par un mur, symbole même de ce régime d'apartheid. En effet, le feu aux poudres a été déclenché par la menace d'expulsion de 70 familles palestiniennes. Pour le coup, le procès en cours qui devait se dérouler le 10 mai, a dû être repoussé pour le moment.

A la veille du 73ème anniversaire de la Nakbah (synonyme de « grande catastrophe »), correspondant à l'édification de l'état sioniste et de l'exil forcé de 800 000 Palestiniens, tout laissait entrevoir une montée du conflit avec une voie sans issue. Une partie de la population palestinienne vit enclavée entre la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. D'autres Palestiniens appelés « arabes-israéliens » vivent en Israël (où ils représentent 20 à 30% de la population) le plus souvent dans la pauvreté et discriminés, en étant dotés d'un passeport israélien avec une mention spécifique à cette identité, également dans l'état civil.

Nous utilisons ce terme d'« arabes-israéliens » avec parcimonie, rappelant qu'historiquement et même actuellement, il existe de nombreux juifs de culture arabe qui le revendiquent (issus du Moyen-Orient et du Maghreb). Nous préférerons donc l'emploi général du terme Palestinien et refuserons cette expression, utilisée par Israël pour isoler la minorité palestinienne sur son sol du reste de la communauté palestinienne enclavée.

 

 

Renforcé après le mandat du précédent président américain Donald Trump, artisan de la normalisation des relations diplomatiques pré-existantes mais dorénavant officialisées d'Israël avec des pays arabes parmi lesquels l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou le Maroc, le gouvernement de Netanyahu a le champ libre après l'échec total de la gauche israélienne.

Provocation suprême, après le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem, les palestiniens se retrouvent encore plus esseulés et ignorés par l'ensemble de la communauté internationale à de rares exceptions telles que l'Irlande (dont le nord subit encore une occupation militaire et étatique) et l'Afrique du Sud (qui a connu une situation similaire en termes d'occupation, on n'ignore pas non plus que ce pays a subi l'apartheid ), quand bien même Biden a rétabli l'aide financière américaine. Si le sort des Palestiniens n'intéresse pas outre mesure les institutions mondiales, il existe heureusement une solidarité internationale infaillible réunie autour de la campagne BDS afin de faire pression sur ces instances.

Le gouvernement d'extrême droite israélien a pu légiférer légalement l'apartheid avec une loi sur le concept d'un état juif approuvé par la Knesset (assemblée). Elle est dorénavant appliquée pour accélérer le processus de colonisation, incitant largement les colons à prendre possession des terres et des maisons à Jérusalem-Est dans le quartier de Sheick Jarrah autour de Al Quads (Esplanade des Mosquées), tandis que ce qui reste de territoires palestiniens rétrécit déjà à vue d'œil au fur et à mesure des années comme le montre le graphique ci-joint. Tout s'accélère.

Encouragés par ces mesures, des colons d'extrême droite protégés par Tsahal, ont multiplié les intimidations sous des formes pré-pogromistes aux cris de « Mort aux Arabes ! » au cours des derniers mois, alors que l'armée israélienne appuie cette multiplication des tentatives d'expulsions des logements et des terres palestiniennes dans le but de mettre à « bien » son projet d'annexion totale. Les recours juridiques de la population palestinienne passent à la trappe, certains qui devaient passer en appel le 10mai sont reportés à cause des événements en cours.

Aux abords de la mosquée Al Aqsa, l'occupation sioniste réprime les fidèles à l'approche de la fin de Ramadan, ce qui est vu comme une provocation extrême d'autant que le peuple palestinien s'apprête à commémorer la Nakbah. La colère populaire s'est ainsi logiquement propagée et reportée sur l'ensemble des territoires occupés.

