14 MARS, 14 RAISONS DE PRENDRE LES CHAMPS

14 mars, appel national sur Paris : GJ, Ecolo, syndiqués, étudiants, profs, avocats, pompiers, soignants, artisans, artistes... Toutes celles et ceux qui veulent vraiment changer ce système sont invités à une journée de lutte, qu'on espère historique. Reste à savoir où ! Voici 14 raisons pour que cela se passe dans le quartier des Champs Elysées :

1/ C'est le lieu de la révolte GJ, là où se sont passés les actes les plus insurrectionnels. Là où se sont rencontrés des milliers de GJ de toute la France. Là où manifester a compté et a ébranlé le pouvoir.

2/ C'est l'avenue la plus célèbre du monde. La carte postale qu'il ne faut pas écorner aux yeux du reste de la planète.

3/ C'est l'endroit où le pouvoir veut le moins voir de Gilets Jaunes. Rien que cette raison devrait suffire

4/ Didier Lallement a été nommé suite au 16 mars sur les Champs. Avec son mépris et son ego surdimensionné il est convaincu de maîtriser les Champs et d'avoir réussi à empêcher les GJ d'y revenir. Lui donner tort serait particulièrement jouissif.

5/ Parce que c'est le seul endroit où on peut tenir à un million ! Et qu'ensemble nous sommes plus forts que tous les adversaires de la justice sociale, écologique et fiscale.

6/ C'est l'avenue et le quartier des ultras riches, un hyper centre européen du commerce du luxe indécent et mortifère... C'est ce monde que GJ et autres révolutionnaires combattent. La bloquer ou faire bloquer (si c'est la police qui s'en charge) est déjà une petite victoire en soi. C'est aussi à quelques mètres de l'Elysée, de Matignon et de l'Assemblée Nationale. Le pouvoir politique et économique est donc concentré ici.

7/ Le pouvoir aura deux options : faire des barrages filtrants avec des contrôles d'identité. Auquel cas, sur des milliers de citoyen sans gilet jaune, la police aura du mal à bloquer tout le monde. Ou barricader totalement les Champs et fermer toute les boutiques. Ce qui sera déjà un échec pour le pouvoir et donnera l'occasion de danser et déambuler tout autour du quartier barricadé, où pullulent boutiques de luxes et bâtiments du pouvoir.

8/ Abandonner les Champs, c'est donner raison à la politique de la terreur opérée par Macron, Castaner et Lallement. On ne peut pas laisser ce tournant ultra sécuritaire nous faire peur ainsi. A ce compte nous aurons peur toute notre vie. Conjurons ce sort dès maintenant.

9/ De façon plus pragmatique, même si un autre lieu dans Paris était choisi, pour peu que le rassemblement soit non déclaré, il sera totalement nassé par la police et tout le quartier barricadé. Quitte à se retrouver, autant le faire la où cela fera le plus chier Macron et son monde !

10/ Parce que désobéir est devenu l'action minimale de communication pour se faire entendre.L'action orchestrée le 10 février contre Black Rock par les citoyens écologistes et leurs soutiens a ouvert la voie. Faisons du 14 mars une action de désobéissance civile en grand. Soyons là où ça compte et là où ça gêne le pouvoir.

11/ Parce qu'un jour avant les élections municipales, il est insoutenable de vivre dans un déni de démocratie où une loi détestée par la majorité des français.es est en train d'être imposée par la force. Une force ignoble qui s'exprime à la fois à l'assemblée nationale et dans la rue avec une police qui agit tel un organe autonome de terreur pour le bonheur du gouvernement.

12/ Parce qu'une démocratie en vie est une démocratie qui doit être remise en question et chahutée, d'autant plus quand une certaine classe de riches décident seuls de tous ses contours.

13/ Parce qu'on doit se faire confiance et que demain sera construit de notre audace... ou sombrera de notre passivité.

14/ Parce que si nous n'écrivons pas l'avenir, Macron, Black Rock et autres Bernard Arnault s'en chargeront avec leurs délires totalitaires.

En un mot comme en quatorze, tous sur les CHAMPS !


ULTRAS, LE 14 MARS, CHANGEZ D’ÉPOQUE !

Appel aux groupes Ultras à rejoindre la lutte.

Depuis plusieurs mois, la France est secouée par de nombreuses révoltes : Gilets Jaunes, climat, retraites, lycées, avocats, pompiers...la liste est longue et ne fait que grossir.

Il existe deux point communs à ces revendications :
1/ La réponse du pouvoir, toujours la même : réprimer et terroriser.
2/ L'idée de plus en plus répandue que la solution réside dans un changement total du système. Une Révolution.

Face à cette situation, le mouvement ultras français est pour le moment resté en retrait. Présentée depuis toujours comme une évidence en France, cette volonté de ne pas agir en dehors du cadre footbalistique n'est pourtant plus de mise dans de nombreux pays où les révoltes ont été les plus importantes : Tunisie, Chili, Turquie, Algérie, Brésil...

Les Ultras ont été parmi les premiers à expérimenter les dérives totalitaires du pouvoir : les nouvelles techniques pour gérer les foules (caméras, lacrymo, flashball) mais aussi les nouveaux "outils" législatifs pour restreindre les libertés individuelles sans avoir à passer par un juge. Ainsi, les interdictions de manifester que des milliers des Gilets Jaunes ont subies ne sont que la déclinaison des interdictions administratives de stade que les Ultras connaissent depuis plusieurs années. Aujourd'hui, on parle de reconnnaissance faciale dans certains stades français. Le pouvoir teste ainsi son délire autoritaire et fascisant sur une partie de la population que peu de gens soutiennent, parce que présentés comme violents et beaufs par les médias mainstream. Ce faisant, il peut ensuite décliner ses outils quelques années plus tard sur d'autres populations... Pour finir par les utiliser sur l'ensemble des citoyens.

La violence policière, les restrictions de liberté, la justice aux ordres du pouvoir.... toutes ces dérives ont donc été vécues par le milieu ultra. Pourquoi ? Parce qu'il dérange par son autonomie et sa force d'opposition. L'autonomie d'un groupe ultras est quelque chose qui fait peur : au club, à la ligue, à la préfecture, au pouvoir. Des centaines de supporters qui s'organisent entre eux, en toute liberté, sans qu'on puisse leur mettre de pression financière ou autre, c'est quelque chose d'inacceptable pour le système actuel qui a plus que jamais besoin de contrôler. Contrôler tout le monde, tout le temps.

Le tournant sécuritaire dans les stades et la répression contre les groupes ultra vont de pair avec la néo-libéralisation marchande du football : dès qu'il y a un tournant néo-libéral, il y a un tournant répressif. C'est ce qu'on a vu avec Thatcher et c'est ce qu'on voit actuellement avec Macron. C'est le cas dans les stades comme partout ailleurs. Dans le foot, les enjeux marchands et politiques sont tels que les autorités ont besoin de stades aseptisés où les supporters ne sont finalement plus que des spectateurs, et surtout, où ils sont totalement dociles.

Pour réussir à réprimer de façon aveugle et injuste le mouvement ultra, les autorités ont stigmatisé une population déjà fortement dénigrée par les médias et les "classes dominantes". Traités de sauvages, de barbares, d’assoiffés de violence... il a alors été facile de les condamner et de les terroriser.

