La question identitaire : le grand hold up

A l’heure où les prix de l’essence, du gaz et des matières premières ne cessent de flamber, où les étudiants recommencent à aller pointer à la banque alimentaire, il parait complètement fou qu’une grande part de la population continue de se laisser berner par les questions identitaires alors qu’on se fait littéralement plumer par les politiques néo-libérales autoritaires. 

Il parait fou qu’on doive encore se battre contre ceux qui en redemandent et qui en plus réclament le supplément raciste ! Comment continuer de croire que c’est en expulsant les immigrés et en réduisant les allocations des plus pauvres qu’on sortira des crises engendrées par le capitalisme ? Comment donner crédit à la préférence nationale alors qu’il est d’une plate évidence que la discrimination des non français de papier ne rendra jamais la misère et la précarité ambiante plus soutenable. Pas même une seule seconde.

Nous pensons que la question identitaire est une peur que le bourgeois en voie de déclassement essaye de transmettre au plus grand nombre. Le but : retrouver son emprise capitaliste d’antan, sa petite baronnie locale, son petit pouvoir seigneurial, son influence perdue qu’il avait sur tout un tas de moeurs. Pour résumer, il veut retrouver la peur qu’il incarnait autrefois.

Là où le capitalisme mondialisé ne lui a laissé que les miettes du pouvoir et la seule gestion de la flicaille, l’identitaire se sent lésé et cherche une manière de redorer son blason. Il n’a alors de cesse de parler de déclin civilisationnel. Un concept assez fourre tout qui pourra toucher monsieur et madame toutlemonde qui sent bien que tout fout le camp, qu’on marche sur la tête, ou que le monde ne tourne pas rond.

La vision décliniste donne une lecture simpliste dans un monde où on ne comprend plus rien : « si rien ne va plus, c’est à cause des étrangers qui nous grandremplacent et nous font perdre notre identité ». A ce délire, il faut rajouter la phobie des homosexuels, lesbiennes, transgenres, queers ou intersexes. Et la détestation des femmes qui dénoncent une société encore inégalitaire basée sur le patriarcat. Bref, l’identitaire est une bête agonisante et donc dangereuse. Doublé d’un coté par ses amis capitalistes qui gomment les frontières pour le business et doublé de l’autre par les minorités qu’il ne peut plus empêcher de parler comme jadis. Pour se dépatouiller de ça, l’identitaire a hérité d’une bonne vieille technique, celle par laquelle toutes les révolutions ont mal tourné : La contre révolution.

Bientôt trois ans après le soulèvement populaire des Gilets Jaunes qui a fait date dans l’Histoire, il est plus qu’utile de rappeler qu’après les tentatives insurrectionnelles émancipatrices, vient ensuite le temps de la contre révolution. Celle qui fit naître Napoléon après 1789, celle qui accoucha de Staline après la révolution bolchevique, celle qui débrida le capitalisme après 68. Si on suit ce fil de l’Histoire, on peut se demander si après les Gilets Jaunes, nous allons devoir nous fader Zemmour ou Le Pen…

L’Histoire est parcourue d’une volonté d’émancipation toujours trahie. Pour l’instant, les révolutions ont toujours fini cocues.

Il est plus que temps de se ressaisir et d’enrayer ce hold up à ciel ouvert. Non, on ne vivra pas dans le bonheur en laissant les identitaires museler les minorités et faire du capitalisme à la papa. Vu les enjeux devant nous, l’extrême droite devrait systématiquement se faire dégager du chemin pour que nous puissions aller droit au but boxer la politique de Macron.

De la crise du covid, nous avons tiré un enseignement, celui que notre liberté était indexée sur notre productivité. Dès lors que nous n’étions plus utiles à l’économie pour cause de pandémie et de confinement, nous avons vu les couvres feux, les attestations d’auto-flicage et les interdictions de se balader en forêt ou sur la plage rendre coupable notre liberté de circuler. Nous avons vu que les principes fondamentaux de la démocratie et des droits humains étaient une fine couche de vernis, quelque chose que l’économie se réservait le droit de suspendre. Surement par peur qu’un monde auto-organisé surgisse. Un monde qui fait sans cette économie, ou qui la détourne.

Si nous nous étions sentis libres par le passé de pouvoir voyager, rien qu’hors de sa ville ou de son département ou libres en ayant des week ends, il faut nous rendre à l’évidence que cela dépendait avant tout de notre aptitude à être des portefeuilles en mouvement. Pendant le premier confinement, même ceux qui s’étaient affranchis de cette cruelle réalité en vivant en camion sans beaucoup dépenser ont vite été rattrapés par la réalité répressive.

Gouverner, que ça soit pour la droite ou « la gauche », ça a toujours consisté à faire de nous des facilitateurs de flux. Si toutes les contestations sérieuses en arrivent à bloquer les flux, par des grèves, des blocages ou des sabotages, ce n’est pas un hasard. Ceux qui s’en plaignent finiront un jour ou l’autre par s’apercevoir que leurs chaines se raccourcissent.

Nous avons acté que le capitalisme et la gestion des crises qu’il produit a encore beaucoup de misère et d’entrave à nous imposer. Au rythme où il se contracte, par sa perte de croissance et la raréfaction des ressources qu’il pille, il ne faut pas douter une seule seconde que ses restructurations à venir seront violentes. Aussi, il parait  évident que les pénuries à venir, qu’elles soient dues au climat, à l’économie de marché, ou à d’autres pandémies, occasionneront des rationnements, et des mesures liberticides tout autant, voire plus violentes que celles qu’on a connues. Les stratégies du capitalisme consisteront toujours à nous tenir la tête sous l’eau pour que surtout, nous ne puissions nous organiser sans lui. Et nous entendrons toujours la même chanson à chaque élection : « soit moi, soit le fascisme ».

Le présent et l’avenir du concept de gouvernement est un tandem entre le néo-libéralisme et le fascisme. Le capitalisme, aujourd’hui seul au monde, ne permet que ce coté là de l’échiquier. Il nous parait impossible qu’un jour, nous voyions arriver un gouvernement de vraie gauche ayant comme programmatique la chute du capitalisme et l’égalité entre tous les êtres humains.

Il paraît par contre plus probable qu’un jour, nous éliminions les tentatives identitaires qui divisent les gens qui pourtant partagent les mêmes galères et que ce jour, nous allions toutes et tous remettre le couvert pour faire une révolution qui finira véritablement d’abolir les privilèges, d’abolir les inégalités. Nous ne sommes pas des stratèges politiques et n’avons par conséquent que des rêves. Mais la certitude qu’on peut s’organiser à grande échelle et au delà des frontières sans se laisser crever de faim, sans se faire la guerre civile, tout en assurant des logements pour tous et le partage des savoirs et des cultures… Cette certitude est grande. 

Et non, abolir le capitalisme ne nous fera pas revenir à l’âge de pierre. Il est évident que nous pourrons subvenir dignement à tous nos besoins sans recourir à un système d’enrichissement massif de quelques uns au détriment de tous les autres.

Ayant fait ce constat, il est hors de question de laisser prospérer ceux qui incitent à se regarder le nombril de l’identité pendant que le train d’une mort sociale nous fonce droit dessus.