Si nous voulons saisir les enjeux, même en les survolant, il est important de rappeler le facteur démographique (voir photo) notamment concernant la population de Jérusalem, environ 920 00 personnes dont environ 500 000 israéliens pour 220 000 colons à Jérusalem-Est.
Plus de la moitié de la population palestinienne a moins de 25 ans, la nouvelle génération a seulement des souvenirs de la deuxième Intifada, elle a grandi à la sortie d'une guerre civile fratricide entre le Hamas et le Fatah, pleine de désillusions sur son avenir, accentuée par la corruption de ses instances à Jérusalem, Gaza comme en Cisjordanie. Tous les Palestiniens subissent la répression féroce de l'occupant dès le plus jeune âge, souvent la prison, les seules perspectives d'avenir sont de partir sans pouvoir revenir (Israël interdit aux Palestiniens de revenir sur leurs terres), ou de rester, lutter, résister mais forcément subir.

 

 

Revenant à l'aspect démographique, il y a une réelle peur chez une partie des israéliens d'être « remplacée » sur ses terres conquises, la natalité « arabe » étant plus forte et sa population plus jeune sur son sol et dans les territoires occupées. La peur d'un « grand remplacement » et la férocité du nationalisme israélien ainsi que son arsenal militaire et répressif, fait que cet état est de plus en plus érigé en tant que modèle par une partie non-négligeable de l'extrême-droite largement antisémite et de la suprématie blanche de manière globale, on pourra citer Bolsonaro, le gouvernement polonais qui légifère des lois mémorielles négationnistes, ou encore Orban en Hongrie, en passant par Modi en Inde.

Israël accuse forcément le Hamas d'être à la manœuvre parce que ses milices sont celles qui disposent du plus de moyens pour lui tenir tête. Tsahal en profite pour riposter, attaquer ses bases et se débarrasser de ses têtes de réseaux. A plusieurs reprises, les Cerveaux non Disponibles ont été interpellé-e-s voir accusé-e-s de soutenir le Hamas. Il nous paraît nécessaire de répondre brièvement et d'éclairer notre grille de lecture analytique d'un point de vue décolonial et matérialiste. Il faut souligner que par le passé, Israël a tenté d'affaiblir le Fatah par tous les moyens possibles.

L'arrivée au pouvoir du Hamas en 2000 par un processus démocratique est le résultat d'un demi siècle d'occupation et de colonisation. Le Hamas qui n'existe que depuis 1987, n'est pas un État et ne dispose en aucun cas des moyens militaires de Tsahal, malgré des aides financières parfois importantes venues de l’étranger.

Les Palestiniens de Gaza étouffent tous, sous le blocus israélien. Ce n'est ni le Hamas, ni le FPLP, ni le Djihad Islamique, ni même le Fatah qui sont en capacité de stopper la colonisation, les blocus sur l'eau et l'électricité, de freiner les humiliations quotidiennes de la police et l'armée, l'attitude "pogromiste" des colons, donc et surtout de décréter une paix, juste et durable à laquelle aspirent les palestiniens.

 

 

Le président de l'autorité palestinienne Mahoud Abbas, qui semble avoir lâché sa population, ne répond plus par la force , et par le passé le Hamas a respecté les cessez-le-feu, auxquels il appelle encore aujourd'hui. En dehors des "regains de tensions", l'expansion des territoires annexés n'a jamais cessé, ni les persécutions envers les palestiniens, ni les check-points, ni toutes les persécutions coloniales.

Israël est seule à pouvoir manœuvrer si toutefois elle désirait l'arrêt du "conflit", ses interlocuteurs sont prêts, mais ça ne pourra se faire qu'à la seule condition de la justice et la dignité trop longtemps bafouées. Seulement voilà, le 1er ministre, B.Netanyahou, plutôt préoccupé de légitimer sa position devenue fragile à force de procès pour détournements et corruption, en sollicitant l'appui des partis ultraorthodoxes d'extrême droite, ne semble pas du tout être engagé dans un processus de paix... Bien au contraire, ce dirigeant, qui a tout de même permis l’implantation de ces nouvelles colonies israéliennes, n'a jamais donné de signe en ce sens et une partie de la gauche israélienne se tait, à de rares exceptions.

Toutes les vies se valent, qu'importe les confessions, mais les cartes de la résolution du conflit sont donc logiquement dans la main de l'oppresseur, l'opprimé lui, ne fait que résister par tous les moyens qui lui semblent bons et possibles, cela a toujours été le cas durant les guerres coloniales.