Une méthode que l'on a pu revoir ces derniers mois avec les Gilets Jaunes, eux aussi traités de barbares et de sauvages. Mais au fond, eux aussi craints par le pouvoir en raison de leur autonomie et de leur liberté d'action et de pensée.

En 2020, la question n'est plus d'être en jaune, en vert, en rouge ou en noir. La question est d'être dans la rue et de résister. Une rue que le pouvoir totalitaire a totalement confisquée, au point d'embarquer toute personne osant manifester en dehors des "nasses mobiles" mises en place par la préfecture.

Le 14 mars, de nombreux collectifs d'horizons très divers appellent à venir sur Paris pour reprendre cette liberté et pour aller encore plus loin. Il est question de réforme des retraites, de justice climatique, de pouvoir d'achat, de liberté d'expression et de circulation, de violences policières et d'Etat.... Des GJ, des écolos, des syndiqués de base, des étudiants, des avocats, des pompiers... toute la France qui lutte est appelée à venir sur Paris ce jour là.

C'est pourquoi nous formulons le vœu que les Ultras sortent des stades et se mobilisent avec le reste de la société. En commençant par cette journée du 14 mars à Paris. Car les Ultras ont des pratiques et une expérience qui pourraient être utiles dans ce combat face à un pouvoir violent et autoritaire. Des chants aux fumigènes en passant par les chorégraphie, l'univers ultras influence déjà les lutte sociales mais pourrait aller encore plus loin. Surtout, les ultras d'un même groupe ont une force précieuse qui découle de leur solidarité, de leur détermination et de leurs capacité à agir de façon très groupée et rapide. Lorsqu'un ultra est pris à parti par des policiers, aucun membre de son groupe ne reste passif et/ou ne filme la scène. Tous les membres de son groupe viennent l'aider et opposent une résistance. Cet esprit de groupe et de résistance font des ultras une force d'opposition réelle au pouvoir et à son bras armé. Ces groupes, dans la rue avec les GJ, les BB et autres militants qui veulent vraiment changer les choses, pourraient devenir décisifs.

En Tunisie ou en Egypte, les Ultras ont joué un rôle important dans les révolutions de 2011. Les ultras turcs ont également su mettre leurs différents de côté au moment de la révolte de la place Taksim. Plus récemment, à Alger, les diverses communautés ultras d’Alger se sont déclarées khawa (« frères »), mettant entre parenthèses leurs rivalités sportives pour unir leurs forces contre le régime. Ils participent régulièrement aux manifestations du vendredi. Au Chili également, les groupes de supporters des trois grands clubs de Santiago ont appelé à manifester, mettant de côté leurs inimitiés.

En France, nous pensons qu'il serait salutaire pour le mouvement social que les Ultras prennent position et aillent aux côtés de ceux qui combattent ce pouvoir de plus en plus autoritaire et totalitaire. Se battre avec eux, avec leurs différences, en y ajoutant leurs revendications et leur passif, pour en faire une force.

Bien sûr, il aurait été souhaitable que le reste de la population s'indigne du sort des ultras ces derniers années, et soit solidaire. Mais cela ne suffit pas pour refuser d'entrer dans le mouvement général de révolte contre le système.

Bien sûr, les groupes ultras refusent pour la plupart de se "mêler" de politique. Mais leur avenir est éminemment lié à des décisions politiques, des choix de société. Cela ne veut pas dire faire campagne pour un parti, mais simplement se battre pour faire tomber ce pouvoir et tout le système qui lui est lié. Exactement comme les GJ qui ont pu se retrouver sur des ronds points et dans des manifestations sans avoir voté pareil mais qui ont décidé d'unir leur force pour mettre fin à cette époque dont plus personne ne veut.

Une seule police, un seul pouvoir, une seule bataille.
Et elle commence le 14 mars à Paris. Ultras français, nous vous attendons à Paris.


manif 14 mars

14 MARS : SI NOUS POUSSONS TOUS IL TOMBERA

Voilà 16 mois qu’un sursaut révolutionnaire est né en France. Des centaines de milliers d’individus se sont hissés à la hauteur de notre époque pour affronter l'inhumanité d’un système qui se fascise à mesure qu’il s’effondre.

Disons le clairement, le futur sera fasciste ou révolutionnaire. Le capitalisme resserre son contrôle sur les populations afin de dégager un profit de plus en plus immédiat au détriment de nos vies et de la planète. 

Pendant que les métropoles se transforment en Gotham City avec des politiciens corrompus, une police véreuse et des marchands de rêve, la nature br
ûle, les espèces crèvent, les sols comme l’air sont de plus en plus pollués, l'avenir que nous laisserons à nos gosses sera tout simplement invivable si nous laissons faire.

Il est temps d’opérer un tournant historique. Nous ne voulons pas d'un futur dirigé par la rentabilité et la répression. Il est l'heure de taper fort, de renverser la table et de se donner un rendez vous puissant. C'est pourquoi nous appelons tous les révoltés de la terre, tous ceux qui veulent que les choses changent, les gilets jaunes, les gilets noirs, les écolos, les vieux, les jeunes, les syndicalistes, les chômeurs, les précaires, les handicapés, les femmes, les hommes, les trans, les pédés, les gouines, à faire du 14 mars une date unique et forte. 

Ce jour là, un appel national a été lancé et un rendez vous a été donné sur les Champs Élysées. C'est là, à deux pas du palais présidentiel que nous devons nous faire entendre, défions ensemble le pouvoir
, unissons nos forces à cet endroit et pas sur un parcours qui aura été convenu avec la police. 

L'époque est historique, elle peut basculer dans le pire, comme le meilleur, mais ça sera au prix de notre courage et de nos initiatives. Et surtout si nous le faisons tous et toutes ensemble. 

Un jour avant les élections municipales et dans une période honteuse de déni démocratique, pour les retraites, pour nos solidarités, contre un système destructeur qui n'écoute rien, montrons que les urnes sont dans la rues !

manif 14 mars


Que vive la violence !

On nous parle de combat politique et de lutte des classes. Mais aujourd'hui, en 2020, il faudrait combattre et lutter sans aucune violence. Foutaises.
Cette injonction permanente à la non-violence la plus absolue n'est qu'une ruse des puissants pour conserver pouvoir et argent.

Les ultras riches ne changeront jamais le système actuel qui leur profite tant. Ces gens-là se cognent complètement des tribunes, manifestations pacifiques, grèves et autres pétitions.

Mettons-nous à leur place : pourquoi changeraient-ils une société qui a été bâtie pour eux, pour leurs profits, pour leurs intérêts ? A quel moment peut-on penser qu'il y aurait une "prise de conscience" de ces personnes ?

La grande réussite de ce système, c'est d'avoir réussi à rendre totalement inacceptable l'usage de la violence dans nos sociétés. Sauf bien sûr pour les forces policières, qui elles, n'ont jamais été aussi violentes. Le peuple n'a jamais été autant désarmé et docile alors que la police n'a jamais été aussi armée et violente. Drôle d'époque.