Ceci est un message destiné à toutes celles et ceux qui doutent. Nous les invitons à faire un pas de coté. A prendre de la hauteur et à s’organiser pour que l’Histoire ne se répète pas inlassablement à la faveur des salauds. Il nous revient la tâche de créer un monde auto-organisé, qui ne soit pas gouverné, dans lequel « être un puissant de ce monde » ne veut rien dire. Sinon, il y a fort à parier que notre futur sera un monde à la Mad Max.


La fresque hommage à Steve effacée : une amnésie politique

La fresque hommage à Steve vient d’être recouverte de peinture noire.

Depuis 2 ans elle permettait aux passants de ne pas oublier la violence de la répression policière durant cette nuit de fête de la musique, le 21 juin 2019 à Nantes.
On ne s’éternisera pas sur les raisons de la disparition de la fresque, Nantes Révoltée les explique très bien dans son article.
Mais on déplore cette disparition, totalement assumée par le collectif Ju’Steve qui l’explique comme un choix stratégique « en accord avec la famille » afin « qu’elle ne soit plus ni dégradée ni politisée ».

Explication du collectif Ju’Steve

On peut le comprendre. Voir des tags fascistes à coté d’une représentation de Steve est choquant. Mais les tags fascistes ne font pas le poids face au symbole de résistance.

La mort de Steve est politique. Qu’on le veuille ou non. Avec ou sans fresque pour le rappeler, elle est une preuve de plus que l’ordre policier veut primer sur la vie humaine. Qu’il serait normal qu’une décision policière arbitraire tue un jeune homme qui faisait la fête dans un endroit qui ne gêne personne. Elle est le résultat d’une politique répressive où l’usage de la force n’a pas de limites quand il s’agit de soumettre le peuple et de débrancher ce qui nous rend vivant.

Ils veulent nous faire marcher au pas, nous on continuera à danser. Nous ne voulons pas céder au mouvement de recule qui accepterait ce climat de peur.
Cette normalisation assassine du comportement des corps ne doit pas passer.

La fresque politique pour Steve qui a été recouverte tenait la dragée haute à tous ceux qui ont une responsabilité dans sa mort. Elle était une force pour tenir à distance le climat fasciste de notre époque qui pourrait reproduire un tel drame.

Elle faisait que nous ne baissions pas la tête et fédérait toutes celles et ceux qui face aux crimes fascisants de la police ont besoin de se serrer les coudes. Toutes celles et ceux qui savent que c’est en parlant haut et fort et ensemble qu’on repousse les violences systémiques de l’Etat. Qu’on esquisse les contours de notre liberté. C’est de ça qu’on a besoin. D’un rapport de force. C’est cela qui nous protège et nous fait avancer.

PS : Un peu plus loin, un portrait de Steve a été peint sur fond bleu. Seul son prénom y figure.
« Il ne faut pas être grand sage pour se douter que la mairie est plus à l’aise avec le nouvel hommage qu’avec l’ancien » explique la journaliste Marion Lopez.


La rue est-elle une impasse ?

Depuis 10 semaines, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues de petites, moyennes et grandes villes françaises, pour refuser le pass sanitaire. Malgré l’ampleur de la mobilisation, le pouvoir n’est pas prêt de fléchir. Il fut un temps, pas si lointain, où des mobilisations sociales importantes pouvaient annuler des réformes impopulaires.

Mais depuis plusieurs années, le pouvoir ne cesse de rappeler que « ce n’est pas la rue qui gouverne ». Lancée par Raffarin en 2003, cette maxime a depuis été reprise par Sarkozy en 2012 (La rue n’a jamais fait la loi) puis Valls en 2016 (La démocratie, ce n’est pas la rue). Macron est sans aucun doute le président qui aura appliqué cette maxime de façon radicale. En quatre ans, le président de la Startup Nation a connu au moins six mouvements sociaux d’ampleur exceptionnelle (détail en fin d’article). Sans jamais changer sa politique.

Dans l’histoire française, la prise en compte des revendications sociales fait partie des éléments de la démocratie. Il ne s’agissait pas d’élire, puis de laisser un pouvoir faire ce qu’il voulait pendant 5 ou 7 ans. Manifester faisait partie des outils d’expression… et de pression.

Mais le pouvoir a rapidement compris qu’il avait tout intérêt à ignorer la colère populaire. Que s’il restait inflexible, semaine après semaine, mois après mois, la mobilisation faiblirait forcément. Et le mouvement s’estomperait « naturellement ». Qu’importe le mouvement, son ampleur et sa popularité

Face à cela, la pression et le rapport de force pouvait venir d’une mobilisation offensive, mettant le pouvoir devant une situation qui l’oblige à « réagir ». Ce n’est pas un hasard si le seul petit « pas » que Macron a fait en 4 ans fut au moment de la séquence la plus insurrectionnelle des GJ. Ce ne fut pourtant pas le moment où le plus de Français furent dans la rue (il y a eu plus de monde contre la réforme des retraites par exemple).

Mais pour annihiler toute nouvelle possibilité de rapport de force compliqué pour le pouvoir, Macron a choisi de militariser le « maintien de l’ordre » des manifestations. Les manifs sensibles pour le pouvoir sont ainsi devenues de véritables nasses mobiles, où les manifestants sont totalement encerclés de milliers de policiers/gendarmes. Aucun autre pays au monde n’offre un tel spectacle, véritable simulacre de démocratie. Une prison à ciel ouvert pour « manifester ses droits ».

Résultat ? Il n’est plus possible de peser sur les décisions du pouvoir en mobilisant massivement. Puisque le pouvoir s’en fout. Et sait que s’il ne réagit pas, le mouvement finira par s’essouffler. Et il n’est plus possible de peser en mettant le pouvoir en difficulté dans la rue puisque chaque manif déclarée est une nasse. Et que tout appel non déclaré est violemment réprimé : arrestations, charges, amendes, GAV, LBD, lacrymo, BRAV M…

Face à ce constat d’échec, nous n’avons clairement pas de solution miracle. Mais reconnaitre l’impasse des manifs déclarées permettrait déjà de tenter de construire différemment les mobilisations futures.

Qui, parmi ceux qui sont descendus dans la rue depuis 10 semaines contre le pass sanitaire, pense encore que continuer ces manifs peut infléchir la position de Macron ? Qui pense que les réformes ultra libérales et sécuritaires du pouvoir peuvent être stoppées par des mobilisations futures ?

Pour ceux qui veulent lutter contre ce monde et qui ne se voilent plus les yeux sur cette impasse, il n’y a pas d’autre choix que de prendre acte de la situation et de concevoir des parades. Pour créer un nouveau rapport de force qui mette réellement le pouvoir en difficulté. Que ce soit de façon symbolique ou non.

***MACRON. 4 ANS DE DÉNI****

– Fin 2018 : les Gilets Jaunes évidemment, avec plus de 400 000 manifestants sur les premiers actes. Des dizaines d’actes, pendant près de deux ans et 40 000 rassemblements ! C’est énorme et du jamais vu.

– 16 mars 2019 : 350 000 personnes dans les rues pour la Marche pour le Climat

– 05 décembre 2019 : près d’un million de personnes contre la Réforme des retraites, avec de nombreuses autres manifs massives les semaines suivantes

– 13 juin 2020 : 30 à 50 000 personnes rien qu’à Paris contre les violences policières et le racisme.