Face à cette injustice insupportable qui dure depuis trop longtemps, nous appelons à nous mobiliser dans différentes villes de France, et ailleurs dans le monde, ce samedi et pour la suite des événements. Vous trouverez ci dessous une liste des rassemblements dans la francophonie :

Vive la Palestine libre et vive la paix et la dignité pour tous !

Mobilisations ce samedi :

• Albertville, devant la sous-préfecture, 11h
• Bordeaux, place de la Victoire, 15h
• Bruxelles, place Albertine, à 15h
• Caen, place du théâtre, à 16h
• Clermont-Ferrand, place de Jaude, 15h
• Genève, zone piétonne du Mont Blanc, 14h
• Lannion, devant la sous-préfecture, 11h
• Le Havre, Hotel de ville, 14h
• Lille, Grand Place, à 15h00
• Lyon, place Bellecour, à 15h
• Marseille, place Bargemon, à 15h
• Metz, place Saint-Jacques, à 11h
• Montpellier, St Paul la Paillade, à 10h30
• Nancy, place Maginot, à 15h
• Nantes, carrefour Barillerie/50 otages, 14h30.
• Nice, place Massena, à 15h
• Nîmes, avenue Feuchères, à 15h
• Orléans, place du Martroi, 15h
• Paris, métro Barbès, à 15h
• Poitiers, place de la mairie, 15h
• Reims, Fontaine de la solidarité (Place d’Erlon), à 14h30
• Rennes, place de la République, à 15h
• Saint-Étienne, place Chavanelle, à 15h
• Strasbourg, place de l’Université, à 14h30
• Toulouse, place du Capitole à 11h
• Tours, place Jean Jaurès, 15h


Facebook menace de supprimer la page CND !

Samedi 3 avril 2021, Facebook nous envoie la notification la plus menaçante depuis la création de notre page. « Cerveaux non Disponibles risque de ne plus être publiée » (entendez supprimée). Elle est déjà, depuis ce samedi après midi très fortement déréférencée. La raison de ce bannissement ? Une vidéo publiée samedi matin d'une manifestation féministe ayant eu lieu vendredi à Mexico, suite au meurtre d'une salvadorienne étouffée par la police. Cette vidéo montre plusieurs manifestantes frapper les boucliers de la police avec des marteaux. Le post était très informatif mais avec un titre un peu provocateur : "Détruire la société patriarcale et capitaliste... au marteau !". La vidéo est toujours visible sur plusieurs comptes Twitter, Facebook et Instagram.

Ce signalement fait suite à d'autres, qui, selon Facebook, ont contribué à cette décision de potentiellement supprimer notre page. Il y a deux semaines, nous publions, dans la foulée des Césars, un visuel en soutien à l'action de Corinne Maserio, réalisée par l'artiste "Débit de beau". Le voici :

Facebook a supprimé le post, considérant qu'il y avait présence de "nudité ou actes sexuels" ! Là encore, nous avions fait appel, sans réussir à obtenir gain de cause (pas même un retour de Facebook).

Enfin, quelques semaines avant, Facebook nous avait également épinglé, cette fois pour "fake news". Nous avions publié un visuel avec un texte d'accompagnement, illustrant un article du Canard Enchainé. Nous expliquions que les hôpitaux d'Ile de France avaient perdu 800 places en réanimation depuis mars 2020. L'AFP a publié un factchecking nous accusant de fakenews. Et, en lien avec Facebook nous a épinglé et déréférencé. Voici le post :

Il se trouve que nous nous sommes trompés sur la date de l'article du Canard, qui datait non pas de mars 2021 mais d'octobre 2020. Autre erreur : le Canard ne parle pas de 800 lits mais d'une capacité en baisse de 30% par rappor à avril 2020, où il y avait 2500 lits de réa. Donc 30% de 2500 lits représentent 750 lits en moins par rapport à Avril ! Alors oui, il y a erreur sur la date, et 50 lits de différence. Mais peut-on pour autant parler de Fakenews ? Et décider d'invisibiliser une page pour ça ?

Doit-on rappeler les tonnes d'informations clairement erronées que les principaux médias diffusent sur leurs réseaux ? Ces médias qui ont diffusé des heures durant la soit disante arrestation de Xavier Dupont De Ligonnès, qui ont affirmé pendant des mois tout et son contraire sur la réalité sanitaire du covid, qui ont affirmé qu'un manifestant s'était maquillé le visage alors qu'il avait le visage en sang suite à une charge policière...