Nos cerveaux ont été formatés pour s'indigner d'une poubelle qui brûle ou d'une vitre de banque brisée... tout en acceptant de chevaucher un SDF qui dort contre une bouche d'aération. On pourrait dérouler les exemples à n'en plus finir. Nous avons tous intégré l'ultra-violence de la société libérale qui blesse, tue et humilie chaque jour des millions de personnes.
Écrire cela, ce n'est pas regretter les sociétés passées, plus violentes au quotidien ! Bien sûr que c'est un progrès que les violences diminuent dans une société, notamment les violences conjugales, sexistes, racistes ou homophobes. Bref, les violences d'individu à individu.

Mais cela ne doit pas pour autant rendre illégitime tout usage d'actions "violentes" dans des luttes sociales, surtout quand celles-ci ont clairement un objectif révolutionnaire.

On va nous ressortir l'éternel exemple de Gandhi et de la possibilité d'une révolution non violente. Évidemment que cela a existé. Mais si l'on regarde avec honnêteté la liste des révolutions ces dernières décennies, la grande majorité a connu des épisodes de violence.

Et c'est tout à fait compréhensible : un pouvoir, surtout s'il est autoritaire, ne se laisse pas déposséder de son trône sans se battre. Physiquement, violemment. Et donc, souvent, pour gagner, il faut pouvoir répliquer. Physiquement, violemment.

Autre schéma à détruire de nos constructions mentales : l'idée que ceux qui, en manif, peuvent se prêter à des actions offensives sont des sauvages, des barbares, des animaux assoiffés de sang.

Bien sûr qu'il y a des montées d'adrénaline lors d'affrontements, lors de feux de joie. Quel GJ présent sur les Champs lors des premiers actes n'a pas connu une certaine euphorie du moment, en partie liée à des actions dites "violentes". Il n'y a pas à avoir honte de ces sentiments. Ceux qui cherchent à faire culpabiliser de ces émotions sont ceux qui ont intérêt à ce que la population s'autocensure sur de telles actions.

Mais les personnes présentes dans les actions offensives ne rêvent pas d'égorger un policier ou de brûler un riche. Ils rêvent d'une société plus juste, plus humaine, plus égalitaire, plus soucieuse de l'environnement. Ils prennent du plaisir à chanter et danser sur un rond point autant qu'à construire une barricade. C'est peut-être moins vendeur pour BFM et LCI, mais que ce soit en noir ou en jaune, les manifestants se prétendant révolutionnaires ont surtout soif d'amour et de fraternité.

Les réduire à la violence n'est pas anodin. C'est une technique pour les isoler, les stigmatiser puis les disqualifier. Mais ce cirque marche de moins en moins. Ceux qui sont allé sur le terrain pour se battre lors des centaines de manifestations et d'actions qui ont eu lieu en France depuis 14 mois savent que les plus deter sont tout sauf des barbares.

Les barbares sont aujourd'hui en costards et au pouvoir. Sous leur vernis civilisé, il y a le sang de millions de laissés pour compte, mais aussi de toute la planète qui se meurt. Ils le savent. Et ils s'en tapent. Tant qu'ils peuvent profiter de leurs yachts et de leurs villas à la montage. Ces gens-là sont d'une violence ultime, meurtrière. Ils ne lâcheront rien sans qu'ils y soient forcés.
Sachant cela, on peut disqualifier totalement la violence du champ des luttes sociales. Mais dans ce cas là, acceptons que le système ne changera jamais profondément. A chacun de choisir.

“Là où il n’y a le choix qu’entre lâcheté et violence, je conseillerai la violence.” Gandhi
“La violence aux mains du peuple n’est pas la violence, mais la justice.” Eva Peron-
“Celui qui rend violence pour violence ne viole que la loi, et non l'homme.” Francis Bacon


DÉFIER L'INTERDIT. MONTRER L’ILLÉGITIME 

Qu'est-ce que nous dit un Etat qui tient une contestation démocratique à l'écart des lieux de pouvoir et qui enferme 3 lycéens pendant 36 heures de garde à vue pour les punir d'avoir bloqué leur lycée contre les réformes Blanquer ? Peut-être tout simplement qu'il a peur... Peur au point de vouloir intimider le mouvement lycéen et peur au point d'interdire la moitié de Paris à une manifestation de gilets jaunes.

Vu de loin, cet acte 64 des GJ à Paris pourrait être considéré comme un échec : aucune manif sauvage n'a pu avoir lieu et de nombreux manifestants ont été interpellés/verbalisés de façon totalement arbitraire. 403 verbalisations rien qu'à Paris ! Et 3 gardes à vue.

Sauf que ce qui s'est passé à Paris samedi est nettement plus fort qu'une manif déclarée et totalement nassée de bout en bout par la police, qui ne dérange absolument pas le pouvoir.

Ce samedi, plusieurs centaines de Gilets Jaunes (sans leur gilet) ont bravé l’arrêté préfectoral grotesque qui leur interdisait d'être "présents" dans une bonne partie de la capitale (tous les lieux de pouvoirs et touristiques). Malgré les menaces du préfet, ils se sont retrouvés au lieu de départ de la manif refusée par la préfecture, devant le Conseil d'Etat. Le dispositif policier était énorme, démesuré, comme depuis plusieurs mois. Et pourtant, ces citoyens ont décidé de venir dans la gueule du loup, non pour être victime, mais pour tenir la dragée haute à l'intimidation d'un pouvoir qui n'a plus que la surenchère de ses muscles pour empêcher une simple manifestation. Rapidement nassés (comme prévu), ils ont été rejoints par d'autres manifestants qui se sont payés le luxe de nasser la nasse policière. Une dérision délectable qui a pour quelques instants désorganisé le dispositif. Un peu gênée aux entournures dans ce quartier touristique, la police a ensuite desserré les dents et les gilets jaunes ont pu rester manifester devant le conseil d'état ou marcher dans le quartier puis se rendre sur un plan B.

Pendant plusieurs heures, les GJ ont continué à défier le pouvoir et son bras armé (les BRAV), sûrs de leur légitimé à manifester et à se battre pour une société plus juste et plus humaine.

La réponse du pouvoir apparait dès lors forcément disproportionnée et illégitime. Et c'est tout l'intérêt de cette action !

Car un pouvoir autoritaire et de plus en plus fascisant peut tout à fait se faire passer pour démocratique tant que tout le monde respecte ses "conditions" et feint d'accepter le consentement forcé. Mais lorsqu'on l'oblige à montrer son vrai visage, simplement en décidant d'aller manifester où bon nous semble, la part sombre et dangereuse du pouvoir apparait au grand jour.

En cela, les 500 GJ parisiens présents ce samedi ont été bien plus subversifs et utiles à la lutte que s'ils avaient été 3000 dans une manif totalement "encagée", dans une nasse policière mobile.

Et si, samedi prochain, ils sont plus nombreux, le pouvoir aura de plus en plus de mal à contenir la colère légitime. Et il n'aura d'autre solution que de montrer encore plus son visage fascisant.

Revenons maintenant sur l'arrestation des 4 lycéens.Vendredi matin, ils sont arrêtés dans le cadre de la mobilisation contre les épreuves de contrôle continu du nouveau bac (une des réformes de Blanquer). On leur reproche d'avoir bloqué le lycée Ravel avec une poubelle en feu. La mise en garde à vue de 4 mineurs pour des faits de la sorte est exceptionnelle. Alors qu'un des lycéens a été libéré sans suite au bout de 24h, les 3 autres ont été déférés au tribunal et leur garde à vue a été prolongée.