– 28 novembre 2020 : Près de 500 000 personne dans toute la france contre la loi Sécurité Globale, avec de nombreuses autres manifs massives les semaines suivantes.

– 07 aout 2021 : Plus de 500 000 personnes dans toute la France contre le pass Sanitaire. Plus de 10 samedis consécutifs de mobilisation avec plus de 100 000 personnes dans les rues.


Mise au point : La position de CND vis à vis de la pandémie

🚨 STOP ✋🏽

PRENONS UNE MINUTE POUR UNE MISE AU POINT 🔥

Dans une période de grande confusion, prendre position est toujours compliqué. Notre farouche opposition au pass sanitaire semble avoir brouillé la clarté de notre positionnement sur la question du Covid et du vaccin. Voici donc quelques précisions.

Déjà, nous ne nous positionnons pas en fonction des prises de position du pouvoir (que l’on combat clairement). Au Printemps 2020, alors que le gouvernement estimé que le port du masque était inutile pour la population (voir contre productif), nous avons clairement et largement clamé qu’il fallait des masques, pour tous, et au plus vite. Lorsque les masques sont arrivés et que le pouvoir a décidé qu’il fallait les rendre obligatoire, nous n’avons pas changé d’avis sur l’utilité et l’importance du masque, notamment en lieu clos.

De la même façon aujourd’hui, si nous maintenons que le pass sanitaire est une aberration et un énorme danger, nous restons convaincu que la vaccination est l’un des moyens les plus efficace pour limiter la pandémie. Et ce, même si Macron et Véran le pensent aussi !

Bien que n’étant ni médecins, ni scientifiques ( ni ne travaillant pour : Bill Gates, Soros, le Nouvel Ordre Mondial, Macron, Satan ou encore Enquête Exclusive, soyez rassuré.es ), nous pensons que le VACCIN est un outil, pas le seul, mais INDISPENSABLE, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 qui pourrit nos vies depuis un bon bout de temps.

Alors bien sûr, nous n’avons pas fait médecine, et sommes également conscients des travers des lobbies pharmaceutiques, tout sauf philanthropes, nous n’avons pas pour mission de prouver ou d’imposer notre avis mais il nous parait important de clarifier une bonne fois pour toutes ce point.

👉 La question du pass sanitaire est éminemment politique, et nous y sommes farouchement opposés. Nous continuerons à le combattre, comme un énième sujet de lutte sociale, aux côtés de tous les autres sujets que nous développons régulièrement ici.

👉 La question du vaccin est essentiellement scientifique, et le choix de l’utiliser participe d’un choix intime, bien qu’en lien avec la question de la solidarité et du collectif, et nous y sommes profondément favorables. A cela s’ajoute notre conviction que la levée des brevets est un impératif moral, notamment vis à vis des populations les plus précaires. La santé ne devrait pas être une variable de profit.


Les fossoyeurs de liberté

La situation ne fait aucun doute : la liberté est violemment attaquée par les mesures de passe sanitaire imposées par le pouvoir. La France s’engouffre toujours plus dans la voie d’une société de contrôle, inspirée du modèle chinois (voire israélien). C’est grave et nous le combattons sans ambiguïté depuis le début.

Mais, dans le même temps, la liberté est également attaquée sur l’autre front, de façon plus pernicieuse, mais tout aussi dangereuse. Sur le front de sa « défense ». Des personnalités et partis politiques de droite dure, se sont emparés du combat contre les restrictions sanitaire pour en faire un levier électoral (coucou 2022). Ces Phillipot et Dupont Aignan, sont en train d’importer une mouvance américaine qui n’avait jusqu’à présent pas d’emprise en France : le libertarisme de droite.

Sans faire dans l’encyclopédique, le libertarisme (de droite, majoritaire aux USA) est la promotion d’une liberté individuelle absolue. L’idée que partout où l’État légifère, cela se fait au détriment de la liberté. Moins il y a d’État, mieux se porte l’humanité. Cette « philosophie » est bien évidemment très fortement liée à la liberté économique et financière. Les libertariens américains sont ainsi fortement financés par des ultras riches et de grandes entreprises.

Pour ces gens là, il s’agit donc de promouvoir la liberté individuelle, sans aucune notion de solidarité. Aux USA, cette mouvance a pris le l’ampleur lors du combat contre la réforme de l’assurance maladie, l’« Obamacare », une mesure destinée aux plus précaires mais, qui selon eux, était totalitaire. Ils furent aussi en première ligne sur le combat contre l’imposition par l’État Fédéral de contraintes liée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur credo : laissez moi m’enrichir, porter une arme, et vivre comme je l’entends. Et que chacun se démerde pour être heureux sans l’aide de quiconque.

Pour ces libertariens, toute action publique est une dérive vers le totalitarisme, et ils n’hésitent pas à utiliser les comparaisons avec le régime soviétique ou le régime nazi. Ce n’est donc peut être pas un hasard si on retrouve, en France, ce type de comparaison plus que déplacée et nauséabonde qui ridiculise les manifs anti passe sanitaire. Le problème avec la pensée libertarienne n’est pas qu’elle s’oppose à l’état. Très bien. Mais que dans le même temps, elle s’oppose aussi à toute organisation solidaire, populaire qui tente de s’autonomiser par rapport à un état qui maintient un système inégalitaire.

Cette vision de la liberté, uniquement centrée sur sa « propre » liberté, est en fait un égoïsme qui ne dit pas son nom. Cet individualisme poussé à l’extrême et présenté comme une défense de « LA » Liberté est en vérité déjà le dogme du néo libéralisme qui met en concurrence les individus les uns contre les autres. Ce qui revient à la notion d’une liberté qui finit toujours par être celle du plus fort.

Cette notion de la liberté fondée avant tout sur l’individu porte même préjudice à ses défenseurs, qui souvent issu des classes moyennes, ne tirent pas particulièrement leur épingle du jeu d’un système du chacun pour soi qui au final les destine à avoir une place sociale de soumission juste un peu au dessus des plus pauvres et à ne récolter que des miettes.

Il y aurait plus à gagner à défendre une liberté qui pense aussi le monde et la communauté, plutôt qu’une liberté qui pensent l’individu par dessus tout. Ce qui est déjà l’apanage du néolibéralisme qui opprime 99% de la planète. Dessinant plutôt un monde à la Mad Max qu’un monde désirable.

Combattre le pass sanitaire, en utilisant la notion de liberté, tout en se foutant du drame que vivent les populations les plus précaires en France et dans d’autres pays, en niant la catastrophe climatique en cours pour ne pas faire perdre des profits aux plus riches, c’est souiller la notion de liberté. C’est l’isoler dans un égoïsme petit bourgeois occidental. Ces gens là disent vouloir la disparition de l’état mais en réalité leur ennemi c’est l’état social, ils ne remettent jamais en question l’état policier. Ils ne voient pas (ou ne veulent pas voir) qu’ils défendent un ordre bourgeois : la surveillance de masse, les attaques contre le droit de manifester… n’entament pas leur liberté de petit bourgeois, et ils ne la combattent donc pas.

La liberté ne peut se vivre que si elle s’accompagne d’humanité, de solidarité et de résistance.