Nous ne prétendons pas avoir raison sur tout. Nous publions chaque mois plusieurs centaines d'articles, de tribunes, de vidéos. Nous faisons sûrement des erreurs. Mais ce n'est jamais un mensonge intentionnel. Contrairement à d'autres. Quelle société peut accepter qu'un géant du web décide de quelle information peut ou pas être vue par des citoyens, ayant pourtant fait le choix de s'abonner à une page ?

Cela fait près de deux ans que nous alertons et nous inquiétons des dérives de censure et d'invisibilisation de pages et médias militants par Facebook. A l'été 2019, la page CND et d'autres (Nantes Révoltée, Colère noire, Rouen dans la Rue...) connaissaient une très forte baisse de visibilité, pile une semaine avant le G7 à Biarritz.

Depuis, nous avons gagné plus de 200 000 abonnés sur facebook (atteignant presque les 450 000) mais avons vu notre audience chuter. C'est tout sauf un hasard. Et ce dernier épisode n'est que l'épilogue d'une lutte discrète mais bien efficace de Facebook et des gouvernements en place pour détruire l'émergence de contre-médias. Pour vous donner des chiffres précis, en avril dernier, alors que nous n'avions que 300 000 abonnés, la couverture moyenne quotidienne de nos posts était d'1,5 million. Un an plus tard, avec 150 000 abonnés de plus, elle est a 250 000 ! De nombreux abonnés, qui ont pourtant cliqué sur l'option pour mettre notre page en favoris, ne voient plus nos posts sur leur mur.

Les deux phénomènes sont étroitement liés : chaque signalement / suppression de post (pour pseudo fakenews ou pour appel à la violence) participe de la baisse de la visibilité de la page, qui, même sans signalement, baisse inexorablement. Nous savons que plusieurs groupes pro Macron , pro police ou d’extrême droite ont déjà lancé, via des groupes privés, des campagnes de signalement envers CND. Nous avons tenté à plusieurs reprises de prendre contact avec Facebook, et d'échanger avec eux. En vain.

Aujourd'hui, CND compte plus de 600 000 abonnés sur ces différents réseaux. Nous assumons d'être un média militant, de prendre parti, de donner notre avis, et de soutenir des luttes anti capitalistes, antiracistes, féministes, écologiques. Nous soutenons ceux qui luttent pour une société plus égalitaire. Nous avons dès le début soutenu les Gilets Jaunes. Et nous continuons et continuerons.  Cela ne fait pas de nous un groupe de dangereux terroristes. Certaines chaînes de TV ou de radios propagent bien plus de haine et d'appel à la violence, et ce, sur leurs chaînes mais aussi sur leur facebook. Sans être inquiété. Sans que leur page soit invisibilisée.

Il y a donc bien un choix qui est fait par Facebook dans la gestion des médias sur son réseau. Et c'est un choix politique.

Face à cette situation, nos moyens de riposte sont plus que limités. Facebook fait bien ce qu'il veut de son réseau puisque tout utilisateur (y compris les pages) ont signé les CGU qui lui donnent les mains libres pour supprimer tout ou partie de ce qui circule sur son réseau. Nous allons tout de même tenter de reprendre le dialogue avec eux, de montrer, contenu par contenu, que nous n'avons pas à subir cette censure. Mais nous savons que notre meilleur arme dans cette lutte, ce sera l'écho que peut avoir notre situation. Et notamment l'écho sur les réseaux sociaux (drôle de paradoxe). Nous comptons donc plus que jamais sur vous pour relayer et visibiliser notre cas, qui malheureusement, sera de moins en moins isolé.

Quoi de plus normal que se faire striker d’un média capitaliste lorsqu’on affirme qu’il faut démolir le capitalisme nous direz vous ?  Et bien nous n’avons pas de honte à venir sur son terrain pour perturber sa petite mécanique bien huilée. L’infrastructure des réseaux sociaux a notamment rendu possible la déferlante gilets jaunes qui a su amener le calendrier des exigences populaires comme un pavé dans la marre au sein du ronron politique et des médias du pouvoir.

