Le CRS Dominique Caffin était jeudi 18 novembre en procès pour avoir matraqué Mélanie à la nuque pendant une manif Gilets Jaunes (acte 23, avril 2019). Provoquant évanouissement et longues séquelles. Son acte barbare est un archétype des violences policières dont la bourgeoisie a besoin et que la justice ne condamne jamais.

En 2019, il est même décoré par Castaner. Sa réputation d’ultra violent ne fait pourtant pas de doute. Et il trimballe quelques casseroles : en 2003, plusieurs faits graves sont identifiés dans l’unité qu’il dirige : agressions sexuelles, violences contre des migrants, chants nazis. (Libération). Mais trois fois rien dans la police…

Dominique Caffin est aussi le CRS qui mène la charge lors du tabassage général du 1er décembre au Burger King (Libération), où les images de quasi tortures infligés par les flics aux Gilets jaunes à terre ont fait le tour des médias.

Hier à son procès, Caffin qui était venu avec sa tenue d’apparat « explique calmement qu’il est choqué d’être visé par une plainte et que le terme violences policières le crispe » (Action Antifasciste Paris banlieue/Twitter/lien du thread)

Bien que dans le dossier IGPN de Mélanie figure expressément qu’elle venait d’un cortège calme, le qualificatif « de situation insurrectionnelle » employé par Caffin fait figure de chèque en blanc pour justifier son arbitraire si lourd de conséquence. Le qualificatif « insurrectionnel » est une boite de pandore dans la bouche de la police et offre un angle mort monumental pour faire du sale tout en sachant que la justice n’aura rien à y redire. C’est une manière aussi de décider à postériori si la police était débordée ou non, pour justifier après coup de l’emploi complétement disproportionné de la force.

« – Je ne sais pas si elle est personnellement violente. Mais elle est dans le groupe. Je ne l’ai pas vu jeter de projectile. Mais elle était là pour entraver notre manœuvre. Et elle a un sac à dos. 
- Et ? Demande à son tour, l’avocat de Caffin.
- Les projectiles ne sortent pas de nulle part. L’individu présentait un danger potentiel.» (live tweet de David Dufresne)

Des termes et accusations totalement subjectives faits par dessus la jambe qui ne seront pas examinés pour en démontrer le caractère d’auto persuasion mensongère, tellement propre au métier de policier.

« L’audience a duré cinq heures. Un cas d’école de la fabrication de l’impunité et du déni, sous l’œil complaisant du Parquet, et d’au moins un des trois juges (sachant qu’un dormait à moitié, ça nous en laisse un, une en l’espèce, à peu près bien). » (David Dufresne)

Ce procès était donc un simulacre de justice. Mais qu’attendre de plus ? Au moins on pourra se dire que ce Caffin aura du trainer sa carcasse pour s’expliquer devant des juges grâce à la persévérance de Mélanie. Au lieu de rester tranquillement chez lui ou même d’aller tabasser des gens comme c’est l’usage qu’il fait de son métier, il a du venir s’expliquer, son costume d’apparat de policier ne trompant que le regard d’une justice partiale et bourgeoise reconnaissant dans la barbarie de Caffin l’expression de la violence qui est nécessaire pour maintenir un ordre inégalitaire.

Le verdict sera donné le 7 décembre.

PS : Pour un portrait plus complet de cet officier des forces de répressions françaises :
https://desarmons.net/2019/10/02/le-zele-agressif-de-dominique-c-alias-go-crs/