Mais coup de théâtre samedi, le parquet se rend compte que le dossier ne permet pas de faire passer les lycéens devant un juge pour la poubelle brulée par manque de preuves et des irrégularités dans la procédure. Il décide donc de leur notifier une mesure alternative. Ainsi le parquet garde la face dans une affaire qui aurait pu lui couter cher : se faire désavouer par un juge.

C'est la même technique qui est employée contre les gilets jaunes rappelle Lucie Simon, l'avocate des jeunes lycéens. En sommes une technique qui consiste à arrêter arbitrairement, et, fautes d'éléments tangibles, coller un rappel à la loi.

Macron et son monde ne tiennent plus que par sa police et sa justice à deux vitesses. Plus la contestation sociale augmente, plus les moyens répressifs sont démesurés pour terroriser tous ceux qui osent résister. Cette débauche de moyens a un but : faire peur aux autres, à ceux qui ne s'organisent pas encore face à cela et qui pourraient rejoindre le mouvement. Dans le cas du lycée Ravel comme dans le cas de la manif gilets jaunes, le procédé est le même : envoyer un message de terreur. Ainsi l’État dit aux parents que leurs enfants pourront souffrir dans les mains de la police s'ils s'opposent aux reformes. Que même si les accusations ne sont pas fondées, il aura malgré tout les moyens de punir dans les interstices. Voilà ce qu'on appelle une manière de faire de la police politique. Les gilets jaunes ne connaissent que trop bien cette rengaine. Les lycéens de Mantes la Jolie qui avaient été mis à genoux l'année dernière sur ordre de flics armés aussi.

Face à cela, il n'y a pas d'autre choix que de résister et de déranger. Au risque de se faire arrêter, interpeller, verbaliser.

Même si cela fait mal, n'oublions pas que cela est juste. Légitime. Et que c'est ce qu'il faut faire.

Alors disons le clairement : bravo à celles et ceux qui ont tenté de changer les choses ce samedi à Paris avec la manif gilets jaunes. Et bravo aussi aux lycéens et lycéennes qui s'organisent pour bloquer l'application de réformes injustes. Et bravo à tout celles et ceux qui ont le courage d'accompagner les révoltes en cours.

A trop montrer les muscles de son autoritarisme, l'Etat est en train de s'effondrer par le propre poids de sa force, en se délégitimant. Et si nous poussons tous, il tombera


CRS frappe un lycéen

L’Éducation Nationale est dirigée par des menteurs autoritaristes

L’administration sort l’artillerie lourde face aux enseignant.es impliqué.es dans le mouvement contre les réformes des retraites et du bac, notamment pour celles et ceux qui ont décidé de monter d’un cran dans leurs actions, ayant acté que la contestation passive ne mènera à rien : menaces de sanctions, accusations démesurées, criminalisation de la contestation… Appeler désespérément à l’ordre et aller jusqu’à mentir ou déformer la réalité, n’est-ce pas le signe qu’ils n’ont rien d’autre à répondre à celles et ceux qui demandent simplement un futur un peu meilleur pour tout le monde, non asservi au système économique ? C’est que nous sommes sur la bonne voie. Alors continuons !

Parce que nous sommes convaincu.es que ce projet de contre-réforme des retraites est profondément injuste, que celle du bac relève du même système, et que nous pensons que nos acquis sociaux sont notre bien commun, nous (enseignant.es) avons été nombreux.ses à participer ces dernières semaines à des actions de blocages, de perturbations… Suite à ces actions, plusieurs courriers ont été écrits par des recteurs d’académie, avec des menaces de sanctions administratives et pénales envers les enseignant.es qui y ont participé[1]. Un rappel à obéir, à « fonctionner ». A appliquer les directives sans se poser de questions sur leur intérêt public. Un appel à plus de fermeté, qui serait le « sel de toute vraie pédagogie »[2]. Des appels à dénoncer les collègues, même de façon préventive, susceptibles de participer à des perturbations. Moins directement lié au mouvement contre la réforme des retraites, un autre recteur (de Rennes) envoie un courrier qui demande de refuser aux mineurs en situation irrégulière d’assister aux stages et ateliers (même s’il a ensuite retiré sa circulaire, il n’empêche que ça ne l’a pas dérangé de l’écrire et de l’envoyer)[3]. Ensuite, il y a les proviseur.es qui cautionnent les coups de matraque et l’usage de lacrymogène sur des lycéen.nes qui bloquent leur lycée avec quelques poubelles[4]. Et d’autres encore qui s’associent pour écrire une tribune[5] qui tente de culpabiliser les enseignant.es les plus mobilisé.es.

Cela donne un premier aperçu de l’état d’esprit des gens qui dirigent l’Éducation Nationale. Un état d’esprit peut-être galvanisé par l’augmentation récente de la prime annuelle des recteurs, qui peut s’élever à plus de 50 000€…[6]

Ils et elles nous appellent à l’obéissance comme un dernier recours, quand ils et elles n’ont plus d’autre argument à nous opposer pour nous faire avaler leurs réformes. Tout ceci doublé d’une floraison de mensonges dont le Ministre, JM Blanquer, n’est pas en reste...

Il avait notamment promis une revalorisation de nos salaires afin de contrebalancer les centaines d’euros que nous perdrons chaque mois sur nos retraites ; la somme annoncée était déjà loin de couvrir ces pertes, et le Conseil d’État vient d’invalider cette possibilité[7]. L’Éducation Nationale n’hésite pas non plus à publier de faux chiffres de grévistes[12].

Concernant les E3C (épreuves anticipées du bac) il affirme qu’une minorité seulement s’y oppose[8]. Or, la Fcpe (fédération nationale des parents d’élèves), tous les syndicats enseignants et l’Union Nationale Lycéenne ont demandé à minima le report des E3C[9][10]. D’après les outils auto-organisés de recensement, au moins une centaine de lycées ont déjà dû reporter leurs E3C, et 349 établissements ont déjà pris des décisions collectives de résistance aux E3C[11].

M.Blanquer dénonce les « intentions politiques » des manifestant.es qui ont perturbé les épreuves.
Le recteur d’Aix Marseille accuse les collègues de transformer les salles de classes en réunions syndicales[2] (mot qui sonne comme un gros mot dans sa bouche), de manipuler les élèves et les jeunes collègues en leur distribuant des tracts… Est-ce que ne rien leur expliquer, ne pas les faire réfléchir à ces questions fondamentales de société aurait été un choix moins politique ? On devrait redonner ici au « politique » son sens premier, à savoir « ce qui concerne le citoyen » ; question qui a toute sa place à l’École. Ces collègues auraient « perdu sagesse et courage », alors qu’ils risquent des sanctions pour défendre un monde un peu moins injuste et développer l’esprit critique de leurs élèves !!!

Le Ministre va même jusqu’à nous accuser d’être des « ennemis de la démocratie », de vouloir créer du « mauvais climat »[8] ; qu’il vienne voir nos AG, nos cortèges, nos fêtes de soutien, nos outils et médias auto-organisés : ce sont des modèles de démocratie horizontale, de solidarité, de respect, de joie. Sa démocratie à lui ? C’est le parlement (largement acquis à LREM ), les médias (qui appartiennent à des hommes et femmes d’affaires), le droit de manifester pacifiquement (d’un point A à un point B, décidés par la Police, et encadrée par celle-ci). Une démocratie où l’on peut faire une nuit de garde à vue pour porter un badge syndical à la sortie d’une manif, où des manifestant.es sont mutilé.es, où des êtres humains sont traité.es comme des parias parce qu’ils n’ont pas de papiers...