Nous prenons les opportunités où elles sont pour rappeler partout que de démolir le système qui nous démolie est une question urgente et saine dans une société malade qui propulse l’idéologie néo-libérale et totalitaire. Il n’empêche que vous pouvez aussi nous rejoindre sur des réseaux libres que nous avons commencé à investir et qui correspondent plus à l’idée qu’on se fait de la liberté d’expression.

Voici tous les liens pour nous suivre sur les réseaux libres (et les autres) :


Occupons-nous vraiment ?

Posons d'abord les bases : nous soutenons, sans réserve le mouvement des intermittents. Leur combat pour le prolongement de leur année blanche, une véritable politique de réouverture progressive des lieux et l'arrêt de la réforme de l'assurance chômage. Nous soutenons les occupations en cours sur tout le territoire depuis plus de trois semaines. Mais nous pensons que sans réel changement dans les prochains jours, ce mouvement n'aura d'autre force que la symbolique.et ne participera en rien au processus de basculement politique et sociétal.

A l'Odéon et ailleurs, cela parle de la Commune, cela parle révolution. Mais concrètement, les lieux sont "occupés" avec l'accord des directions, qui ne se mouillent pas, mais les laissent accessibles aux occupants, sous réserve qu'il n'y ait pas d'éléments trop déterminés. Deux exemples : à Bordeaux, des nouvelles personnes un peu deter ont voulu rejoindre l'occupation. Cela a donné lieu à des tensions sur les "règles" à respecter dans le lieu. Au point que les syndicats se sont désolidarisés (communiqué à l'appui). Quelques jours plus tard, la mairie donnait son accord pour évacuer, une première sur tout le territoire depuis le début du mouvement. A Toulouse, des agents de sécurité surveillent le lieu occupé, payés par la direction, avec contrôle du port du masque et du lavage de main dès l'entrée. Impossible pour ceux autorisés à dormir sur place de sortir avant la fin du couvre feu le matin à 6h, le contrôle des portes automatiques étant assuré par les mêmes agents de sécurité. Drôle d'occupation !

On remarque également l'absence assez forte d'acteurs des musiques actuelles ou encore de la fête libre. Ceux qui se sont mobilisés, par dizaines de milliers, pour soutenir la Rave Party de Lieuron. Ceux qui vont dans des concerts rap, hiphop, electro. Bref, la jeunesse. Celle pour qui la culture est aussi bien celle qui se joue ou se danse dans des lieux mythiques, que celle de la rue, des endroits festifs, des festivals ou des concerts.
Ces lieux, même s'ils sont "faciles" à occuper puisqu'il y a accord tacite des directions (souvent favorables aux réouvertures), sont une opportunité dans le champ social. Encore faut-il faire de ces lieux de vrais espaces pour créer le changement, la révolution. Et pas de simples tribunes médiatiques pour quelques syndicats.

Il faudrait aussi tenter d'occuper des espaces qui dérangent vraiment le pouvoir (politique et économique). Car là, les occupants peuvent rester des semaines à Odéon ou à Graslin sans déranger qui que ce soit. Et pour cause : il n'y a plus de spectacle ou de quelconque événement. C'est bien là le paradoxe de ces occupations.

Alors profiter de ces fermetures pour faire de ces lieux des espaces pour créer des dynamiques et préparer des actions : oui. Mille fois oui. Mais à condition de les ouvrir à tous ceux qui souffrent de la situation actuelle du pays, et qui désirent lutter. Syndiqués ou pas. Cultureux ou pas. Et que ces occupations ne soient pas considérées comme une victoire face au pouvoir mais plutôt comme une première étape pour aller le défier. A l'heure actuelle, le défi n'a même pas commencé. Macron et son monde ne tremblent pas. Pas même Bachelot. Nous avons eu espoir que le lancement des Vendredi de la colère s’inscrive dans cette dynamique et dans cette réflexion. Le résultat ? une manif syndicale déclarée, avec prise de parole en début et en fin de parcours.

