Malgré le dispositif ultra sécuritaire, malgré la venue de « figurants en marche » sur les champs, malgré les centaines d’arrestations arbitraires du matin, Macron a raté son pari d’avoir un 14 juillet en mode « carte postale » !

Très tôt le matin, des centaines (voir milliers) de Gilets jaunes sans gilets jaunes arrivent à entrer de façon individuelle sur les champs, comme tout citoyen voulant assister au défilé. La préfecture est au courant et tente tant bien que mal d’embarquer un maximum de manifestants. Près de 200 arrestations seront signalées sur Paris, la plupart avant même le début du défilé, et pour simple possession d’un gilet jaune dans le sac (ou pour avoir chanter un chant anti Macron). Le pouvoir décide également de frapper fort dès le début de cette journée en arrêtant les « figures » du mouvement (Rodrigues, Drouet, Nicolle), là encore sans aucune raison légale.

Qu’importe, les GJ sont trop nombreux et trop « discrets » pour que la police puisse tous les empêcher d’accéder au défilé. Le résultat est impressionnant : Emmanuel Macron est sifflé et hué sur l’ensemble de la très grande avenue des Champs Élysées. L’image est forte. Et même les médias de masse n’arrivent pas à masquer la réalité de ce président sifflé le jour de la fête nationale !

Une autre image forte, c’est celle de ce commissaire de police perdant totalement son contrôle (au point d’être retenu par un de ses policiers). Le commissaire violente une femme absolument pas agressive mais qui avait eu le tort de lui demander « Ou est Steve ? »

Le pouvoir montre plus que jamais qu’il ne tolère aucune remise en cause, et que, violents ou non, les résistants seront tous traités comme des criminels. Pour preuve, ces images de manifestants blessés (dont une femme qui risque de perdre un œil) aux abords des champs.

L’autre échec du pouvoir, c’est la prise de la Bastille… mais surtout des Champs Elysées par les Gilets Jaunes ! Si le début de l’après midi voit plusieurs petites manifs sauvages partir des alentours des Champs, très vite nassées ou dispersées par une tactique très agressive de la police (notamment avec les voltigeurs et la BAC), les GJ arrivent finalement à investir les Champs Elysées, notamment grâce à des barricades composées de dizaines de barrières (présentes pour le défilé). Là encore, l’image est forte. Le préfet Lallemand et sa stratégie de la terreur (voltigeurs, chiens, attaques de la moindre manif non déclarée) n’ont pas réussi à empêcher une partie du peuple en colère de revenir sur ces Champs Élysées devenus le symbole de la lutte des laissés pour compte face aux Fouquet’s et au Homard !

Impossible de chiffrer le nombre de GJ présents sur Paris en ce 14 juillet tant la dispersion était forte en raison de la tactique des forces de l’ordre mais aussi des différents points de rdv tout au long de la journée. Il y a peut être eu moins de monde que lors des deux premiers ultimatums de 2019 (16 mars et 20 avril) mais ce qui est sûr, c’est que plusieurs milliers de GJ ont répondu à l’appel.
Que la détermination, la motivation et la joie étaient intacts chez tous ces manifestants.
Et que malgré l’énorme dispositif de sécurité, ces GJ ont réussi à faire dérailler le système et empêcher que Macron puisse fanfaronner et nier la réalité sociale et le mouvement contestataire toujours bien présent.

C’est sa défaite nationale.
Et c’est déjà une bien belle victoire pour tous ceux qui continuent de résister.

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