Il nous accuse d’avoir pour seul objectif de semer le désordre et la violence, ou d’incarner l’immobilisme et le conservatisme[8] : nous n’avons vu ces revendications dans aucun compte-rendu, et nous avons au contraire plein d’idées pour changer l’Ecole ! Il va jusqu’à dire que si la Police est violente, c’est la conséquence de la stratégie de « l’extrême gauche » ! Il ose même citer La Fontaine de façon erronée pour justifier ses mensonges : or, « quand on a un peu de culture » (pour reprendre son expression), on comprend que la fable de la poule aux œufs d’or ne dénonce absolument pas celles et ceux « qui veulent casser ce qui nous permet à tous de vivre » mais elle dénonce la cupidité individuelle.

Des mensonges encore sur des actions de perturbations qui auraient été « violentes », « indignes », « lamentables », des « actes de folie »… A propos des actions récentes de jets de manuels, il dit que c’est « nier la noblesse et la dignité de notre métier » (il oublie qu’en juin dernier, des milliers de manuels ont du être jetés à cause de ses nouveaux programmes d’ailleurs fortement critiqués). Des mots honteusement démesurés quand on a assisté à ces actions, lors desquelles personne n’a été frappé.e ni blessé.e par des manifestant.es ! Si des enseignant.es participent à des blocages ou des occupations, c’est que cette « violence » (toute relative) est le moyen de se faire entendre qui vient naturellement quand on ne nous écoute pas. Nous ne sommes pas une minorité radicale et violente qui veut semer le chaos. Nous avons simplement acté que faire grève et manifester gentiment ne suffirait pas. Nous avons le courage de risquer des sanctions, de se faire violenter par la Police, pour la défense de nos biens communs, pour le futur de nos élèves, pour un mouvement social soutenu par des millions de personnes. La minorité radicale et violente qui veut imposer son point de vue, ce n’est pas nous, c’est l’État ! Que ces gens là nous donnent des leçons de morale et nous fassent passer pour de dangereux semeur.ses de troubles est inacceptable !

Face à ces mensonges, à ces mots détournés de leurs sens, à ces appels à la délation, à la fermeté, à la répression, face au mépris de notre propre capacité à réfléchir, à faire nos choix et à agir pour les mettre en œuvre, nous n’avons qu’un seul choix : la résistance.
Partout, il faut se réunir, continuer de créer des liens entre nous mais aussi interprofessionnels, redéfinir collectivement le sens et les enjeux sociétaux et politiques de notre métier. Plus nous serons nombreux.ses à participer aux actions, à sortir de la contestation « passive » et plus nous serons organisé.es, plus difficile ce sera pour eux de nous menacer et nous sanctionner, et plus nous pourrons mettre en échec la destruction de nos biens communs, et construire ensemble une École plus juste, plus émancipatrice, qui porte une autre ambition que de faire de nos élèves de futur.es esclaves du système économique. Il faut que les enseignant.es assument le pouvoir qu’ils et elles peuvent avoir dans la transformation de la société. Intensifier notre lutte, c’est renforcer notre démocratie !

Des enseignant.es en lutte

SOURCES

[1]https://rapportsdeforce.fr/breves/le-recteur-de-lacademie-de-toulouse-menace-douvrir-des-procedures-disciplinaires-contre-des-enseignants-grevistes-01225849

[2]https://lundi.am/Greve-des-profs-Menaces-chantage-appel-a-la-delation

[3]https://www.letelegramme.fr/bretagne/cafouillage-du-recteur-d-academie-sur-la-question-des-eleves-etrangers-24-01-2020-12486680.php

[4]https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/20/rassemblement-devant-un-lycee-a-paris-pour-denoncer-des-violences-policieres_6026598_3224.html

[5]https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/27/plus-de-cinquante-chefs-d-etablissements-scolaires-parisiens-demandent-que-cessent-les-blocages_6027306_3232.html

[6]https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/16/en-plein-mouvement-social-la-prime-de-fin-d-annee-des-recteurs-qui-fache-les-enseignants_6026078_3224.html

[7]https://www.huffingtonpost.fr/entry/retraites-le-conseil-detat-raye-la-promesse-de-revalorisation-du-salaire-des-profs_fr_5e2c0c46c5b6d6767fd4769b

[8]https://www.franceinter.fr/emissions/questions-politiques/questions-politiques-19-janvier-2020

[9]https://www.fcpe.asso.fr/actualite/e3c-rupture-degalite-entre-les-eleves

[10]http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/01/13012020Article637144954192555112.aspx

[11]AG Education Ile de France du 25 janvier 2020 à Paris

[12]https://blogs.mediapart.fr/pascale-fourier/blog/130120/education-nationale-le-scandale-des-panels-pour-compter-les-grevistes


L'horreur et le sublime

La période actuelle a cela d'étonnant qu'elle fait monter en miroir l'horreur de la répression d'une société fascisante de Macron avec l'espoir et la beauté de ceux qui résistent. Tout est plus fort, de jour en jour : l'horreur et le sublime.
La manif parisienne du 09 janvier en fut une parfaite illustration. Elle fut aussi désespérante qu'enthousiasmante.
L'espoir perdu, c'est celui d'un état de droit, d'une société respectueuse où la violence est combattue et non encouragée par le pouvoir. Nous écrivions il y a quelques jours que le pouvoir était devenu objectivement autoritaire et qu'il était en voie évidente de fascisation. Tous ceux qui étaient parmi les milliers de manifestants en tête de cortège jeudi ne peuvent que constater que la deuxième étape est déjà là.

Les scènes sont vraiment hallucinantes : des centaines de forces de l'ordre (CRS, policiers, gendarmes mais aussi les terribles BRAV) se sont employés durant toute la journée à terroriser, à blesser. Au point qu'un mort n'aurait pas été une surprise ! Il y a eu un tir de LBD à bout portant. Il y a eu de multiples matraquages au crane. Un déchainement de brutalité et de sauvagerie.

Nous l'avons déjà dit mais il ne s'agit pas de bavures. Comment pourrait-on en parler quand il y a autant d'actes et qu'aucun n'est puni. En une semaine, la police française a tué deux fois, en dehors même des manifs. Sans compter les morts des deux dernières années.

La police tue. Le pouvoir couvre. Voire encourage. Car c'est sa dernière carte pour tenter d'écraser une révolte sociale qui n'en finit pas depuis plus d'un an. Avec ou sans gilet jaune.

Mais jeudi, c'était aussi l'espoir, à la hauteur de l'horreur. Car jamais depuis le 05 décembre nous n'avions vu un cortège aussi fort et courageux. Une motivation, une détermination, de la passion, une folle envie de résistance. Des milliers de personnes ont décidé de ne plus se laisser faire, de refuser de laisser la police les nasser en permanence, les menacer de leur LBD, les encadrer comme on "autoriserait" une manif dans une dictature qui chercherait à prendre les habits d'une démocratie.

Il y eut de nombreuses scènes improbables de manifestants avançant vers les cordons policiers, malgré les coups de matraque et les gaz, voire les tirs de LBD. Il y eut des charges de manifestants, qui réussirent plusieurs fois à casser les nasses et cordons policiers. Des œufs jetés sur les policiers, des légumes !