La culture a pour mission de faire rêver. D'être ambitieuse. D'ouvrir de nouveaux possibles. De stimuler l'imaginaire en apportant l'impertinence, la joie, l'enthousiasme qui sont les moteurs de nos élans de lutte, de la mise en mouvement de nos corps en actes. L'Histoire a montré comment la Culture pouvait participer à une Révolution qui ne peut pas être seulement culturelle, mais qui se nourrit de l'Art sous toutes ses formes, pour s'épanouir.

Encore faut-il oser.


MACRON ET LE RACISME BANALISE

En janvier 2020, nous écrivions un article intitulé "Macron, Startup fasciste". C'était avant la loi sécurité globale, avant la pandémie et ses dérives liberticides, avant la loi séparatisme. déjà, nous pointions les éléments autoritaires et fascisants du régime Macron. Les 13 derniers mois n'ont fait qu'accentuer ces traits. Le côté autoritaire du pouvoir actuel fait presque consensus aujourd'hui, étant même pointé du doigt par plusieurs ONG et instances internationales.

Mais si autoritaire soit-il, Macron est-il raciste ?

Selon nous, le président de la République n'a pas un racisme viscéral. Il ne pense pas aux noirs, arabes et/ou aux musulmans tous les matins, terrorisé, en se rasant. Il ne pense pas que certaines "races" soient supérieures à d'autres. Sur la question des religions, il a même probablement une certaine ouverture et une compréhension de la diversité et de la richesse des cultes qui traversent le monde (et donc la France).

De ce point de vue, Macron n'est pas Le Pen (Marine, Jean Marie ou Marion).

Mais l'ensemble du tableau présidentiel n'en reste pas moins très sombre et inquiétant. Rarement les minorités (culturelles, religieuses, ethniques) n'avaient été aussi stigmatisées de façon structurelle, au plus haut niveau de l'état. Bien sûr, il y a eu Chirac avec "le bruit et l'odeur" ou plus récemment Sarko et son Karcher. Mais jamais le racisme n'avait été aussi présent et permanent dans les discours, les débats et les lois votées.

Comment expliquer ce "paradoxe" ?
Malheureusement très simplement. Macron n'est pas le président de tous les Français. Il est le président des riches. Des ultras riches. Ce sont eux qui l'ont placé au pouvoir, et c'est pour eux qu'il gouverne.

Or, dès le début du règne Macron, le système a été ébranlé comme rarement il l'avait été depuis mai 68. Le mouvement des Gilets Jaunes a frôlé l’insurrection et le renversement du système. Pendant des mois, une très large partie de la population a soutenu un mouvement qui appelait ouvertement à renverser la table, à redéfinir les règles du vivre ensemble, les principes de solidarité, de justice fiscale, de répartition des richesses. En ligne de mire, ce n'était pas Macron qui était visé, mais le système ultra libéral. Il ce système l'a bien compris.

Si l'arsenal sécuritaire et ultra répressif a permis de stopper la contestation dans la rue, il n'était pas suffisant pour stopper la révolte des esprits. Or, dans ce cas là, l'ultime recours est bien évidemment de diviser la population. Monter les pauvres les uns contre les autres, pour éviter qu'ils s'unissent pour combattre. Pointer des responsables. Faire la chasse aux sorcières.

Les questions de l'Islam et de l'immigration sont donc sciemment utilisées par le pouvoir pour créer des divisions et donc des diversions. Et cela marche.

A tel point que Macron se retrouve pris au piège de l'engrenage raciste : il a placé ces thèmes au centre des enjeux de la France 2021, bien aidé par ses médias amis. Il doit donc désormais porter ces thèmes racistes et nauséabonds jusqu'aux prochaines élections. Pire, avec Le Pen présentée (par les médias) comme adversaire principal, Macron se retrouve obliger, pour espérer être réélu, à devoir être plus royaliste que le roi. Enfin, plus raciste que la raciste pure souche.

Au final, qu'importe qu'il soit profondément raciste ou fasciste. Ce qui compte pour un président n'est pas ce qu'il pense mais ce qu'il dit, ce qu'il fait, ce qu'il vote. Et sur ce point, Macron est raciste. A la fin de son mandat, il laissera au pays un héritage autoritariste et raciste, à la fois dans les esprits, dans les débats mais aussi dans les lois.

