Un an.
Voilà maintenant un an que la vie s’est arrêtée à Gaza. Un an, que le quotidien de ces quelque deux millions de personnes parquées dans une prison à ciel ouvert est rythmée par le bruit des dizaines de bombes lâchées chaque jour.
Un an aussi que des familles israéliennes entières ont été décimées, kidnappées, torturées, dans l’effroi et la terreur, provoquant une douleur toujours aussi intense aujourd’hui pour leurs proches. Un 07 octobre noir qui ne sort pas de nulle part, tragique conséquence de 76 ans d’occupation, de colonisation et d’apartheid.
Car cela fait un an, jour pour jour, que la souffrance du peuple palestinien s’est rappelée aux yeux du monde entier de la manière la plus froide et la plus violente qui soit, fauchant au passage la vie de plus de 1200 personnes.
Pour les quelques derniers otages et leurs familles, cela fait également un an que le gouvernement israélien reste fermé à toute négociation digne de ce nom, préférant le plaisir jouissif qu’il prend à voir la vie quitter ces centaines de corps démembrés d’êtres humains à qui il refuse toute humanité.
Pour l’extrême droite israéelienne, les otages ne sont pas un objectif mais bien un moyen et une « excuse » pour bombarder, raser, puis coloniser…
Pour les dirigeants du monde occidental, cela fait également un an qu’ils cautionnent à demi-mot le massacre systématique d’une population, d’un peuple, et que leurs entreprises d’armement enregistrent des profits records.
Un an aussi que s’illustre à la mort de chaque Palestinien tué par Israël, l’impuissance et l’inutilité des institutions internationales, qui ne servent finalement qu’à enregistrer le statu quo et la domination de l’Occident et de ses alliés.
Un an au cours duquel nous avons pu observer toute l’hypocrisie des dirigeants du monde arabe, qui se contentent de faibles condamnations, quand ils ne commercent pas directement avec Israël.
Un an qu’en France l’appareil médiatique façonne l’opinion publique et tente, à l’aide d’arguments fondamentalement racistes, de rendre acceptable le massacre de tout un peuple, niant au passage la réalité de la colonisation.
Un an que les représentants israéliens se voient donner la parole pendant que la souffrance des Palestiniens est passée sous silence.
Un an qu’Emmanuel Macron et ses partisans soutiennent sans sourciller le meurtre organisé de dizaines de milliers civils, tout en se livrant aux plus vils manipulations pour discréditer leurs quelques opposants politiques qui osent s’élever contre le massacre qui se déroule à Gaza.
Un an qu’Israël a répondu à cette attaque de façon disproportionnée, mais aussi un an que la France a réagi en réprimant les voix opposées à la guerre.
Cette politique insupportable ne fait que renforcer de prochains actes similaires.
Nul ne protégera les juifs en massacrant tous les arabes qui vivent autour d’Israël.
Pas plus qu’il ne les protégera en stigmatisant en France les musulmans.
C’est même l’inverse.
De notre côté, cela fait un an que nous marchons sans relâche en portant les couleurs de la Palestine, luttant contre la banalisation de l’horreur. Mais un an également que nous contemplons notre propre impuissance, incapables d’enrayer la machine de mort qui déferle sur Gaza. Reste que nous sommes toujours là.
Car le peuple palestinien est toujours là, et lutte, et il ne peut en être autrement. Car c’est sa survie sur le long terme qui se joue aujourd’hui. Mais également car l’histoire n’a pas débuté le 7 octobre 2023.
Cela fait maintenant 76 ans que le peuple palestinien lutte sans relâche contre la colonisation et l’apartheid. 76 ans qu’il lutte pour son droit à exister en tant que tel, pour son droit à vivre, tout simplement.
Et aussi limité et lointain soit notre soutien, nous continuerons inlassablement de faire vivre la lutte palestinienne, à porter ses couleurs haut et fort.
De même que nous n’oublierons jamais le visage de ceux qui, les mains pleines de sang, ont apporté leur soutien au massacre qui continue de se dérouler en Palestine.
Soutien à toutes les victimes.
Soutien au peuple palestinien et à tous les peuples colonisés.