Le niveau de violence n'a pas été fixé par les manifestants mais bien par la police et la préfecture. Leur présence ultra anxiogène et leur nombreux assauts à l'intérieur même de la manif, juste pour séparer différents cortèges, les ont exposés comme rarement cela aura été le cas.

Cette stratégie voulue par Lallement et validée par Castaner et Macron est très dangereuse et pourrait conduire au pire. Jeudi à Paris, nous avons senti que le drame était vraiment proche. En blâmer les manifestants serait d'une malhonnêteté intellectuelle inouïe.

Quand la police tue, mutile et éborgne en toute tranquillité, il est normal (et même sain) que la population résiste et refuse de manifester dans de telles conditions.

L'espoir de jeudi, c'est aussi l'évidente Giletjaunisation du mouvement. Là encore, depuis le 05 décembre, aucune manifestation sur Paris n'avait autant pris l'ADN du mouvement GJ. Le cortège de tête était en fait une immense manif GJ, mais version 2020. D’apparence, à part quelques gilets jaunes visibles, cela ressemblait aux cortèges de tête de 2016. Sauf que parmi tous ceux en noirs, en rouge ou sans habits particuliers, se trouvaient énormément de GJ. Cela s'est notamment manifesté clairement lorsque le "chant des Gilets Jaunes" était lancé. A plusieurs reprises, des centaines de manifestants ont repris le chant, y compris des syndiqués ! Et puis il y a évidemment eu les désormais classiques "GJ, quel est votre métier ?" , "révolution !" , "on est là..."

Alors bien sûr, le cadre de la manif déclarée (et ultra encadrée par la police) n'a pas permis les débordements des actes les plus offensifs des GJ. Mais l'envie, la passion et la détermination étaient plus que jamais présentes, et pas que chez quelques dizaines de personnes.

On ne peut même plus parler de convergence. L'esprit GJ, la façon d'envisager le combat politique face à un pouvoir autoritaire a désormais imprégné une partie importante du paysage des luttes sociales. Cela crée forcément quelques contradictions (à l'image des manif déclarées) mais cela permet aussi au mouvement d'évoluer et de toucher de nouvelles personnes, tout aussi attachées à se battre pour un futur où l'humain et la planète passent avant les profits de quelques uns.

Alors après ce 09 janvier, il convient de prendre acte de deux réalités : le pouvoir ne connait aucune limite dans sa violence et sa volonté de casser les luttes sociales, quitte à blesser voire tuer. Une partie de plus en plus importante de ce mouvement social est prête à combattre et à résister face à cette dérive.

Cela peut parfois paraître vain de résister face à une armée sans limite et décidée à tous les massacres. Mais dans l'histoire, il n'est jamais vain de résister. Loin de là.


profs, écoles : grève illimitée !

PROFS : LE MOMENT EST HISTORIQUE, FAISONS VRAIMENT GRÈVE !

Les prochains jours seront décisifs dans la lutte contre la réforme des retraites, alors c’est maintenant ou jamais : fermons tous les établissements scolaires et ne les rouvrons qu’en cas de victoire !

Alors que les grévistes de la RATP et de la SNCF sont épuisé.es après ces courageux 35 jours de grève, nous risquons de perdre le combat si un autre gros secteur ne se mobilise pas fortement. Ils et elles auraient fait tout ça pour rien ?
Nous sommes des centaines de milliers, nous, les profs de la maternelle à l'université. Si on s’y met toutes et tous, on a dans nos mains le pouvoir de faire plier le gouvernement !
Mais une seule journée de grève, même massive, n’y suffira pas.

Alors oui, c’est dur de faire plusieurs jours de grève. On trouve toujours plein d’excuses… Mais d’autres y arrivent quand même : la RATP et la SNCF nous ont montré l’exemple, mais aussi de nombreux collègues profs mobilisés depuis le 5/12.

Oui, c'est dur de perdre plusieurs journées de salaire, même pour les profs. Nous aussi on a parfois du mal à la fin du mois. Mais si on compare cette perte là à l'énormité de ce qu'on risque de perdre au moment de partir à la retraite, y a pas photo! Nous qui rentrons parfois épuisés d’une journée de classe quand on a 30 ans, dans quel état rentrerons-nous quand on aura 63 ans ? Nous, les nombreuses enseignantes et mères, combien perdrons-nous si la retraite est calculée sur l’ensemble de notre carrière, avec les congés parentaux et les temps partiels, au lieu des 6 derniers mois ? Nous toutes et tous, qui consacrons toute notre carrière à préparer le futur de la société, de quel futur profiterons-nous avec une retraite au rabais ?

Oui, c’est dur de suspendre les apprentissages de nos élèves…..Il faudra annuler la visite au musée, la fête de la galette, les RDV avec les parents pour les livrets, zapper un chapitre de sciences ou plusieurs leçons d'orthographe et de maths… Mais prenons du recul : dans 9 mois, une nouvelle année scolaire commence, on n'y pensera déjà plus. Et dans 50 ans, nos élèves prendront leur retraite, encore assez jeunes pour en profiter, avec un revenu décent garanti chaque mois. Et pour ça, ils et elles pourront dire "heureusement que des gens se sont battus pour ça à l'époque!" Exactement comme nous pouvons dire aujourd'hui "heureusement que des gens avant nous se sont battus pour la réduction du temps de travail, pour les congés payés, pour la sécurité sociale, pour les droits des femmes…" Maintenant, à nous d’être une génération à la hauteur de notre époque !

Ne rêvons pas, nous n'aurons pas d'augmentation qui couvrira ce qu'on va perdre avec cette réforme. Ce que nous propose le gouvernement, c'est juste de toucher quelques primes ridicules en échange de travailler plus. Ne nous battons pas pour obtenir quelques privilèges pour nous ! Nous ne sommes pas égoïstes, sinon nous aurions choisi un autre métier. Si nous avons choisi ce métier, c'est aussi pour pouvoir agir sur le monde, alors faisons-le !

Nous qui travaillons au quotidien avec les injustices sociales, nous qui croyons encore que l’Éducation Nationale peut jouer son rôle d’émancipation et de réduction des injustices, va-t-on laisser le gouvernement détruire encore un de nos acquis sociaux, après les lois travail, les lois Blanquer, les lois ultra sécuritaires, les lois contre l’immigration, la « réforme » du chômage, la destruction des hôpitaux et des autres secteurs publics, les cadeaux fiscaux faits aux plus riches ?

Nous avons le pouvoir entre nos mains, soyons en grève dès demain, et ne retournons travailler que quand nous aurons obtenu le retrait de ce projet de réforme ! C’est maintenant ou jamais, il y a urgence à rejoindre tous les autres secteurs en lutte ! Le gouvernement joue le pourrissement, à nous de porter le coup fatal !

Des enseignantes en grève


Macron, start-up fasciste

Les mots sont importants. Dans une période où les termes sont dévoyés, où plus rien ne semble vrai ou faux, il nous est toujours apparu important de tenter de laisser chaque mot à sa place et de les utiliser avec la plus grande attention. Aussi, alors qu'Emmanuel Macron arrive à la moitié de son mandat de Président, il nous apparaît crucial de nommer avec précision le régime actuellement en place et qui pourrait influer pour de nombreuses années sur l'avenir de notre société.