Pass sanitaire : le problème, c'est le flicage !

La vaccination n’a pour nous jamais été un problème. Elle est de facto nécessaire à l’immunisation de la communauté. Elle permet de diminuer les contaminations, d’alléger les symptômes quand elle ne provoque tout simplement pas la disparition de la maladie.
Le problème ce n’est pas les vaccins. Le problème c’est le pass sanitaire.

– Le problème c’est le commerçant qui ne sera plus un commerçant mais un micro-fasciste chargé d’écarter l’individu contaminant de son commerce. Il suffit de parler quelques secondes au patron du bar ou du restaurant d’en bas de chez soi pour comprendre l’absurdité de la mise en place du pass sanitaire : « Je n’ai pas de diplôme de flic moi » nous dit un restaurateur, « Je ne vais pas contrôler les cartes d’identité, (depuis, un amendement supprime le contrôle d’identité par les restaurateurs, mais oblige les clients à se signaler sur registre ou QR code sous peine d’amende et d’emprisonnement) ce n’est pas mon rôle, si quelqu’un veut frauder avec un pass sanitaire à un autre nom ou falsifié, il le fera. » rajoute le patron d’un bar. Tous deux sont inquiets du nouvel uniforme qu’ils doivent enfiler, et inquiets de voir leur clientèle déserter et leur chiffre d’affaires plonger de nouveau.

– Le problème c’est la récolte de données personnelles et de santé qui, bien qu’annoncée comme restant anonyme, doit nous alerter. Snowden, Assange ont révélé que des millions de données étaient récoltées et utilisées par les gouvernements dans le but de surveiller leurs concitoyens. Le projet Pegasus, révélé récemment, montre comment toutes les données de nos téléphones peuvent être récupérées, transmises et utilisées par les autorités. La récolte et l’utilisation des données personnelles est une pratique répandue et qui tend à se développer dans le monde numérisé.

– Le problème c’est la géolocalisation. Devoir scanner un QR code, à chaque endroit vivant. Chaque bar, chaque lieu culturel, chaque moment festif. S’enregistrer à chaque endroit où on est passé. Que nos données de localisation soient stockées, que chacun de nos déplacements soit connu. Le problème c’est la société de contrôle.

– Le problème c’est la restriction de circulation et la condamnation à 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende à qui ne respecterait pas ces restrictions. L’interdiction, pour une partie de la population, de la culture, de la fête, du divertissement, du voyage et parfois même du travail. L’expérience de la rencontre, de la vie. Le problème c’est la division qui ne peut que
s’approfondir entre le citoyen immunisé et le paria. Demain peut-être, les restrictions s’étendront. Le bureau de vote, la manifestation, seront-ils interdits aux citoyens non-vaccinés ? Le problème c’est la société disciplinaire.

– Le problème c’est de devoir montrer patte blanche, à chaque instant. De devoir prouver l’immunité. D’abord dans les lieux collectifs, mais demain peut-être, dans l’intime. Quand le pass sanitaire sera définitivement installé, intégré à une manière de vivre, quel regard sera porté sur le non-vacciné ? La condamnation à un an de prison et 15 000 euros d’amende sous prétexte de la mise en danger de la vie d’autrui constitue la création de monstres. Le citoyen contaminant devient un danger, un criminel, il fait peur et doit être exclu. La rencontre lui sera-t-elle encore possible ? L’amitié entre vaccinés et non-vaccinés sera-t-elle envisageable ? Ne faire confiance à personne, surveiller l’autre, rester sur ses gardes. Voilà le projet de l’empire. Nous regarderons nos visages, nos bras engourdis, nos bouts de papiers ou nos QR codes attestant de notre immunité. Dans chaque regard nous nous demanderons si telle ou telle personne fait partie de l’immun ou s’il est pestiféré. Nous installons la peur de l’autre quand l’autre peut être tout le monde. Nous ne nous divisons pas en deux catégories – vaccinés ou non, mais en des millions. Chaque corps est désormais une division, il n’y a plus de communauté sans avoir la preuve de l’immunité de l’autre. Chacun est surveillant, chacun est surveillé. Le problème c’est la société de vigilance.

Quelques personnes, nous l’avons vu, ont décidé d’effectuer un parallèle grotesque entre le pass sanitaire, et la mise en place de l’étoile jaune durant la seconde guerre mondiale. Au-delà du fait qu’il s’agit là d’un affront ignoble pour les personnes victimes du nazisme, c’est de surcroît la plus médiocre des analyses. Si nous devions oser une comparaison – que nous vous proposons ici dans les grandes lignes sans en détailler tous les aspects au risque de rallonger un texte déjà fourni – la mise en place et l’extension du bracelet électronique pour les anciens détenus comme alternative à la prison semble être beaucoup plus proche de notre réalité. Le contrôle des déplacements, la menace de restrictions de circulation plus sévère encore, la vigilance portée par les autres sur le porteur du bracelet ou le non-immunisé, sont un ensemble d’éléments permettant d’effectuer un parallèle entre pass sanitaire et bracelet électronique. Discipline, contrôle et vigilance: la triple facette d’un même dispositif. Ce n’est pas si étonnant que dans le dernier rapport du sénat sur la question de la gestion des catastrophes, cette mesure soit proposée : dans le cas d’une quarantaine, il est envisagé le port du bracelet électronique pour contrôler le respect de celle-ci.

« Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore(…). Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses, qui font de nous autant de micro-fascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu fort, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma » Gilles Deleuze, février 1977

VACCINATION & INTÉRÊTS PERVERS
La mise en place de la vaccination dans le contexte de la pandémie de covid-19 de par la mise en place du pass sanitaire est imbriquée dans des intérêts économiques, privés, individualistes pervers :

– Le problème c’est la course aux vaccins. À la manière de la conquête spatiale durant la guerre froide, la conquête du vaccin a mis en concurrence les états et les laboratoires dans une guerre aussi bien économique que d’égos, pour pouvoir se targuer d’avoir été celui qui sauve le monde de la pandémie et rapportant au passage un maximum d’argent. Il a donc fallu trouver le vaccin le plus rapidement possible et que celui-ci soit le plus efficace. Des millions ont été brusquement injectés dans la recherche du vaccin, annihilant brusquement la possibilité de tout autre recherche de traitement. Nous pouvons faire deux constats de cette course aux vaccins. Le premier est que la production de 5 peut-être 6 vaccins en une année – un record – dont certains basés sur une nouvelle technologie : l’ARN messager – considéré par certains scientifiques comme révolutionnaire – a provoqué une perte de confiance énorme envers un procédé médical vieux de plus d’un siècle et ayant pourtant révolutionné la médecine. Le deuxième, c’est que malgré des dizaines de millions de doses, nous voyons le virus circuler, se transformer – un phénomène cependant tout à fait connu des scientifiques. Pour l’heure nous ne voyons pas le bout de cette période éprouvante.

