C’est avec horreur que nous découvrons le texte qui est sorti de la commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis sur le fameux projet de loi immigration, censuré par l’Assemblée il y a quelques jours.

Une grande partie de la Macronie se félicite du « compromis » qui a été trouvé, tandis que Marine Le Pen parle de son côté de « victoire idéologique du Rassemblement National ». Cela ne surprendra donc personne, ledit compromis s’est fait avec l’extrême-droite, que l’on peine plus que jamais à distinguer de la majorité présidentielle. Borne et sa clique auront beau se défendre du contraire, les faits sont là.

Macron, prétendument élu pour faire barrage au RN, lui déroule le tapis rouge.

Depuis des mois nous sommes nombreux·ses à insister sur les similitudes qui existent entre ce que l’on qualifiait habituellement de droite et d’extrême-droite. Aujourd’hui plus que jamais, l’analogie entre ces deux entités est frappante.

Restriction du regroupement familial, mise en place de quotas migratoires, réintroduction du délit de séjour irrégulier, restriction des conditions de régularisation des travailleurs sans-papiers, conditionnement des aides sociales à une durée de résidence sur le territoire supérieure à cinq ans, restriction du droit du sol, suppression des réductions dans les transports, mise en place d’une caution pour les étudiants étrangers, etc.

Autant de mesures abjectes sur lesquelles le Rassemblement National et la Macronie sont finalement parvenus à s’entendre. Sans parler des Républicains qui ne se cachent plus de lécher les bottes du RN depuis un bon bout de temps déjà.

Ce texte est infâme, il symbolise l’union entre une droite qui assume son racisme et son côté fascisant, et une droite qui se veut respectable mais qui n’en pense pas moins.

De nombreuses ONG, associations et syndicats dénoncent ouvertement ce texte et parlent de « xénophobie décomplexée ». Même le rouge-brun Fabien Roussel, « opposant » préféré de la majorité, parle d’un texte « directement inspiré d’un tract du RN ».

Insistons également sur le fait qu’il ne s’agit pas ici d’un texte uniquement dédié à « détourner l’attention » de la population, contrairement à ce que l’on peut régulièrement entendre.

Nul doute que cela arrange le gouvernement de voir l’attention focalisée sur ce projet de loi asile immigration plutôt que sur les questions portant sur la destruction des services publics ou sur son inaction sur le plan climatique. Pour autant, ce projet de loi n’est pas qu’une simple diversion. Bien au contraire.

Ce texte porte une idéologie raciste, xénophobe, et illustre à lui seul la fascisation des institutions républicaines.

Rester silencieux·ses est tout simplement inenvisageable. D’abord par solidarité envers nos camarades exilé·es, ensuite parce qu’il reste nécessaire de s’opposer au fascisme, qu’importe la forme qu’il prend.