Dans une période où les USA sont dirigés par Trump, le Brésil par Bolsonaro et le Royaume-Uni par Boris Johnson, on pourrait s'estimer "heureux" d'avoir comme chef d'Etat une personne comme Macron, celui-ci pouvant apparaitre comme moderne et mesuré face aux caricatures précédemment citées  .

Mais c'est en cela qu'il est si dangereux. Car oui, depuis deux ans et demi, Macron mène une politique ultra-autoritaire : opposants politiques mutilés, tués ou emprisonnés, journalistes et observateurs des droits de l'Homme agressés et persécutés juridiquement, lycéens humiliés, installation de milices ultra violentes et sans compte à rendre. De semaine en semaine, la France plonge, sans même s'en offusquer, dans un état autoritaire. Plus personne ne s'étonne de voir des centaines de policiers équipés d'armes de guerre dans les rues de nos villes. La norme est désormais placée du côté d'une vie régie par des cadres autoritaires.

Définition de l'autoritarisme ? Système politique où l'autorité est érigée en valeur suprême.  Un régime politique autoritaire est celui qui par divers moyens (propagande, encadrement de la population, répression) cherche la soumission et l'obéissance des individus composant  la société.

Comment ne pas considérer la France comme répondant parfaitement à ces termes ? Désormais, le préfet de Paris parle d'être dans un camp, et assume que son parti est celui de l'ordre. Le bruit des bottes est déjà derrière nous.

Dans plusieurs décennies, on regardera notre période en se disant qu'en quelques mois, les citoyens français ont vu leur liberté se réduire, avec le silence complice du plus grand nombre des secteurs qui auraient pu s'y opposer (politiques, associatifs, médiatiques...). Une période où il aura été accepté que des personnes soient arrêtées pour simple port d'un gilet jaune. Où des milliers de citoyens se sont vus privés de leur droit de manifester. Ou une personne en fauteuil roulant s'est vue condamnée à de la prison parce que présente en manif avec une arme (son fauteuil). Où deux jeunes allemands ont été emprisonnés pour possession de livres jugés "trop radicaux" (mais pourtant en vente libre).

C'est également ce moment de l'histoire où la force aura tué, de Steve à Zineb en passant par Aboubacar. Et ce, sans jamais être inquiétée puisque faisant partie d'une stratégie claire de l'état. Il n'y a pas eu de bavure pour toutes ces victimes. Elles étaient nécessaires pour le pouvoir.

Alors oui, depuis plusieurs mois, nous utilisons le terme d'autoritarisme pour parler du système politique français de 2019. Il ne s'agit pas de totalitarisme puisque la pluralité de partis et de syndicats est toujours présente. Mais il s'agit bien d'autoritarisme. Et c'est déjà énorme, et trop pour être compatible avec la démocratie. Pire. Nous estimons aujourd'hui que le pouvoir actuel prend la direction d'un post fascisme, celui d'un système économique ultra libéral qui use de tous les coups possibles pour se maintenir.

Le pouvoir actuel est tolérant, ouvert et moderne... tant qu'il n'est pas remis en cause. En cela, il rappelle certains dictateurs récemment tombés lors des révolutions arabes. En Tunisie, tant qu'on ne remettait pas en cause Ben Ali, tout semblait aller très bien. Mais on ne peut être libre partiellement. On est libre. Ou on ne l'est pas. Et les "démocraties" actuelles nous disent ceci : "vous êtes libres, tant que vous ne remettez pas en cause le système".

En France, l'inattendu mouvement des Gilets Jaunes a permis de révéler le véritable visage du pouvoir. Si sa violence s'était déjà manifestée lors des mouvements contre la Loi Travail, avec déjà des milices hors de tout contrôle (Benalla power), tout a éclaté au grand jour et de façon évidente avec le mouvement GJ. Jamais depuis 60 ans la France n'avait connu une telle régression autoritaire.Les opposants politiques de 2020 se savent traqués , virtuellement et sur le terrain. Des centaines de citoyens sont derrière les barreaux pour simple participation à des mouvements sociaux. D'autres ont perdu un œil, une main ou une jambe. Les chiffres ressemblent à ceux d'une guerre civile. Parce que le pouvoir en a voulu ainsi.

Peut-on malgré tout parler de fascisme en France ? Le fascisme "originel" se définissait, selon la propre formule de Mussolini par : « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ! »  L’État est ainsi érigé comme la structure ultime à protéger, bien plus que la démocratie, ou, hérésie, l'humanisme, l'égalité, la fraternité.  A l'époque, le fascisme se définissait comme une réaction aux valeurs de l'humanisme démocratique du siècle des Lumières et rejetait les droits de l'homme, le communisme, l'anarchisme, les libertés individuelles et le libéralisme.

Évidemment que le pouvoir actuel en France est très éloigné de ce qu'a pu mettre en œuvre Mussolini. Mais il révèle de plus en plus une couleur objectivement fasciste dans sa criminalisation de tous ses opposants, dans sa volonté de contrôle absolu de la vie des citoyens, dans la terreur quotidienne imposée, dans sa volonté de faire de l'état une structure au-dessus de la justice, au-dessus de tout contrôle, ayant tous les droits.

Si on enlève le décorum de la Ve république, les belles images d'un gouvernement moderne, jeune et à l'écoute, si l'on regarde les faits, les chiffres (d'arrestations, de blessés, de morts) la France n'a plus grand chose d'une démocratie. Si ce n'est ses élections (où gagne celui ou celle qui a le plus d'argent et de médias dans sa poche). Car la démocratie, ce n'est pas pouvoir voter tous les cinq ans.

Définition de la démocratie ? Prenons trois définitions :

Selon Paul Ricoeur : « une société qui se reconnaît divisée, c'est-à-dire traversée par des contradictions d'intérêt et qui se fixe comme modalité, d'associer à parts égales, chaque citoyen dans l'expression de ces contradictions, l'analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d'arriver à un arbitrage ». La France n'y est clairement pas.

Selon Alexis de Tocqueville, la démocratie est un Etat social dans lequel les citoyens sont égaux : l'égalité devant la loi, l'égalité des chances, l'égalité de considération.

Selon Montesquieu, la démocratie est un système politique basé sur la vertu et dans lequel le peuple est sujet et souverain. Tous les citoyens sont égaux et leurs représentants sont choisis par tirage au sort.

Clairement, sur aucune de ces définitions, la France ne peut se prétendre aujourd'hui une démocratie.

Alors oui, les mots sont importants. Très importants. Et c'est pour ça que nous affirmons qu'il n'est plus possible de parler d'un état démocratique en France. Et qu'il est désormais essentiel de l’appeler selon les termes qui conviennent : un état autoritaire, en voie de fascisation.

Dire cela n'est pas une posture provocatrice ou militante mais l'unique possibilité pour celles et ceux qui respectent vraiment la démocratie et qui se battent pour elle. Dire cela, c'est aussi prendre acte de la situation et en tirer les conséquences dans nos vies quotidiennes. On ne vit pas pareil si on se sait dans un état fasciste. On résiste différemment. On fait des choix différents. Et c'est pour cela qu'il est important de ne plus laisser passer l'imposture du voile médiatique d'une démocratie en France.