Cet exemple est frappant. Un ami raconte : « L’autre jour, ma mère vaccinée double dose depuis suffisamment longtemps était de passage dans ma ville. On ne se voit pas souvent et j’étais heureux de pouvoir la revoir. Un quart d’heure avec elle à se raconter nos vies, ce qu’on devient, c’est suffisamment rare et son passage me remplissait de joie. Elle a finalement continué sa route, nous ne nous sommes pas vus. La raison ? Elle a appris qu’elle était cas contact et a préféré ne pas prendre le risque de contaminer. »

Le vaccin, amené par le prince comme le saint-graal libérant la population de la distanciation, censé nous faire retrouver la totalité de nos gestes et nos déplacements n’a – et il fallait s’en douter – pas tout arrangé d’un coup de baguette magique. Il faut attendre, inlassablement, et subir les volontés autoritaires et libérales du pouvoir capitaliste.

– Dans cette logique, le pouvoir effectue une vaccination à marche forcée dans l’unique but d’un retour à la normale le plus rapidement possible. Par retour à la normale nous entendons non pas le retour des libertés pré-pandémie mais bien la remise en route de l’économie mondialisée tournant à plein régime. Pour ce faire, tous les coups sont permis. Jusqu’au chantage le plus abject.

– Le problème c’est l’intérêt privé, profondément individualiste. Celui qui fait qu’on va se faire vacciner pour continuer à faire la fête, à aller voir un concert, à partir en vacances, et qui par la même occasion annihile toute idée collective de la vaccination. Que quiconque ayant pris rendez-vous pour se faire vacciner après les annonces de Macron ose dire qu’il l’a fait pour l’immunité collective, pour protéger les autres, c’est une hérésie. Une doctrine consistant à faire oublier la restriction, le chantage. Car le seul but est de récupérer les droits de circulation perdus.

Il n’y a qu’à observer le nombre de rendez-vous pris sur Doctolib à la minute qui suivit les annonces de l’empereur. 1,3 millions de personnes, qui l’ont fait afin de pouvoir continuer à boire un verre, accéder à la culture, ou bien plus grave, par peur de perdre leur travail. 1,3 millions de personnes se sont empressées de prendre rendez-vous pour se faire vacciner. Il ne s’agit pas ici de condamner mais de faire un constat aussi simple qu’amer. La stratégie vaccinale mise en place est profondément imbriquée dans le libéralisme-autoritaire. Elle individualise, punit, contraint. Chacun pour sa pomme et sauve qui peut. Protéger nos vieux, on s’en foutait encore hier. Mais maintenant que cela inclut de pouvoir se prendre une bonne pinte au bar, cela devient la priorité. Échec de la communauté, victoire du pouvoir libéral et autoritaire. Le pouvoir a façonné nos existences selon ce modèle individualiste dans l’unique objectif de servir ses intérêts.

« La démocratie immunitaire est pauvre en communauté – elle en est désormais quasi privée. Quand on parle de « communauté » on entend seulement un ensemble d’institutions qui renvoient à un principe d’autorité. Le citoyen est soumis à celui qui lui garantit protection. Il se garde en revanche de l’exposition à l’autre, il se préserve du risque de contact. L’autre est infection, contamination, contagion. » Donatella di Cesare – Un virus souverain La communauté, c’est le fait d’accueillir l’altérité de l’autre. Projet fondamentalement antagoniste avec les volontés de séparation des individus auxquels nous assistons. Face à ce projet, nous devons recréer la communauté pour entrevoir la possibilité d’une immunisation désirable, afin de sortir de la crise. Vaccination ou traitement, le but est bien de mettre au premier plan de l’immunisation l’intérêt commun.

POUR L’IMMUNISATION COMMUNISTE
Les perversions organisées par l’empire pour détourner les esprits de la communauté nous ont plongés dans un monde de petites peurs façonnant nos regards portés sur l’autre. Provoquant la rétractation de nos gestes. Pour sortir la tête haute de cette crise, il nous aurait fallu une organisation de l’immunisation basé sur le sensible et la communauté. Dénuée de tout intérêt économique et privé. Basée sur la communisation des recherches scientifiques. Comprenant la suppression des brevets sur les vaccins dans le cas réformiste. Invitant à l’immunisation des populations pour soi et pour les autres. Comprendre pour la communauté. Privilégier les libertés plutôt que les restrictions. Sans pervertir nos démarches d’immunisation par un chantage grotesque.

Refuser de voir nos libertés détruites, nos corps contrôlés, nos déplacements mutilés. Sortir ensemble plutôt que seul. Retrouver ce qui nous lie. Préférer l’immunisation communiste plutôt que la vaccination individualiste, capitaliste, libérale. L’immunisation communiste s’appuie sur la possibilité pour les communautés de s’immuniser par et pour elles. C’est choisir, avec l’intégralité des données scientifiques mises en commun la meilleure façon de s’immuniser. L’important réside dans la prise de décision la plus éclairée et consentie possible.

Au vu de la verticalité des prises de décision actuelle, nous ne pouvons que constater l’antagonisme entre la vaccination libérale et l’immunisation communiste. La première sert le pouvoir, elle a pour objectif d’asseoir son autorité en contrôlant la circulation des individus. La nécessité de l’immunisation communiste réside également sur le constat simple qu’il y a une lutte des classes qui se joue ici. On ne peut que la constater en observant la décision de ne pas appliquer le pass sanitaire à l’Assemblée nationale, ou encore pour les policiers.

Également dans le fait que le métro, haut lieu de contamination, ne soit pas soumis au pass sanitaire dans la logique évidente de permettre la circulation des travailleurs et des travailleuses qui seront pourtant les plus impactés par les nouvelles contraintes disciplinaires. Encore plus violent, l’annonce par la ministre du travail de la possibilité de suspensions des contrats de travail sans rémunération pour les salariés n’ayant pas de pass sanitaire pouvant être suivie d’une procédure disciplinaire. Aussi, le simple fait que dans le même discours, Macron annonça l’extension du pass sanitaire aux lieux de vie, la mise en place de la retraite à 64 ans dans les temps à venir et la mise en application de la réforme de l’assurance chômage montre qu’il s’agit d’un seul et même projet, libéral et autoritaire.

Voilà pour nous l’intérêt de descendre dans la rue pour nous opposer au pass sanitaire. Il ne s’agit pas là d’appréhension médicale. Mais bien de philosophie, d’éthique, mais également d’une lutte sociale et libertaire. De combattre un modèle pour un autre, plus désirable.

« Il est de la règle de vouloir la mort de l’exception. Il sera donc de la règle de l’Europe de la culture d’organiser la mort de l’art de vivre qui fleurit encore à nos pieds. » Jean-Luc Godard

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Source :
Donatella di Cesare – Un virus souverain
Gilles Deleuze – Deux régimes de fous
Michel Foucault – Sécurité, Territoire, Population
Michel Foucault – Surveiller et Punir
Vanessa Codaccioni – La société de vigilance
Sénat – Rapport Numérique Pandémie


Réforme de l'assurance chômage : la fabrique à pauvreté du gouvernement

Annoncée comme une lutte contre la précarité et la permittence (novlangue désignant l’alternance de contrats et de chômage) par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, la réforme de l’assurance chômage dite « universelle » était une mesure phare de son programme.

Mais derrière cette belle opération de séduction pré-électorale se cache surtout une économie à venir de 2.3 milliards d’euros par an selon les prévisions de l’Unédic.