Dans une époque où tout va très vite, où tout peut basculer de façon extrême et inattendue, ce qu'a fait Macron à la France est extrêmement grave et préoccupant. Et aura des conséquences pendant de longues années.

Si une personne se balade dans une forêt en renversant de l'essence et en laissant à plusieurs endroits des allumettes, sans jamais allumer de feu, dira-t-on d'elle que c'est un pyromane ? Est-elle aussi responsable de l'incendie que le pyromane qui, quelques heures après, découvre des allumettes, en craque une et la balance par terre, ravageant toute la forêt ?

En voulant sauver ses amis et le système ultra libéral, Macron a allumé la flamme du racisme. Seul feu capable de protéger le système de sa chute inévitable. Faire cela ne peut être considéré que comme du racisme, qu'importe si la finalité ultime n'était pas de faire du mal aux étrangers, aux musulmans ou au noirs.


A NUESTRXS AMIGOS Y AMIGAS DE ESPAÑA Y CATALUÑA

Los estados fascistas y autoritarios en toda Europa son màs fuertes. Lo observamos y lo experimentamos cada día. De Salvini a Orban, de Macron a Sánchez... Todos los Estados europeos han estado sometidos durante muchos años a la dictadura de la emergencia y la excepción. Desde la amenaza de atentados hasta la amenaza de la Covid...

Estos estados de excepción permanentes legitiman medidas coercitivas cada vez más asfixiantes y una justicia cada vez más severa. Estamos bajo arresto domiciliario y silenciados bajo amenaza de prisión. Esta es una observación común, compartida por todas las poblaciones occidentales. El liberalismo, por obstinación y frenesí, se está volviendo rígido y autoritario. En Francia, una pancarta de "Macronavirus" desplegada en un balcón provoca una detención. En España, las palabras de un rapero contra el rey se saldaron con una condena de prisión. El racismo, el sexismo, el fascismo, la acumulación de riqueza por parte de un puñado de personas aumenta en todas partes. Oponerse a este escenario catastrófico es vital.

Desde hace una semana, el pueblo de Cataluña, y más ampliamente en toda España, se ha rebelado tras la detención de Pablo Hasel. Desde donde estamos, a unos cientos de kilómetros de Barcelona, Valencia, Bilbao, Girona, Vic, Reus y Lleida, queremos deciros a vosotros, amigxs de la insurgencia, a los alborotadores, a los saqueadores, a las primeras filas, lo inspiradora que es esta revuelta para nosotros que nos sentimos inmóviles, estáticos, a la espera, amordazados.

Cuánto nos hace respirar la espontaneidad y la determinación que te caracteriza, nos da esperanza, nos da fuerza. Desde la misma noche de la detención del rapero hasta hoy, todas las noches sin faltar una, habéis invadido las calles y os habéis enfrentado a los uniformes del Estado y de la realeza. Cada noche, mientras una pandemia nos aprisiona y alivia las luchas, te has movido, has luchado.

Queremos llevar nuestra solidaridad a todxs los que en estos momentos están al otro lado de los Pirineos, enfrentándose a la policía y dando golpe por golpe a su brutalidad mutiladora y asesina (que aquí conocemos muy bien. Traumatizando nuestras revueltas, cubriendo de sangre los adoquines de nuestras calles).
A los que atacan las instituciones, saquean las tiendas de lujo y las grandes marcas, les aplican barricadas, se enfrentan y aguantan. Y a los que simplemente encuentran la fuerza para salir a la calle tras un año de pandemia y restricciones sanitarias. A todos vosotrxs, gracias por darnos fuerzas cada noche. Por mostrarnos que la rebelión aún es posible. Gracias por hacer que queramos unirnos a vosotros.

Como siempre, las luchas en otros lugares se hacen eco de las luchas aquí. Se alimentan mutuamente. Tú nos alimentas. Aquí es donde reside nuestra solidaridad internacional hoy en día. Y esto se refleja ya en la travesía de los Pirineos por un buen número de francesxs para apoyar, documentar y participar en las revueltas actuales. Otros se sumarán a España y Cataluña en los próximos días.

Estamos con usted.