Ce fascisme particulier qui nous pend au nez, dont on ne sait pas si on est déjà dedans ou non, c'est aussi celui qui s'organise autour des "innovations" technologiques. Après l'arsenal de lois "renseignement" et antiterroristes de ces dernières années, la France se situe clairement à la pointe des pays dits démocratiques par ses moyens juridiques et policiers de surveillance et de contrôle de sa population civile. Loin de questionner cette singularité et d'en évaluer les risques en termes d'atteintes aux libertés publiques, et sous l'impulsion des acteurs économiques du secteur, ce gouvernement semble lancé, sans aucun débat public sérieux, dans une course aveugle au déploiement de technologies de surveillance de masse.

On constate par exemple aujourd'hui la mise en place de nombreux dispositifs locaux de type "Smart City" : « Observatoire de la tranquillité publique » à Marseille, « Safe City » de Thalès à Nice et à La Défense, portiques de reconnaissance faciale dans deux lycées de la région Sud, vidéosurveillance intelligente à Toulouse, Valenciennes, dans les Yvelines ou dans les couloirs du métro à Paris, capteurs sonores à Saint-Etienne, déploiement de drones à Istres (cf. projet Technopolice). Derrière cette dénomination inoffensive de "Smart City" se cache en réalité le projet de mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières.

Au niveau national, le Fisc peut désormais procéder à la captation et l'analyse de masse des données des réseaux sociaux. Et le gouvernement veut donner à la police l'accès à l'ensemble des données nominatives de voyage en train, avion ou bateau. Par ailleurs le projet Alicem poussé par le gouvernement constitue clairement la première pierre d'une identification administrative par reconnaissance faciale.

De manière insidieuse, des cadenas se verrouillent donc autour de nous.  Petit à petit, à coup de "il n'y a pas d'alternative", à coups de conflits d'intérêts privés, l'Etat, qui n'est plus qu'un gouvernement technique doté d'une police, nous amène dans une voie qui entrave nos libertés fondamentales en appelant ça le progrès. Mais ça n'est pas le progrès. La Chine et son effrayant système de "crédit social" sont là pour nous rappeler à quel point l'idée - qui nous est vendue par la start-up nation - que le progrès technologique serait nécessairement porteur de progrès social  constitue un leurre fécond d'une dystopie technologique de marché, une tyrannie de ceux qui détiennent les moyens de contrôle sur l'ensemble de la population.

Le pouvoir politique peut évidemment continuer d'arborer ses fétiches démocratiques - suffrage universel, pluralité des partis politiques, séparation des pouvoirs, laïcité - mais si l'état néolibéral moderne est, par certains côtés, très éloigné du fascisme historique du 20è siècle, il dispose de moyens de contrôle et de coercition arbitraires incomparables qu'il mobilise déjà contre ses opposants. Après deux ans et demi de pouvoir Macron, le fameux barrage du second tour de l'élection présidentielle apparaît de plus en plus comme un mariage.


18 janvier la France entière à Paris

NE PERDONS PLUS ! 18 janvier La France entière à Paris

NE PERDONS PLUS !

Le bilan est simple : nous régressons à tous les niveaux. Excepté en matière de surveillance et de répression policière. Mais sinon : la nature et les espèces meurent, les pollutions augmentent, l’espérance de vie a commencé à stagner, les services publics sont à genoux et les travailleurs du privé sont sur les rotules avec des jobs de plus en plus précaires et mal payés.

L’État dans tout ça n’est qu’un orchestre de techniciens hors sol au service de l’argent. Et à ce niveau de bureaucratie, il ne pourra jamais en être autrement.

Il est temps de ne plus perdre, ne plus accepter les régressions sociales qui vont avec leur lot de politiques autoritaires et discriminantes. Il est temps de se lever. Toutes et tous ! Citoyens français ou non, tout le monde est concerné, car cet ennemi qui nous fait la guerre, lui, n’a pas de frontière.

Le 18 janvier est un samedi. Cette date va de pair avec le jeudi 9 janvier. A la différence que tous les plus précaires qui n’auront pas pu faire grève pourront venir manifester. C’est l’occasion d’être massif dans la rue pour exprimer notre refus de la réforme des retraites et du monde de Macron.

La réforme des retraites devrait être présentée au conseil des ministres le 24 janvier. Faisons en sorte qu'elle ne le soit jamais et que tout comme ses scribes elle parte à la poubelle de l’Histoire.

Passez le mot. Le 18, la France entière à Paris !

Un événement a déjà été crée pour être diffuser massivement : https://www.facebook.com/events/3149928615034973/

Groupe de covoiturages solidaire : https://www.facebook.com/groups/377822533019608/

Signataires :

- Action Climat
- Article 35
- AG interpro d'Aubervilliers
- AG interpro St Denis 93
- AG des personnels du collège Marx Dormoy
- Bruno Gaccio
- Cabane Gilets Jaunes de Champigny
- Cemil Choses A Te Dire
- Cerveaux non Disponibles
- CGT Geodis Calberson filiale SNCF Île-de-France
- Collectif Act
- Collectif agents RATP l’union fait la force
- Combat Lyonnais
- Comité de Libération et d’Autonomie Queer (CLAQ)
- Cortège de tête
- Désobéissance Ecolo Paris
- Dijon DTR
- Eric Drouet
- Fac de philo en lutte - Lyon 3
- Femmes En Lutte 93
- Femmes Gilets Jaunes
- Femmes Gilets Jaunes Île-de-France
- Gilets Jaunes Argenteuil
- Gilets Jaunes Gennevilliers
- Gilets Jaunes Loiret 45
- Gilets Jaunes Lyon
- Gilets Jaunes Place des Fêtes
- Gilets Jaunes Poitiers
- Gilets Jaunes Réfractaires du 80
- Gilets Jaunes Rungis
- Gilets Jaunes de St Ouen
- Gilets Jaunes Toulouse
- Gilets Jaunes union Île-de-France (groupe)
- Gilets Verts
- Grève Jaunérale : Riposte Générale
- Journal l’Autre Quotidien
- Kurdistan au Féminin
- La France en colère (groupe)
- La France en Colère Carte de Rassemblement (groupe)
- Le Peuple Uni
- Le pouvoir du peuple 22 (groupe)
- Le printemps du changement
- Le Tour des Femmes
- Lille Insurgée
- Les AinDisponibles
- Les Jeunes Gilets Jaunes
- Lyon en lutte
- Lyon Insurrection Civile
- Lyon Rébellion
- Lyon Résistance
- Maison du peuple-Marseille
- Marseille en lutte
- Mouloud Sahraoui - Syndicaliste CGT Geodis
- Nantes Révoltée
- NnoMan
- Ossama
- Parisiens et Banlieusards Gilets Jaunes depuis 40 ans
- Paris 8 en Lutte
- Peuple Révolté
- Plateforme d’Enquêtes Militantes
- Priscillia Ludosky
- Rennes DTR
- Syndicat Sud CT Mairie de Saint-Denis
- Sud éducation 93
- Teleia Les Luttes
- Toulouse en action
- Toulouse en lutte
- Union Juive Française pour la paix (UJFP)
- Vieilles et Pas Sages
- Youth For Climate Lozère
- Youth For Climate Paris
- Youth For Climate France

Affiche à diffuser :

18 janvier la France entière à Paris