Et depuis fin 2019, avec le début de sa mise en place en 3 phases, la réforme se révèle bien moins sociale que ce que le gouvernement voulait nous faire croire : sous couvert de lutter contre l’abus des contrats courts, elle permet en réalité de taper sur ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’accepter ce type de contrats.

Un rapport édifiant de l’Unédic, l’association chargée de la gestion de l’assurance chômage en coopération avec Pôle Emploi, alerte sur les effets de cette réforme.

⏳ Sur la phase 1 mise en place au 1er Novembre 2019, la période de travail nécessaire au rechargement des droits au chômage d’un demandeur d’emploi a été rallongée. Elle est passée de 1 à 6 mois, puis généreusement revue à 4 mois le temps de la crise sanitaire.

En allongeant les délais et en durcissant les conditions pour être indemnisé, la mesure a fait ses premières victimes. Ce sont les salariés en CDD, les intérimaires, les extras, les saisonniers… qui doivent additionner les contrats courts renouvelables afin de pouvoir recharger leurs droits et continuer à toucher les allocations chômage.

Mais elle a également fait ses premières économies, car en retardant le rechargement de leurs droits, c’est autant de mois d’indemnisations non versées par le gouvernement.

Pour faire mine de respecter les promesses de campagne, l’assurance chômage a toutefois été ouverte à des catégories qui n’y avaient pas droit jusque-là, à des conditions à la limite du ridicule tant elles sont peu atteignables :

Pour les salariés démissionnaires

Avoir au minimum 5 ans d’ancienneté, dans la même entreprise, et présenter un projet de reconversion dont la faisabilité doit être validée par une commission.

Pour les travailleurs indépendants

Être impérativement en liquidation judiciaire après au moins 2 années d’exploitation et avoir eu un revenu annuel minimum de 10.000 euros sur ces 2 dernières années. Conditions pour pouvoir toucher une indemnisation fixée à 800 euros mensuels pendant 6 mois.

⏳ Sur la phase 2 qui sera mise en place au 1er Juillet, le montant de l’allocation chômage sera calculé selon de nouvelles règles. Le salaire journalier de référence, qui permet de définir le montant de l’indemnisation versée à un demandeur d’emploi, ne sera plus basé uniquement sur les jours travaillés d’une période, mais prendra également en compte les jours non travaillés de cette même période.

Le résultat de ce changement, une baisse pouvant aller jusqu’à 43% du salaire journalier de référence, qui entraînera donc une baisse d’indemnisation pour 1.15 million de chômeurs la première année.

Selon une étude de l’Unédic, si l’allocation augmentera pour 23% des allocataires de quelques dizaines d’euros, elle baissera de plusieurs centaines d’euros pour 63% d’entre eux, une perte énorme sur un budget.

Objectif assumé du gouvernement : faire en sorte que le travail paye plus que l’inactivité. Et s’il met en avant la durée d’indemnisation allongée par la réforme, passant de 11 à 14 mois en moyenne, il oublie de préciser que 27% des indemnisés reprendront une activité avant la fin de leurs droits, autant d’argent qui ne sera pas versé donc là aussi économisé.

⏳ Sur la phase 3 dont la date de mise en place devrait avoir lieu à partir de l’automne 2021, les conditions d’ouverture des droits seront durcies. Il faudra avoir travaillé 6 mois sur les 24 mois qui précèdent l’inscription pour avoir droit à une indemnisation, contre 4 mois sur les 28 précédents actuellement.

Une petite exception pour les plus de 53 ans qui auront eux 36 mois pour effectuer leurs 6 mois, soit 130 jours ou 910 heures.

Près de 500.000 chômeurs, selon l’Unédic, seront lourdement impactés par cet allongement du temps de cotisation qui retardera l’ouverture de leurs droits et repoussera de plusieurs mois leur indemnisation.

Et si dans cette réforme le gouvernement annonce mettre en place un bonus-malus sur les cotisations patronales de certaines entreprises pour les inciter à embaucher en CDI, nous ne sommes pas dupes, ça n’est pas là que se trouvent les 2.3 milliards d’économies annuelles.

Après 15 mois de crise sanitaire, alors que le taux de chômage est déjà élevé (9% en 2020) et qu’on note une augmentation des CDD (87% des embauches en 2019 contre 76% en 2000), la fabrique à précaires ne chôme pas. Et l’Unédic prévoit déjà 2.8 millions de personnes supplémentaires qui ouvriront un droit à l’allocation chômage entre juillet 2021 et juin 2022.

💥 Combien de demandeurs d’emploi déjà précaires basculeront dans la pauvreté ?

Ça l’Unédic ne le dit pas…

Lien source Unédic 📊 https://www.unedic.org/publications/etude-dimpact-de-levolution-des-regles-dassurance-chomage-au-1er-juillet-2021

Lien source embauches 📊 https://partageonsleco.com/2020/10/26/evolution-de-la-part-des-cdi-cdd-1993-a-2019-graphique/


FAIRE SÉCESSION

La manif policière devant l’Assemblée Nationale n’est pas qu’un épiphénomène. Elle révèle l’état de notre société et donne une idée assez précise de son évolution dans les prochaines années.

Alors que le pays a traversé une crise sanitaire catastrophique (plus de 100 000 morts, des hôpitaux et des soignants débordés) et qu’il entame une crise économique tout aussi dévastatrice (des millions de personnes au chômage, tombant dans la pauvreté, des faillites à la chaîne), il paraît que les deux « problèmes » majeurs sont :

– Le danger de l’islam et de l’étranger

– La police qui n’est pas assez reconnue et protégée

On pourrait presque en rire. Si tout cela n’allait pas aussi loin comme on l’a vu hier avec le ministre de l’Intérieur, le préfet et toute une partie de la classe politique (du PCF au RN) qui ont participé à un rassemblement putschiste prônant ouvertement la fin de l’indépendance de la justice…

Au passage, le même jour, après 200 jours de couvre-feu inédit dans l’histoire de la 5e République, des terrasses ont été évacuées avec des gaz lacrymogènes (à Rennes) et des policiers armés de mitraillettes automatiques (à Paris).

2022 est déjà perdue. La 5e République est déjà foutue.

On peut se lamenter, mais il faut surtout en prendre acte.

Acter qu’il n’y a plus rien à espérer du système, et de tous ceux qui composent avec. Partis politiques, syndicats, assos, collectifs… Tous ceux qui continuent de jouer « le jeu » de notre société actuelle en font partie et ne font que retarder sa chute. Sauf qu’avant de chuter, le système va mettre tout en œuvre pour vivre le plus longtemps possible, y compris des politiques racistes, inhumaines et meurtrières. Il sera prêt à tous les « sacrifices » pour peu que cela lui donne quelques années de plus.

Cela fait des décennies que les riches deviennent plus riches, de façon indécente et totalement déconnectée de toute réalité macro économique. Pendant ce temps, la planète se meurt, tout comme les classes les plus précaires. Les classes moyennes, elles, sont paupérisées, sur l’autel de la crise et de sacrifice… permettant aux ultras riches de gagner encore plus d’argent.

Alors oui, face à ce terrible constat, une seule issue : faire sécession.

