Initialement publié le 6 mars 2020
8 mars : marche féministe / 14 mars : marche climat.
En l’espace d’une semaine, le pays va connaitre quatre grosses manifestations qui rassembleront plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris.
Deux luttes essentielles qui ont déjà réussies ces derniers mois des manifestations massives dans Paris : 150 000 personnes le 23 novembre dernier contre les violences sexistes et sexuelles. 107 000 personnes le 16 mars dernier lors de la marche climat.
Deux luttes qui ne cessent de clamer l’urgence de la situation et de déplorer le mutisme du pouvoir face à la situation. Cela parle de soulèvement, de révolte, de radicalité. A juste titre.
Mais pourquoi dès lors continuer à se rassembler dans une manif déclarée qui sera totalement maitrisée par le pouvoir et donc indolore pour lui. Montrer aux médias le soutien de la population à cette cause ? Nous le savons déjà. Nous n’en sommes plus là.
L’heure est à l’action. Au soulèvement. A la révolte. Pour le climat. Pour le respect des femmes, dans toutes leurs diversité. Pour le respect de l’humain (et de la nature). Face à l’argent.
Les puissants l’ont suffisamment montré ces derniers temps, et de façon particulièrement obscène : ils n’en ont rien à foutre et nous emmerde ! La planète peut continuer à bruler, les femmes à être violées, ils continueront leur cirque puant et mortifère. Ils continueront à se donner des récompenses et à se congratuler. Ils sont rationnels et se tiennent à une feuille de route capitaliste, patriarcale et néo coloniale. Ce qui en fait des monstres froids.
Face à cela, les marches ne suffisent plus.
Ce que nous obtiendrons, c’est ce que nous prendrons. Le pouvoir ne nous « donnera » rien. Il faudra l’arracher.
Au Brésil, au Mexique ou en Colombie, les féministes ont décidé de réellement se révolter, et pas seulement avec des slogans. Ce n’est pas gagné et les oppressions et agressions sont encore très (trop) présentes. Mais elles ont décidé d’arrêter de seulement se défendre. Elles attaquent. Les agresseurs et leur soutien. Le système.
En France, les Gilets Jaunes ont dès leur début compris que la lutte ne pouvait plus se faire dans le cadre imposé par l’État et par les puissants. La séquence des retraites leur donne malheureusement raisons : les millions de personnes dans la rue et les centaines de milliers de grévistes n’y ont rien fait. Le pouvoir est passé. En force.
Nous nous rappelons les actions écolos dans le centre commercial Italie 2 ou dans les locaux de black Rock. Aussi la soirée des Césars de la honte et les manifs sauvages dans les beaux quartiers autour de la salle Pleyel. Elles nous rappellent et nous font ressentir que seul ce qui transgresse la légalité s’inscrit dans l’émancipation. Sans vouloir en faire un dogme, vu la gestion autoritaire qui se met en place, aujourd’hui l’action politique qui ne vise pas à ébranler véritablement l’Etat et le pouvoir de l’argent n’est qu’une salle d’attente pour un futur désastreux.
Les rendez vous à venir :
– Samedi 7 mars aura lieu une Marche De Nuit Féministe à 19h Place des Fêtes avec un cortège féministe antifasciste
– Dimanche 8 mars un village des féministes au CICP à partir de 14h
et aussi une manif à 14h au départ de place d’Italie.
– Vendredi 13 mars une action de désobéissance civile organisée par Youth For Climate
– Le 14 mars, des milliers de GJ seront autour des Champs, pour défier le pouvoir et son bras armé. C’est le paris d’une grande désobéissance civile à quelques mètres des bâtiments des puissances économiques et politiques.
– A 13H12, à la bonne heure ! La marche contre les Violence Policière s’élancera d’Opéra. Elle est organisée par les familles qui ont eu un des leurs tué par la police et qui depuis des années s’organisent pour obtenir une justice d’intérêt public et informer des techniques criminelles de la police.
– Et la marche climat partira de Bastille.
Gageons que nous serons des milliers à trouver des moyens pour montrer notre colère et notre ras le bol de cette société patriarcale, sexiste, capitaliste et néo coloniale, des milliers à se voir, à échanger et même à comploter pour atteindre notre but . Et que la manif déclarée ne sera pas le seul point de lutte.
Nous n’avons plus le temps de marcher et d’espérer une prise de conscience des puissants. Ils sont plus que jamais conscients de la situation. Et ne veulent absolument pas que cela change.
C’est donc leur monde qui va devoir crever. Ou nos espoirs.
Face à ce choix, il faudra faire plus que marcher.
Les barricades n’ont que deux côtés.