
Dans dix jours démarre le mouvement
« Bloquons tout ».
Depuis plusieurs semaines, les initiatives se multiplient dans toute la France. Des centaines de personnes se rassemblent en assemblées générales, y compris dans des villes moyennes ou petites où une telle effervescence était jusque-là inimaginable.
Même avant l’acte 1 des Gilets Jaunes, on n’avait pas vu une telle mobilisation citoyenne.
Mais une chose saute déjà aux yeux : le monde de la culture est quasiment absent des discussions.
C’est regrettable, car l’histoire montre que les grandes révoltes sociales s’accompagnent toujours de bouleversements culturels.
La lutte ne se mène pas uniquement dans la rue, ni seulement dans les rapports de force économiques. Elle se joue aussi dans les esprits.
Dans notre capacité à transformer les imaginaires collectifs, à inventer d’autres horizons, à faire naître de nouvelles
manières de voir le monde. En ce sens, la bataille est autant politique
que culturelle.
Et le secteur culturel dispose de leviers immenses. Bloquer des festivals, des concerts, des pièces de théâtre, perturber des émissions de télévision ou de radio, occuper des lieux culturels… tout cela peut avoir un impact considérable.
À l’inverse, la culture peut aussi accompagner les luttes : concerts improvisés sur des piquets de grève, théâtre dans la rue, expositions dans des lieux occupés. On se souvient du ballet et de l’orchestre de l’Opéra de Paris, qui ont donné des représentations sur les marches pour accompagner la lutte contre la réforme des retraites.
Ce qui va se passer à partir du 10 septembre reste incertain : tout va se construire dans l’action, dans les blocages, dans la rue.
C’est ce cercle vertueux qu’il faut absolument activer aujourd’hui :
👉 Des artistes qui s’inspirent de l’énergie de « Bloquons tout »
👉 Et des activistes qui puisent dans les œuvres artistiques de quoi nourrir leurs combats.
La culture de la lutte et la lutte pour la culture ne font qu’un.
L’art n’est pas seulement un divertissement. C’est une arme.
C’est ce qui nous permet d’élargir nos consciences, d’ouvrir des brèches dans la résignation, d’imaginer des possibles émancipateurs.