Cesser de tenter de « réformer » le système de l’intérieur. Cesser de jouer le jeu de la « démocratie » en exprimant nos colères par des pétitions, par les élections ou par des manif/nasses. Cesser de composer avec des personnes et structures qui affirment vouloir changer le monde mais sans changer les règles. Cesser d’écouter et de regarder les médias des ultras riches. Cesser de participer à leur simulacre démocratique. Cesser de leur donner de l’importance.

Car au final, nous sommes des millions à en avoir clairement ras le cul de ce monde, de cette société. A vouloir tenter de tout renverser pour tout changer. Des millions à ne pas considérer l’étranger ou l’autre comme la cause de nos malheurs. Des millions à savoir que c’est le puissant, l’ultra riche, qui en est responsable.

Mais le système est si bien fait que les espaces médiatiques, politiques, publiques sont occupés par des personnes et des débats qui laissent à penser que les thématiques imposées par les puissants sont vraiment celles qui préoccupent le plus grand nombre.

Cessons d’être en réaction. Construisons à côté. Construisons sans eux. Détruisons aussi. Émancipons nous de nos chaînes, de nos maîtres, de nos peurs.

Quand une société nous parait si affreuse et inhumaine, et qu’elle prétend vouloir/devoir aller encore plus loin dans l’inhumanité, nous n’avons qu’une option : faire sécession.


PALESTINE : LE REFUS DE L'APARTHEID

Initialement publié le 14 mai 2021

Alors que le bilan s’alourdit, à l’heure ou nous écrivons ces lignes, on compterait déjà 126 morts dont 7 israéliens d’un côté et 119 Palestiniens de l’autre parmi lesquels au moins 31 enfants, plus de 800 blessés, la destruction d’écoles, de bâtiments officiels, du siège des médias et des dizaines d’habitations rasées par les bombardements. Beaucoup de choses ont déjà été dites.

Cependant, il nous paraît important de resituer le contexte dans lequel intervient cette escalade de la violence coloniale pouvant aboutir à une troisième intifada alors que les organisations palestiniennes, dont le Hamas, demandent à la communauté internationale d’encadrer et sécuriser un cessez-le-feu général, ce que le gouvernement israélien a délibérément refusé.

« Les terroristes n’ont pas payé un prix suffisamment lourd pour leurs attaques » (B. Netanyahu dans Times of Israel)

L’histoire se répète et va de mal en pis, l’état israélien accélère son processus de colonisation dans le quartier de Sheick Jarrah, autour de la mosquée de Al-Aqsa, lieu hautement symbolique de Jérusalem-Est, ville séparée par un mur, symbole même de ce régime d’apartheid. En effet, le feu aux poudres a été déclenché par la menace d’expulsion de 70 familles palestiniennes. Pour le coup, le procès en cours qui devait se dérouler le 10 mai, a dû être repoussé pour le moment.

A la veille du 73ème anniversaire de la Nakbah (synonyme de « grande catastrophe »), correspondant à l’édification de l’état sioniste et de l’exil forcé de 800 000 Palestiniens, tout laissait entrevoir une montée du conflit avec une voie sans issue. Une partie de la population palestinienne vit enclavée entre la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. D’autres Palestiniens appelés « arabes-israéliens » vivent en Israël (où ils représentent 20 à 30% de la population) le plus souvent dans la pauvreté et discriminés, en étant dotés d’un passeport israélien avec une mention spécifique à cette identité, également dans l’état civil.

Nous utilisons ce terme d’« arabes-israéliens » avec parcimonie, rappelant qu’historiquement et même actuellement, il existe de nombreux juifs de culture arabe qui le revendiquent (issus du Moyen-Orient et du Maghreb). Nous préférerons donc l’emploi général du terme Palestinien et refuserons cette expression, utilisée par Israël pour isoler la minorité palestinienne sur son sol du reste de la communauté palestinienne enclavée.

Renforcé après le mandat du précédent président américain Donald Trump, artisan de la normalisation des relations diplomatiques pré-existantes mais dorénavant officialisées d’Israël avec des pays arabes parmi lesquels l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou le Maroc, le gouvernement de Netanyahu a le champ libre après l’échec total de la gauche israélienne.

Provocation suprême, après le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, les palestiniens se retrouvent encore plus esseulés et ignorés par l’ensemble de la communauté internationale à de rares exceptions telles que l’Irlande (dont le nord subit encore une occupation militaire et étatique) et l’Afrique du Sud (qui a connu une situation similaire en termes d’occupation, on n’ignore pas non plus que ce pays a subi l’apartheid ), quand bien même Biden a rétabli l’aide financière américaine. Si le sort des Palestiniens n’intéresse pas outre mesure les institutions mondiales, il existe heureusement une solidarité internationale infaillible réunie autour de la campagne BDS afin de faire pression sur ces instances.

Le gouvernement d’extrême droite israélien a pu légiférer légalement l’apartheid avec une loi sur le concept d’un état juif approuvé par la Knesset (assemblée). Elle est dorénavant appliquée pour accélérer le processus de colonisation, incitant largement les colons à prendre possession des terres et des maisons à Jérusalem-Est dans le quartier de Sheick Jarrah autour de Al Quads (Esplanade des Mosquées), tandis que ce qui reste de territoires palestiniens rétrécit déjà à vue d’œil au fur et à mesure des années comme le montre le graphique ci-joint. Tout s’accélère.

Encouragés par ces mesures, des colons d’extrême droite protégés par Tsahal, ont multiplié les intimidations sous des formes pré-pogromistes aux cris de « Mort aux Arabes ! » au cours des derniers mois, alors que l’armée israélienne appuie cette multiplication des tentatives d’expulsions des logements et des terres palestiniennes dans le but de mettre à « bien » son projet d’annexion totale. Les recours juridiques de la population palestinienne passent à la trappe, certains qui devaient passer en appel le 10mai sont reportés à cause des événements en cours.

Aux abords de la mosquée Al Aqsa, l’occupation sioniste réprime les fidèles à l’approche de la fin de Ramadan, ce qui est vu comme une provocation extrême d’autant que le peuple palestinien s’apprête à commémorer la Nakbah. La colère populaire s’est ainsi logiquement propagée et reportée sur l’ensemble des territoires occupés.

Si nous voulons saisir les enjeux, même en les survolant, il est important de rappeler le facteur démographique (voir photo) notamment concernant la population de Jérusalem, environ 920 00 personnes dont environ 500 000 israéliens pour 220 000 colons à Jérusalem-Est.
Plus de la moitié de la population palestinienne a moins de 25 ans, la nouvelle génération a seulement des souvenirs de la deuxième Intifada, elle a grandi à la sortie d’une guerre civile fratricide entre le Hamas et le Fatah, pleine de désillusions sur son avenir, accentuée par la corruption de ses instances à Jérusalem, Gaza comme en Cisjordanie. Tous les Palestiniens subissent la répression féroce de l’occupant dès le plus jeune âge, souvent la prison, les seules perspectives d’avenir sont de partir sans pouvoir revenir (Israël interdit aux Palestiniens de revenir sur leurs terres), ou de rester, lutter, résister mais forcément subir.

Revenant à l’aspect démographique, il y a une réelle peur chez une partie des israéliens d’être « remplacée » sur ses terres conquises, la natalité « arabe » étant plus forte et sa population plus jeune sur son sol et dans les territoires occupées. La peur d’un « grand remplacement » et la férocité du nationalisme israélien ainsi que son arsenal militaire et répressif, fait que cet état est de plus en plus érigé en tant que modèle par une partie non-négligeable de l’extrême-droite largement antisémite et de la suprématie blanche de manière globale, on pourra citer Bolsonaro, le gouvernement polonais qui légifère des lois mémorielles négationnistes, ou encore Orban en Hongrie, en passant par Modi en Inde.

Israël accuse forcément le Hamas d’être à la manœuvre parce que ses milices sont celles qui disposent du plus de moyens pour lui tenir tête. Tsahal en profite pour riposter, attaquer ses bases et se débarrasser de ses têtes de réseaux. A plusieurs reprises, les Cerveaux non Disponibles ont été interpellé-e-s voir accusé-e-s de soutenir le Hamas. Il nous paraît nécessaire de répondre brièvement et d’éclairer notre grille de lecture analytique d’un point de vue décolonial et matérialiste. Il faut souligner que par le passé, Israël a tenté d’affaiblir le Fatah par tous les moyens possibles.

L’arrivée au pouvoir du Hamas en 2000 par un processus démocratique est le résultat d’un demi siècle d’occupation et de colonisation. Le Hamas qui n’existe que depuis 1987, n’est pas un État et ne dispose en aucun cas des moyens militaires de Tsahal, malgré des aides financières parfois importantes venues de l’étranger.

Les Palestiniens de Gaza étouffent tous, sous le blocus israélien. Ce n’est ni le Hamas, ni le FPLP, ni le Djihad Islamique, ni même le Fatah qui sont en capacité de stopper la colonisation, les blocus sur l’eau et l’électricité, de freiner les humiliations quotidiennes de la police et l’armée, l’attitude « pogromiste » des colons, donc et surtout de décréter une paix, juste et durable à laquelle aspirent les palestiniens.

Le président de l’autorité palestinienne Mahoud Abbas, qui semble avoir lâché sa population, ne répond plus par la force , et par le passé le Hamas a respecté les cessez-le-feu, auxquels il appelle encore aujourd’hui. En dehors des « regains de tensions », l’expansion des territoires annexés n’a jamais cessé, ni les persécutions envers les palestiniens, ni les check-points, ni toutes les persécutions coloniales.

Israël est seule à pouvoir manœuvrer si toutefois elle désirait l’arrêt du « conflit », ses interlocuteurs sont prêts, mais ça ne pourra se faire qu’à la seule condition de la justice et la dignité trop longtemps bafouées. Seulement voilà, le 1er ministre, B.Netanyahou, plutôt préoccupé de légitimer sa position devenue fragile à force de procès pour détournements et corruption, en sollicitant l’appui des partis ultraorthodoxes d’extrême droite, ne semble pas du tout être engagé dans un processus de paix… Bien au contraire, ce dirigeant, qui a tout de même permis l’implantation de ces nouvelles colonies israéliennes, n’a jamais donné de signe en ce sens et une partie de la gauche israélienne se tait, à de rares exceptions.

Toutes les vies se valent, qu’importe les confessions, mais les cartes de la résolution du conflit sont donc logiquement dans la main de l’oppresseur, l’opprimé lui, ne fait que résister par tous les moyens qui lui semblent bons et possibles, cela a toujours été le cas durant les guerres coloniales.

Face à cette injustice insupportable qui dure depuis trop longtemps, nous appelons à nous mobiliser dans différentes villes de France, et ailleurs dans le monde, ce samedi et pour la suite des événements. Vous trouverez ci dessous une liste des rassemblements dans la francophonie :

Vive la Palestine libre et vive la paix et la dignité pour tous !

Mobilisations ce samedi :

• Albertville, devant la sous-préfecture, 11h
• Bordeaux, place de la Victoire, 15h
• Bruxelles, place Albertine, à 15h
• Caen, place du théâtre, à 16h
• Clermont-Ferrand, place de Jaude, 15h
• Genève, zone piétonne du Mont Blanc, 14h
• Lannion, devant la sous-préfecture, 11h
• Le Havre, Hotel de ville, 14h
• Lille, Grand Place, à 15h00
• Lyon, place Bellecour, à 15h
• Marseille, place Bargemon, à 15h
• Metz, place Saint-Jacques, à 11h
• Montpellier, St Paul la Paillade, à 10h30
• Nancy, place Maginot, à 15h
• Nantes, carrefour Barillerie/50 otages, 14h30.
• Nice, place Massena, à 15h
• Nîmes, avenue Feuchères, à 15h
• Orléans, place du Martroi, 15h
• Paris, métro Barbès, à 15h
• Poitiers, place de la mairie, 15h
• Reims, Fontaine de la solidarité (Place d’Erlon), à 14h30
• Rennes, place de la République, à 15h
• Saint-Étienne, place Chavanelle, à 15h
• Strasbourg, place de l’Université, à 14h30
• Toulouse, place du Capitole à 11h
• Tours, place Jean Jaurès, 15h


Que jeunesse se lâche !

Le monde a plus que jamais besoin que la jeunesse désobéisse, qu’elle renverse la table et ne suive plus les règles de ce vieux monde. Et qu’elle emmerde ceux qui lui reprocheront d’agir avec autant de désinvolture. Car c’est de désinvolture et d’audace dont le monde a cruellement besoin.

Les adultes veulent une jeunesse raisonnable, enfermée, docile. Parce qu’ils ont peur. Et qu’ils ne savent pas vivre autrement.

Sauf que le pire arrivera justement si rien ne change. Le monde court littéralement à sa perte : écologiquement, socialement, moralement. Et ce sont ces mêmes adultes qui en sont responsables. Suivre leurs conseils ne serait pas seulement un échec de jeunesse mais une faute pour la nature et le vivant.

Dans l’histoire, les générations dont on se souvient sont celles où la jeunesse a clairement désobéi et refusé le monde qu’on leur imposait. Ils ont détruit les règles et les cadres dans lesquels leurs parents et grands parents vivaient. Pour leur propre bien, mais surtout pour le bien des générations d’après.

Les adultes de 2021 ont clairement échoué. Ils le savent. Mais il ne savent pas comment sortir de cette spirale et de ce monde qui nous étouffe. Seule la jeunesse pourra trouver l’issue, et cela se fera forcément de façon subversive, déraisonnable, insensée…

Alors oui, mille fois oui : soyez ivres. Ivres de vie, ivres d’alcool, ivres de sexe, ivres d’amour, ivres de musique. N’essayez pas d’être mesurés, de tenter de vous faire plaisir tout en ayant l’approbation du système. Faites vous plaisir. Point barre.

Et ouvrez des brèches. Tentez tout. L’erreur peut même être superbe.

Notre société est à détruire. De plus en plus de personnes en sont convaincues. Mais la plupart restent enchaînées par des années de constructions sociales. Constructions qui n’ont rien de naturelles et qui sont entretenues par les puissants de ce vieux monde.

Il faudra donc réussir à faire le deuil de ce système, de ce monde, de cette société, pour comprendre ce qu’il est possible de créer, le monde qui peut nous attendre. On pourra alors danser sur la tombe du vieux monde. Et tant pis si cela choque.

« Si je ne peux pas danser à la révolution, je n’irai pas à la révolution » Emma Goldman


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